Nous parlons souvent de malades autour de nous, de pécheurs et qu ele sgens ne vont plus à confesse comme on disait autrefois, de criminels qu'il faut châtier. Moi, je crois, qu'un nalade, un pécheur ou un criminel, ça n'existe pas.
Aujourd'hui les médeicns soignet le corps un peu comme un mécanicien répare une voiture. on ausculte le coprs, on détecte la cause du mal et une pilule guérira le tout.
Une personne pose un geste criminelle, on accumule les preuves, on le juge et on le punit.
Quelqu'un fait une faute que l'on appelle "péché" en Église. Il se confesse, une petite pénitence, prie et cela va passer. Avec cette méthode nous avons couvert une foules d'actes criminels qui viennent nos harceler aujourd'hui.
Avant le criminel, le malade ou le pécheur, il y a une personne. je pense que nous devrions changer notre vocabulaire: Il y a une perosnne atteinte de maladie, une personne qui a posé des gestes criminels, une personne qui a fait une faute. Si les gestes sont mauvais et doivent être punit, il ne faut jamais oublié que derrière l'acte posé, il y a une personne blessée qui a besoin de guérison. Je l'expérimente souvent dans le sacrement du pardon. Combien de chrétiens se sont confessés chaque mois ou plus souvent et se sont retrouvés toujours devant la même situation. Parce que nous avons regarder la conséquence: l'acte posé, et jamais la cause. Le sacrement du pardon n'est pas un rite, il est un long pèlerinage de guérison. L'expérience de l'absolution collective m'a permis de vivre des rencontres individuelles qui soient vraiment une démarche de guérison. Où des hommes et des femmes ont appris à prendre leur vie en main, où des chrétiens ont appris qu'ils avaient plus de blessures à guérir que de péchés à pardonner. Ma conviction de vieux pasteur est que le rite individuel célébré rapidement en groupe dans des célébrations peut répondre à des exigences canoniques mais s'éloignent de la valeur profonde du sacrement. Nous nous occupons de l'acte qu'on juge pécamineux, mais nous oublions la personne qui a un autre besoin. Un peu comme un fait le juge. Nous avons à revisiter notre théologie du sacrement.
"Nous rencontrons Dieu à partir de l'humain, et à partir de Dieu nous humanisons l'homme." Jésus nous en a donné l'exemple. Rapprochons-nous de l'être humain si nous voulons vraiment rencontrer Dieu.
Il y a 10 ans, en 2008, j'écrivais ceci:
J'ai médité en compagnie de Léandre Boisvert et aujourd'hui je reviens avec Raymond Dumais qui m'inspire une autre façon de voir le vieillissement. Pour le prêtre comme pour tout chrétien, le passage de la vie active à la retraite est parfois difficile. Allons saluer trois personnages de la bible qui aideront à réfléchir.
D'abord saluons Paul. Il s'est vu forcé de prendre sa retaite et il fait le bilan de son travail apostolique. Act. 20, 17-38. La retraite peut être un temps de fécondité. Paul invite à jeter un regard positif sur ce que le Seigneur lui a permis d'acomplir. Ensuite il encourage et stimule ceux qui ont encore la charge pastorale. La personne à la retraite de par son expérience peut-être un élément important pour les personnes qui oeuvrent encore su rle terrain.
Siméon est un autre viellard encourageant à regarder. À la retraite, il sait découvrir l'action de Dieu dans la vie qui l'entoure. IL sait porter un regard positif sur la vie autour de lui. Il sait offrir le service de la pirère ce qui lui permet de reconnaitre l'action du Seigneur dans le monde. Se rendre capable de nommer aux plus jeunes l'espérance qui stimule et le partage fraternel qui pousse vers l'avenir. La personne à la retraite peut facilement revenir à l'essentiel de la vie et demeurer positif devant ce qui se vit.
Nicodème est une autre figure motivante. Celui-ci nous invite à renaitre constamment à la nouveauté. Ne pas rester enfermés dans nos structures ou façons de faire pour être éveillés au neuf. Nicodème devait être certes à la recherche, il ne voyait pas clair dans sa situation et Jésus lui a permis de renaitre en découvrant le neuf de sa vie. Jésus n'a pas invité Nicodème à faire des choses, mais à renaitre. Il y a une dynamique importante: savoir s'ouvrir à la nouveauté et se laisser transformer par elle comme le fait une nouvelle naissance. La retraite est le moment pour s'ouvrir à l'Essentiel de notre vie, à ne pas rester enfermés dans nos façons de faire pour naitre à la nouveauté et en découvrir la richesse.
La retraite n'est pas un temps pour pleurer sur ce que je ne pûis plus faire, mais un temps pour découvrir pleinement ce que je suis et la nouvelle fécondité de mon être.
