J'ai participé, il y a plusieurs années déjà, à une célébration eucharistique animée par John Littelton; la célébration devait commencer à 10h.00 et elle débuta à 10h20. Mais l'animateur avait tellement rassemblé les participants par le chant que nous formions vraiment communauté. Il n'y avait pas de chorale et la participation de l'ensemble fut impressionnante. En me remémorant ce souvenir, je me dis, il avait rassemblé une communauté.
Je regarde nos célébrations dominicales, les églises presque vides, les participants éparpillés partout dans l'église en rangée de carotttes dans les bancs, les gens écoutent la chorale d'un côté et le curé de l'autre qui s'époumonnent pour essayer de rassembler ce monde disparate. Faisons-nous des célébrations ou des rites? Je suis de plus en plus mal aise devant ce genre de célébrations, mais comment y remédier?Comment rassembler aujourd'hui des personnes âgées qui n'on jamais fait communauté? Je crois que nous avons développé l'individualisme et les dévotions personnelles au détriment de la communauté et de la prière communautaire.
Je crois qu'il nous faut redécouvrir la communion qui fait la communauté. Communier n'est pas recevoir une hostie ou se prosterner devant le tabernacle. Mgr Rouet écrit que "le contenant a pris la place du contenu" et je crois bien qu'il a raison. Si nous voulons établir la communion en Église, il nous faut descendre au ras du sol, près des gens, établir des relations chaleureuses en vue de bâtir doucement une vie d'Église selon l'Évangile. "Je suis le Bon Pasteur, je connais mes brebis, elles me connaissent et suivront ma voix." Je répète encore, nous avons besoin de pasteurs qui rassemblent dans l'amour du Christ, qui écoutent les chrétiens et cheminent avec eux. Nous devrions cesser d'imposer nos façons de faire et de croire pour prendre la route avec les chrétiens comme Jésus a fait sur le chemin d'Emmaüs. Jésus nous le répète dans l'Évangile de Luc: "Je suis venu allumer un feu sur la terre et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé." Lc 12, 49. C'est le feu de la charité qui rassemble et qui pourrait faire communauté. C'est ce que je confie au Seigneur ce matin dans ma prière.
"Croyez en vos rêves." C'est le message laissé par le jeune artiste amérindien Samian lors d'une rencontre avec la revue l'Actualité. Ce jeune porte des rêves pour sa nation, rêves qu'il chante, défend avec amour. Je me suis laissé guider par mes rêves avouera-t-il. Jean cocteau disait: "Plus je vieillis plus ce qui ne vieillit pas ce sont mes rêves." Je crois que quelqu'un qui ne rêve plus est déjà mort.
J'ai beaucoup rêvé depuis 50 ans. J'ai rêvé d'une Église où tous soit frères et soeurs et responsables ensemble de l'avenir des communnautés chrétiennes. J'ai rêvé d'une Église où les ministères des baptisés soient vécus en permanence et non comme des moyens de remplacement. J'ai rêvé d'une Église où les ministères féminins font partie intégrante de la vie de notre Église toute entière minstérielle. J'ai rêvé d'une Église où la Parole de notre Dieu, celle d'hier comme celle d'aujourd'hui, devienne nourriture quotidienne des chrétiens d'ici.
J'ai cru en ces rêves et j'y crois encore et j'entends résonner les mots du chant écrit en 1997 pour nous en Gaspésie: "N'entendez-vous pas nos rêves, n'entendez-vous pas nos mots, Ils se lèvent comme une fête, ils résonnent à nouveau.
Vois le coeur de la jeunesse qui invente son destin. N'aie pas peur de te tendresse, elle sait créé des liens. Nous trecerons des chemins qui ouvrir des lendemains. Réinventons des mots, qui appellent un temps nouveau. Nous éveillerons l'amour en des gestes sans détour. Bâtissons à pleine main, l'aujourd'hui de nos destins.
