Dans quelques jours, dans le monde catholique, se fermera la porte de la miséricorde. L'année de la miséricorde est terminée. Pour parodier un ancien premier ministre du Québec, à la prochaine fois. Que nous reste-t-il de cette année dans notre coeur et nos communautés chrétiennes? Qu'ossa donne, dirions-nous. L'année de la miséricorde n'est pas une année de récolte mais de semailles. Nous ne pouvons pas mesurer les fruits de cette année et ce n'est pas le but.
L'athlète qui se prépare à un plongeon s'amène sur le tremplin et de prépare à sauter. L'année de la miséricorde nous a placés sur le tremplin pour préparer le plongeon. Aujourd'hui, à la fin de l'année, le moment est venu de faire le plongeon dans la miséricorde au quotidien. Le moment est venu de nous tourner vers tous ces bénévoles qui à travers le Québec, chaque matin, ouvrent la porte de la miséricorde pour accueillir les personnes en difficulté. L'année de la miséricorde nous a permis de goûter davantage à la parole de Dieu, à la miséricorde du Père pour en témoigner au quotidien. L'année de la miséricorde est une lancée vers l'avenir. Nous sommes sur une lancée et non sur un arrêt.
Le logo de la miséricorde, le Bon Pasteur avec sa brebis sur les épaules, nous signifie là où nous devons aller et comment le faire. Nous le faisons en portant les malheureux sur nos épaules, c'est à dire en les soutenant et les accompagnant dans leur difficulté. Il ne faudrait pas que cette année soit limitée à passer une porte et à réciter un chapelet. Nous sommes des gens de rites et de dévotions et le danger de nous contenter de cela nous guette constamment.
"Nous sommes dans une humanité blessée qui porte des blessures profondes et qui ne sait pas comment les soigner," nous dit le Pape François. Le mal est ellement ancré que l'on entends souvent: Il n'y a rien à faire. C'est ce mal de vivre de l'homme d'aujourd'hui qui nous invite à dépasser notre dévotion à l'église pour trouver la route de la miséricorde sur le terrain. La prière est essentielle, l'expérience du sacrement du pardon est essentielle, mais c'est un tremplin pour avancer au quotidien. alors dimanche ouvrons toute grande la porte de notre coeur et faisons le plongeon de la miséricorde au quotidien.
J'écoutais, ce matin, un journaliste commentant l'élection du nouveau président des États Unis, il utilisait l'image du thermomètre. Ce nouveau président est un message envoyé par le peuple d'un désir de changement dans l'administration de l'État. Quand je regarde le thermomètre, il me révèle comment m'habiller pour sortir marcher. Il faut savoir lire le thermomètre. L'élection de Trump est une conséquence et il renvoie au véritable problème. Est-ce que les américains sauront bien lire leur thermomètre.
Devant moi, j'avais une photo du Pape François et je me suis posé la même question: N'est-il pas le thermomètre de notre Église d'aujourd'hui? Pourquoi l'Esprit a-t-il soufflé l'élection de cet homme? Il est tellement aimé, écouté qu'il répond à une volonté de changement généralisée chez le peuple chrétien. Il n'est pas le thermomètre de l'establishment au Vatican, mais celui du peuple chrétien. La résistance qu'il fait naitre est en est un signe évident. D'ailleurs j'ai eu un petit sourire cette semaine devant la réaction rapide de Québec lors du changement de poste du Cardinal Ouellet à Rome. On a prouvé par la négative ce que l'on voulait nié.
Je crois qu'il nous faut lire ces thermomètres, prophètes à leur façon, qui appellent des changements. On peut ne pas aimer leur façon de faire, mais ils réveillent comme les prophètes de l'ancien testament et comme le Christ. Il ne sagit pas de comparer les personnes mais de voir les messages. Attendons au québec l'arrivée de tels thermomètres tant au politique qu'au religieux afin de brasser la "cage." Ayons confiance en l'avenir.