Aujourd'hui j'ajouterais que depuis ma retraite, je regarde ce que j'ai fait. J'ai célébré des messes en quantité, des sacrements en quantité, j'ai prêché des heures devant des églises pleines à l'époque; aujourd'hui, elles sont presque vides et les chrétiens sont en recherche de spiritualité. Ils sont devant un vide. Depuis quelques années, j'ai découvert dans le partage de la Parole de Dieu en équipe avec des chrétiens et chrétiennes, la richesse de cette nouriture et la fécondité de cette Parole pour sanctifier le monde et permettre aux gens de retoruver le vrai visage de Dieu. La Parole m'a fait passer de l'efficacité à la fécondité. Je goûte aujourd'hui une grande joie d'accompagner ce cheminement de mes soeurs et frères dans la foi et cette joie, je la souhaite à tous les prêtres et chrétiens qui vivent à la retraite.
Hier, des jeunes m'ont demandé où il pouvait se procurer une Bible pour répondre à leur goût de connaitre le Seigneur.
"Papy", il était bon. Cette affirmation nous l'entendons souvent lors d'un décès. Une coutume se met en place doucement au moment des funérailles de quelqu'un, c'est la coutume de faire un hommage. Nous vivons ce qu'ont vécu les disciples d'Emmaüs après la mort de Jésus. En route, ils discutaient de ce qu'ils avaient vécu avec Jésus. C'était le temps de la mémoire. Ils se remémoraient leur vécu. Moment important dans leur démarche.
Tout en discutant, ils prennent conscience que Jésus est encore vivant et avec eux. C'est le temps de la communion. Ils retournent à Jérusalem partager et célébrer averc la communauté des disciples.
Cette démarche, nous la vivons actuellement. Les gens aiment faire un hommage à leur défunt. Moment important de la mémoire dans leur cheminement pour découvrir que la personne décédée est encore viante en eux, moment de la communion et de la célébration.
Il me semble important de redécouvrir ces moments avec les familles endeuillées. Au salon funéraire prendre un temps pour la mémoire; ensemble se rappeler les bons moments vécus avec la personne décédée, ce qui nous conduirait à la célébration et au temps de communion avec nos défunts. Je suis convaincu que prochainement nous enlèverons l'Eucharistie aux funérailles pour permettre de mieux actualiser nos célébrations et davantage nourrir la vie et la foi des chrétiens. L'Esprit nous souffle vers un ailleurs qu'il ne faudrait pas manquer.
Ce que nous vivons souvent est gauche ou mal à propos. Il nous appartient de suivre ce mouvement et de le bien vivre. Il faut nous éduquer à cette nouvelle réalité. Aujourd'hui, il m'apparait que nous sommes davantage portés à une critique négative au lieu d'éduquer les chrétiens à une démarche bonne et nourrissante. La méditation du texte des disciples d'Emmaüs (Lc 24, 10-36) pourrait inspirer notre démarche et éviter de laisser passer le train. Voila une piste de réflexion et d'action importante pour les équipes qui travaillent en pastorale auprès des familles endeuillées. Un membre de ces équipes me disaient hier: ça fait des années que l'on parle de ce problème et rien n'est fait. Alors, je lui dis, qu'attendez-vous pour faire quelque chose? Il serait important aussi de discuter en équipe de la place de l'Eucharistie dans la célébration des funérailles. On attend toujours une directive de l'Évêque. Pourtant les gens qui travaillent dans ces équipes sont des adultes. N'éteignons pas l'Esprit. L'heure est à la fécondité.
Jérôme Gagey écrit: "Les catholiques ont une culture catéchétique. Le livre de la foi était le catéchisme. Ce livre donnait des réponses qui permettaient de structurer le monde. J'affirme aujourd'hui qu'un chrétien qui n'a qu'une culture catéchétique ne restera pas chrétien longtemps." Dans son livre ressources de la foi, ce monsieur nous parle des expériences spirituelles. Les hommes aujourd'hui ne veulent pas de catéchèse, mais il s ont beosin de rencontres et d'une Rencontre, celle du Christ. Ils ont besoin d'un Jésus qui agit en faveur des pauvres, des petits et des mal gommés de la société et non d'un Jésus qui dit quoi faire.
Nous vivons actuellement un temps merveilleux d'Église. Un temps qui nous invite à retourner à l'essentiel. Un temps où nous n'avons pas à apprendre des cssoes par coeur ou à se composer des comportements chrétiens, nous sommes au temps de la fécondité du coeur. Laissons-nous travailler par l'Évangile où Jésus est présent et nous parle.
