Ce matin, les journaux déposent dans nos maisons la situation vécue par les évêques du Chili qui n'est en somme que le reflet de ce qui se vit dans les autres partie du monde. La plaie du côté de Jésus sur la croix est demeurée ouverte et continue de saigner. Je ne peux m'empêcher de penser à toutes les victimes dont la vie est brisée à jamais.
Devant ces événements, je ne peux m'empêcher de remonterr quelques années en arrière, lorsque notre évêque Mgr Dumais démissionna pour vivre l'amour qui avait pris naissance en lui. Je ne peux m'empêcher de penser au sort que lui a réservé l'Église institution; même que dans certains édifices religieux de notre diocèse on a enlevé sa photo comme s'il était une brebis galeuse. Que fera-t-on avec la photo des pédophiles? Ce geste définissait bien la pensée de notre Église.
Devant ces événements aujourd'hui, je me pose bien des questions. Je ne veux pas juger. Je veux simplement exprimer ma souffrance parce que Raymond Dumais fut pour nous un bon pasteur et nous aurions aimés que la personne soit plus importante que la loi. Et c'est sans doute vrai aussi pour les victimes des pédophiles. Je ne peux que prier pour la conversion de notre Église.
Quelqu'un m'a remis un texte paru dans le quotidien le Soleil de février 2000, on fait écho d'une rencontre paroissiale à Ste-Anne des Monts où l'on propose un spctacle folklorique dans l'église. Ceci répondait à une campagne de financement pour l'église. Cet événement ne s'est pas répété. Aujourd'hui la fabrique est dans une état financier plus critique. Ceci m'a conduit à partager ma méditation.
Un concert est un événement pour développer le goût du beau, de la musique, de la danse. Pourquoi nos églises ne deviendraient-elles pas des lieux pour faire naitre ce goût de la beauté, de la musique par différentes activités? Non pas dans le but d'abord de financer les bâtiments mais de faire naitre à ....
On dit souvent que nous vivons dans un monde individualiste où chacun vit pour soi. Pourquoi nos églises ne deviendraient-elles pas des lieux de rencontre, de fraternité, de partage, de communion à travers différentes activités variées pour rejoindre tous les goûts et besoins? Le financement en serait une conséquence.
On dit encore que nos chrétiens sont devant un vide spirituel. Pourquoi nos églises ne seraient-elles pas des lieux de rressourcement? Par le moyen de cours, d'ateliers, de conférence, de moments de prières, développer la spirituelité des gens. Des conférences sur la vie, la sexualité la théologie du corps, des apprentissages variés .....
On se plaint que les jeunes ne sont plus intéressés à rien. Pourquoi nos églises ne deviendraient-elles pas des lieux d'apprentissage à la vie, à la responsabiltié à travers des activités, des jeux, qui seraient une école de vie ...
Les gens aiment danser, ce sont de beaux moments de rassemblement, de communion et de partsage. Et la danse, c'est de la beauté. Pourquoi nos églises ne deviendraient-elles ces lieux de rencontres, de plaisir, de partage et d'amusement....
Toutes nos associations paroissiales sont partagées dans chacune leur maison et les coûts d'entretien deviennent exorbitants de sorte que des associations doivent fermées leur porte. Pourquoi nos églises barrées 24 heureus par jou rne seraient-elles pas des lieux de rencontre et de vie pour les personnes du milieu?
Évidemment qu'il faudra transformer l'intérieur de nos églises. Est-il nécessaire de rester en rangée de carottes à regarder les "fesses des autres", ne serait-il pas mieux de regarder les visages? Est-ce que nos églises sont au service de la vie ou si la vie est esclave des formes de bâtiments? Beaucoup de choses sont possibles si nous avons la volonté de le faire.
Je crois en Dieu qui chante et qui fait chanter la vie. Je crois en Dieu qui danse et qui fait danser la vie. Je crois en Dieu qui joue et fait jouer la vie.
Depuis le dimanche de Pâque, nous méditons le livre des Actes des apôtres. Ce livre nous révèle l'action de deux acteurs importants dans la vie des premières communautés chrétiennes: La Parole de Dieu et l'Esprit Saint.
