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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

mercredi, 06 avril 2016 14:15

Pensée

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La connaissance parle, la sagesse écoute. Socrate.

dimanche, 03 avril 2016 17:20

S.O.S.

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En ce temps difficille pour les communautés chrétiennes où des églises femrent et sont vendues, la vie chrétiennes a difficulté à trouver son chemin, je m'arrête à réfléchir sur l'importance des communautés chrétiennes. Même si le bâtiment ferme, ne nous laissons pas voler nos communautés. Je m'inspire d'un texte que Raymond Dumais -notre ancien évêque- nous avait donné en 1999. Il avait parlé de la communauté chrétienne, une créature de Dieu.

S. Paul écrivait à ses communautés de Philippe: "Je rends grâce à mon Dieu chaque fois que je fais mémoire de vous dans mes prières." Et Paul saluait les chrétiens: les saints et saintes qui sont à ..." À l'exemple de Paul nous ne pouvons prendre soin de nos communautés qu'en les aimant profondément et les considérant comme l'oeuvre de Dieu. Jésus a voulu fonder des communautés, une communion de personnes. Nous devons aimer nos communautés assez pour donner le goût de la garder vivante.

La communauté doit nous apprendre à être des passeurs de la foi. Transmettre la foi est un défi dans notre monde contemporain. La famille a pris ses distances face à la vie chrétienne, l'école n'enseigne plus les rudiments de la foi, la fréquentation des sacrements est faible, les passeurs de la foi se font de plus en plus rares. Les enfants qui viennent au parcours catéchétique sont au b.a.ba de la connaissance de Jésus Christ. La communauté chrétienne doit prendre en charge la transmission des valeurs de la foi. Nous devenons des éveilleurs de la foi. La question est moins la catéchèse que la découverte de Jésus Christ. Comment couvrir ce déficit de passeurs de la foi?

L'avenir de nos commuanutés chrétiennes passera par la présence de pettis groupes de partage de la Parole et de la vie. Nous avons connu les mouvements d'action catholique: JEC, JOC, JAC, ligue du Sacré-Coeur etc .. qui ont nourri la vie chrétienne. L'avenir  repose sur la création de plus en plus large de petites communautés de vie et de partage autour du Ressuscité. De ces groupes naitront les passeurs de la foi et les pasteurs des communautés.

Un autre pilier de la communauté est la prière. Une communauté qui ne se rassemble pas ne peut exister. Un élément important est le rassemblement autour du Christ dans la prière. D'où la nécessité de développer des moments de rassemblement, de prière qui nourrissnet la vie chrétienne et donnent le goût d'y revenir. "Comment nos célébrations sont-elles des moments de ressourcement pour les membres de tous âges de nos communautés?" C'est une grosse question qui nous est posée depuis le Concile. Comment changer notre langage, nos rites de façon à nourrir vraiment la foi? Comment actualiser nos célébrations, nos rassemblements?

Il s'avère excessivement  important de développer les différents charismes dans la commuanuté.   Dans la communauté comme dans la vie, nous devons accepter les diversités. L'Esprit saint a déposer des dons et charismes en nombre suffisant pour garder vivante nos commuanutés, garder vivant les rassemblements et les temps de prière. La question n'est pas de faire du bénévolat ou de rendre service, mais bien de prendre nos responsabiltiés. Comme baptisés nous sommes tous responsables de la vitalité de notre communauté chrétienne. Dans ce contexte, il ne s'agit pas de faire de la place aux jeunes comme on l'entend souvent, mais plutôt de bâtir avec eux l'Église qui leur convient.

Enfin assurer une éducation chrétienne adéquate et permanente. Cette formation doit se faire à partir des besoins des chrétiens et du milieu dans lequel on vit. Une formation ancrée dans le quotidien à partir de la Parole de notre Dieu. Notre monde a soif de spiritualité, de sens, de valeurs. Il faut jeter une semence qui porte du fruit.

Donc notre premier pas: aimer nos commuanutés avec leurs diversités, et rendre grâce au Seigneur pour ce que nous sommes devenus ensemle.

vendredi, 01 avril 2016 16:00

Il aimait ...

