Lors de la mort de Jésus le voile du temple se déchire, ce qui séparait le monde de Dieu vient de disparaitre. Au baptême de Jésus le ciel se déchire et Dieu s'adresse au Christ. Lors du procès de Jésus, Pliate déchire sa chemise ne trouvant pas de motif de condamnation. Lorsque Jésus passe quelque part, il déchire tout ce qui fait obstacle à sa venue. Jésus déchire nos idéologies, nos façons de le concevoir pour nous indiquer le vrai chemin de vie. Jésus est venu dire au monde que sa présence n'était pas dans des lieux d'abord mais dans le coeur et la vie de chaque personne. Le premier lieu où Dieu est présent et se fait découvrir est la nature: l'université du Bon Dieu. elle n'est pas bâtie de main d'homme.
Nous nous sommes fabriqué des lieux de présence du Christ, nos églises, oratoires, tabernacles. Nous sommes pârfois prisonniers de ces lieux qui sont devenus une charge financière trop lourde. Ces lieux sont importants pour nous mais ne changent rien pour Dieu. Le Père Candiard, o.p. écrit: Mais il est central dans une vie chrétienne, que cette frontière entre le lieu sacré et lieu profane, si commode pour nous, se défasse. La distinction n'est pas évangélique, et je crois qu'au contraire, Jésus passe son temps à déchirer tous les rideaux du Temple qui établissent une séparation entre la vie ordinaire et la présence de Dieu. Il faut que la présence de Dieu déborde l'église." Quand tu étais sous le figuier, P. 144.
En méditant ces textes, je pensais aux chants populaires, que l'on califie de profane, que nous pourrions utilisés lors des funérailles par exemple. Nos chansonniers écrivent des textes magnifiques qui parlent au coeur et pourraient nourrir la vie et la foi des chrétiens. Alors que nos chants reigieux si beaux soient-ils parlent à la tête et laissent les gens sur leur appétit. Le Père Congar avait écrit la même chose, il y a plusieurs années: "Il y a deux mille ans, Jésus est venu nous dire que la dualité grecque du sacré et du profane n'existait pas et nous en sommes encore prisonnier." Jésus n'a pas fini de déchirer les rideaux que nous dressons erntre nous et Lui.
Ceci nous renvoie à la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au puits de Jacob: "Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur la montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Les vrais adorateurs adoreront en esprit et en vérité." Jn 4, 21. Nous sommes envoyés au premier tabernacle, celui de notre vie, de notre coeur. Si humainement nous avons besoin de lieux, ce ne sont que des moyens. Pour ma part, un lieu important de rencontre du Seigneur est aussi ma chambre à coucher. Dans ce lieu de silence, je rencontre au coeur de ma vie Celui qui m'habite entierement. "Dieu comble son bien-aimé quand il dort." Ps 126, 2.
Jésus vient s'attaquer à une société qui rejette les gens, les mette à l'écart de la vie sociale soit à cause de leur maladie ou par respect des lois. Il veut signifier que les personnes sont plus importantes que les lois. C'est ainsi qu'il guérira un lépreux le jour du sabbat: Mc 1, 40. Les lépreux étaient ces personnes atteintes d'une maladie que l'on croyait contagieuse qu'il fallait écarter, aujourd'hui ce sont des personnes qui ne répondent pas toujours aux lois ou coutumes et que l'on met de côté, que l'on exclus. Le jour du sabbat, personne ne fait d'activité, repos complet. Alors la passion au coeur du Christ fut le respect des personnes, dans une communauté, nul n'est exclus, et les lois sont au service des personnes et non l'inverse. Jésus entre dans nos Galilées personnelles ou paroissiales pour changer nos mentalités.
La passion de Jésus pour les pauvres et les mal aimés de la société va le conduire à s'opposer aux société qui oppriment les personnes et les empêchent d'avancer. Il prend la défense de ces personens et guérit un paralysé. Mc 2, 1-12. Il va ainsi démontrer l'importance des personnes sur les lois.