Les premières communautés chrétiennes laissent éclater la puissance de la Parole de Dieu pour la croissance des communautés. On lira souvent que la Parole croissait et se répandait. "C'est lorsque la Parole agit et transforme les auditeurs jusqu'à faire de ceux-ci des croyants que l'Église nait, s'édifie, s'accroit elle aussi." (Gilles Routhier). D'où l'importance de la Parole de Dieu dans la vie de notre Église.
C'est la Parole qui fait naitre l'Église et la fait grandir.
C'est la Parole qui convoque, rassemble, unit et met en état de célébrer. Les goupes de partage biblique nous le révèlent magnifiquement aujourd'hui. L'Église n'est jamais achevée, elle est toujours en croissance, en développement et elle doit constamment s'ajuster aux sociétés en changmement. Une des leçons des premières communautés est que de toutes manières, en tous lieux et en toutes circonstances des ministres ou serviteurs de la Parole agissent dans la docilité à l'Esprit Saint. Autrement dit, il faut donner la Parole et lui permettre de faire son oeuvre et de produire des fruits. La Parole agit parfois de façons surprenantes et dérangeantes; souvenons-=nous de Philippe engagé au service des tables et que l'on retrouve à prêcher en Samarie Act. 8. La Parole continue aujourd'hui encore de nous jouer de bons tours dans nos communautés. Elle conduit plus loin et là où nous ne nous y attendions pas.
Cette Parole est écoutée dans la docilité à l'Esprit Saint. Les Actes des Apôtres sont pour ainsi dire l'Évangile de l'Esprir Saint. Il est un acteur primordial dans la vie des communautés chrétiennes. Nous connaisosns les trois pentecôte: celle des juifs 2, 1-13; celle des samaritains 8, 5-26; celle des païens 10, 44-48.
L'Esprit présenté dans les Actes est missionnaire et prophétique. Cette action de l'esprit est de plus en plus nécessaire dans une Église qui parle de "tournant missionnaire". Jean a baptisé dans l'eau, vous serez baptisés dans l'Esprit d'ici peu, Act. 1, 5. Ananie imposa les mains à Saül et des écailles tombèrent de ses yeux, 9, 17. A Éphèse, Paul baptise et impose les mains et les gens reçoivent l'esprit Saint, 19, 5. L'action de l'Esprit est reconnu par ses effets dans la vie des chrétiens.
Le don de l'Esprit n'est pas une récompense pour les apôtres parce qu'ils sont fins, mais Il donne un élan missionnaire. La nature de l'Esprit est de se donner, de se répandre; il rend fécond. Le disciple d'aujourd'hui transformé par l'Esprit Saint est quelqu'un qui donne le goût de vivre autour de lui surtout à ceux qui sont en train de le perdre.
Ô Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvèle la face de la terre.
Assis sirotant mon café, je regarde les personnes en train de nettoyer la pelouse et préparer la terre pour la pousse du gazon et des plants que nous lui confierons. le printemps est le temps du nettoyage et de faire naitre l'espérance des fuits et légumes à l'été.
Serait-ce aussi le printemps dans ma vie? Serait-ce le temps de nettoyer ma cours, mon jardin intérieur de ce qui l'enconmbre pour faire de la place aux nouvelles pousses qui veulent germer et grandir? Serait-ce le temps de me débarrasser des coutumes, des contraintes, des habitudes qui paralysent ma marche intérieure et ma relation au Seigneur? Durant les années ont accumule tellement de petites choses, des petites dévotions, des accoutumances qui gênent et entravent notre vie spirituelle. Nous mettons tellement l'accent sur les pratiques extérieures que parfois l'essentiel disparait sous l'amoncellement des choses à faire et nous oublions de vivre. C'est sans doute le moment de porter attention aux petits bourgeons qui se pointent le nez et de les accompagner vers la maturité. Le printemps est le moment où la vie veut éclater de partout et nous demande de la laisser peter de joie.
