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Homélies, réflexions et spiritualité

Nouvelles

Jos. Deschênes

Jos. Deschênes

vendredi, 04 mai 2018 16:49

Un clin d'oeil à demain.

Quelqu'un me demandait hier: "Comment vois-tu l'avenir de l'Église? Où est-ce qu'on s'en va?" Je lui répondis simplement: Je ne le vois pas, parce que si je l'imagine, je le ferai à partir de l'Église que j'ai connue et celle-ci ne fonctionne plus. Alors pour moi la seule façon de le regarder est de voir comment aujourd'hui nous répondons aux besoins spirituels des chrétiens. Les baptisés ont soif de spiritualité et souvent allergique à la pratique sacramentelle.

Comment aujourd'hui je suis à l'écoute des chrétiens et des chrétiennes de mon milieu? La parole de Dieu s'écrit encore aujourd'hui dans et par la vie des chrétiens. C'est l'Esprit qui me parle et m'indique ma mission.

Comment aujourd'hui, je fais passer les personnes et leurs besoins avant les lois et les prescriptions juridiques. Depuis le Concile nous parlons d'une Église servante et pauvre, posons-nous la question à savoir si  l'Église est au service des prêtres ou le prêtre au servicxe de l'Église. Comme le Père du fils cadet, nous devons retrouver nos entrailles de père et de mère pour accueillir les chrétiens qui viennent faire un tour à la maison.

Une autre question qui me brûle: Qu'avons-nous fait du sacerdoce des baptisés? Nous avons là un trésor, une richesse qui est la base même de toute vie d'Église. Nous sommes d'accord pour que les baptisés aient plus de responsabilités en Église, mais concrètement ...?

Notre monde a besoin de Jean-Baptiste. Il a besoin de femmes et d'hommes capables de faire naitre le Christ au coeur des gens de chez nous. Nous avons besoin de Jean-Baptiste qui font découvrir l'Esprit du ressuscité à l'oeuvre au coeur même des jeunes et moins jeunes d'ici. Nous avons besoin de témoins qui se laissent réchauffer le coeur sur la route pour annoncer la présence de Dieu  au coeur de notre monde. Il nous faut quitter la route qui ne conduit qu'au temple pour emprunter la route qui conduit à la vie là où elle bat. Celle-là nous ramènera au temple mais rafraichit.

L'avenir de l'Église repose aussi en grande partie dans notre façon de nous laisser  interpeller et convertir par la Parole de Dieu. La route de la conversion à une Église communion, nous devons la prendre ensemble en coresponsabilité, baptisés et pasteurs,  pour se laisser fiancés dans la fidélité, l'amour et la tendresse d'un Dieu très aimant. L'avenir de notre Église est dans notre coeur et non dans notre tête. J'ajouterais timidement que nous devons quitter nos petites amicales de Jésus ressuscité pour redevenir des témoins du ressuscité au coeur de la vie.

vendredi, 04 mai 2018 14:29

Dans les sandales de Moïse.

Moïse visite ses frères hébreux et s'indigne du sort q'on leur réserve. Ils sont esclaves. Moïse veut défendre les siens et va même jusqu'à tuer un égyptien. Il était un être imbu de liberté et de respect de l'être humain. Notre monde aujourd'hui où l'argent a pris la place des personnes, un monde où le pauvre s'appauvrit et où le riche s'enrichit, vient nous poser les mêmes questions qui hantaient Moïse. Pouvons-nous aujourd'hui chausser les sandales de Moïse pour s'élever contre l'injustice, l'abus de pouvoir, le mensonge? L'Évangile n'est-elle pas devenu un belle lecture pieuse que l'on fait à la messe mais ne traverse pas la porte de l'église? Ne sommes-nous pas davantage préoccupés par l'église de pierre que par la qualité de vie sur le terrain? Peut-être avons-nous d'abord  à purifier notre image de Dieu. Je crois que Jésus est enfermé au tabernacle et il frappe à la porte pour sortir ... Oserons-nous causser les sandales de Moïse?

jeudi, 03 mai 2018 14:44

Méditons dans le silence.