Cette passion de Jésus pour les personnes va le conduire à donner des leçons aux parents dont l'amour étouffant empêche les enfants de vivre librement leur vie. C'est la contestation des pouvoirs soit public ou famillial qui étouffent et il va guérir la fille de Jaïre. Mc 5, 35.
Cet amour des personnes va conduire Jésus à s'attaquer aux sociétés qui exploitent les personnes au lieu de les guérir. Mc 5, 21, guérison de la femme hémoroïse qui perd sa vie et qu'une foule de médecins ont exploitée. Jésus va même annoncer au monde qu'il est venu mettre au pas les esprits mauvais et la mort en marchant sur les eaux. Mc 6, 45.
Jésus est venu annoncer un monde nouveau, un monde où les personnes et les serviteurs sont en première ligne et ses actions viennent entériner son enseignement. Ses miracles ne sont pas seulement ou d'abord des gestes merveilleux et de puissance, ils sont surtout des signes que le royaume de Dieu est arrivé et qu'il est actif au coeur du monde. Cette passion l'a mis en contradiction avec les chefs de la société de son temps et la fidélité a cette passion au coeur du Christ l'a conduit au Calvaire et à la résurrection.
Au lendemain des élections municipales, les bulletins de nouvelles ne parlent que d'élections. Les commentateurs essaient de dégager des leçons du mouvement amorcé hier. Une cassure s'est fait entre le pouvoir traditionnel, les postes de finances et le peuple. Une nouvelle génération monte et s'engage sur une noouvelle route de commande. C'est intéressant et emballant.
Mais en vieux prêtre retraité, je n'ai pu m'empêcher de penser à mon Église. Une cassure est faite aussi entre le clergé, les personnes âgées encore à l'église et le peuple chrétien. En Église, le peuple ne peut pas exprimer sa volonté de changement. Il ne peut que quitter. Je rencontre des jeunes couples dans les magasins qui me disent s'être éloignés parce que leurs besoins et leurs attentes ne sont pas écoutés. Dans cette Église hors les murs, je sens de l'indifférence, mais aussi beaucoup de souffrance.
Faudra que naissent des prophètes contestataires pour retrouver "la joie de l'Évangile." Faudra sans doute que naissent des prophètes qui présenteront une pastorale renouvelée du baptême avec ses charismes et ses ministères. Un sacrement du baptême qui nous rappelle que chaque baptisé est une bénédiction pour l'Église et un membre utile au Corps vivant du Christ comme le dit Saint Paul en Corinthiens. Faudra que naissent de ces prophètes qui choisiront la vie et la liberté et non les façons de faire et les doctrines. Faudra que naissent de ces prophètes qui ont un goût et une joie contagieuses d'être chrétiens et disciples de Jésus Christ.
Ma prière, ce matin, est de demander au Seigneur de rajeunir ma foi afin de faire découvrir la joie d'être chrétien aujourd'hui.
L'Évangile de Marc commence par ces mots: "Commencement de l'Évangile de Jésus Christ Fils de Dieu."
Commencement, cela nous rappelle le livre de la Genèse: Au commencement. Donc quelque chose de neuf arrive, quelque chose commence. Le royaume de Dieu est arrivé, convertissez-vous.
L'Évangile, c'est la Bonne Nouvelle. Ici Marc a du pain sur la planche. La Bonne Nouvelle est celle d'un homme jugé et condamné comme un criminel qui meurt sur un croix. Évidemment les gens ne comprendront rien jusqu'au matin de Pâques.
Christ, c'est le OINT, le consacré. Donc le Messie. Mais pour les messieurs du temps, le oint était les rois, donc ceux qui avaient le pouvoir et défendaient le peuple. Alors les juifs avaient ce modèle de Messie et c'est celui-là qu'ils attendaient. Ils ont suivit Jésus dans cet esprit. Mais O malheur, Jésus n'était pas ce Messie. Quelle déception! Il leur a fallu le matin de Pâques pour qu'ils comprennent la Bonne Nouvelle. Jésus n'était pas le modèle de Messie qu'ils attendaient. Il leur fallait suivre et découvrir la réalité présente.