Je me suis dit: Ne serait-ce pas aussi le printemps de notre Église? Ne serait-ce pas le temps de nettoyer notre pelouse ecclésiale pour laisser germer et pousser les pettis bourgeons de vie qui se montrent le nez? Il y a des bourgeons d'amour, de charité, d'entraide, d'accueil, de prière qui germent sur le parterre de nos paroisses et rendent la vie belle. Trop souvent nous les ignorons parce qu'ils ne sont pas dans l'église. N'avons-nous pas trop réduit la vie chrétienne à la pratique sacramentelle? Le printemps nous invite à faire du ménage et à conserver l'essentiel. Les chrétiens ne viennent plus à l'église, le printemps nous invite à sortir les rejoindre pour faire Église avec eux là où ils vivent. Prenons le temps de regarder toutes ces personnes qui aident leur voisins, les personnes âgées, les malades, les bénévoles dans les services communautaires; ce sont des pages d'Évangile qui s'écrivent, des bourgeons d'Église qui naissent et grandissent, des signes que l'Esprit Saint est à l'oeuvre dans notre monde. Le printemps nous invite à dépoussiérer notre vision de l'Église, à voir tous ces pasteures et pasteurs à l'oeuvre chez nous et qui font grandir la vie. Nous sommes invités à écouter battre le pouls de Dieu autour de nous. Le printemps est le temps de l'accueil, temps de recevoir la richessedes autres autour de nous.
Le printemps est le temps de la vie qui nait. Profitons ce de temps pour faire renaitre notre foi, notre vie chrétienne, notre vie de témoin du ressuscité. Tout le reste nous sera donné par surcroit.
Hier, je suis entré à l'église à l'heure d'un office, elle était vide. J'y suis retourné aujurd'hui, elle était vide. On avait volé l'Église. Je me suis rappelé les femmes au tombeau le matin de Pâque, on avait volé le Seigneur. Mais ce vide annonçait la résurrection.
L'Église est en sortie avant l'appel du Pape François. Elle est sur le trottoir, les magasins, au hokey, dans les maisons. l'Église comme le Christ au matin de Pâque est en train de ressusciter. Non pas revivre, mais ressuciter.
L'Église est sortie de nos structures, nos théories et attend que nous-hommes et femmes d'Église- allions faire Église avec eux. Nous voulons les faire revenir dans notre Église, il n'y reviendrons pas. C'est à nous que Jésus dit d'aller les écouter et faire Église avec eux. Si nous restons dans nos églises et nos structures, nous allons rater la résurrection qui se fera sans nous.
Prenons le temps de regarder la vie autour de nous pour y déceler les pousses de résurrection, les pousses d'Évangile pour les accompagner. Cette Église ne veut plus être dirigée, mais accompagnée. Soyons éveillés à ces pousses de résurrection.
Diamnche 6 mai, au centre du terrain de jeu, un groupe d'enfants et leurs parents accompagnés des catéchètes prennent la route du "Petit bois" pour un pèlerinage extérieur et intérieur. Le vent froid calma les ardeurs du soleil et permit à tous de faire la randonnée sans trop transpirer. Ce pèlerinage voulait faire porter l'attention sur les cinq sens: L'ouie, l'odorat, la vue, le toucher, le goût.
Regarder la forêt et prendre conscience que la beauté de la forêt vient de la diversité des arbres. Les différentes variétés d'arbres ondoyant les uns à côtés des autres plait à l'oeil. Développer son regard pour en voir toute la beauté; développer son oreille pour écouter le silence de la forêt. Tous ces arbres grandissent et vivent ensemble dans l'harmonie. Il en est de même de la nature humaine. Tous les êtres humains sont différents et forment la beauté de l'humanité. Comme les arbres, nous devons apprendre à nous respecter dans nos différences. Quand j'ai de la difficulté à accepter un autre dans ses différences, je pense à la forêt.
La rivière coule allègrement parce qu'elle est alimentée par une source. Coupée de la source, il n'y a plus de rivière. La rivière coule, remplie sa mission et descend toujours vers un cours d'eau plus grand et plus profond. À certains temps de l'année, la rivière sort de son lit et fait des dégats sur son passage. Elle est fâchée. Elle est notre image et nous donne une leçon. Ma vie est alimentée par une source divine qui m'habite. Si je me coupe de ma source, je risque de m'assécher. Dans des moments difficiles où j'ai le goût de tout lâcher, je pense à la rivière. Je pense à cette source en moi qui alimente ma vie; cette vie divine qui m'habite et me donne la force de continuer. Et parfois quand le courant est trop fort et que je sors de mes gonds, je pense à la rivière qui fait des dégats et je risque de faire la même chose avec mes relations. Alors je me calme et adoucit ma réaction.