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Depuis la catastrophe aérienne des Iles de la Madeleine où Jean Lapierre a périt, une phrase revient toujours sur les lèvres de tous les commentateurs: "Il aimait les gens et les gens l'aimaient." Ceci me rappellait la phrase de l'Abbé Pierre à qui on demandait comment il définisait le prêtre, il a répondu: "C'est quelqu'un qui aime les gens et se fait aimer." C'est à mon avis la caractéristique fondamentale du prêtre.

Jean Lapierre n'avait-il pas le charisme du pasteur? Un homme au franc parler, un homme vrai, un homme passionné. Il me semble que c'est là le pasteur présenté dans l'Évangile. C'est le type de pasteur dont notre monde a besoin: un homme du terrain, des poignées de main, un homme passionné de Dieu et de la liberté, un homme amoureux ... Nous pourrions sans doute méditer en ce sens en vue de la journée des vocations qui s'en vient. De quel  pasteur notre monde a besoin? M'est avis que ces pasteurs ne sont pas seulement ou d'abord dans les Grands Séminaires aujourd'hui. Nous y reviendrons.

 

jeudi, 31 mars 2016 14:14

Un dimanche spécial.

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Saviez-vous que dimanche le 3 avril était appelé dimanche de la miséricorde. Ce n'est pas un poisson d'avril. Durant l'année de la miséricorde décrétée par le pape François, on a voulu consacrer un dimanche pour vivre et célébrer d'une façon spéciale la miéricorde et surtout apprendre ensemble à montrer notre visage de miséricorde. Ce dimanche devrait être comme une rampe de lancement.

En nous présentant cette année, notre Évêque Mgr Gagnon de Gaspé écrit: "Je vous invite à accueillir avec joie l'invitation de notre pape François à célébrer cette Année sainte pour qu'elle soit:

Une année pour contempler Jésus "visage de la miséricorde du Père";

Une année pour devenir nous-mêmes"miséricordieux comme le Père;

Une année pour que nos familles soient toujours plus des lieux d'amour et de paix,    dans la miséricorde vécue au jour le jour;

Une année pour que nos communautés chrétiennes deviennent en vérité des "ilots de miséricorde" où chaque personne se sente accueillie, respectée et aimée.

L'année de la miséricorde est donc un temps propice pour découvrir le visage de la miséricorde en contemplant le Christ "visage miséricordieux du Père." Si nous voulons être miséricordieux, nous devons nous placer à l'école de Jésus Christ. Mais il ne faut pas rester à la contemplation, la miséricorde est surtout une action en faveur du peuple chrétien. Méditons aussi le chapitre 25 de Mathieu: "Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faite." Nos communautés chrétiennes doivent devenir des "ilots de miséricorde".

Alors demandons-nous comment sont traitées les personnes qui ont faim, soif, maltraités, violentées, violées, intimidées, en colère parce que oppressées, etc ... C'est le baromètre de notre miséricorde. L'émission "enquête" concernant les femmes aucthotones posent une grosse question à notre miséricorde comme Église et comme société. La grande partie du travail des personnes qui oeuvrent auprès des mal gommés de la société est d'écouter la souffrance des gens dans le besoin. Ils ont souvent autant sinon plus  besoin d'une oreille que de vêtement.  Ces hommes et ces femmes qui travaillent dans ces lieux de miséricorde on besoin d'être soutenus, encouragés, accompagnés. C'est là aussi que nos communautés chrétiennes deviennnent des "ilots de miséricorde." Ces travailleurs du terrain ne viennent pas nombreux à l'église, mais ils sont les ouvriers de la miséricorde du Père. Déverrouillons nos portes. Alors dimanche en ce jour consacré à la miséricorde, avec le Christ dans l'Évangile, déverrouillons nos portes pour devenir des témoin de la miséricorde du Père. Allons montrer notre  visage de miséricorde.

mercredi, 30 mars 2016 14:03

Accompagner

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Hier, ma méditation invitait à accompagner une naissance. Ce matim, ma méditaiton me conduit à penser ce que veut dire accompagner. J'y réfléchis avec et pour cette Église que j'aime. Quand un enfant nait, il est entouré de beaucoup d'amour. On le met au chaud, on l'enserre dans ses bras et surtout on lui donne ce dont il a besoin. L'amour maternel comme la médecine est attentif aux besoins du nouveau-né. Mais cette nouvelle présence n'enlève rien à l'amour des parents pour les autres enfants déjà nés. C'est le miracle de l'amour.