En méditant cette réalité, je me suis demandé: N'est-ce pas un peu la même réalité que nous vivons? Notre société est changée, les chrétiens ont quitté le modèle d'Église que nous avons connue. Quelque chose de neuf doit se vivre. Est-ce que comme nos amis les juifs, nous n'espérons pas retrouver l'Église d'hier avec nos églises remplies, des baptêmes et des sacrements vécues fréquemment? J'entends parfois des prêtres me dire: Je ne sais plus quoi faire? Je ne sais plus par quel bout prendre la pastorale? Comme pour les juifs, ne nous faudra-t-il pas découvrir la réalité d'aujourd'hui et suivre le Christ aujourd'hui au coeur de son peuple? Il est très difficile pour nous d'imaginer une autre façon de faire Église que celle que nous avons connue et vécue. Faudra sans doute comme les apôtres quitter le bord du lac pour marcher à la suite du Christ.
Ce matin, ma méditaiton me conduit dans l'Évangile de Jean 6, 1-15, où Jésus nourrit une foule affamée qui la suivit dans le désert. Les apôtres lui demandent de renvoyer les gens parce qu'ils ont faim. Jésus leur dit: Donnez-leur vous mêmes à manger. Mais de répondre les disciples: il y a bien un jeune garçon avec 5 pains et 2 poissons mais c'est nettement insiuffisant. Jésus dit simplement: Faites-les asseoir. Tout le monde fut rassasié et il en resta douze paniers à mettre au congélateur. Qu'est-ce que le Seigneur vient me dire dans ce texte?
Nous pouvons dégager bien des leçons. J'en dégage une qui m'apparait importante. Le Seigneur nous invite à faire confiance à l'Esprit Saint qui habite chacune de nos communautés chrétienens. L'Esprit a déposé dans chacune de nos communautés les pasteurs et la nourriture dont elles sont besoin. Les apôtres voulaient aller au dépanneur, Jésus leur dit vous avez tout ce dont vous avez besoin. Et chose impensable, c'est un jeune garçon qui a les pains et les poissons et non les monsieurs disciples. Et pourquoi ne serait-ce pas une petite fille?
Nos communautés chrétiennes ont quitté la structure ordinaire de l'Église et sont affamées de spiritualité, de sens et de la Parole de Dieu. Le Seigneur vient nous dire que l'Esprit a déposé dans nos communautés tout ce dont nous avons beosin pour rassembler et animer nos communautés.Pas besoin d'aller au dépanneur parce que vous risquez d'apporter une nourriture que les chrétiens ne prendront pas. Faites confiance à l'Esprit. Le petit garçon ne s'ymboliserait-il pas tous ces femmes et ces hommes, tous ces talents et ces charismes qui dorment dans nos communautés et qui ne sont pas reconnus. Cela me rappelle le jeune David derrière ses troupeaux. faisons confiance à l'esprit Saint et découvrons nos petits garçons ou petites filles qui tiennent leur nourriture prêt à patager.
Au Paradis Terrestre, Dieu dit à Adam et Ève: magez de tout sauf UN arbre. Tout vous appartient mais vou sn'êtes pas propriétaire. Il y a des limites dans la volonté de possession, de pouvoir, ou de vouloir tout s'accaparer.
Manger, c'est prendre, assimiler, mêler à soi, mais il y a des limites. Ces limites me font vivre un apprendtissage dans les relations avec les autres et avec le spirituel en nous.
Le Jeudi saint, Jésus dira aux apôtres: Mangez et buvez. Jésus nous donne ce qu'il a de plus cher; sa vie, son enseignement; Il donne ce qu'il aurait pu garder. Et les puissants le mettent à mort.
Avec ce pain et ce vin symbole de l'amour et de la tendresse de Dieu, Jésus vient nous dire qu'il rejette toute forme de violence, de maitrise et de pouvoir sur les autres. Il se présente comme celui qui sert (Lc 22, 29). Jésus nous invite à manger pour devenir pour les autres le pain de l'amour, du service, du pardon, de la miséricorde. Il nous invite à boire pour devenir le vin de la tendresse et de la vie divine en nous et autour de nous.