Le mois de novembre est connu sous le nom de "mois des morts." Nous fêtons les défunts le 2 de ce mois. Ce matin, je me demandais pourquoi fêter les morts? S'ils sont morts, ça ne donne rien de les fêter. Et pourquoi parler des morts s'ils ne sont pas morts?
Dans l'Évangile de Jean, Jésus nous dit: "Je pars vous préparer une place et je vous prendrai avec moi." Jn 14, 1-6. Et notre bon ami Job nous dit avec vigeur: "Je sais, MOI, que mon rédempteur est vivant ... Je le verrai en personne, et si mes yeux le regardent, il ne sera plus un étranger." Jb 19, 23-27. Ce sont les raisons pour lesquelles nous fêtons avec nos défunts. Parce qu'ils sont vivants.
Alors le mois de novembre est le mois des vivants. Un mois où ensemble comme Église nous célébrons davantage en communion avec nos parents qui ont vécu leur second baptême et sont dans la plénitude de la vie. Le ressuscité est allé nous préparer la place qui nous revient dans la béatitude sans fin. Pour symboliser nos défunts, nous allumons une lampe signe qu'ils sont vivants et autrement. Nous devons prendre le temps de leur dire que nous les savons vivants avec nous. Et surtout prendre le temps de vivre l'expérience de leur présence avec nous.
Doris Lussier a une expression magnifique: "Mourrir, ce n'est pas finir, c'est continuer autrement. Un être humain qui s'éteint, ce n'est pas un mort qui finit, c'est un immortel qui commence. La tombe c'est un berceau." Nous le savons dans la foi et c'est pour cela que nous fêtons avec nos défunts. Et Jean Cocteau écrivait: "Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants."
C'est leur second baptême. Le baptême est la célébration d'une relation amoureuse avec le Seigneur et en marque le commencement. La mort est le commencement d'une nouvelle façon de vivre cette relation amoureuse avec le Seigneur. C'est comme le dernier éclatement du baptême. C'est pour cela aussi que nous célébrons avec nos défunts. Il nous faudrait apprendre à fêter avec nos défunts, à prier avec eux et à leurs intentions. Nous devons expérimenter ce temps de communion avec nos défunts. Je vais vous préparer une place et je vous accueillerai auprès de moi dès votre arrivée.
André fossion écrit: "Dans la culture d'aujourd'hui, l'image du Christ reste intacte. Son message d'amour, son engagement jusqu'au prix de sa vie font de lui un homme d'exception qui inspire le respect et la reconnaissance. Mais il n'en va pas de même pour l'Église. C'est ainsi que, souvent, on entend dire: "Le Christ, oui, mais l'Église ..." Pourtant l'Évangile et la mémoire du Christ n'existent pas sans l'Église. (...) Pourquoi cette distance et cette méfiance à l'égard de l'Église?"
L'auteur aborde une raison importante. Nous vivons dans une société animée par un idéal démocratique. Les gens veulent avoir leur mot à dire dans les choix qui les concernent. Ils sont donc en opposition avec tout système qui ne respecte pas cette volonté. La démocratie fait que chaque individu fait son avenir et non doit la subir. L'homme d'aujourd'hui ne veut pas être un simple figurant sur l'échiquier de la vie et ceci pousse l'individu à prendre ses distances de tout système qui ne le fait pas grandir.
L'Église n'est pas une démocratie, elle est communion de personnes pour réaliser un même idéal. Comme le pouvoir clérical a toujours été très fort dans la vie de l'Église, il n'est pas facile de briser cette coutume. Un premier pas serait de passer du pouvoir à l'autorité. Le pouvoir se prend, l'autorité est reçue, reconnue. Le pouvoir impose des obligations et demande l'obéissance; l'autorité accompagne et fait grandir chaque personne selon la musique de son être. Jésus était homme qui parlait avec autorité. Cette autorité était reçue et reconnue par le peuple.