Nous sommes conscients qu'avoir appris des réponses de catéchisme par coeur nous a conduit à un vide spirituel. Nous avons ainsi pratiqué la pastorale de la "faux". Faut aller à la messe, faut fare baptiser, faut être confirmé pou rêtre parrain ou marraine .... Cette pastorale de la "faux" a tout coupé. Nous sommes invités à revenir à l'Évangile et à la fécondité de la Parole de Dieu et de l'amour.
Cette idée est venue alimenter ma réflexion à partir d'une émission ou quelqu'un revisitait l'histoire du Canada en vue de mieux compendre la relation vécue avec les Premières Nations dès les débuts de la Colonie. Il m'est apparu intéressant de revisiter l'hisoire de mon Église pour mieux comprendre ce que nous vivons aujourd'hui. Je ne suis pas un historien, mais simplement un vieux retraité très heureux de ce que la vie et l'Évangile lui font découvrir aujourd'hui.
Il m'apparait que nou s avons négligé la Vocation et la Mission au profit des vocations et des missions. Saint Paul en commençant ses premières communautés chrétiennes laissa au milieu d'elles un presbytre, genre de pasteur issu de la communauté pour animer celle-ci. Les premières communautés religieuses furent fondées par des femmes ou des hommes qui voyant un besoin dans la communauté formèrent un groupe pour répondre à ce besoin. La vocation était celle du baptême et la façon de répondre aux besoins des chrétiens devenaient une mission ou une façon de mettre sa vocation au service de la commuanuté. De sorte que les services s'organisaient â oartir du terrain et des besoins.
Au cours de l'histoire, nous avons mis l'accent sur les vocations sacerdotales ou religieuses, nous avons structuré une organisation pour accueillir ces vocations. Ainsi le presbytre est devenu le prêtre, membre du presbyterium autour de l'Évêque et les communautés religieuses se sont regroupées avec des strustures de formation. Nous avons développé une théologie du ministère et de la vocation de sorte que depuis le Concile de Trente, la vocaiton baptismale est disparue et la misison répondant aux besoins spirituels s'est modifiée considérablement. Les chrétiens sont devenus des spectateurs, des consommateurs et des serviteurs.
Un jour, au Québec, une révolution est passée. La société s'est modifiée et des besoins nouveaux sont apparus. Donc la façon de vivre notre Vocation devra s'ajuster sur cette nouvelle réalité. Comme nous avions mis l'accent sur les vocations, nous avons essayé de faire des aménagements à partir d'en haut. J'ai travaillé avec ardeur à ces aménagements. Les résultats ne sont pas au rendez-vous. Nos églises ont continué de se vider, les chrétiens ont massivement délaissé la pratique sacramentelle, nous sommes devenus étrangers dans notre propre milieu. Mais en même temps, dans l'Église hors les murs, beaucoup de services communautaires se sont mis en place pour répondre aux besoins nouveaux des chrétiens. Un grand nombre de bénévoles consacrent du temps à l'animation de ces services. L'Esprit Saint suscitait des pasteurs pour répondre aux besoins du peuple pendant que de l'intérieur nous nous occupions à trouver des vocations pour faire marcher notre organisation. Nous revenons aux sources du temps de Paul et des premières communautés religieuses. Ces nouveaux services souffent d'une pauvreté spirtuelle et personne ne s'en occupe. Il manque un service ...
En méditant cette réalité, je pensais à la parole de Jésus: "Personne ne pose une pièce d'étoffe neuve sur un vieux vêtement, car le morceau ajouté tire sur le vêtement et, la déchirure s'agrandit." Mth 9, 16. Nous avons voulu faire des ajustements, mais la déchirure de l'Église s'est agrandie.
Je me dis, ne faudrait-il pas revenir à la source de notre vie ecclésiale et retrouver la Vocation baptismale avec sa panoplie de ministères, resituer le service presbytéral au coeur de ces ministères comme nous l'a suggéré saint Jean-Paul 11, et les communautés religieuses en fonction de leur charisme. Revisitons notre histoire, revisitons notre conception des ministères et refondons: à vin nouveau outre neuve. Ce serait retrouver la Vocation et la Misison. N'ayons pas peur, l'Esprit est encore avec nous.Cela nous permettrait de redouvrir l'Eucharistie également. Nous avons "chosifié" les sacrements comme disait le Père Legrand, o.p. La fin de l'Eucharistie est la mission. Quand la célébration est terminée, la messe commence. N'avons-nous pas trop réduit l'Eucharistie du Seigneur à un rite? Ce serait un sujet intéressant à méditer.
Voila quelques brèves idées que m'a suggéré l'homme à la télé ... Une cogitation toute simple que je propose sans prétention.