Le "mangez" d'Adam et Ève les ont conduit à l'apprentissage difficile de leurs limites; le "Mangez" de Jésus nous conduit au rassemblement, au pouvoir de l'amour, du service et à l'accueil de la vie.
Cet après-midi, passant devant l'église paroissiale, je vois des ouvriers dans une girafle en train de descendre une Dame du sommet de l'église. Cette dame avait belle apparence de l'extérieure mais rendue sur le sol on a constaté que l'intérieur était complètement pourrie et désagrégé. Seule l'écorce extérieure gardait un semblant d'apprence. Madame sainte Anne sous le poids des ans s'était complètement désagrégée. Un peu de temps encore et elle se serait effondrée sur le sol.
Je me suis dis: Pauvre Sainte Anne, elle aussi a subi les intempéries de la vie et elle est en train de disparaitre. Je me suis posé une question pas polie: Est-ce là l'image de notre Église qui se désagrège de l'intérieur? Il n'y a plus de possibilité de réparer cette statue, il faut la remplacer ou laisser l'espace vide. Et notre Église? Y a-t-il encore possibilité de renaitre ou faudra-t-il naitre de nouveau?
Je suis repartie au pas du vieillard disant en moi-même: L'important n'est pas l'extérieur mais ce qu'il y a en dedans. Et quand le dedans ne répond plus aux besoins, on fait comme Sainte Anne, on descend et on va chercher ailleurs.
L'Église en sortie est devenue un mot répété et répété depuis l'invitation du Pape François. Une première question me vient: Sortir pour aller OÙ? Pour aller aux périphéries de nos paroisses sur les places publiques, les rues, les guais, me répond-on. Magnifique, me dis-je. Mais une fois rendu là, on fait QUOI? La réponse est moins rapide. Aller faire QUOI aux périphéries?
Quand on parle de l'Église en sortie, nous pensons immédiatement au plan géographique, le territoire; aller là où les gens sont. Mais je crois qu'il y a une autre sortie à faire avant, la sortie existentielle. Notre sortie personnelle de tout ce qui nous retient prisonnier. Sortir de nos façons de faire, nos idées toutes faites, ... Un peu ce que dit le Seigneur à Abraham: Quitte ton pays et va vers le pays que je te montrerai. Il n'est pas utile de sortir pour aller essayer de convaincre les gens de reprendre la pratique sacramentelle comme par le passé. C'est à toute une autre vision de l'Église et même du ministère presbytéral que nous sommes invités. Cette sortie nous devons la réaliser.
L'Église en sortie est d'abord ma sortie personnelle intérieure pour retrouver la liberté de l'Évangile. Ce n'est paa une démarche de récupération, mais la volonté de faire Église là où les gens sont. Devant cette sortie, nous réagissons chacun à notre façon. Les uns vivent une sorte de résignation: ça change, mais ça va passer, continuons tranquillement ce que nous faisons. D'autres réagissent avec un mouvement de recul. C'est la faute du Concile, on tout changer, nous devons récupérer ce que nous avons perdu et alors on met le frein de sécurité bien entré afin que rien d'autre ne soit perdu. D'autres réagissent avec une certaine ouverture et prennent la route le plus honnêtement possible. L'invitation du Pape François nous oblige à une réflexion profonde que nous ne pouvons éviter de faire sur notre vision de l'Église et des ministères du sacerdoce baptismal. Si je ne suis pas un peu évangélisé, si je ne suis pas à l'écoute de la Parole de Dieu, si je ne suis pas d'abord disciple du Christ, je risque fort de manquer le chemin de l'évangélisation pour prendre le chemin de la récupération.
Depuis que je suis à la retraite, on me demande souvent si je trouve le temps long, si je m'ennuie, si je trouve le moyen de faire du ministère en paroisse. Et je répond NON.