L'Église est communion fraternelle de personnes qui se choississent et vivent ensemble sur la route du royaume du Père. Si nous voulons que notre Église rejoigne les besoins et désirs de l'homme contemporain, elle devra agir avec plus d'autorité et moins de pouvoir. Dans l'Église, il y a pluseurs lieux d'autorité que l'on pourrait appeler charismes ou ministères avec une autorité de communion. Je crois avec beaucoup d'autres que nos contemporains attendent cette Église qui accueille, écoute, comprend, accompagne et fait grandir. Nous pourrions nous inspirer sans doute de Act. 14, 15; Act. 10, 26. C'est une réflexion inspirée de André Fossion: Une nouvelel fois, p. 107, que je livre à notre méditation.
Nous avons perdu le nord, dirions-nous. Nos fabriques sont dans le rouge, plusieurs accumulent des déficits et congédient du personnel. On essaie de survivre avec des marchés aux puces et des bingos. Toutes les activités de l'Église doivent être payantes parce que les factures n'attendent pas. Les marquilliers "s'arrahcent les cheveux" pour trouver des sous. L'Église est partie et il ne reste que l'enveloppe. Il nous faut retrouver l'Église.
Depuis la révolution tranquille au Québec, l'Église s'est refermée sur elle-même, sur la liturgie et les sacrements et est en train d'étouffer. En perdant nos terrains d'engagement et de contrôle: santé, éducation, services sociaux, nous nous sommes refermés comme une coquille au lieu de demeurer le levain dans la pâte. Les chrétiens ont quitté les célébrations pour retourner à la vie. L'année de la miséricorde se termine, que reste-t-il? Une messe, quelques prières à l'église, nous allons fermer la porte de la miséricorde, mais sur le terrain les chrétiens continueront de l'ouvrir chaque matin au service des plus vulnérables.
L'Église est ailleurs sur le terrian alors que nous sommes restés quelques vieillards dans le temple. Nous sommes devenus une Église du rite et non de la mission. Et pourtant Jésus nous a dit: "Allez faites des disciples."
"Un discernement sérieux s'impose." Mgr Gagnon dans sa lettre sur l'urgence d'agir pour l'avenir de nos communautés nous invitait à ce discernement. Regardons les causes qui nous ont conduit là où nous sommes. Il ne suffit pas de travailler sur les conséquences en voulant amener les chrétiens à l'église. Regardons les causes qui nous ont conduit là, les chemins que nous avons pris qui n'ont pas été efficaces et dans la prière retrouver les chemins d'évangélisation pour aujourd'hui.
Chercher l'argent, mettre l'accent sur des moyens financiers ne conduiront nulle part. Si nous voulons que nos églises vivent, il nous faut retrouver la communauté. Mettons autant d'effort à retrouver la vie chrétienne au quotidien que pour sauver nos bâtiments et nous auronst fait un pas important. Sortons de la liturgie, redevenons une Église en mission, allons aux périphéries dans l'amour et la charité rassembler les enfants de Dieu. Ils ont soif de spirituel, de sens à la vie, soif d'amour et d'accueil sans jugement. Ne soyons pas victime de l'argent et des factures à payer. Le grand défi devant nous est de recommencer à croire; la foi et non les croyances.
Notre priorité pastorale diocésaine à Gaspé est lancée: Semons la Parole. Elle s'inspire de la parabole du semeur en Mth 13, 1-9. Je me permets de partager ma méditation de ces derniers jours. On nous a proposé de réfléchir autour de trois éléments: le semeur, la semence, le terrain.
Le semeur:
Le semeur est d'abord un être amoureux. Il doit aimer le terrain qu'il ensemence, la semence qu'il jette en terre, la mission qui est la sienne et Celui qui l'envoie semer. Le semeur doit faire corps avec sa mission, les personnes à qui il s'adresse. "Sans l'amour, je suis un métal qui résonne", nous dit Paul en 1 Cor. 13, 1sss.
Le semeur doit être disciple du Christ.Il ne donne pas sa parole, mais celle de celui qui l'a envoyé. Nous ne pouvons pas être apôtre si nous ne sommes pas d'abord disciple. Se placer à l'école de Jésus Christ est la première démarche du semeur. A l'exemple de Marie au noce de Cana. Elle parle d'abord à Jésus comme mère: "Ils n'ont plus de vin." Mais elle se ravise et parle comme disciple: "Faites tout ce qu'il vous dira" et le miracle de produit. Le semeur doit être en communion avec Celui qui l'envoie.