Hier, j'écoutais un entretien d'un évêque du congo nous parlant de l'Église de son diocèse. Chez lui, on manque de prêtres, disait-il. Cependant son Église est  structurée d'une belle façon, il me semble. Les paroisses comprennent  un grand territoire avec plusieurs communnautés. Dans chaque communauté, des presbytres animent la vie, animent les rassemblements du dimanche, les funérailles ... Le prêtre joue presque le rôle d'évêque en assurant la formation des personnes, les Eucharisties à l'occasion de son passage, bâtit le communion entre ces différentes communautés. Si cette façon d'agir est bâsée sur le sacerdoce du baptême avec ses différents ministères, cela me semble très intéressant.

C'est le rêve que Mgr Ouellet nous a légué et que nous avons porté depuis le Concile. Il ne s'est jamais réalisé, à mon humble avis, nous n'avons jamais été capable de l'asseoir sur sa base solide du sacerdoce baptismaL La réflexion sur l'exercice des différents mistères entreprise avec Mgr Dumais a été étouffée dès sa naissance. Les chrétiens n'ont jamais eu de réelles responsabiltés dans leur milieu et sont rentrés à la maison. Il y a 50 ans, nous prenions le tournant du Concile, aujourd'hui nous prenons le tournant missionnaire. Le temps est sans doute venu de passer de la structure au sens même de l'Église et des différents ministères qui sont sa richesse. Un évêque de France disait: "L'Esprit Saint nous appauvrit pour nous faire retourner à l'essentiel."  Sans doute sommes-nous rendus à cette étape.

Philippe dit a Jésus: "Montre-nous le Père." Jn 15, 10. Jésus lui répond: "Qui m'a vu a vu le Père." Nous sommes sans doute à cette étape de faire découvrir le Christ qui nous conduira au Père. "Ce n'est ni sur la montage, ni dans le temple que vous adorerez mais en esprit et en vérité."  Jn 4, 22. Regardons autour de nous et prenons conscience que l'Esprit est en action dans le coeur et la vie de beaucoup de chrétiens qui chaque jour réchauffent le coeur des gens autour d'eux. Hier une jeune dame me faisait part de son projet de mettre en route un réseau de personnes pour apporter du soleil dans la vie des personnes âgées et seules. Dans la résidence où j'habite des jeunes nous visitent et nous écrivent pour apporter du soleil et de la chaleur dans la "froidure" de nos vies à l'écart. Ces gens sont au niveau de la vie et des personnes. C'est merveilleux ce qu'ils font,  c'est l'Évangile vécue. Il s'agit pour nous d'être le sel de la vie pour donner du goût à tout ce qui se vit autour de nous. Si nous apprenons à célébrer toute cette vie dans le mystère pascal du Christ, cela donnera aussi du goût à nos célébrations et les gens auront sans doute le goût de revenir. Voila où la réflexion de l'évêque du Congo m'a conduit.

 

mardi, 01 mai 2018 13:25

Le coeur de Dieu. Jn 15, 9-17.

 

Un jour, un jeune homme quittait la maison paternelle avec son baluchon pour voguer à l'aventure. Son père lui dit: "Quoique tu fasses et quoiqu'il t'arrive, sache toujours que ta mère et moi nous t'aimons." Quelle belle bénédiciton venant du coeur de ce père. C'est ce que l'Évangile de ce dimanche vient nous dire du Seigneur.

Jésus nous dit dans l'Évangile que nous sommes aimés du Seigneur tels que nous sommes avec nos beautés, nos valeurs, nos faiblesses, nos doutes ... Comme le chante Nicolas Ciccone: Je t'aime tout court. Et c'est souvent dans nos moments difficiles et de doute que nous sommes le plus aimés. Les parents portent une attention spéciale à un enfant malade ou en difficulté afin de lui redonner confiance. Pourquoi le Seigneur ne le ferait-il pas? Nous pouvons méditer en Isaïe 49, 14: "Une mère pourrait-elle oublier l'enfant qu'elle a nourrit. Même s'il s'en trouvait une pour l'oublier. Moi, je ne t'oublieria jamais." Voila le coeur de Dieu. Mais Jésus nous demande de nous aimer comme LUI nous a aimés. Il ne dit pas seulement de nous aimer, mais de nous aimer comme Lui. La plus grande pauvreté de l'être humain est de ne pas être aimé. Aujourd'hui en ce jour où vous lirez ces lignes des hommes, des femmes et des jeunes s'enlèveront la vie faute de ne pas avoir été assez aimés. Souvent les gens de la rue diront: "J'aurai un toit sur la tête pour me préserver du froid ou de la pluie quand je serai mort, le couvert de mon cercueil."