La rivière m'a appris que le statu quo n'est jamais efficace. Elle coule toujours vers un cours d'eau plus profond. Ma vie doit aussi être en perpétuel évolution. Si j'arrête de grandir, de me développer physiquement, intellectuellement et spirituellement, je stagne et deviens une mare stagnante qui ne produit plus rien. La nature est un merveilleuse école de vie. À l'école nous apprenons des choses, l'école nous apprend des choses. La nature est l'école du coeur, elle nous fait vivre des choses. La nature nous renvoie à nos racines profondes. C'est un lieu de rencontre, de communion et d'adoration de notre Dieu, cette force divine qui nous anime.
Ce pèlerinage se termina par un pique-nique familial, moment de partage, de fraternité et de communion. Ceci m'apparait une démarche première pour un tournant missionnaire, c'est un beau moment d'évangélisation.
Quelqu'un me demandait hier: "Comment vois-tu l'avenir de l'Église? Où est-ce qu'on s'en va?" Je lui répondis simplement: Je ne le vois pas, parce que si je l'imagine, je le ferai à partir de l'Église que j'ai connue et celle-ci ne fonctionne plus. Alors pour moi la seule façon de le regarder est de voir comment aujourd'hui nous répondons aux besoins spirituels des chrétiens. Les baptisés ont soif de spiritualité et souvent allergique à la pratique sacramentelle.
Comment aujourd'hui je suis à l'écoute des chrétiens et des chrétiennes de mon milieu? La parole de Dieu s'écrit encore aujourd'hui dans et par la vie des chrétiens. C'est l'Esprit qui me parle et m'indique ma mission.
Comment aujourd'hui, je fais passer les personnes et leurs besoins avant les lois et les prescriptions juridiques. Depuis le Concile nous parlons d'une Église servante et pauvre, posons-nous la question à savoir si l'Église est au service des prêtres ou le prêtre au servicxe de l'Église. Comme le Père du fils cadet, nous devons retrouver nos entrailles de père et de mère pour accueillir les chrétiens qui viennent faire un tour à la maison.
Une autre question qui me brûle: Qu'avons-nous fait du sacerdoce des baptisés? Nous avons là un trésor, une richesse qui est la base même de toute vie d'Église. Nous sommes d'accord pour que les baptisés aient plus de responsabilités en Église, mais concrètement ...?
Notre monde a besoin de Jean-Baptiste. Il a besoin de femmes et d'hommes capables de faire naitre le Christ au coeur des gens de chez nous. Nous avons besoin de Jean-Baptiste qui font découvrir l'Esprit du ressuscité à l'oeuvre au coeur même des jeunes et moins jeunes d'ici. Nous avons besoin de témoins qui se laissent réchauffer le coeur sur la route pour annoncer la présence de Dieu au coeur de notre monde. Il nous faut quitter la route qui ne conduit qu'au temple pour emprunter la route qui conduit à la vie là où elle bat. Celle-là nous ramènera au temple mais rafraichit.
L'avenir de l'Église repose aussi en grande partie dans notre façon de nous laisser interpeller et convertir par la Parole de Dieu. La route de la conversion à une Église communion, nous devons la prendre ensemble en coresponsabilité, baptisés et pasteurs, pour se laisser fiancés dans la fidélité, l'amour et la tendresse d'un Dieu très aimant. L'avenir de notre Église est dans notre coeur et non dans notre tête. J'ajouterais timidement que nous devons quitter nos petites amicales de Jésus ressuscité pour redevenir des témoins du ressuscité au coeur de la vie.
Hier, j'écoutais un entretien d'un évêque du congo nous parlant de l'Église de son diocèse. Chez lui, on manque de prêtres, disait-il. Cependant son Église est structurée d'une belle façon, il me semble. Les paroisses comprennent un grand territoire avec plusieurs communnautés. Dans chaque communauté, des presbytres animent la vie, animent les rassemblements du dimanche, les funérailles ... Le prêtre joue presque le rôle d'évêque en assurant la formation des personnes, les Eucharisties à l'occasion de son passage, bâtit le communion entre ces différentes communautés. Si cette façon d'agir est bâsée sur le sacerdoce du baptême avec ses différents ministères, cela me semble très intéressant.