Le semeur ne cherche pas le résultat. Il n'est pas un cueilleur mais un semeur. Il sème avec générosité, avec foi en la parole, il sème en abondance. Le semeur n'est pas d'abord un être efficace mais un être généreux, un être de foi.
La semence:
La semence est la Parole de Dieu, semence du royaume. La Parole de Dieu est d'abord inscrite au fond de notre coeur nous dit le prophète. Le Seigneur est présent dans sa parole d'une présence réelle comme dans l'Eucharistie, mais une présence non substantielle. La Parole nous convoque, nous rassemble et nous met en état de célébrer. La Parole est un moment de communication qui nous fait passer à un état de communion. Quand je vais manger dans une famille, on m'invite avec une parole, je prend un temps de "placoting" avant de passer à table; une fois à table la parole diminue, il y a plus de temps de silence, nous sommes passer dans un temps de communion. La parole est essentielle dans toute célébration pour nous conduire à la communion.
Le Parole est puissante. Elle était présente au moment de la création: "Que la lumière soit et elle fut." Gn 1, 2. Le prophète Isaïe 55, 10 nous rappelle cette puissance de la parole de Dieu, et l'Épître aux Hébreux 4, 12 insiste également. Le semeur doit avoir confiance en cette puissance de la parole du Seigneur.
La Parole a une odeur. La parole est un souffle, une haleine. Si je mange de l'oignon, les voisins vont le savoir et s'éloignent, si j'utilise un rince à la menthe, les voisins ne bougeront pas. La parole que je sème a-t-elle une odeur d'oignon ou de menthe; est-ce une parole qui éloigne ou rassemble? Aujourd'hui, je rencontre beaucoup de gens éloignés par une parole à senteur d'oignon et qui attendent une parole qui rassemble. J'ai besoin de découvrir une parole chaude, une parole du coeur qui réchauffe, rassemble ...
Le terrain.
Le terrain est extrêmement varié. La capacité de produire est aussi très variée et parfois décevante pour un semeur qui espère des fruits rapides. J'ai déjà vu des fleurs percer sur un terrain très rocheux. Il peut y avoir une petite pointe de terre qui laisse pointer une plante. Le semeur n'est pas un cueilleur, il sème sans se soucier des résultats. Mais le cultivateur connait sa terre et il lui donne la préparation dont elle a besoin pour produire ce qu'elle peut. Le semeur, qui aime sa terre, l'écoute et la comprend et lui donne la nourriture dont elle a besoin. Il y a des terres qui sont fertiles pour certaines sortes de semences et ne produiront rien avec d'autres graines. Le semeur fait corps avec sa terre.
Le terrain a ses besoins. Le terrain de l'évangélisation a besoin d'être aimé, d'être écouté pour donner du cent pour un. Le semeur part de son terrain pour jeter la semence. Si nous partons de nos besoins nous risquons de faire fausse route. Il y a des terrains blessés, brisés, pas aimables, ils ont besoin plus que les autres d'être aimés. Il y a des terrains pas encore défrichés qui ont besoin d'une oreille attentive pour les comprendre. Il y a des terrains fertiles qui ont besoin d'âtre reconnus. Le semeur de l'évangélisation doit être attentifs à toutes ces sortes de terrain et leur donner ce dont ils ont besoin. Le semeur sort pour semer, il n'ensemence pas seulement les terrains qui fréquentent l'église, il rejoint tous les milieux.
Ainsi se présente à nous un défi pour l'année. Je souhaite que ce message de notre Évêque ne reste pas entre les deux couverts de notre cartable. Le semeur est sorti pour semer.
Enjeux et défis est le titre d'une conférence du théologien André foisson qui est d'une grande importance pour nous aujourd'hui. Il commence en affirmant de ne pas proposer d'attitudes pastorales mais de réfléchir sur les attitudes spirituelles à adopter pour le monde présent. Notre monde ne veut plus de religion mais a soif de spirtualité. Il nous propose quelques pistes de réflexion.