L'amour ne suppose pas la réciprocité. Je peux aimer quelqu'un sans être aimé de la même personne. Mais aimer suppose l'acceptation et le respect de l'autre dans toutes ses différences. Aimer veut dire aussi donner  et faire grandir la vie. Si j'aime vraiment je ne voudrai pas changer l'autre mais l'aider à grandir selon la musique de son être. Aimer n'est pas de donner des recettes de vie, mais le GOÛT de vivre.

"Si vous m'aimez, demeurer dans mon amour" nous dit Jésus aujourd'hui. Demeurer ne signifie pas seulement cohabiter dans la même maison. Demeurer avec le Seigneur, c'est être bien avec lui, c'est goûter sa présence, c'est partager des temps d'intimité, de communion, des moments de coeur à coeur avec lui. Il demeure en nous et nous en lui et non seulement avec lui. Il est important aussi de se laisser aimer. La personne qui aime vraiment sait se laisser aimer. Mais il est semble plus facile d'aimer que de se laisser aimer. Pour demeurer avec le Christ, il est nécessaire de se laisser aimer.

Nous prenons conscience que notre vie spirituelle comme notre vie en Église est une question de relation. Ceci est fondamental. Il ne s'agit pas d'une relation intellectuelle, brasser des notions ensemble,  mais au niveau du coeur. Un partage de vie. "Notre coeur n'était-il pas tout chaud quand il nous parlait sur la route." La voile de notre vie chrétienne devient gonflée par le souffle de l'Esprit du ressuscité qui nous habite. Grâce à ce souffle en nous, nous pouvons porter des fruits de bonté, miséricorde, de pardon, d'amour ... Je suis à relire le livre de J.M. Lapointe: Être face à la rue où se dégage le parfum des fruits merveilleux de l'Esprit grâce à cette  présence au coeur de la blessure de l'être humain. Je respire l'odeur de ces fruits de l'Esprit chaque fois que je passe devant la maison  qui accueille et soutien les femmes et les enfants victimes  de violence, ou quand la voiture de partageance  va porter de la nouriture, des vêtements à des familles en difficultés. Ces fruits de l'Esprit sont là nombreux sous nos yeux et sont l'objet d'une action de grâce. Nous parlons souvent du tournant missionnaire et pourtant ce tournant est là sous nos yeux en marche et nous le cherchons comme souvent nous cherchons Jésus ressuscité là où il n'est pas.

Pour mener à bien cette mission de l'amour, le Seigneur est resté avec nous dans l'Eucharistie sous la forme du pain, nourriture et force pour la mission. Chaque fois que nous célébrons, nous venons nous insérer dans le mystère pascal du Christ. Nous sommes des êtres  debout, des êtres d'action de grâce, des êtres en mission. Notre célébration nous prend sur la route pour rendre plus forte notre foi et nous remettre  sur la route de la mission de l'amour et de la charité. Je bénis le Seigneur de nous faire découvrir à la fois la grandeur de son amour pour nous et la grandeur de notre propre mission au coeur de notre monde.

lundi, 30 avril 2018 23:28

Une morale ...

Alain Thomasset, s.j. et Jean-Miguel Garigues, o.p..: Une morale souple mais non sans boussole. Cerf. Deux théologiens répondent aux doutes de quatre cardinaux exprimés au Pape François lors de la parution de Amoris Laetittia. Ces théologiens veulent montrer que l'enseignement du Pape François n'est pas en contradiction avec celui de Jean-Paul 11, mais simplement que l'approche n'est pas la même. Le Pape François aborde la question du mariage et des situations  dites "irrégulières" avec une appproche pastorale. C'est une lecture difficile mais enrichissante pour bien comprendre les enjeux de cette vision pastorale pour aujourd'hui. Bonne lecture.

 

vendredi, 27 avril 2018 16:09

Une invitation.

Sébastien Doane: Rencontrer Dieu .. qu'est-ce que ça veut dire? Novalis, 2018. Il s'agit de dix petites rencontres de Dieu dans la bible soit Abraham, Moïse, Job, Paul, ... et l'auteur propose une application pratique  à notre vie. La méditation de ces rencontres contribuera à nourrir notre foi et notre prière au long de notre quotidien. Excellente méditation. 

 

vendredi, 27 avril 2018 15:01

Une Présence.