En Mathieu 9, 1-8, Jésus s'amuse à libérer un pauvre paralytique. Un homme est là devant lui incapable de remplir sa mission, paralysé physiquement et sans doute spirituellement. Un homme incapable de bouger soit par la maladie ou la peur. La peur aussi rend paralityque. On dit souvent de quelqu'un, il est figé de peur.
Jésus ne fait pas ce miracle pour le plaisir de montrer sa puissance, il donne un enseignement. Il vient nous dire que sa mission en est une de libération. Il libère des lois, des traditions qui étouffent, il libère des structures qui écrasent, il libère des mentlaités qui détruisent des vies. Un jour il dira: Je vous ai donné l'exemple pour que vous fassiez de même.
La mission donnée par le Christ est une mission de libération; dans une communauté chrétienne, on apprend ensemble à se libérer des traditions, des coutumes et de tout ce qui entrave la liberté. Dans ce mouvement de libération, Jésus redonne confiance à la personne: Lève-toi, prends ta civière et rentre chez toi. Aie assez confiance en toi pour te libérer de tes peurs et bâtir ta vie selon ta propre mesure. Souvent les religions sont des entraves à la liberté. Nous avons des lois, des traditions qui ne favorisent pas toujours la liberté des chrétiens. Jésus étai tun homem d'une grande liberté intérieure ce qui lui permettait de la traduire danss es actes. Il en est de même ainsi. Pour contribuer à la liberté de l'autre, j'ai besoin d'être libéré moi-même. Je suis donc invité aujourd'hui à méditer mes façons à moi d'être libre pour semer cet esprit de liberté.
Notre population vieillit rapidement. Nous vieillissons de plus en plus longtemps. Pour certains, ces gens âgés deviennent un poids à la fois financier et humain pour la société. Nombreuses sont les maisons de personnes âgées qui sont un peu l'anti chambre de la mort. Je crois que notre société aurait besoin d'une bonne réflexion sur le vieillissement de la population. Les personnes remplies d'années sont une richesse pour la société. "Un vieillard assis voit plus loin qu'un jeune debout" disait Monsieur Diouf.
La bible nous apprend beaucoup sur cette question. Notons que l'Évangile de Luc commence en mettant en vedette un couple âgé Zacharie et Élisabeth. Le pauvre Zacharie devant l'annonce de l'ange n'a qu'un mot: Ma femme et moi sommes vieux. La nouveauté qu'on lui annonce est tellement étrange qu'il en perd la parole. C'est un peu notre situation devant la nouveauté de la vie d'aujourd'hui. Nous sommes parfois muet quand il s'agit de dire Jésus Christ aux jeunes et au monde moderne. Le vieil âge est souvent ce temps de silence où on se sent incapable d'agir comme autrefois et où il faut découvrir la richesse de notre nouveau mode de vie. C'est dans le silence que Zacharie a compris l'action de l'Esprit dans leur vie et qu'il a découvert la fécondité.
Parce qu'il a compris cette nouvelle vision de la vie donnée par le Seigneur qu'il nous a laissé un merveilleux chant de louange: "Béni soit le Seigneur le Dieu d'Israël parce qu'il a visité son peuple." Nous pourrions réécrire ce texte pour aujourd'hui. Nous, les personnes avancées en âge, pourrions bénir le Seigneur pour les trésors de vie accumulés au cours des ans, pour l'amour, la miséricorde et la sagesse donnés par la vie de l'Esprit qui nous habite. Nous pourrions témoigner de la vie spirituelle qui nous anime. Nous ne sommes plus là pour le "comment" mais pour le "pourquoi" des choses et de la vie, pour le sens de la vie. Le comment appartient à ceux qui nous suivent. Depuis ma retraite comme prêtre, je découvre que nous avons été trop souvent au niveau du faire et pas assez au niveau de la vie. La retraite permet de rééquilibrer les choses.
Cependant, j'aime beaucoup regarder le visage de Siméon dans sa visite au Temple. Il était juste nous dit l'Écriture, donc proche de Dieu. Il fut ainsi capable de reconnaitre le Messie dans l'enfant présenté au Temple par ses parents. Il peut dire en toute vérité: "Mes yeux ont vu le salut préparé à la face de tous les peuples." Siméon prend Dieu au sérieux. Il nous donne un témoignage fort pour reconnaitre l'action et la présence Du Seigneur autour de nous dans le quotidien. Il nous apprend à prendre Dieu au sérieux dans le monde d'aujourd'hui. En regardant toutes ces personnes qui oeuvrent au quotidien dans les mouvements caritatifs venant en aide aux gens en difficultés dans la vie, pourrai-je comme Siméon reconnaitre la présence du Christ? Pourrais-je bénir le Seigneur parce que j'ai vu le ressuscité à l'oeuvre dans le monde?