Reconnaitre l'amour, l'action, la présence de Dieu dans ce qui se vit au quotidien aujourd'hui. Dieu se révèle dans le quotidien même si nous ne le reconnaissons pas. Je pensais à tous ces services de bénévolat offerts chez nous pour les personnes dans le besoin....
Reconnaitre les béatitudes comme unique chemin de salut. Vivre ce passage des commandements au béatitudes.
Mettre l'accent sur la charité vécue au quotidien et dans la communauté chrétienne. Revenir à la communauté et en redcouvrir tous les ministères, les charismes, et développer la responsabilité des chrétiens. La communauté et ses charismes sont la base de toute vie d'Église. Nous mettons souvent l'accent sur les 4 fidélités de la communauté, mais nous n'avons pas de communauté. Il serait plus profitable de placer l'accent sur le baptême, le sacerdoce baptismal, les charismes que le baptême déploie dans la communauté.
Avec la communauté, développer des styles de vie chrétienne conforme à l'Évangile, et trouver des styles de célébrations plus conformes aux aspiraitons et besoins du peuple chrétien.
En lisant cette conférence, je pensais au prophète Aggée 1, 5-8. Évaluez les chemins que vous avez pris, regardez où cela vous a conduit, et allez à la montagne, en présence de Dieu, et rapportez le bois pour construire le Temple. Évaluer le chemin parcouru depuis la révolution trnaquille et le Concile au Québec, regarder où cela nous a conduit aujourd'hui, retourner à l'Évangile pour trouver le chemin de l'avenir.
Ces conférences d'André Foisson sont enrichissantes et faicles sur internet.
Hier, vendredi 14 octobre, je suis allé visiter un lieu de Dieu. Le Centre d'Action Bénévole de la Haute-Gaspésie présentait, à la salle des chevaliers de Colomb de tourelle, tous les services offerts dans le milieu pour les personnes dans le besoin. On y couvre les besoins tant matériels que psychologiques. Plus de 100 personnes y travaillent sur le secteur. C'était une vraie ruche bourdonnante. J'y ai rencontré des jeunes et moins jeunes, des bien portants comme des gens blessés, tous étaient heureux et me remerciaient d'être allé les encourager.
Cette visite m'a placé devant bien des questions. J'y voyaient là le chapitre 25 de Mathieu mis en action: "Ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites." Toutes les personnes présentent ne fréquentent pas l'Eucharistie, les personnes qui vont à la messe n'étaient pas là. J'ai vu une Église cassée en deux. J'ai vu un "hopital de campagne" pour employer l'expression du Pape François. Aucun bulletin paroissial n'a parlé de l'événement. J'écoutais les gens de Rimouski se batailler sur l'avenir de la cathédrale ainsi que l'émission sur le Vatican. Le besoin d'argent pour faire ronronner la machine est à l'avant scène, et la vie....
Je suis devant une grosse question: Qu'est devenue notre Église? Elle s'est refermée sur elle-même comme une coqille et va s'étouffer. L'Église s'est ratatinée sur les sacrements, les rites et a oublié la vie. J'ean-Paul 11 nous parlait d'une évangélisation nouvelle et non pas d'une nouvelle évangélisation. Donc d'une présentation nouvelle du message de l'Évangile qui rejoigne le chrétien d'aujourd'hui. Ces lieux de rassemblement que j'appelle les "lieux de Dieu" nous interpellent. Dieu est là au coeur de ces événements, ils sont les sacrements du Dieu vivant et ressuscité. Ne serait-ce pas là des lieux propices pour adorer et évangéliser.
Je dis merci à toutes ces personnes généreuses qui nous écrivent l'Évangile tous les jours sous les yeux peut être sans le savoir. Je dis merci à toutes ces personnes qui questionnent l'apathie de nos populations et qui redonnent de la fierté et le goût de vivre à plusieurs chez nous. Une communauté vivante, c'est ça aussi ou d'abord.