Nous avons aussi des nouveaux-nés dans nos communautés chrétiennes, des nouveaux-nés qu'on appelle des recommençants. Des personnes qui occasionnellement viennent chercher un sacrement ou célébrer un événement important de leur vie. Nous avons aussi des recommençants qui cherchent une spiritualité qui les nourrisse intérieurement. Ces recommençants ont des besoins particuliers.

Je pense à mon ami Osée: "C'est pourquoi je vais la séduire, la conduire au désert et parler à son coeur. Je la fiancerai à moi pour toujours, je la fiancerai dans la tendresse et dans l'amour et dans la fidélité tu connaitras ton Dieu." Os. 2, 16 et 21. Et dans Isaïe, le Seigneur nous dit: "Vois donc, je t'ai gravé sur les paumes de mes mains." Is. 49, 16. L'Église qui est en train de naitre dans la Galilée de nos paroisses est la fiancée du Seigneur, celle que Dieu a gravée sur les paumes de ses mains.

Accompagner la renaissance de notre Église,c'est lui faire découvrir que nous sommes tous des fiancés de Dieu, que notre nom est inscrit sur les paumes des mains du Seigneur et que le Christ ressuscité nous a élevé avec lui à la gloire de la résurrection. Accompagner la renaissance de notre Église, c'est lui offrir ce dont elle a besoin. Comme l'écrit Julie Sant bris, savoir rejoindre la quête de sens de l'homme d'aujourd'hui.

Si nous offrons encore des liturgies qui nourrissent les habitués de l'Église, nous devons inventer des célébrations qui accompagnent les chercheurs de Dieu qui questionnent notre agir. Nous avons des routes nouvelles qui s'ouvrent avec les parcours catéchétiques qui devraient conduire à des styles de célébrations mieux adaptées; nous avons également le chemin des célébrations funéraires au salon qui permettent une adaptation plus facile que dans le rituel à l'église.

Accompagner, c'est faire expérimenter la situation de fiancé que le Seigneur nous invite à partager. Comme les parents sont attentifs aux cris de l'enfant, nous devons aussi comme chrétiens et comme pasteurs être attentifs aux cris des hommes et des femmes de nos Galilée paroissiales. Ne serait-il pas intéressant de faire un travail en amont? Nous travaillons toujours en aval avec les sacrements là où les gens devraient être, je crois qu'il nous faut travailler en amont là où les gens sont et d'où ils partent pour les conduire aux fiançailles avec le Ressuscité. Dans cette Église que j'aime comme je voudrais que ce soit l'orientation et le travail de notre année de la miséricorde. D'ailleurs notre priorité diocésaine de Gaaspé nous invite à aller vers nos frères et soeurs, allons leur faire découvrir qu'ils sont les fiancés de Dieu. 

mardi, 29 mars 2016 17:57

Nous sommes invités!

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Nous sommes le mardi de Pâques 2016. Les Évangiles de Pâques nous invitent tous à une naissance ou renaissance. Nous sommes invités par l'Évangile et le monde à accompagner une naissance: Une Église nouvelle est en train de naitre. Il ne s'agit plus de proposer une tradition ou une façon de faire et de célébrer, mais d'accompagner une nouvelle façon de faire Église qui peine à voir le jour. Ce sera une façon nouvelle de méditer les Évangiles ces prochains dimanches.

Nous avions rêver il y a 50 ans après le Concile que nous verrions naitre une nouvelle Église. Mais je crois que nous avons mis l'accent trop sur les structures et non sur la communauté. Vingt ans plus tard, nous avons rêvé encore avec les secteurs où les baptisés deviendraient responsables de l'animation de la communauté et de la vie chrétienne. Ce ne fut qu'un rêve. Aujourd'hui on essaie de faire des secteurs en rassemblant les chrétiens de plusieurs paroisses en une seule église, mais je crois que ce n'est pas ça l'Église. Nos églises se sont vidées et les fabriques sont en difficulté financière. Il n'y a plus de chrétiens intéressés et capables de prendre en charge la vie communautaire. Tout est encore misé sur le prêtre et la messe.