Le vieillissement devient alors un merveilleux temps d'enrichissement intérieur, de découverte de la beauté du monode, de l'action de Dieu autour de nous et développer ainsi des moments d'action de grâce. Nous devons passer de l'agir à l'être. Ce temps du vieillissement peut être un temps très long et ennuyant si nous restons figés sur le passé et attendons une invitation à refaire ce que nous avons toujours fait; comme prêtre, on attend souvent l'appel pour aller dire une messe. Le temps du vieillissemnt est une invitation à passer à autre chose. Et comme l'écrit le Père Grün: "La vieillesse nous initie à l'art de rencontrer notre vérité intérieure la plus profonde". Cette vérité n'est pas une richesse à garder renfermée, mais à faire éclater autour de nous pour nourrir la vie. C'est ce qui me fait dire aujourd'hui: Je suis un vieux retraité qui s'amuse à vieillir.
Inspiré de : L'art de bien vieillir. Anselm Grün.
Je partage quelques réflexions tirées d'une entrevue de Gilles Vigneaut à l'émission Église en sortie. Il dit: Dans toute révolution il y a de grandes choses et des dégats. La révolution s'inscrit au coeur ou à l'origine d'une évolution.
Parlant de l'Église, il affirme "que nous vivons aujourd'hui un déclin de l'AVOIR et non de l'ÊTRE". Nous vivons une évolution dans l'Église selon la vision de son fondateur le Christ. Le Pape François est à l'origine de l'évolution de notre Église. Cette évolution se fait lentement, pourquoi se presser. Nous sommes à l'aube de cette évolution au niveau de l'être de l'Église. Ce que d'autres appellent le printemps de l'Église. "Le Pape François est à l'aube de cette évolution parce qu'il s'occupe de ceux qui ont de la misère dans la vie". Ceci m'a fait penser que chez nous, toutes les oeuvres caritatives qui travaillent à améliorer la qualité de la vie des gens en difficulté ne font pas partie de l'Église et sont animées par des chrétiens qui ont délaissé la pratique religieuse. L'Esprit suscite les pasteurs dont le monde a besoin. En écoutant parler ce témoin, j'ai pris conscience que chez nous, depuis que l'Église s'est retiré dans ses terres: sacrements et liturgie, des femmes et des hommes se sont levés pour mettre en route des services pour aider les mal gommés de la société. Je me suis dit que l'évolution viendra sans doute de la société, du peuple, des gens qui ne connaissent pas Jésus Christ. "Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits." Mth 11, 25-27.
Gilles Vigneault termine en disant: "si j'avais un conseil à donner à l'Église, ce serait d'écouter la solitude," de méditer la vie autour de nous pour découvrir les besoins spirituels du monde. Alors je dis: Ne sommes-nous pas invités à redécouvrir le leadership du coeur, de l'être et non du savoir, du pouvoir et de l'agir.
Le mois de juin nous ramène chaque année la fête de Pierre et Paul, deux icônes de l'Église primitive. Pierre, disciple de Jésus réhabilité au rang des apotres après son reniement, fut un vrai pasteur de l'Église primitive et gouverna en collégialité avec les apôtres. C'est le contenu de son enseignement qui nous fascine encore.
"Jésus le Nazaréen ... que vou savez crucifié ... Dieu l'a ressuscité." Act, 2, 23. L'enseignement central de Pierre fut basé sur le Christ mort et ressuscité. Les apôtres firent l'expérience dans leur vie de l'action du ressuscité. Sa catéchèse tourne autour de l'événement central de la résurrection du Christ. "Le Dieu d'abraham, d'Isaac et de Jacob a glorifié son serviteur que vous avez livré." 3, 11. Cette expérience du vivant lui donnera la force devant les accusations et sa comparution devant le sanhédrin. "Chef du peuple pour avoir fait du bien à un infirme on nous sommes de dire par quel pouvoir nous avons agit. C'est au nom du Christ le Nazaréen que vous avez crucifié et que le Père a ressuscité." 4, 1-22. Il était rempli de l'Esprit saint et soutenu par le communauté. 4, 23. Pierre tint un rôle central dans la vie des premières communautés et s'effaça doucement lors de l'entrée en scène de Paul.
Paul était un homme religieux avec une bonne formation juive. C'est pourquoi les auteurs parlent plus souvent de vocation que de conversion. Paul fut un grand pasteur qui inspire encore aujourd'hui le coeur de bien des gens. Sur la route de Damas, il fit une rencontre qui a transformé sa vie. Il a vécu une sorte de pentecôte. Il fit l'expérience du Dieu qu'il combattait. Et cette expérience nous fait découvrir de quelle façon Dieu se "venge" de ceux qui le combatte.