En relisant l'Écriture Sainte, en écoutant parler les gens autour de moi, je réalise que l'urgence de la mission aujourd'hui est de présenter le visage du Dieu de Jésus Christ. C'est notre chemin de conversion.
Nous avons tous connus les gens de mon âge la morale d'obligation basée sur les commandements de Dieu de l'ancien Testament. Jésus est venu nous faire découvrir la morale du bonheur et de la liberté basée sur les béatitudes. Nombre de grands parents s'attristent aujourd'hui à la pensée que les jeunes ne connaissent pas les commandements de Dieu. Il faudrait aussi s'attrister que nous n'ayons pas connu les béatitudes.
Les commandements, le mot le dit, étainet des comportements, des façons de faire; ils nous situaient davantage au niveau de la tête. Les béatitudes sont des invitations à suivre le Christ sur la route de la liberté, de la responsabilité; sur la route du bonheur. Dieu ne se définit pas par des mots mais se découvre et s'expérimente à travers un agir. "Je suis celui qui suis," dit le Seigneur: Ex 3, 14. Regardez-moi agir avec vous et vous comprendrez qui je suis. Le Christ reprendra cette révélation dans les paraboles de la miséricorde en Luc 15. C'est dans un agir avec le peuple que l'on découvre le vrai visage de Dieu. C'est l'invitation des béatitudes. Dieu accompagne son peuple sur la route de sa vie en respectant sa liberté, mais le conduit à la terre promise. Il nous accompagne aussi vers notre Terre Promise. C'est une histoire de tendresse que Dieu écrit avec nous: "J'inscrirai ma loi au fond de leur coeur." Il est au coeur de nos vies, il fait partie de nous pour que nous faisions partie de Lui.
Ce visage de Dieu, les jeunes ne le rejette pas, ils ne le connaissent pas. Ils nous appartient de le leur révéler. Leur dire le Dieu des béatitudes, le Dieu de la tendresse, le Dieu de la miséricorde. Le Dieu qui apprend la liberté et la responsabilité. Une des missions des parents est d'éduquer leurs enfants à la liberté et la responsabilité. Il en est ainsi en éducation chrétienne.
Sur l'autoroute de la vie, prenons la sortie Mth 5, 1-12, pour entrer sur la route des béatitudes, route du bonheur, route de la liberté. Peut être y trouverons-nous des passagers plus nombreux qu'on pense.
Inspiré de: Patrick Chauvet: La vérité de mon Église. P. 79
La télévision m'apportait ce matin une piste de réflexion ou de méditation qui me colle à la vie et à l'Évangile. On rapporte encore une liste de jeunes qui furent abusés dans un pensionnat religieux, on nous montre des femmes revêtues d'un voile qui les cache totalement, on nous montre une initiation dans une université, ... En regardant tous ces reportages, je me souvenais de l'Évangile et de l'enseignement de Jésus sur la dignité des personnes. Jésus s'est battu pour le respect des personnes, pour la dignité humaine surtout en faveur des plus faibles et combien Jésus a manifesté du respect pour la place de la femme dans la société du temps. Des hommes et des femmes se sont levés au cours de l'histoire pour annoncer cet Évangile: Martin Luther King, Gandhi, Mgr Romero ... et combien d'autres.
J'avais en main au même moment un texte d'Odette Mainville tiré de la revue l'autre Parole parlant de la luitte de Jésus pour la défense de la femme dans la société de son temps. En relisant l'Évangile aujourd'hui, je découvre la force du message de Jésus qui a été contrée par un enseignement mal orienté, celui qui a été le mien dans ma jeunesse et au temps de mes études. Jean Vanier nous a dit un jour: Si vous ne pouvez pas vous agenouiller auprès des blessés de la vie -les marginaux, les drogués, les handicapés- vous ne pouvez pas vous agenouiller en vérité devant le Grand Blessé. La Bible est un grand livre d'humanité et parce qu'il est profondément humain, il est profondément chrétien et divin.