C'est le rêve que Mgr Ouellet nous a légué et que nous avons porté depuis le Concile. Il ne s'est jamais réalisé, à mon humble avis, nous n'avons jamais été capable de l'asseoir sur sa base solide du sacerdoce baptismaL La réflexion sur l'exercice des différents mistères entreprise avec Mgr Dumais a été étouffée dès sa naissance. Les chrétiens n'ont jamais eu de réelles responsabiltés dans leur milieu et sont rentrés à la maison. Il y a 50 ans, nous prenions le tournant du Concile, aujourd'hui nous prenons le tournant missionnaire. Le temps est sans doute venu de passer de la structure au sens même de l'Église et des différents ministères qui sont sa richesse. Un évêque de France disait: "L'Esprit Saint nous appauvrit pour nous faire retourner à l'essentiel." Sans doute sommes-nous rendus à cette étape.
Philippe dit a Jésus: "Montre-nous le Père." Jn 15, 10. Jésus lui répond: "Qui m'a vu a vu le Père." Nous sommes sans doute à cette étape de faire découvrir le Christ qui nous conduira au Père. "Ce n'est ni sur la montage, ni dans le temple que vous adorerez mais en esprit et en vérité." Jn 4, 22. Regardons autour de nous et prenons conscience que l'Esprit est en action dans le coeur et la vie de beaucoup de chrétiens qui chaque jour réchauffent le coeur des gens autour d'eux. Hier une jeune dame me faisait part de son projet de mettre en route un réseau de personnes pour apporter du soleil dans la vie des personnes âgées et seules. Dans la résidence où j'habite des jeunes nous visitent et nous écrivent pour apporter du soleil et de la chaleur dans la "froidure" de nos vies à l'écart. Ces gens sont au niveau de la vie et des personnes. C'est merveilleux ce qu'ils font, c'est l'Évangile vécue. Il s'agit pour nous d'être le sel de la vie pour donner du goût à tout ce qui se vit autour de nous. Si nous apprenons à célébrer toute cette vie dans le mystère pascal du Christ, cela donnera aussi du goût à nos célébrations et les gens auront sans doute le goût de revenir. Voila où la réflexion de l'évêque du Congo m'a conduit.
Le Christ est présent à nous sous différentes formes. Méditons un petit peu:
Une première présence est celle dans l'assemblée des chrétiens réunit. "Lorsque deux ou trois sont réunis en mon nom je suis au milieu d'eux." Le premier sacrement de la présence du ressuscité est la communuté de ses disciples. C'est une présence réelle.
Le Christ est aussi présent dans sa Parole. Il s'agit du même christ que dans l'Eucharistie. Une présence réelle. On ne lit pas un texte à la messe, on proclame un message, mieux le christ proclame un message à travers la personne qui proclame. S. Jérôme écrivait: "Pour moi, j'estime que l'Évangile est le Corps du Christ et que les Saintes Écritures sont sa doctrine. Quand le Seigneur parle de manger sa chair et boire son sang, cela peut s'entendre certes de l'Eucharistie. Cependant, son vrai corps et son vrai sang, ce sont aussi la Parole des Écritures et sa doctrine."
Une présence à travers le ministre puisqu'il agit au nom du Christ. Le ministre agit par le Christ au service de la communauté. Le Père Carré o.p. expliquant la salutatin du prêtre au début de la célébration disait: Le Seigneur est avec vous, et le peuple devrait répondre: Et avec toi, l'Esprit. Le prêtre reconnait la présence du christ dans l'assemblée et fait un acte de foi, le peuple reconnait dans le prêtre celui que l'Esprit envoie pour présider la prière.
Une présence eucharistique du resuscité, donc une présence sacramentelle. Il s'agit du corps glorieux du Christ transformé par l'Esprit Saint. Le mode sacramentel est un mode de signes: le pain et le vin. Pas de signes, pas de sacrement. Le Christ se donne à nous comme nourriture et communion en vue d'une mission. Il se révèle comme pain de vie, nourriture de vie et vin de l'alliance nouvelle et éternelle. Le pain n'est pas donné pour rester sur la table et être adoré, mais pour être mangé.
"Cette présence, on la nomme réelle non pas à titre exclusif, comme si les autres présences n'étaient pas réelles, mais par excellence, parce qu'elle est sacramentelle." Mysterium fidei, 39. Paul V1.
Quelqu'un me demandait hier: À la consécration lors de l'Eucharistie doit-on rester debout ou se mettre à genoux? Question intéressante.