Vois, comme ils sont beaux nos rêves, Vois, comme ils sont beaux nos mots. Quand on les dit c'est une fête, quand on les vit, vois comme c'est beau. Il nous faut croire en nos rêves.
Je viens de terminer une célébration de funérailles à l'église. J'en ressorts questionner et je réagis à chaud. Ma conviction est que nos célébrations sont à quelques années lumière des personnes en deuil. J'ai célébré dernièrement au salon funéraire pour une amie de longue date et la réaction des participants et de la famille fut très encourageante.
Notre célébration est stéréotipée et parle à l'intelligence et nous oublions le vécu des personnes. Les chants sont très beaux mais ne parlent pas au coeur. Ils nous transportent dans un monde non signifiant pour le jeune à l'église et qui rebutent au lieu de faire avancer.
Dans mes homélies j'utilise souvent des chants populaires qui rejoigent les personnes et qui sont pour la plupart de l'Évangile écrit en 2016. Quand pourrons-nous nous asseoir ensemble et bâtir des célébrations qui évangélisent? Quand pourrons-nous sortir de nos structures sans couleurs et inodores pour parler à l'homme d'aujourd'hui? Quand je célèbre au salon funéraire , moins pris par les structures liturgiques, Il nous est possible de rejoindre les personnes sur la route de leur vie et de cheminer avec eux comme Jésus l'a fait avec les disciples d'Emmaüs. Nous avons de plus en plus besoin de pasteurs et de leaders spirituels capables comme le Christ de faire le ménage du temple. C'est l'objet de ma prière aujourd'hui.
Aujourd'hui avec la diminution du nombre de prêtres et leur vieillissement, nous sommes invités à redécouvrir les ministères des chrétiens. Une direction qui m'apparait mauvaise est de se dire: On n'a plus de prêtres, acceptons que les laîcs fassent des choses. La raison pour laquelle nous acceptons le ministère des chrétiens est l'absence de prêtres. Ce qui veut dire que lorsque des prêtres arrivent, les chrétiens doivent rentrer chez eux. Le manque de prêtres est l'occasion et non la raison pour découvrir les minstères des baptisés. Ce n'est pas très valorisant et pas respectueux d'en faire des genres des remplaçants en l'absence du prêtre.
Avant que nous connaissions cette malheureuse distinction entre clercs et laïcs, la communauté ecclésiale ne comprenait que des baptisés exerçant différents ministères selon les charismes de chacun. Il s'agit de relire la lettre aux Romains 12, 4-8 pour voir surgir les ministères des baptisés sous la poussée de l'Esprit Saint. La structure posée par les apôtres n'étaient pas au niveau du pouvoir mais de la complémentarité des ministères écrit le Père Congar dans la théologie du laïcat.
L'heure ne serait-elle pas venue comme exemple d'instaurer dans nos paroisses des équipes pour l'accompagnement des familles en deuil et la célébration du deuil? Nous devons sortir ces événements des rites funéraires à l'église pour créer un véritable accompagnement des familles et instaurer des rites funéraires qui correspondent à leurs besoins. Pour moi, ce n'est pas accepter des chrétiens en attendant que des prêtres viennent mais redonner à la communauté sa responsabiltié de prendre en charge les membres de sa communauté. Il nous faut le voir comme un "plus" et non comme un "pis aller". Nous sommes un peuple de prêtres et non un peuple et des prêtres.
"Certains croient que cette distinction "clercs" et "laïcs" disparaitra, c'est possible. En attendant nous pourrions prendre plus au sérieux les avancées de Vatican 11. Alors nous dans l'Église verrions disparaitre l'idée de subordination au profit de l'idée de communion, on assisterait dans les faits à une reconnaissance d'une belle égalité entre tous les membres du Corps du Christ. Où les chrétiens seraient l'Église et non pas seulement avoir le sentiment d'y appartenir." L'Église , c'est nous de Marie-Thérèse Nadeau.P. 150,
Même si notre espérance est faible, nous pouvons toujours prier en ce sens.