Nous pourrions aussi méditer Galates 5, 18 et Luc 11, 42-46. Ne lisons pas la bible comme si nous lisions un roman d'aventure du galiléen. Jésus m'interroge ce matin avec notre ami Luc: "tu aimes les premières places dans les synagogues et tu passes à côté de l'amour de Dieu." Je regarde les trônes dans nos églises, les vêtements liturgiques et les titres d'honneur ... L'Évangile me prend aux tripes et j'ai mal à mon Église. Semons la parole de Dieu à tout vent, un jour elle sera productrice d'amour et de miséricorde.
Plus...
Alors sa mère dit à Jésus: "Ils n'ont plus de vin". Jésus répond: "Femme qu'y a-t-il entre toi et moi. Mon heure n'est pas encore venue." Marie se situe en tant que mère qui donne un ordre à son Fils: fais quelque chose, le vin manque. Ordinairement, c'est le maitre de la noce qui va dire à l'époux que le vin manque. L'époux doit pourvoir au besoin. Ici Marie prend la place du maitre et s'adresse à Jésus comme à l'époux.
Marie se retourne et dit aux serviteurs: "Faites tout ce qu'il vous dira." Marie devient disciple, elle se met à la suite de Jésus. Elle n'est plus là pour commander mais pour servir. C'est alors que le miracle se produit. L'heure de Jésus est arrivée. Jésus agit avec des disciples, des collaborateurs et non avec des gens qui commandent. Marie m'apprend à être disciple. Marie m'apprend à écouter Jésus me parler et à m'engager à sa suite.
Jésus est l'époux qui vient vivre une alliance avec nous. Marie nous apprend l'attitude du disciple. Dans ma vie chrétienne, j'ai à apprendre à écouter le Seigneur et à travailler avec lui et non à lui dicter quoi faire. Je dois être témoin au quotidien de cette présence amoureuse de Dieu en moi. Il en est ainsi dans l'Église. Nous avons voulu dire au Seigneur quoi faire en montant des structures: secteurs, équipes etc ... ceci n'a pas marché. Il aurait fallu davantage être disciples pour réaliser le plan de Dieu. Jésus est l'époux de l'Église: Faisons ce qu'il nous dira. L'heure de Jésus est celle où nous acceptons de nous mettre en route avec Lui et non de lui dire quoi faire avec nous. Nous sommes les serviteurs du royaume.
Recueillons un message donné par l'événement des noces de Cana, Jn 2, 1-11. Jésus était présent aux noces avec ses disciples et sa mère. Les disciples et la mère ne sont pas nommés, c'est chacun et chacune de nous.
Notons d'abord que l'évangéliste Jean inaugure la vie publique de Jésus à l'intérieur d'un événement d'alliance et de communion. Il nous indique à prime abord ce que sera la vie de Jésus. D'ailleurs cette vie publique se terminera par un autre repas de communion. Jésus est venu instaurer un règne de communion, de partage entre les êtres humains et avec son Père. Jésus utilisera aussi des paraboles de festins de noce pour parler du royaume de Dieu. Jésus veut nous insérer dans une relation d'alliance. Nous sommes des fiancés du royaume.
Notre monde qui a balancé les formes de pratique religieuse, un monde parfois déchiré en deux a besoin de mieux connaitre ce Dieu de l'alliance. C'est le défi que nous portons comme chrétiens de transmettre l'image du Dieu de l'alliance, de la communion. Jésus est allé jusqu'au bout de cette fidélité afin de nous faire comprendre cette soif de Dieu pour le monde. Jésus a participé pleinement à la noce parce qu'elle est célébration de l'amour. Le mariage n'est pas une prison qui enferme dans des lois ou des traditions, il est le signe sacré de la relation de l'être humain avec Dieu. Il est le Dieu de l'alliance; un Dieu qui se donne et se laisse accueillir. Un Dieu présent à l'intérieur de notre quotidien, qui nous accompagne. Nous avons tous besoin de découvrir la tendresse de Dieu pour nous et de nous laisser prendre dans cette relation d'alliance. A son dernier repas, Jésus nous a dit: "Faites ceci en mémoire de moi." Rendez présent et efficace ces temps d'alliance et de communion.