Une des caractéristiques de Paul fut de permettre aux païens convertit d'adhérer à la foi chrétienne sans vivre toutes les prescriptions des juifs. Paul fut un apôtre au coeur de pasteur. Il fonda des communautés, y plaça des responsables et allait ailleurs poursuivre sa mission. Il est inspirant pour notre vie d'Église aujourd'hui où il serait important de méditer osn exemple.
Philippe Décourvet a écrit un magnifique petit livre PAUL UN APÔTRE AU COEUR DE BERGER qui nous présente un Paul amoureux des personnes et de l'Église peuple de Dieu. Un berger est quelqu'un qui a fait une rencontre profonde du Christ qui en a fait un serviteur de la foi du peuple.
Si on veut connaitre Paul et se laisser influencer par sa vie, méditons bien à la foi ses lettres et le livre de Philippe Decorvet. Paul commence aussi ses lettres par ces mots: Moi, Paul apôtre du Christ à l'Église de ... Je rends grâce chaque fois que je pense à vous dans ma prière ... Je rends grâce pour votre foi et la part que vous prenez à l'Évangile ... Paul nous apprend à rendre grâce pour la vie de nos communautés chrétiennes. Il devrait inspirer notre prière. Au lieu de "chiâler" parce qu'ils ne viennent pas à la messe, apprenons à rendre grâce avec Paul pour la part immense à l'Évangile que les chrétiens vivent dans tous les centres de bénévolat au service de la vie de leurs frères et soeurs.
je te bénis Seigneur, d'avoir donné à notre Église ces deux icônes de la foi, les apôtres Pierre et Paul. Ils sont pour nous source d'inspiration dans notre agir ecclésial.
"Quoi! Tu regardes la paille dans l'oeil de ton frère, et la poutre qui est dans ton oeil, tu ne la remarques pas." Mth 7, 2. Un auteur disait: "fais-toi un lit avec la paille du voisin pour te reposer et fais un feu avec la poutre de ton oeil pour te réchauffer." Nous sommes porter à juger les autres à partir de ce que l'on voit et nous devrions le faire à partir de ce que l'on ne voit pas. Notre agir est la conséquence de ce que nous sommes intérieurement. Fais un feu avec la paille de l'oeil de ton frère pour éclairer ta lanterne et mieux comprendre la raison de son agir. Pourquoi un tel est si colérique et règle ses problèmes à coup de poingt? Pourquoi cette personne méprise tout se qui tourne autour d'elle? Pourquoi tel jeune ne veut plus fréquenter l'école? Pourquoi les chrétiens ont balancé la pratique à l'église alors qu'ils sont profondément chrétiens dans leur agir quotidien?
Je devrais me demander pourquoi j'ai une poutre dans mon oeil. Quel est le vécu qui a provoqué mes attitudes? Ceci me ferait voir autrement la paille dans l'oeil du voisin. Un agir mauvais n'est pas d'abord une faute à punir, mais une blessure à guérir. Ceci pourrait nous aider à mieux vivre le sacrement du pardon. Il est le sacrement de la libération, de la guérison. Nous nous accusons de nous mettre en colère. La colère n'est pas est un vice, mais une force, une vertu qui nous habite. Une colère mal gérée nous fait poser des gestes mauvais. Alors il nous faut guérir ce qui nous empêche de bien gérer notre colère. Le sacrement du pardon devrait être ce moment de rencontre avec soi-même à la lumière d'un guide spirituel qui nous permettrait de guérir nos plaies intérieures. Nous avons à redécouvrir l'importance d'une rencontre qui soit partage et guérison pour le coeur. La coutume de l'absolution collective chez nous a permis de développer une rencontre individuelle plus fructueuse. On m'a souvent dit: je vais à confesse régulièrement et c'est toujours la même chose, ça me donne quoi de faire cela. La raison est que toujours nous regardons la conséquence alors qu'il faudrait prendre le temps de s'asseoir, de parler et de guérir la cause de l'agir mauvais. Le problème de la pédophilie dans l'Église devrait nous éveiller à une autre vision du sacrement et à un gros questionnement. Le prêtre pédophile à célébré tous les jours et s'est confessé souvent. Il y a là une dimension du sacrement que l'on trop négligé. J'en ai fait l'expérience depuis que je suis retraité où j'ai du temps pour écouter et accompagner les chrétiens dans leur vie. Il ne faut pas jouer au psychologue, il s'agit simplement de jouer au Pasteur.
Plus...
L'être humain avancé en âge est une mémoire et un coffre au trésor. Combien de gens âgés aujourd'hui s'ennuient devant des heures qui semblent interminables. J'entends aussi certains prêtres vivre de la solitude et attendre un coup de téléphone pour aller dire une messe. Chaque fois qu'un confrère m'appelle, il a toujours la même question: Fais-tu du minsitère? Je lui réponds, je ne fais que cela.