On parle beaucoup de l'accession des femmes au ministère diaconal de ce temps-ci. Les avis sont partagés. Certaines oppositions sont même très dures. Je me permets d'y placer mon grain de sel en vous demandant non pas de me croire , mais de réfléchir avec moi dans une recherche sereine. J'aime bien la position du Pape François qui se dit ouvert à une bonne étude de la question.
Primo, je crois que la femme a à exercer dans l'Église un ministère complémentaire à celui de l'homme et aussi important pour la vie de notre Église. Cependant je ne crois pas qu'elles aient à imiter le ministère de l'homme. Dieu a créé l'être humain homme et femme et les deux forment l'être humain. A mon avis, il en est de même pour le ministère. L'exercice du sacerdoce du Christ s'actualise par l'exercice du ministère baptismal exercé par l'homme et la femme. Je crois que les deux sont nécessaires pour rendre compte du sacerdoce du Christ.
Secundo, je crois qu'il est urgent et nécessaire de refaire la théologie des ministères en partant du sacerdoce du baptême écarté du discours d el'Église depuis le Concile de Trente. Celui-ci est la base de toute vie en Église. L'exercice harmonieux des ministères ne se fera qu'en se situant au niveau du sens des ministères et non au niveau de la fonction. Ceci nous permettra de resituer le ministère presbytéral à sa vraie place au service des minstères du baptême et non en les remplaçant.
Tertio, tant que nous n'aurons pas l'audace de faire ce pas, je ne souhaite pas que les femmes soient ordonnées ni diacres ni prêtres, elles seront piégées elles aussi. Il nous faut viser la complémentarité dans l'exercice des ministères et non l'égalité dans les fonctions.
Le Pape François visita les 2800 détenus d'une prison de Philadelphie et il commenta la lavement des pieds en Jean13, 1-15. "Si je ne te lave pas les pieds." "La vie est un voyage au long de différentes routes, de différents chemins qui laissent leurs marques sur nous. Jésus veut guérir nos blessures, soulager nos pieds meurtris en voyageant seuls, laver chacun de nous de la poussière de notre voyage. Il ne nous demande pas où nous avons été, ce que nous avons fait. Il nous dit simplement: Si je ne te lave pas les pieds, je ne serai pas en mesure de te donner la vie dont le Père a toujours rêvé, la vie pour laquelle il t'a créé. (...) Tous nous sommes recherchés par le Seigneur pour nous laver les pieds salis par la route." C'est une parole de bonté et d'espérance donnée par le Pape à ces prisonniers.
Ceci nous amène à réfléchir sur le pardon et le sacrement du pardon. Le pardon, nous le recevons de Dieu quotidiennement. Il faut se laisser laver les pieds au quotidien. Nous avons aussi à donner les pardons nécessaires et le sacrement nous permet comme chrétiens de célébrer en commuanuté dans l'action de grâce ces pardons reçus et donnés. Nous avons besoin d'un signe que Dieu a pardonné et l'Église nous l'offre dans les célébrations sacramentelles. "Le coeur ne connait qu'une seule prison, celle de l'amour."
Inspiré du lire: En vacances avec le Pape françois. Ed. Fidélité, 2016.
Aujourd'hui, 26 juillet, fête de Sainte Anne, les textes de la célébration nous parlent de la foi, foi d'abraham et la foi des ancêtres. Ceci me conduit à méditer un petit peu sur cette question. La Foi! J'ai appris un acte de foi par coeur autrefois: croire à des vérités révélées pour être sauvé. J'ai longtemps été mal à l'aise devant cette définition. Croire à des vérités. Ça me chatouillait.
Un jour, un professeur de théolgie, nous dit comme cela: la foi ne s'adresse pas à des vérités mais à une personne le Christ. Il nous donna l'exemple d'un enfant. Placé un enfant sur le coin d'une table et tendez-lui les bras, si l'enfant vous connait et a établit avec vous une certaine relation de confiance, il va spontanément se jeter dans le vide sur que vous allez le saisir. Si vous êtes un étranger, il va pleurer et ne posera pas le geste. le lien de confiance n'est pas là.