A suivre.
Nous assistons souvent à des réunions de dieux: le dieu de la télévision, du Ipod, de l'internet, ... Un soir lors d'une réunion le dieu de l'électricité a fait une crise cardiaque et meurt. Voila que tous ces petits dieux meurrent aussi. Le monde esclave de ces dieux reste consterné et ne sait plus à quel dieu se vouer.
Un Dieu était absent de cette rencontre, le Dieu de Jésus Christ. Ces petits dieux malins développent l'esclavage, alors que le Dieu de Jésus Christ apporte la liberté. Le Dieu de Jésus Christ fait partie de ma vie, il me permet de développer pleinement ce que je suis comme être humain et enfant du Père. Le Dieu de Jésus Christ n'est pas le Dieu de la loi mais de l'amour. Le Dieu de Jésus Christ ne fera jamais de crise cardiaque. Le Dieu de Jésus Christ ne nous embrigade pas dans des formes de pratique extérieure mais développe les valeurs du coeur qui attirent et motivent notre agir.
Le courant électrique qui fait agir notre Dieu est l'amour de Dieu et du prochain. Ce Dieu se fiche des dorures, des belles paroles, des titres ronflants, il parle au coeur et agit dans la plus stricte simplicité et c'est pour cela qu'il nous rend libre. Ce Dieu se donne en toute liberté et nous demande de le laisser passer à travers nous pour se donner librement. Le Dieu de Jésus Christ ne condamne pas mais pardonne et guérit. Ce Dieu s'offre à nous simplement ouvrons, nos coeurs et disons lui bonjour.
Notre Pape François parle de l'Église comme d'un hopital de campagne. Hier, je suis allé visiter un des ces hopitaux: "Partageance"; il s'agit d'un service offert aux familles démunies. En visitant, je me suis surpris à rêver.
Il y a plus de 40 ans, deux dames avec le concours de bénévoles mettaient sur pied un service appelé "Ouvroir." Elle cueillaient des vêtements pour distribuer à des familles dans le besoin. Ceci débuta dans le sous-sol du presbytère. Quelques années plus tard, naissait un service de nourriture. Le curé du temps avec des chevaliers de colomb et les filles d'isabelle recueillait des denrées non périssables en vue d'offrir des paniers de nourriture aux familles dans le besoin. Avec des sous cueillis cà et là le panier était comblé. Depuis 27 ans ce service est devenu "Partageance" accrédité qui offre un meilleur service. La petite graine de moutarde est devenue un arbre grâce à l'initiative et à la générosité de personnes bénévoles et pleines de coeur.
Ce service est devenu une ruche d'abeilles bourdonnant d'activités et de vie. Nous pouvons aujourd'hui toucher du doigt les miracles réalisés par les personnes qui y oeuvrent. J'ai connu des gens hier, je les revois aujourd'hui et je peux constater le miracle réalisé.
Au coeur de ce service, on offre aujourd'hui deux oreilles pour écouter la souffrance des gens et un coeur pour les aimer. Dans notre contexte de société les relations humaines et familiales sont difficiles et je me rends compte que le confessionnal a changé de place. Hier c'était souvent des pécheurs qu'il fallait pardonner dans le secret du confessionnal: aujourd'hui, ce sont davantage des personnes blessées qu'il faut aider à avancer. L'un n'enlève pas l'autre, mais je crois que les personnes reçoivent une aide plus appropriée à leurs besoins.
Ce matin, je me surprend à chanter: Que tes oeuvres sont belles, Seigneur, tu nous remplis de joie. Ces oeuvres, Il les réalise à travers nous et à notre insu souvent. C'est un hopital de campagne qui va au secours des gens blessés par la vie. C'est une Église en sortie qui n'a pas peur de salir les mains et qui vit l'Évangile sur le terrain. Voila l'année de la miséricorde concrétisée. MERCI.