Le Christ est présent à nous sous différentes formes. Méditons un petit peu:

Une première présence est celle dans l'assemblée des chrétiens réunit. "Lorsque deux ou trois sont réunis en mon nom je suis au milieu d'eux." Le premier sacrement de la présence du ressuscité est la communuté de ses disciples.  C'est une présence réelle.

Le Christ est aussi présent dans sa Parole. Il s'agit du même christ que dans l'Eucharistie. Une présence réelle. On ne lit pas un texte à la messe, on proclame un message, mieux le christ proclame un message à travers la personne qui proclame. S. Jérôme écrivait: "Pour moi, j'estime que l'Évangile est le Corps du Christ et que les Saintes Écritures sont sa doctrine. Quand le Seigneur parle de manger sa chair et boire son sang, cela peut s'entendre certes de l'Eucharistie. Cependant, son vrai corps et son vrai sang, ce sont aussi la Parole des Écritures et sa doctrine." 

Une présence à travers le ministre puisqu'il agit au nom du Christ. Le ministre agit  par le Christ au service de la communauté. Le Père Carré o.p. expliquant la salutatin du prêtre au début de la célébration disait: Le Seigneur est avec vous, et le peuple devrait répondre: Et avec toi, l'Esprit. Le prêtre reconnait la présence du christ dans l'assemblée et fait un acte de foi, le peuple reconnait dans le prêtre celui que l'Esprit envoie pour présider la prière.

Une présence eucharistique du resuscité, donc une présence sacramentelle. Il s'agit du corps glorieux du Christ transformé par l'Esprit Saint. Le mode sacramentel est un mode de signes: le pain et le vin. Pas de signes, pas de sacrement. Le Christ se donne à nous comme nourriture et communion en vue d'une mission.  Il se révèle comme pain de vie, nourriture de vie et vin de l'alliance nouvelle et éternelle. Le pain n'est pas donné pour rester sur la table et être adoré, mais pour être mangé.    

"Cette présence, on la nomme réelle non pas à titre exclusif, comme si les autres présences n'étaient pas réelles, mais par excellence, parce qu'elle est sacramentelle." Mysterium fidei, 39. Paul V1.

 

jeudi, 26 avril 2018 15:09

Debout ou à genoux.

Quelqu'un me demandait hier: À la consécration lors de l'Eucharistie doit-on rester debout ou se mettre à genoux? Question intéressante.

Il faut d'abord comprendre que le ministre de l'Eucharistie est le peuple avec le prêtre et non ce dernier seul. Le prêtre agit au nom de la communauté et au nom de Dieu. Il est le président de la prière du peuple.  A la consécration, le Christ est présenté au Père comme offrande de louange. De par notre baptême, nous commes prêtre pour offrir. C'est ce que nous faisons à l'Eucharistie.  A ce moment, le Christ prend avec lui toute notre humanité  et nous devenons offrande d'action de grâce au Père avec le Christ. Nous sommes un peuple de sauvés, un peuple d'action de grâce. Un peuple en marche vers le banquet éternel.  Donc nous sommes un peuple debout. L'Eucharistie n'est pas le moment pour adorer mais un temps pour manger et marcher. Il est intéressant pour nous de retrouver cette dynamique de l'Eucharistie.

mardi, 24 avril 2018 15:16

Être branché.... Jn 15, 1-8.

"Un vieil homme à l'apparence misérable, mendiant sa vie, s'avançait dans les rues d'une ville. Personne ne lui prêtait attention. Un passant lui dit avec mépris: "Que fais-tu ici? ^Personne ne te connait." L'homme le regarda calmement et lui dit: "Que m'importe? Je me connais moi-même et cela me suffit. C'est le contraire qui serait une horreur: que tous me connaissent et que je m'ignore."

C'est la question que l'Évangile de ce jour me pose: Est-ce que tu te connais? Est-ce que je me reconnais comme greffé sur le Seigneur pour porter des fruits d'amour, de justice, de pardon ...? "Celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruits."

Nous connaissons bien l'image employée par le Seigneur. Une branche qui n'est plus attachée à l'arbre se dessèche et meurt. La branche a besoin de recevoir la sève venant des racines de l'arbre pour porter des feuilles et des fruits. En cette période de l'année l'exemple est facile à comprendre.  Les arbres sont dénudés. Avec l'arrivée de la chaleur, la sève monte dans les branches et les feuilles et les fruits pourront arrivés. Nous avons en nous la source de l'Esprit qui nous anime  et fait monter  la chaleur de l'amour qui produira des fruits de salut.