Ce fut la foi d'Abraham dans la Genèse 12, 1ss. Abraham se jeta dans le vide sachant que son Dieu ne l'abandonnerait pas. Un lien de confiance s'était établit avec Dieu. La foi, c'est d'être assez confiant en Dieu pour se jeter dans le vide sachant que Dieu va me saisir. La foi, c'est faire l'expérience de la présence de Dieu en moi et du Christ ressuscité pour m'engager à sa suite même si je ne sais pas où cela va me conduire. Notre Église du Québec depuis la révolution tranquille s'est transformée et nous nous demandons parfois où cela va nous mener. Il semble que l'Église que nous avons connu et connaissons encore un peu est sur la route de la disparition. La foi est de croire qui nous sommes en état de transition, d'enfantement d'une nouvelle forme d'Église et que l'Esprit nous conduit là où nous ne savons pas. La foi est cette capacité de nous jeter dans le vide, comme l'enfant, pour suivre l'Esprit en nous. Ce fut aussi la foi que mes ancêtres m'ont laissée, non pas une foi intellectuelle qui marche avec des notions, mais une foi expérience de vie qui se situe au niveau du coeur. Je crois, Seigneur, mais augmente ma foi.
Une communauté de Moines appelait leur chapelle "la chambre nuptiale." Ils se levaient la nuit pour un temps de prière à la chapelle et ils avaient baptisé ce lieu de chambre nuptiale. Ce lieu de la rencontre de deux amours: l'amour de Dieu qui vient à la rencontre de l'amour de l'être humain. L'amour de Dieu qui vient féconder et faire grandir l'amour de la personne humaine. Je trouve cette image très belle et je souhaite que l'on développe dans nos communautés chrétiennes des chambres nuptiales.
Ce lieu peut être aussi dans chacune de nos vies. Dans mon intérieur, il y a ce lieu de rencontre de deux amours. Dieu habite au coeur de nos vies et l'amour de Dieu vient rendre fécond mon propre amour et féconder ma vie quotidienne. Ce lieu de l'intimité, lieu de l'amour réciproque, lieu qui fait naitre la vie. Des chrétiens et chrétiennes aujourd'hui me parlent souvent de ce besoin de retrouver de ces lieux de silence, de paix, de communion. Les chrétiens ont délaissé la pratique sacramentelle, les rites et découvre une soif de spiritualité. Ils sentent le besoin de descendre dans leur puits intérieur chercher l'eau du Bon Dieu pour se désaltérer. C'est la recherche de l'essentiel.
Il faudrait convertir nos églises en fonction de ces besoins. Aménageons un lieu de silence à l'écart, baptisons-le comme on voudra. et convertissons la grande salle de l'église en maison du Bon Dieu, c'est à dire en salle de la communauté, de la famille chrétienne où les gens viennent fêter, se rencontrer, goûter, danser, célébrer. Ne nous laissons pas mourir à petit feu. Est-ce que la "chambre nuptiale" verra le jour?
Si nous écoutons notre monde aujourd'hui, nous sommes témoins de guerre, d'attaques inhumaines, entre pays et même entre personnes. Nous sommes témoins d'un monde blessé qui ne sait plus guérir ses blessures. si nous écoutons autour de nous, nous sommes témoins de relations humaines difficiles, brisées expressions d'un monde blessé qui ne gère plus ses relations. Même nos paroisses sont parfois en lutte les unes contre les autres, des mouvements chrétiens vivent des chicanes inrternes désatreuses, des membres d'une même famille ne se parlent plus. L'agressivité montent sans cesse, notre monde est blessé.
Nous avons besoin de pasteurs. Nous avons besoin d'hommes, de femmes, d'adolescents capables de créer des relations de communion, de respect des autres dans leurs différences. Michée dit: "Seigneur, avec ta houlette, sois le pasteur de ton peuple." 7, 14. "Je suis le Bon Pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent." Jn 10, 14. Et Mathieu écrit que nous sommes la famille de Dieu frères et soeurs de Jésus Christ. Mth 12, 46-50. C'est le message que je retiens de la liturgie de ce mardi 19 juillet.