J'ai travaillé douze ans sur la ferme paternelle aux différents travaux d'une ferme avec ses animaux et la culture. Même dans la maison où j'avais grandi; Je n'étais pas chez moi.
Après mon ordination comme prêtre, J'ai travaillé tant au plan diocésain qu'en paroisses; j'étais heureux dans ce travail surtout en paroisse. Mais ce travail venait de l'extérieur soit de l'évêque ou des besoins autour de moi. Le Grand Séminaire avait demandé que je reste comme professeur de théologie et accompagnateur spirituel des futurs prêtres. Mon évêque n'a pas accepté. Alors j'ai défriché dans le champ que l'on m'a donné. Je n'étais pas toujours chez moi.
A ma retraite, je suis entré à la maison; je suis entré chez moi. Mes journées sont bien remplies, le temps passe vite. Je suis chez moi. Ce que je fais vient de l'intérieur. Je suis entré chez moi et ai décoré ma maison intérieure avec la Parole de Dieu, la lecture, la prière. Cette décoration intérieure, je la partage aujourd'hui avec des gens autour de moi dans les rencontres de partage d'Évangile, le mouvement cursillo, les rencontres au fil des journées et le site internet que des gens m'ont donné. Partout où je suis, je suis chez moi. Ma maison voulait être un lieu de découverte, de nouveauté, de changement et un lieu de partage. Le travail venu de l'extérieur m'a conduit sur d'autres chemins. Aujourd'hui, je suis rentré chez moi où il n'y a pas de solitude, mais un silence plein. C'est ce que je souhaite à tous les retraités. Entrez chez vous et ornez votre intérieur. Laisons le Seigneur défricher sa présence d'amour dans notre vie. C'est la meilleure façon de changer le monde.
La Bible m'apparait comme une merveilleuse route de croissance où le monde s'est engagé dans la découverte du Créateur. A partir du jardin de l'Eden jusqu'à la résurrection, nous suivons les hommes dans leur compréhension et de l'expérience de Dieu.
Au cours de l'évolution de la vie, l'être humain est apparu dans le décor. Il est un être en croissance, le texte -appelé la chûte- du Paradis Terrestre en est un bel exemple. Est-ce une chûte, une faute ou l'expérience qu'il est difficile de devenir adulte et responsable? Avec Abraham qui a pensé que Dieu lui demandait le sacrifice d'Isaac jusqu'à la parabole du père miséricordieux, en passant par les prophètes l'être humain a évolué doucement dans sa compréhension de la présence du divin dans le monde et en lui. Nous avons vu le parabole du père miséricordieux sous le thème de la miséricorde du Père envers nous, nous l'avons rarement appliqué à nous dans nos relations quotidiennes. Mais cette parabole nous parle beaucoup de la joie des retrouvailles et vient aujourd'hui questionner notre façon d'accueillir les chrétiens qui reviennent demander un service à l'Église.
Ce qui faisait dire à un savant professeur: Dans la bible tout est vrai mais peu de choses sont réelles. Le message est vrai, mais la façon dont il est habillé n'est pas toujours réelle. Les Évangiles ont été écrit dans un langage et avec des images de l'époque. Un danger d'une traduction est de traduire les images d'une façon trop littérale et pour nous la compréhension est plus difficile. Il n'est pas facile de traduire le simages bibliques d'une façon claire en français. La Bible veut faire découvrir l'être humain tel qu'il est d'après son ADN spirituel, et aussi découvrir le Seigneur tel qu'il est d'après son ADN propre.
C'est dans cet esprit que je continue ma découverte de la Bible.
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Ce matin dans ma méditation, le Pape François est venu cogner à ma porte pour me souffler: "Évite la tentation de faire de l'évangéllisation pour le peuple, vers le peuple et sans le peuple." "Si nous voulons entendre l'Église, nous devons entendre le peuple" dira-t-il encore. Et il ajoute: "Être Église, être peuple saint de Dieu nécessite des pasteurs qui se laissent porter par cette réalité du peuple de Dieu."