Le Québec ploie sous le poids des systèmes: système d'éducation, de santé, politique, économique, religieux. Et nous savons pas expérience qu'un système défend un pouvoir, des doctrines, structures , façons de faire. Les systèmes font naitre de  l'insatisfaction, de la colère, du rejet. La télévision nous en apporte chaque jour l'image. Un jour ou l'autre ces systèmes éclatent.

Il me semble que les Évangiles de Pâques nous conduisent ailleurs. Jésus a vaincu les systèmes par l'amour, et a prêché la communion, la communauté. Aujourd'hui notre système ecclésial au Québec ne provoque plus beaucoup d'intérêt. Une autre vie d'Église est en train de naitre. La grosse question qui me vient sur les lèvres: Comment faire découvrir la présente du Ressuscité et les valeurs de l'Évangile dans le monde d'aujourd'hui? Alors que le monde devant nous demande le chemin, nous leur proposons des solutions, nous faisons de la catéchèse alors qu'il demande qui est Jésus.

Joseph Ratzinger a écrit un jour: "Une grande partie de l'humanité d'aujourd'hui ne trouve plus dans l'évangélisation permanente de l'Église une réponse à la question: Comment vivre?" Accompagner une Église naissante est aussi de lui faire découvrir le sens de la vie, découvrir l'Esprit qui l'anime. Ne cherchons pas au dehors ce que nous avons au dedans.

L'invitation à accompagner la naissance de l'Église d'aujourd'hui et de demain, c'est ausi une invitation à nous convertir. Nous convertir à l'Église de Jésus Christ. Il nous faut nous mêmes faire l'expérience de cette Église de communion, de fraternité et de coresponsabilité devant la découverte du salut. Nous devons laisser Jésus marcher avec nous comme il l'a fait pour les disciples d'Emmaüs pour nous aider à comprendre ce qui se passe. Nous devons nous situer non pas au niveau de la religion mais de la spiritualité. Nous devons sortir d'un système qui a réponse à tout  pour cheminer ensemble dans l'inconnu à la recherche du chemin ouvert par l'Esprit. C'est la voie du Pape François.

vendredi, 25 mars 2016 14:34

De quoi mon Église a-t-elle besoin?

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Hier soir, l'animatrice d'une émission télévisée posait la question: De quoi le Québec a-t-il besoin? C'était intéressant d'écouter les analystes tant politiques qu'économiques donnés leur point de vue. Hier soir, je présidais l'Eucharistie du Jeudi Saint dans une paroisse devant 4 personnes.

Ce matin, Vendredi Saint, devant ma tasse de café je me pose la question: De quoi mon Église d'aujourd'hui a-t-elle besoin? Les rites de la Grande Semaine n'intéressent presque plus personnes. Cet après midi quelques personnes âgées se rassembleront pour écouter la Passion d'il y a 2000 ans. Ce matin dans mon téléviseur, la passion du Christ de 2016 est entrée dans mon salon. Devant l'indifférence religieuse face aux rites, je me suis posé la question: De quoi mon Église communauté a-t-elle besoin?

"Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites" nous a dit Jésus. La passion de Jésus entre dans mon salon tous les jours. Il y a encore des Pilate qui se lavent les mains devant la crucifixion du Christ dans les femmes et les enfants, les pauvres victimes d'un système sans coeur; il y a encore des Judas prêts vendre les femmes et les enfants pour quelques pièces d'argent; il y a encore des Pierre qui ont des pertes de mémoire, la commission Charbonneau en a fait défiler un certains nombre.  C'est le vendredi saint de 2106. Les chrétiens sont indifférents devant des rites d'hier même d'une grande valeur mais ils ont soif de Jésus Christ.  De quoi mon Église a-t-elle besoin?

J'entendais hier un prêtre me dire, dans une paroisse, il n'y a que 4 ou 5 perosnnes à la messe, faut fermer et aller ailleurs. C'est exactement ce que l'Épicerie fait ici, on ferme un magasin pour envoyer les gens chercher leur épicerie ailleurs. Serions-nous devenus un commerce? De quoi mon Église a-t-elle besoin?