Notre monde a besoin de pasteurs: d'hommes, de femmes, d'adolescents capables d'écouter les brebis, d'écouter leur soif et leur faim pour leur donner une parole qui nourrit et fait vivre. C'est la mission que Jésus Christ s'est donné d'établir entre nous des relations de communion:" Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés." Notre monde est blessé et a besoin de pasteurs, pasteures pour soulager et guérir les blessures. Ce fut la mission du Christ et c'est la mission qu'il nous a confiée le jeudi saint au soir. Chaque fois que nous venons communier à l'Eucharistie, nous venons chercher la force de réaliser cette mission au quotidien.
Un pasteur est quelqu'un de fécond, qui accompagne la vie pour la faire gandir. Le Pape François nous rappelle que le pasteur n'est pas celui qui dit aux gens quoi faire ou penser, ne se situe pas au niveau de la loi: permis ou défendu, mais accompagne la vie, se situe au niveau du sens et des valeurs. C'est la mission confiée à tous les baptisés.
Notre monde est en réaction contre un pouvoir qui écrase, domine et dicte des façons de faire. Notre monde est en réaction contre un pouvoir qui n'écoute pas les personnes avec leur soif et leur faim, mais leur propose sa propre nourriture. Notre monde a besoin de pasteurs qui écoutent la soif et la faim de l'être humain d'aujourd'hui pour lui donner la nourriture qui fait grandir la vie. Mais une condition essentielle pour écouter la soif de l'autre, il faut d'abord savoir écouter sa propre soif et sa propre faim.
Nous sommes dans l'année de la miséricorde. La première porte de la miséricorde à ouvrir est celle de notre coeur. Notre monde a beosin de pasteurs: hommes, femmes, adolescents qui se placent à l'école de Jésus, qui se placent à l'écoute de leur propre coeur, de leur porpre soif et faim pour comprendre et accueillir l'autre et bâtir la communion. Dans la mesure où nous s'aurons nous écouter et nous placer au dela`des structures, des loi, du permis et défendu, nous pourrons rejoindre l'essentiel et bâtir un monde meilleur. Avec l'année de la miséricode, c'est le temps de commencer.
Plus...
Un soir, un travailleur entre chez lui de mauvaise humeur. Il s'est chamaillé avec son patron et comme le patron est le plus fort, il n'a pas gagné et est reparti agressif. En arrivant à la maison pour le souper, malheureusement la soupe est trop salée, il rouspète contre sa femme. Cette pauvre femme ne voulant pas augmenter la colère se tait et encaisse de l'agressivité. Son fils vient demander quelque chose, elle se sent bousculée et repousse l'enfant qui à son tour laisse grandir de l'agressivité. L'enfant est dérangé par le chat et lui administre un bon coup de pied qui l'envoie promener. La chat à son tour développe de l'agressivité, il rencontre une souris et mange la souris. C'est le phénomène de l'agressivité.
Peut-être que l'escalade de massacres vécus ces derniers temps s'inspire du même phénomène. L'Amérique et l'Europe ont vécu leur temps d'escalades meurtrières dans des pays où ils n'avaient pas d'affaire. Comme ils sont les plus forts, l'État Islamique utilise la ruse pour destabiliser ces puissances. Il faut lutter contre ces massacres inhumains, mais il serait peut-être bon de regarder la racine de ce mal pour guérir la maladie. Acutellement nous prenons des Tylénol, ça calme la douleur mais ne guérit pas. Nous avions un exemple dans nos anciennes grammaires: "Qui sème le vent récolte la tempête." Nous avions aussi un autre adage: "L.homme est un loup pour l'homme."