Le Pape François est entré chez moi ce matin comme le Seigneur est entré chez Marie à Nazareth sans prendre un rendez-vous, comme le Seigneur est entré chez Nathanaël sans tambour ni trompette. François est venu m'interroger comme pasteur: Est-ce que je veux évangéliser pour faire rencontrer le Christ ou pour ramener les chrétiens à l'église? Dans l'Évangile de Luc, le Seigneur nous dit: "Ouvrez bien vos oreilles à ce que je vous dis maintenant." 9, 43-45. Les disciples n'ont rien compris à ce que Jésus disait parce qu'ils s'étaient fabriqué un Messie à leur taille. Ils voulaient sauver leur Messie et non accepter celui qui était venu. Dans le travail d'Évangélisation ne sommes-nous pas un peu comme les disciples? Ne voulons-nous pas ramener les chrétiens à ce que nous avons connu au lieu d'édifier le royaume de Dieu à partir du coeur de l'homme? Bâtir notre Église au lieu d'accepter celle qui est devant nous?
Si nous prenions le temps d'écouter et d'aimer renaitrait l'homme nouveau, chantons-nous parfois. Le pasteur n'est pas d'abord l'homme des rites liturgiques mais l'homme au coeur de la communauté, au coeur du monde pour dire Jésus ressuscité. C'est ce que font les centaines de bénévoles au coeur des services communautaires. Le Seigneur suscite les pasteurs dont l'Église a besoin sur le terrain pendant que trop souvent nous, les prêtres, nous nous amusons en liturgie. Nous avons besoin de rassembler le peuple avant de célébrer. Notre monde a besoin de pasteurs qui écoutent la réalité du peuple de Dieu. Plaçons-nous sur la route de la conversion.
Quelqu'un écrivait: "Je rêve d'une Église qui penant les emrpreintes digitales de tout être humain découvre le doigt de Dieu." Voila la pensée qui m'est venue en lisant le dernier rapport du "Transit Sept-iles." Il s'agit d'un groupement qui porte secours aux itinérants et assure un suivi après le départ de la maison d'accueil.
L'Église est déplacée. Elle est moins dans l'église mais davantage dans la vie. je ne peux m'empêcher de penser au Christ le Jeudi saint au soir; à ses apôtres il a dit: Ce que j'ai fait avec vous depuis trois ans rendez-le présent dans le monde. Il me sembler que c'est ce que le "Transit" fait au quotidien sans le dire explicitement. En lisant ce rapport, je touchais le doigt de Dieu.
Une oeuvre comme celle-là n'existe pas seulement à Sept-Iles. C'est pourquoi il faudrait prendre le temps de regarder, d'écouter et d'aimer. L'Église vécue par ces hommes et ces femmes au quotidien, je l'aime et j'y crois. Et si ces oeuvres continuent jour après jour et année après année, c'est qu'il y a au coeur un Esprit qui anime et soutien le courage.
En écrivant ces mots, je ne peux m'empêcher de penser à Notre-Dame de la rue avec l'Abbé Paradis. Ça aussi, c'est un magnifique clin d'oeil de l'Esprit du Seigneur. Mon Église, c'est la rue dira Claude.
Je sens monté aussi le psaume 19: "Non point de récit, non point de langage, point de voix qu'on puisse entendre, mais par toute la terre s'en va le message jusqu'aux limites du monde." Dans ces services on ne nomme peut-être pas Dieu, mais on le laisse passer comme le fait la nature et en regardant tous ces services de par le monde "on sent battre le coeur de Dieu." Cette Église est belle, elle a les couleurs de la vie. en lisant ces rapports, je me dis que non seulement je suis un vieux qui s'amuse à vieillir, je suis un vieux émerveillé par la vie. "Seigneur que tes oeuvres sont belles, que tes oeuvres sont grandes."
Le Seigneur nous invite à travailler à sa vigne. Il nous est important au point de départ de bien connaitre la vigne où nous allons oeuvrer. Dans une ferme, il y a différentes sortes de plantes: blé, mil, carottes, patates etc ... Chaque variété a des besoins particuliers qu'il faut respecter si nous voulons une bonne récolte. Un cultivateur connait sa terre, ses plants et les soigne avec amour.