Les croyances ne sont pas de la foi, les rites ne sont pas une célébration, des dévotions ne sont pas une prière; que sera la porte de la miséricorde dans nos paroisses? C'est la question que tous les chrétiens qui resteront à la maison aujourd'hui posent à l'Église célébrante. "La forme est devenue le fond" écrit Mgr Rouet. Le rite et le juridique a pris la place de la vie et du théologal. De quoi mon Église communauté a-t-elle besoin aujourd'hui? C'est la question que je porte comme prêtre et que nous devons tous nous poser.

jeudi, 24 mars 2016 14:10

Laver les pieds

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Aujourd'hui, jeudi saint, en sirotant mon café, je médite le lavement des pieds. Qu'est-ce que Jésus vient me dire ce matin dans ce geste? Jésus vient dire à ses apôtres: toute ma vie avec vous je vous ai lavé les pieds, je vous le signifie à travers un geste qui vous parle pour que vous fassiez la même chose. le lavement des pieds est le don d'une mission.

A l'époque de Jésus, le serviteur lavait les pieds du maitre à son arrivée du travail pour enlever la poussière, la saleté et poser le baume nécessaire pour guérir les plaies. A cette époque aussi le pouvoir religieux était très fort et controlait la vie des gens. Alors Jésus vient dire aux siens:

Votre mission est de laver les pieds, c'est à dire de poser dans la vie et le coeur des chrétiens le baume de l'amour et de la tendresse, le baume du pardon et de la miséricorde pour guérir les plaies que la vie, les pouvoirs y ont creusées. Votre mission sera d'écouter pour enlever le mal, la poussière qui recouvre la vie des gens et rend malheureux. Vous serez maintenant une oreille pour écouter, un coeur pour aimer, des mains pour servir,...

Jésus veut aussi renverser la pyramide. Le pouvoir deviendra une service avec autorité, C'est à dire avec vérité. Vous n'êtes pas des gens pour commander et vous faire servir, mais des gens qui accompagnent la vie, qui crée la communion entre les personnes, des gens qui bâtissent la paix, la tendresse de Dieu, non pas des gens du rite mais de la vie dans la communion et l'amour.

Alors cette année, quand les prêtres s'agenouilleront pour laver les pieds, ils viendront vous signifier ce qu'ils essaient de vivre au milieu de la communauté et qu'ils nous invitent à vivre avec eux. Ma prière ce matin est pour que ce geste posé aujourd'hui soit vrai et non un rite. Qu'il soit vrai afin que la pyramide de pouvoir encore trop présente dans notre Église soit transformée en communion, en service, en accompagnement de la vie et que notre année de la miséricorde ne soit pas seulement un moment de prière à l'église mais un changement radical dans notre façon de faire Église. Jésus dira à Pierre, si je ne te lave pas tu n'auras pas de part avec moi. Avoir part avec Jésus, c'est vivre au mieux le lavement des pieds dans notre quotidien.

mercredi, 23 mars 2016 17:10

Condamné!

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Jésus qui est amour et tendresse est condamné à mort parce qu'il dérangeait les hommes de pouvoir. Le pouvoir d'aujourd'hui ressemble à celui d'hier. Combien de victimes du pouvoir circulent sur nos trottoirs ou reposent dans nos cimetières. La peur de Pierre qui refuse de se compromettre au jardin de Pilate est toujours vivante, la peur des pouvoirs religieux attachés à la lettre et aux doctrines se ballade toujours sous notre ciel, la peur des pouvoirs politiques qui leur fait considérer leur siège avant les personnes figure enconre au fronton de ces amants du pouvoir. Jésus continue aujourd'hui d'être condamné par la peur des hommes de pouvoir.

Ces peurs nous habitent tous et toutes à différents niveaux. L'histoire nous montre que ceux qui vivent par l'épée périssent pas l'épée et que ceux qui vivent par la justice et la vérité se lèvent un jour dans la justice et la vérité: Martin Luther King, Ghandi, .....

Malgré deux millénaires d'Évangile, le pouvoir continue de jouer de l'épée meurtrière de la terreur ou de l'excommunication. Pour les uns c'est une vengeance méritée, pour d'autres c'est la sécurité et le pouvoir. Ainsi l'annonce de la tendresse de Dieu, du pardon, de la miséricorde reste sans écho.