Comme chrétiens qui croient en l'Évangile, nous savons que les armes ne ferons jamais la paix. Elles font gagner des guerres, mais conduisent rarement à la paix. Nous savons aussi qu'on ne bâtit jamais sa place en écrasant les autres, un jour ou l'autre l'explosion se fait. Le chemin de la paix est celui de la miséricorde, du pardon et de l'amour, c'est le chemin du respect des personnes et des nations. Il y a deux mille ans, Jésus est venu nous faire part de ce projet. Combien de millénaires faudra-t-il encore pour que ce projet se réalise? Nous devons travailler pour que les êtres humains tirent la leçon de l'histoire et s'attellent vraiment au projet de la paix. Il ne s'agit pas de convertir l'État Islamique, mais de se convertir ensemble à ce qui est pleinement humain et donc pleinement divin.
Le 19 juin dernier, la communauté des Soeurs de Saint-Paul de Chartres recevaient la médaille d'or du Lieutenant Gouverneur du Québec en reconnaissance du travail réalisé chez nous. Cet hommage était bien mérité. Ces religieuse venant de France, se sont instalées au Québec en 1930, à Ste-Anne des Monts en Gaspésie où elles ont oeuvré et de ce petit plant est né le grand arbre qui s'étend aujourd'hui dans tout le Québec et même au-dela. Ces religieuses ont exercé une diaconie ecclésiale de qualité. Elles ont été le sacrement de la charité et de l'amour du Christ sur le terrain. Ne serait-ce pas cela le diaconat dans l'Église?
Nous avons tendance au Québec à perdre notre mémoire et à confier aux oubliettes ces années de travail qui ont façonné notre société. Ces femmes étaient là non pour elles d'abord mais pour nous. Daniel Deshaime écrit dans le livre de St-Octave: "En plus de leur savoir-faire, elles représentent pour la Gaspésie de l'époque, une ouverture sur le monde, un souffle nouveau, une richesse humaine et culturelle importante. Quoiqu'il en soit, ces femmes de courage et de générosité ont accompagné nos communautés dans leur parcours souvent difficile. Et c'est en grande partie, grâce à elles que nous avons pu accéder à la modernité, même si cela n'a pas toujours eu les résultats escomptés ..."
Je crois que la société québécoise a joué de désinvolture à l'époque de la révolution tranquille en montrant trop rapidement la porte à ces femmes de courage et d'audace qui avait façonné un large pan de notre histoire. Leur présence et leur générosité ont façonné ce que nous sommes devenus avec nos capacités d'entrer dans une nouvelle société en perpétuel changement. Il nous reste à souhaiter que naissent dans nos communautés paroissiales une nouvelle génération de femmes courageuses et charismatiques capables de faire revivre le charisme de la communauté dans un monde en changement. L'histoire est là pour nous inspirer et non pour l'imiter. Je formule le voeu qu'un jour notre Église permette aux femmes de dépasser le simple lieu de service pour faire partie des postes de décisions, surtout dans les décicions qui les concernent. Et pourquoi pas après avoir rassemblés les gens dans la charité ne pas leur présider l'Eucharistie.
Les valeurs apportées par la modernité ne sont pas nés d'hier. Elles s'inscrivent dans la suite du mouvement des lumières né au 17e siècle en Europe et reprises par la Révolution Française au 18e siècle. Ces valeurs mises de l'avant sont: liberté, égalité et fraternité. Il est évident que ces valeurs dérangent les systèmes établis mais elles prennent de plus en plus de place dans notre monde d'aujourd'hui et leur lutte n'est pas terminée.
Le monde découvre la valeur de la liberté, liberté d'expression, de pensée, de se réaliser soi-même au mieux; des gens qui préfèrent trouver à l'intérieur d'eux-mêmes les lois qui régissent leur épanouissement au lieu de les recevoir de l'extérieur. Le monde veut aussi engager un dialogue au lieu de recevoir les idées toutes faites. Le monde veut aussi avoir son mot à dire dans les décisions qui le concernent.Cette liberté fait peur. Mais pourtant c'est l'Évangile. Jésus est venu nous donner la liberté des enfants de Dieu. Saint Paul écrira: Vous n'avez pas reçu un Esprit d'esclave mais d'hommes libres. Les systèmes tant politique, économiques que religieux n'aiment pas cet exercice de la liberté. C'est sans doute la raison pour laquelle nous connaissons tant de révolte ou d'indifférence.