Il faut d'abord comprendre que le ministre de l'Eucharistie est le peuple avec le prêtre et non ce dernier seul. Le prêtre agit au nom de la communauté et au nom de Dieu. Il est le président de la prière du peuple. A la consécration, le Christ est présenté au Père comme offrande de louange. De par notre baptême, nous commes prêtre pour offrir. C'est ce que nous faisons à l'Eucharistie. A ce moment, le Christ prend avec lui toute notre humanité et nous devenons offrande d'action de grâce au Père avec le Christ. Nous sommes un peuple de sauvés, un peuple d'action de grâce. Un peuple en marche vers le banquet éternel. Donc nous sommes un peuple debout. L'Eucharistie n'est pas le moment pour adorer mais un temps pour manger et marcher. Il est intéressant pour nous de retrouver cette dynamique de l'Eucharistie.
Plus...
Un jour, le fils de Dieu s'est incarné dans notre chair. Il est venu, en prenant notre nature, incarné le projet du Père et faire découvir le sens profond de la vie. Il est venu inviter le monde à sortir de l'institution dans laquelle il s'était enfermé pour revenir à l'essentiel.
C'est le cheminement que nous avons à faire en Église aujourd'hui. La crise des institutions tant religieuses que civiles vécue depuis la révolution tranquille a provoqué un retrait masisf du domaine institutionnel et du même coup à fait découvrir le besoin spirituel des gens, besoin enfoui sous la pratique religieuse. "La spiritualité chrétienne consiste à connecter l'être humain à la présence de Dieu qu'il porte en lui. S'ouvrir à la présence de l'Esprit, se mettre à son écoute, chercher à marcher dans ses voies, telle est la démarche spirituelle proposée aux croyantes et croyants. " Écrivait Raymond Dumais.
La foi en un Dieu s'incarne dans un monde et une société donnés. Le Fils de Dieu en s'incarnant à pris corps comme le nôtre, ceci regarde d'avantage l'humanisation. Mais il s'est aussi incarné, c'est à dire qu'il a transmis au monde en prenant notre nature le sens du divin qui nous habite. Il a comme apporté en nous, ou mieux révélé en nous, la part de divin qui nous habite et nous anime. Jésus est devenu quelqu'un comme nous pour nous faire devenir quelqu'un comme lui. C'est retourner au coeur même de notre être animé de divin.
C'est le travail qu nous avons à faire en Église: Incarner l'Église. La société nouvelle nous invite à sortir du domaine instiuttionnel pour retrouver le sens profond premier de l'Église en 21018. Nous avons connu un Dieu éloigné qu'il fallait chercher et mettre de notre côté en faisant des choses charmantes pour lui plaire. Incarner Dieu et la spiritualité, c'est découvrir un Dieu présent en nous, une force qui nous anime. Il n'y a pas seulement une dimension verticale loin de nous, ni seulement une dimension horizontale considérant Jésus comme un homme seulement.
Incarner notre Église, c'est rejoindre la culture d'aujourd'hui pour faire découvrir le divin au coeur de cette culture, découvrir le ressuscité en nous. L'humaniser ne suffit pas car nous restons au niveau de l'humain, nous devons l'incarner pour y faire découvrir Dieu, le divin, comme Jésus l'a fait. Incarner l'Église , c'est s'ouvrir à la culture d'aujourd'hui, retrouver un nouveau langage pour dire notre foi pour que les jeunes et moins jeunes écoutent notre voix et se rassemblent dans la bergerie comme nous dit le bon Pasteur. C'est le défi de l'évangélisation nouvelle.
Se promenant au Québec aujourd'hui nous pouvons lire sur nos bâtiments: Mon église, j'y tiens. Je n'ai pas vu encore Église écrit avec un E majuscule. Quand je m'amuse à discuter avec les gens que je rencontre, les personnes âgées qui fréquentent l'église me parlent des autres comme s'ils n'étaient pas de l'Église. D'autre part, les plus jeunes me parlent de l'église comme si ce n'étaient pas leur affaire, ils ne semlbent pas appartenir à l'Église. Ceci pose au vieux que je suis de drôles de questions.
Je crois comprendre que l'on considère comme Église les personnes qui vivent la ppratique sacramentelle. Comment se fait-il qu'au cours de l'histoire on ait retrécit l'Église aux pratiquants? Quand j'étais jeune, les non pratiquants n'étaient plus l'Église. C'était presque des brebis galeuses.