Nous avons sans doute oublié que nous sommes tous frères et soeurs en Jésus Christ. Celui qui fait éclater une bombe réduit en charpie ses frères et soeurs. C'est également un frère ou une soeur que l'on excommunie ou prive de l'Eucharistie au nom de réflexions spéculatives. Nous sommes tous frères et soeurs en Jésus Christ que cela plaise ou non.

Mon chemin de croix cette année, je le farai devant les stations vivantes du chemin de Jésus. Là où mes frères et soeurs sont méprisés, malmenés, condamnés; là où ces femmes et ces enfants sont blessés au plus profond d'eux-mêmes, là où des Simon de Cyrène aident à porter la croix avec le Christ. Ma prière aujourd'hui est que le chemin de croix de 2016 ne soit pas seulement des images fixées au mur des églises, mais une raélité quotidienne que nous devons accompagner.

dimanche, 20 mars 2016 13:59

Venez voir

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"Deux disciples suivaient Jésus. (...) Ils lui demandèrent: "Où demeures-tu?" Il leur répondit: "Venez et vous verrez." Jn 1, 36. En ce début de la semaine sainte, j'ai le goût de reprendre la même expression: "Venez et vous verrez." Les disciples sont allés voir et sont restés. Ils n'ont pas vu seulement avec leurs yeux physiques mais surtout avec les yeux du coeur. Ils ont expérimenté du dedans ce que leurs yeux voyaient. Il nous est impossible de comprendre le vécu de la semaine sainte sans voir avec les yeux du coeur.

J'ai eu l'impression toute ma vie de manger mes parents. Lorsque je m'assoyais à la table familiale pour prendre le repas, cette nourriture gagnée par la sueur de leur travail, préparée avec amour par ma mère me donnait l'impression que c'était un morceau d'eux-mêmes que je prenais. Toute ma vie j'ai eu cette impression. Aujourd'hui encore dans mon quotidien, j'ai l'impression de manger les valeurs que mes parents m'ont données. Il me semble qu'il en est ainsi pour le Jeudi Saint. Jésus s'assoit à table avec les siens et leur donne tout ce qu'il a été avec eux et pour nous. Venez vous nourrir de ma parole, de mon témoignage de vie; venez vous abreuver de ma vie, de ma tendresse, pour en vivre et le faire vivre autour de vous. Jésus nous a donné une mission, une façon de vivre et non seulement un rite à célébrer.

N'avons-nous pas un peu trop oublier la vie de Jésus pour nous accrocher seulement au divin. D'ailleurs notre credo ignore la vie de Jésus pour ne retenir que sa naissance et sa mort. Le Jeudi Saint, Jésus nous invite à entrer au Cénacle avec lui: "Venez voir." Venez vivre de l'intérieur ce qui va se passer. Je vous donne ma lutte contre l'injustice, ma défense des pauvres et des orphelins, je vous donne ma contestation des pouvoirs religieux et civils qui oppriment les personnes et briment les libertés. Jésus nous a donné une eucharistie à vivre au quotidien et à célébrer en communauté   et non une célébration qui s'arrête aux portes de l'église. Quand je regarde la vie de notre Québec aujourd'hui, la vie de nos communautés chrétiennes, je me pose la question: Qu'avons-nous fait du Jeudi Saint?

Le Vendredi Saint, Jésus accepte par fidélité à sa mission de se laisser clouer sur le bois de notre nature humaine pour nous hisser avec lui vers le Père et nous conduire à la résurrection. Jésus aurait pu dire non à la mort et retourner négocier avec les autorités. La croix est le réponse d'une fidélité amoureuse à une passion de toute sa vie. Sur la croix Jésus nous dit: Par amour et par fidélité, je ne reculerai devant rien même la mort. Venez voir, venez lire le message que nous adresse le Seigneur cloué sur notre nature humaine par amour et fidélité.

Jésus ne nous  a pas donné une religion à pratiquer, il nous a donné un amour à vivre, une mission à réaliser, une communion à développer.  Cette année, allons voir davantage avec les yeux du coeur lire le message que Jésus nous donne pour aujourd'hui. Allons voir avec les yeux du coeur pour pemettre aussi à d'autres de faire la même lecture. Et nous pourrons peut être dire comme les disciples d'Emmaüs: Notre coeur n'était-il pas tout chaud  assis à la table avec Lui?

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