Notre monde défend aussi l'égalité entre les personnes. Nous avons connu des siècles de pouvoirs dans tous les domaines où le pauvre, l'enfant, le petit et le fidèle dans l'Église devait obéir à une autorité. Nous vivons aussi dans une société patriarcale, ce qui amene les luttes entre les personnes et les classes dans la société. Nous connaissons encore la lutte des femmes pour avoir leur place et participer aux décisions. Cette lutte se fait même dans notre Église. Et pourtant, cette égalité n'est-elle pas une valeur profondément évangélique. Dieu créa l'être humain homme et femme et lorsque les disciples ont demandé à Jésus s'il était permis à l'homme de renvoyé sa femme, Jésus leur rappela ce principe fondateur de l'humanité: Dieu les créa homme et femme égaux, donc ne séparez pas ce que Dieu a uni. La femme n'est pas la propriété de l'homme dont il peut disposer à sa guise.
Notre monde également défend la fraternité, la communion. Ce commandement du Seigneur de nous aimer les uns les autres et de vivre en harmonie est réclamé aujourd'hui par la nouvelle génération. Comme il est difficile à vivre et souvent refusé, cela provoque des réactions négatives désastreuses. Jésus est venu redire le projet initial de Dieu avec le monde: Un projet de communion, de fraternité et d'harmonie.
Nous pourrions méditer encore longtemps sur cette modernité que nous jugeons d'athée, mais je crois que c'est davantage les douleurs de la naissance d'une nouvelle société qui correspoond d'avantage à l'être humain créé à l'image de Dieu. Une société qui a soif d'être elle-même. René Girard écrivait: "C'est ce qui reste de chrétien en elles qui empêche les sociétés modernes d'exploser." Notre monde a besoin d'une parole qui vient du coeur et parle au coeur, il a besoin d'une parole d'amour, d'une parole qui créé la fraternité et la communion.
La société moderne nous invite à retrouver nos racines et nos valeurs posées en nous par le Créateur et à les vivre dans la liberté. L'Évangile s'écrit tous les jours sur le terrain par nos frères et soeurs en humanité. Nous sommes appelés à un mouvement de conversion. La société moderne avec ses fragilités ne nous demande pas d'avoir peur mais d'être des bâtisseurs de lendemain. Jean-Claude Guillebaud a traité de ces questions dans beaucoup de ses livres et doit inspirer notre réflexion. La société moderne au lieu de nous faire peur nous invite à sortir des systèmes pour s'approcher de la vie.
Inspiré de "Devenir partenaire de Dieu. Michel Cantin.
Une nouvelle de dernière heure vient de tomber, L'Église de Gaspé vient de recevoir un nouveau pasteur. Mgr Gaëtan Proulx est nommé le 9e Évêque de Gaspé. je veux non seulement le féliciter pour cette nomination, mais aussi le remercier d'accepter cet engagement au service de notre Église. J'ai eu l'occasion de le rencontrer alors qu'il était provincial des Servites de Marie et que nous devions changer la responsabilité du Sanctuaire de Pointe-Navarre. je lui souhaite beaucoup de bonheur parmi nous.
Accueillir un nouvel Évêque est toujours une joie et un défi. J'ai eu l'occasion de vivre cet événement à quelques reprises dans notre diocèse dans mes années de travail à l'évêché. Il y a toujours une période d'apprivoisement et de connaissance mutuelle qui est une belle expérience de vie. Il y a aussi une période d'incertitude qui peut parfois paralyser. Je souhaite à Mgr Proulx d'être pour nous le pasteur selon le coeur de Dieu; le pasteur dont notre Église a besoin pour envisager l'avenir avec espérance. Nos prières vous accompagnent.