Mon Église j'y tiens et je l'aime. Mon Église, c'est le vieillard qui récite son chapelet durant la messe; c'est l'homme ou la femme qui chaque matin va servir le pauvre et les blessés de la vie dans les maisons d'hébergement, les maisons de jeunes, les services de bénévolat, les maisons d'accueil pour femmes victimes de violences. Mon Église, c'est l'homme ou la femme qui respirent le souffle divin qui les habite. Mon Église, ce sont tous les témoins de l'Évangile au quotidien qui ne "sont pas en opposition avec le monde, mais l'accompagne." Tous ces chrétiens et chrétiennes sur le terrain de la vie qui sont le levain dans la pâte et le sel de la terre.
Mon Église j'y tiens et je l'aime. Tous ces gens qui à l'exemple de Jésus n'essaie pas de convaincre de l'extérieur à des idées ou des façons de faire, mais leur font découvrir le Bonté et l'Amour qui les habitent et les fait vivre. Ce que le Père Théobald appelle "la Sainteté hospitalière." Mon Église, ce sont toutes ces prsonnes qui à l'exemple des disciples d'Emmaüs se laissent accompagner par le Christ resuscité sur leur propre route pour aller ensuite à la rencontre des gens pour leur réchauffer le coeur sur leur propre route. Le grand défi pour mon Église est de retrouver cette capacité de rejoindre les hommes d'ici sur leur propre route pour leur réchauffer le coeur. l'Évangile du Bon Pasteur nous le rappelle, le Pape François ne cesse de le redire, il nous appartient de nous convertir. Le fondement de l'Église ne sont pas des doctrines ou des dogmes, mais un événement fondateur, une personne qui "élevé de terre attirera tout à lui."
Le dimanche 22 avril prochain, nous serons invités à prier pour les vocations. Je me suis demandé aujourd'hui pourquoi ou pour qui je vais prier. Alors j'ai voulu réfléchir sur la question.
Comme ministre ordonné, est-ce que je vis une vocation ou si je réponds à une mission? Je crois que la situation vécue actuellement en Église nous demande de nous y arrêter un moment. Au soir de 50 ans de vie presbytérale, je crois que je réponds à une mission. Comme nous avons mis l'accent sur la vocation, nous avons érigé un système vocationnel qui nous a fait perdre la mission. L'enjeu ou le défit devant lequel nous sommes placés est de redécouvrir l'essentiel qui est le sens du ministère presbytéral à l'intérieur des ministères du baptême.
Dans l'Évangile, Jésus a appelé à être disciple: "Venez, je ferai de vous des pêcheurs d'hommes." Mth 4, 19. Venez est l'appel vocationnel à être disciple et pêcheurs d'hommes est la mission. L'ordination presbytérale comme la vie religieuse n'est pas le but mais le moyen.
Saint Jean-Paul 11 écrit dans Pastores Da Vobis de 1992:
Le sacerdoce ministériel, en effet, ne signifie pas en soi un degré plus élevé de sainteté par rapport au sacerdoce commun des fidèles, mais par le sacerdoce minstériel, les prêtres ont reçu du Christ, par l'Esprit, un don spécifique, afin de pouvoir aider le peuple de Dieu à exercer fidèlement et pleinement le sacerdoce commun qui lui est confié.
Le cathéchisme de l'Église catholique reprend la même idée au no 1591:
Toute l'Église est un peuple sacerdotal. Grâce au baptême, tous les fidèles participent au sacerdoce du Christ. Cette participation s'appelle sacerdoce commun des fidèles. Sur sa base et à son service existe une autre participation à la mission du Christ, celle du ministère conféré par le sacrement de l'Ordre, dont la tâche est de servir au nom et en la perosnne du Christ-Tête au milieu de la communauté.
A la suite de ces réflexion, Marie-Thérèse Nadeau écrit dans son livre sur l'Église: "Le sacerdoce ministériel apparait bel et bien subordonné au sacerdoce commun. Étant sacrement, le sacerdoce ministériel est, en un certain sens, secondaire. Le sacerdoce ministériel n'est pas un but, mais il constitue le moyen de relation entre les existences réelles: celle du Christ et celle des chrétines."