En vieillissant, la vie continue et la mission aussi. Boukar dit souvent: "Un vieillard assis voit plus loin qu'un jeune debout." La personne âgée nous apprend à voir plus loin que le bout de nos pieds. Jeune nous voyons davantage l'immédiat, mais avec l'âge nous apprenons à voir au-delà. Ainsi notre action sans doute plus lente devient plus féconde. Veillir, c'est apprendre la fécondité de la vie. Nous sommes moins efficace, mais nous y gagnons par la fécondité de nos actes.
Le jour où comme prêtre j'ai pris un genre de retraite, laissant aux plus jeunes les responsabilités, j'ai découvert un autre aspect de la mission de l'Évangile. D'abord pour moi, être prêtre n'est pas tant une vocation qu'une mission. Ma vocation est celle du baptême: être disicple du Christ. Être prêtre, c'est vivre cette vocation, c'est un envoie en mission. En prenant de l'âge, la façon de vivre cette mission change, mais la mission demeure. Comme prêtre, je suis d'abord l'homme de la Parole de Dieu, l'homme du rassemblement, l'homme de la communion avant d'être l'homme de la liturgie. Dans notre contexte de société, cette mission d'évangéliser et de rassembler les chrétiens est plus que jamais nécessaire et importante.
En rencontrant les chrétiens qui ont délaissé la pratique sacramentelle, je prends conscience à la fois du vide spirituel et aussi des blessures que plusieurs portent encore dans leur vie. je vis alors les paraboles du chapitre 15 de Luc: les paraboles de la joie des retrouvailles. Accueillir ces femmes et ces hommes blessés par la vie ou les pouvoir civil et religieux, cheminer avec eux pour leur faire découvrir la richesse de leur vie spirituelle. Je goûte la joie d'aller aux périphéries. Ce n'est pas une question de prêcher, mais de témoigner de quelqu'un qui m'habite et me fait vivre. Ce que je fais ne remplira pas les églises, mais rendra quelques personnes plus heureuses. A partir de mon expérience, je sais qu'il y a des rêves perdus, des actions sans lendemain, des efforts inutiles, ensemble essayons de viser l'essentiel, que je dis. Et l'essentiel, ne serait-ce pas l'éclosion de la Parole de Dieu au coeur de la vie; tout le reste est de l'accessoire.
La joie de l'âge avancée, je la trouve d'abord dans le fait que je suis encore là et que si ces années me sont données, ce n'est pas seulement pour me tourner les pouces. Une autre source de joie est d'apprendre à vivre le moment présent. Hier n'est plus, demain n'est pas encore, seul compte le moment que je suis en train de vivre, alors vivons le pleinement. Une façon d'être huereux est d'aller m'asseoir aux frontières avec les gens qui ont laissé la pratique à l'église pour apprendre ensemble la façon de vivre l'Évangile au quotidien. Enfin au retour à la maison, je suis heureux quand j'ai vu le soleil dans les yeux des gens qui ont découvert qu'ils étaient les enfants bien-aimés du Père même s'ils ne sont pas à l'église les dimanches. Évangéliser le visage qu'ils ont de Dieu et leur faire découvrir le visage du Dieu de Jésus christ.
Le soir, au moment de faire dodo, je n'ai peut-être pas célébré l'Eucharistie, mais j'ai conscience que souvent j'ai vécu l'Eucharistie avec quelques personnes et que j'ai vu du soleil dans leurs yeux. Je bénis le Seigneur et je fais le souhait que d'autres confrères prêtres retraités goûtent la même satisfaction et la même joie.
Je termine le livre de Andréa Richard: Au-delà de la religion, pour une spiritualité laïque en mouvement. C'est le cri d'une femme à une Église institution qu'elle questionne. Ce livre fut réédité deux fois, donc il répond à un questionement des baptisées et baptisés. Je partage quesques idées qui surgissent en moi à la fin de cette lecture.
Nous prenons conscience que la FAÇON de vivre et célébrer la religion en mettant l'accent sur la pratique a étouffé la spiritualité; ainsi lorsque les chrétiens ont délaissé la pratique, ils se sont retrouvés devant un vide spirituel profond. Le documentaire, L'Heureux Naufrage nous l'a bien démontré.
La spiritualité est la base de toute vie chrétienne et la religion est une pédagogie nous permettant de vivre, d'intégrer et célébrer notre spiritualité. Il y a un risque maintenant de balancer la religion pour ne garder que la spiritualité. L'une ne doit pas prendre la place de l'autre.