Dans le champ du Seigneur, il en est de même. Tous les chrétiens ne sont pas à la même place et ont des besoins particuliers. Notre société du Québec est passée très rapidement d'une époque de chrétienté à une société civile qui sait prendre ses décisions. Si nous voulons une évangélisation fructueuse, il nous faut bien connaitre son champ et ses besoins.
Nous avons besoin aussi d'une grande souplesse dans notre animation. Le Pape nous dit que nous sommes là pour écouter et accompagner nos frères et soeurs selon leurs besoins et non leur dire quoi faire. C'est toute une conversion qui nous est demandée à nous les prêtres et vieux chrtiens. Nous avons besoin de redécouvrir l'Église, le sens des sacrements et du ministère presbytéral. C'est une route très emballante qui nous fait sortir de nos ornières pour aller sur le route de la découverte, la route de l'Évangile. C'est un rendez-vous que le Seigneur nous donne et j'essaie de répondre PRÉSENT.
Si je veux être un bon ouvrier dans la vigne du Seigneur, je dois d'abord avoir fait une bonne expérience du Maitre de la vigne dans ma vie. Saint Paul fut un missionnaire avec un coeur de berger parce que le Seigneur l'avait terrassé dans sa vie. C'est dans la mesure où je me suis collé au Christ et à son Évangile que je laisserai passer le Seigneur à travers mon agir afin qu'Il puisse donner à chacun la nourriture spirituelle dont il a besoin. Il est trop facile de donner notre nourriture ou celle dont on pense que les gens ont besoin. L'école de la vie m'a appris cela.
Je pars rencontrer ma petite famille paroissiale, c'est ce que je vais leur dire.
En me balladant sur la 1ère avenue ces derniers temps, je contemplais les ouvriers en train de construire un bâtiment détruit par le feu. Ils ont commencé par poser une bavette de ciment -qu'on appelle "Footing en français- sur laquelle reposera le solange et tout l'édifice. Cette bavette garantie la solidité de l'édifice. Je me disais voila la démarche de toute évangélisation ou du tournant missionnaire suggéré par le Pape François.
Depuis des générations, nous disons: Nous avons sacramentalisé les gens et non évangélisé. Les participants du documentaire "l'heureux naufrage" nous disent qu'ils se trouvent devant un vide spirituel. La pratique sacramentelle a étouffé la spiritualié et les chrétiens se retrouvent devant un vide. Jacques Grand'Maison a écrit un magnifique livre sur Une spiritualité laïque au quotidien, qui cerne la reherche de spiritualité des chrétiens d'aujourd'hui. La spiritualité, l'évangélisation sont la base -la footing- de toute vie chrétienne. C'est la bavette de béton sur laquelle repose la solidité de l'édifice spirituelle.
Aujourd'hui j'écoute les personnes âgées, leur vie chrétienne repose en majorité sur des dévotions et la pratique sacramentelle; c'est là une approche que les jeunes ne suivent plus. Une inscription dit: Si tu vas au bout du monde, tu trouveras des traces de Dieu, si tu vas au fond de toi-même, tu trouveras DIEU lui-même. Et Jacques Grand'Maison ajoute: "Je dirais que pour le Dieu de la Bible et des Évangiles, le sacré, le transcendant, c'est l'être humain surtout le pauvre et le fragile." P. 283.
Il s'agit simplement de faire découvrir Dieu au coeur de la vie, de découvrir le divin en chacun et chacune de nous. La vie est une école de la Parole de Dieu, elle s'exprime de bien des façons, il s'agit simplement de l'écouter. Chaque jour sous nos yeux s'exprime le sacré, le divin. Comme dit le Pape François, le Seigneur frappe à la porte mais en dedans pour sortir à la rencontre des hommes.
Depuis des décennies nous parlons d'évangéliser au lieu de sacramentaliser, concrètement, où ne sommes-nous?