Le sacerdoce commun des baptisés trouve sa plénitude ecclésiale grâce au sacerdoce ministériel et ce dernier trouve sa raison d'être dans la réalisation du sacerdoce commun. Ici j'entends Mgr Dumais notre ancien évêque qui nous disait souvent pour sortir de l'impasse du manque de prêtre comme de bien vivre les relations entre les différents ministères, il nous faut retrouver le sens des ministères et sortir de la fonction. Mgr Paul-Émile Charbonneau est revenu souvent sur l'Église toute entière ministérielle et l'importance capitale du sacerdoce commun. Il ne faut pas oublier que le sacerdoce du baptême avec ses ministères est disparu du vocabulaire de l'Église depuis le Concile de Trente au 16e siècle. Nous avons donc un long chemin de retour à parcourir.
Dans cette ligne de pensée, il serait intéressant de relire et méditer profondément le no 9 du texte du Concile Presbyterorum Ordinis qui nous parle du devoir des prêtres d'éveiller et d'accompagner les charismes des chrétiens. Je crois qu'il n'y a qu'une seule vocation, celle du baptême qui se déploie en une panoplie de ministères et charismes au coeur de la communauté. Le minstère ordonné nous relie à la ligne apostolique de l'Église au service du sacerdoce des fidèles. Si nous revenions à cet essentiel dans l'Église, cela règlerait une bonne partie du problème du manque de prêtre. Quelqu'un disait un jour: Vous voulez des minstres pour faire marcher les paroisses et dire la messe, le peuple a besoin de témoins de l'amour miséricordieux du Christ au quotidien.
Alors dimanche prochain, je vais prier pour qui ou pour quoi. Est-ce que je vais prier pour avoir des curés pour faire marcher ma paroisse ou pour des pasteurs qui viendront m'accompagner dans ma recherche de vie spirituelle? L'une ou l'autre des ces options teintera ma prière.
Ça ne donne rien d'entretenir ces tas de vieilles pierres, laissons-les tomber. C'est que j'entends souvent et que parfois je me surprends penser. Mais ces églises sont-elles seulement des masses de pierres qu'il faut raser. J'étais jeune quand on a bâti l'église de mon village. Mon père était un des bâtisseur. A l'époque nous avions des "répartitions" qu'on appelait. Il s'agissait d'une somme d'argent que chacun s'engageait à verser chaque mois jusqu'à l'extinction de la dette. À l'époque, l'argent ne sortait pas de la chanteplure comme l'eau de la source. Quand arrivait le temps de payer, ma mère souvent rouspétait parce qu'il fallait aussi payer l'épicerie et le gousset avait le ventre creux. Pour mon père, la "répartition" était un engagement d'honneur.
L'église paroissiale est autre chose qu'un tas de pierres. M. Mathieu Bock-Côté écrit dans le journal: "Dans nos villes comme dans nos villages, l'église a une place centrale: elle incarne physiquement une dimension importante de notre histoire. Elle représente ce que nous avons été pendant plusieurs siêcles. Notre peuple, qui longtemps, a survécu davantage qu'il n'a vécu, a trouvé dans le catholicisme une source de bauté, de culture et de grandeur."
Dans nos paroisses en difficul;té financière présentement, ne devrions-nous pas entamer une réflexion profonde sur l'avenir de nos bâtiments patrimoniaux. N'aurions-nous pas d'autres vocations à leur offrir qu'uniquement une vocation liturgique. Plusieurs paroisses ont déjà réalisé de merveilleux changements et on trouvé de nouvelles vocations pour conserver ces monuments. Je souhaiterais au départ, qu'elles deviennent la "Maison du Bon Dieu". La maison de la communauté chrétienne. Nous avons de belles salles qui restent fermées toute la semaine. Les portes de l'église sont fermées à clé, il ne faudrait pas que ce soit l'image de la fermeture de nos coeurs de chrétiens. Pourquoi les différents organismes de la communauté ne trouveraient pas un coin dans l'église. A plusieurs nous pourrions entretenir ces temples sans doute. Nous avons toujours divisé les gens, nous pourrions peut-être commencer à rassembler. Demandons-nous comment nos édifices pourraient répondre aujourd'hui aux besoins spirituels des chrétiens. Comment nos édifices pourraient répondre aux besoins communautaires des chrétiens d'ici.