Une autre question qui m'est posée parles auteurs comme Mme Richard est la vision et la place des ministères dans l'Église. Mgr Dumais nous disait souvent: "On n'arrivera jamais à situer les ministères dans l'Église si on ne part pas du sens des ministères et non de la fonction." La fonction a toujours une résonnance de pouvoir. Les ministères des baptisés sont présentés comme des ministères de suppléance. À cause du manque de prêtres on nomme des baptisés et baptisées en suppléance, si un prêtre arrive, la personne devra retourner à la maison. Ça ne m'apparait pas une façon très valorisante de considérer le ministère baptismal. Philippe Béguerie -qui fut l'un des mes professeurs de liurgie- écrit dans son livre sur l'Eucharistie: "On peut dire que l'on est passé de l'expression "peuple de prêtres" "communauté sacerdotale" utilisée dans la première lettre de Pierre à une réalité qui est mantenant, "un peuple et des prêtres." P. 156. Jean-Paul 11 parlait du sacerdoce ordonné comme un service des charismes et minsitères des baptisés. C'est une question que je porte depuis longtemps.
Ces auteurs comme Mme Richard nous apportent le questionnement sur la place des femmes dans notre Église. Question éternelle qui ne verra pas de solution demain matin. Je dirai simplement que l'Église se prive d'une richesse au nom de quoi?
Devant ces questionnements et d'autres de même acabit, je constate que les baptisés se tournent vers la Parole de Dieu et vivvent leur vie chrétienne et communautaire en dehors du circuit traditionnel ecclésial. Est-ce que le tournant missionnaire nous assoira ensemble autour de ces questions fondamentales? L'avenir nous le dira.
Les grands sont réunis à la Malbaie pour un temps d'échange sur l'avenir du monde. Ce sont des gens puissants qui gouvernent le monde. En même temps des femmes et des hommes du peuple manifestent dans la rue contre les abus de pouvoirs, pour revendiquer l'égalité des personnes, pour exiger que les pauvres aient droit à plus que des "miettes qui tombent de la table des maitres." Tout cela est bien dans la mesure où les droits des autres sont respectés. C'est l'expression d'une société en santé.
En regardant cela, ce matin, je pensais à mn Église. La grande majorité de la population a quitté la pratique sans un mot, pas de contestaiton dans les rues ou les églises; les funérailles se déplacent vers les salons funéraires, les mariages vers les édifices publics; les églises se vident et on commence à se poser des questions sur leur avenir. Tout cela se vit presque dans l'indifférence. Est-ce que les gens sont partis faire Église ailleurs? Il n'y a pas de sentiment d'appartenance. L'Église, c'est pas nous autres. On dirait que l'Église est quelque chose qui nous est proposée, si cela ne nous inéresse pas, on reste chez nous. Comme si on n'avait aucune possibilité de décider ensemble ce qui nous intéresse et réponds à nos besoins. Quelqu'un me disait un jour au lendemain des funérailes de son père: "Ils ne me verront plus, quand ma mère va décéder, elle va rester au salon funéraire." Il y a là un univers de questions. L'Église à ce que l'on me dit est une communion de personnes rassemblées autour de Jésus Christ et accompagnées de pasteurs. Voila où le G7 m'a conduit.
Je me peremts de réécrire le texte de la lettre de Paul aux Corinthiens, 2, cor. 4, 13-5,1, deuxième lecture de la liturgie du 10 juin.
"Nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera, nous aussi." Nous le savons, le Seigneur est un Seigneur de la vie et non de la mort. ce qui vient de Dieu ne peut mourir, ce sera transformé. C'est pourquoi devant les changements parfois difficiles dans notre Église, ne perdons pas courage. Même si la forme extérieure de l'Église décline, les valeurs profondes de l'Évangile et de la charité chrétienne au quotidien demeurent vivantes dans nos milieux. Notre inquiétude est pour le moment présent parce que nos sécurités et pratique de toujours s'effritent.
Notre regard ne doit pas rester attacher à ce qui se voit, nous devons y lire le message qu'il nous révèle. Ce que nous voyons est le dépérissement d'une forme extérieure d'Église, mais nous devons y lire l'action de l'Esprit Saint qui est en train de nous faire découvrir l'essentiel. Et l'essentiel, ce sont les valeurs durables de l'Évangile et de la vie chrétienne. Tout sera transformé dans le Christ ressuscité.
En effet, dans la foi, nous le savons, ce corps ecclésial qui s'effrite est l'oeuvre de mains d'hommes, mais l'Esprit est en train de faire naitre une nouvelle vision d'Église qui ne sera "pas l'oeuvre des hommes."
L'Écriture dit: "J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé." ps 116, 10. C'est parce que je crois à cette action de l'Esprit au coeur de notre Église que je parle.