Notons également que nous ne produisons pas les fruits, nous les portons. C'est l'Esprit du Seigneur qui nous fait porter des fruits. Souvent nous constatons que nos efforts ne donnent pas les fruits attendus parce que trop souvent nous espérons nos fruits et non pas ceux de l'Esprit. Est-ce que nous nous reconnaissons comme greffés du souffle de Dieu?

Le Seigneur nous invite à demeurer en lui et lui demeure en nous. Demeurer ne signifie pas rester dans la même maison. Les époux n'habitent pas la même maison, ils demeurent ensemble dans la même maison. Demeurer demande de partager la vie, l'intimité, la communion avec d'autres personnes. Le Christ demeure en nous, Il partage son Esprit, son amour,  sa bonté et nous met en état de communion avec lui et les uns avec les autres. Pour me connaitre comme animé du souffle de Dieu et greffé sur sa vie, j'ai besoin aussi de connaitre le Seigneur. Qui est-il pour moi aujourd'hui?

Notre Eucharistie nous fait célébrer cette réalité de greffé sur le Seigneur en attente de vivre pleinement cette réalité avec Lui. Je bénis le Seigneur pour cette grâce extraordinaire qu'il nous fait découvrir que nous sommes greffés sur lui pour porter des fruits dans notre monde. C'est le tournant missionnaire de notre Église et de ma vie que l'Esprit me fait découvrir pour vivre dans mon quotidien.

 

samedi, 21 avril 2018 16:12

Incarnation.

Un jour, le fils de Dieu s'est incarné dans notre chair. Il est venu, en prenant notre nature, incarné le projet du Père et faire découvir le sens profond de la vie. Il est venu inviter le monde à sortir de l'institution dans laquelle il s'était enfermé pour revenir à l'essentiel.

C'est le cheminement que nous avons à faire en Église aujourd'hui. La crise des institutions tant religieuses que civiles vécue depuis la révolution tranquille a provoqué un retrait masisf du domaine institutionnel et du même coup à fait découvrir le besoin spirituel des gens, besoin enfoui sous la pratique religieuse. "La spiritualité chrétienne consiste à connecter l'être humain à la présence de Dieu qu'il porte en lui. S'ouvrir à la présence de l'Esprit, se mettre à son écoute, chercher à marcher dans ses voies, telle est la démarche spirituelle proposée aux croyantes et croyants. " Écrivait Raymond Dumais.

La foi en un Dieu  s'incarne dans un monde et une société donnés. Le Fils de Dieu en s'incarnant à pris corps comme le nôtre, ceci regarde d'avantage l'humanisation. Mais il s'est aussi incarné, c'est à dire qu'il a transmis au monde en prenant notre nature le sens du divin qui nous habite.  Il a comme apporté en nous, ou mieux révélé en nous, la part de divin qui nous habite et nous anime. Jésus est devenu quelqu'un comme nous pour nous faire devenir quelqu'un comme lui. C'est retourner au coeur même de notre être animé de divin.

C'est le travail qu nous avons à faire en Église: Incarner l'Église. La société nouvelle nous invite à sortir du domaine instiuttionnel pour retrouver le sens profond premier de l'Église en 21018.  Nous avons connu un Dieu éloigné qu'il fallait chercher et mettre de notre côté en faisant  des choses charmantes pour lui plaire. Incarner Dieu et la spiritualité, c'est découvrir un Dieu présent en nous, une force qui nous anime. Il n'y a pas seulement une dimension verticale loin de nous, ni seulement une dimension horizontale considérant Jésus comme un homme seulement.

Incarner notre Église, c'est rejoindre la culture d'aujourd'hui pour faire découvrir le divin au coeur de cette culture, découvrir le ressuscité en nous. L'humaniser ne suffit pas car nous restons au niveau de l'humain, nous devons l'incarner pour y faire découvrir Dieu, le divin, comme Jésus l'a fait. Incarner l'Église , c'est s'ouvrir à la culture d'aujourd'hui, retrouver un nouveau langage pour dire notre foi pour que les jeunes et moins jeunes écoutent notre voix et se rassemblent dans la bergerie comme nous dit le bon Pasteur. C'est le défi de l'évangélisation nouvelle.