L'Évangile de Mathieu aujourd'hui nous parle de nous, nous parle de ce qui se passe autour de nous. J'ai eu faim, vous m'avez donné à manger, Jétais sans abri, vous m'avez donné un toit, j'étais malade, vous m'avez soigné, etc... Peut être aurons-nous le goût de dire comme dans l'Évangile: Quand t'avons-nous fait cela? Il s'agit de regarder dans nos communautés les banques alimentaires qui donnent à manger aux plus démunis, les service aux personnes aux prises avec des troubles mentaux, des visites aux personnes âgées, etc. Peut être que nous n'avons pas toujours conscience de le faire au Christ lui-même. Peu importe, c'est à lui que nous le faisons aussi et un jour nous en ferons l'expérience et nous le comprendrons. Mais pour découvrir à qui nous le faisons vraiment, je me tourne vers la première lecture de notre célébration, celle du prophète Ezéchiel.
Ainsi parle le Seigneur Dieu: Voici que moi-même je m'occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles. Je ferai paitre mon troupeau et je le ferai reposer. l'égarée, je la ramènerai, la malade, je la panserai et lui rendrai des forces. Le Seigneur s'adresse à nous comme le berger qui prend soin des siens. Dans notre contexte de société et d'Église, nous avons besoin de méditer ce visage du berger. Si notre monde a besoin de témoins, il a aussi un immense besoin de bergers et bergères. Tout chrétien ou chrétienne peut et doit être berger. De par notre baptême, nous avons cette mission et dans un monde où grandit la violence, cette mission est de plus en plus urgente. La mission est question de relation et non de choses à faire d'abord. Un peu à l'image du levain dans la pâte, nous dit l'Évangile. Il se produit un genre d'osmose entre le levain et la pâte qui fait lever. Il s'agit de faire lever la pâte humaine avant de vivre les sacrements qui comme le pain doit d'abord lever avant d'être mangé.
Le berger, le pasteur prend soin des gens qui lui sont confiés ou qui lui sont proches. Le pasteur veille sur les autres; et veiller n'est pas dorloter, surprotéger, mais donner confiance et permettre de se réaliser le mieux possible. Un peu comme un parent qui accompagne son enfant vers son âge adulte et responsable. Si nous voulons être des bergers, nous devons apprendre à être des disciples et nous laisser transformer par le Seigneur. Nous devons apprendre de Lui à être des personnes d'accueil, d'accompagnement, de pardon, de paix et surtout d'amour. Mattez-vous à mon école, nous dira Jésus.
Dans notre monde en mouvement, monde aussi de frustration et de violence, nous devons apprendre du Seigneur notre rôle de pasteur. Apprendre à être des chrétiens et chrétiennes d'écoute, d'acompagnement qui donne confiance, crée des liens et avence sur la même route que l'autre à côté de nous. Beaucoup de services sont au service de personnes dans le besoin, donnons-leur ce goût d'être le levain dans la pâte de la vie des personnes qu'ils aident. Ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites. Venez les bénis de mon Père.
À l'Eucharistie, nous communions à cette force, à cette réalité qui nous place sur la route du berger au service de nos soeurs et frères en humanité.