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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

Jos. Deschênes

Jos. Deschênes

"L'eau n'est pas nécessaire à la vie, elle est la vie" Saint-Exupéry. Pouvons-nous parodier et dire que Dieu n'est pas nécessaire à la vie, il est la vie. Un jour quelqu'un demande une rencontre avec un moine tibétain pour creuser son puits intérieur. Le moine lui dit: "Au fond de notre puits, qu'est-ce que nous allons trouver? de l'eau musulmane ou de l'eau chrétienne? (...) Tu sais au fond de ce puits-là, ce qu'on trouve, c'est l''eau de Dieu."

Aujourd'hui en ce dimanche du bon Pasteur, nous sommes invités à prier pour les vocations. Il me semble que nous sommes d'abord invités à descendre dans notre puits intérieur pour y puiser l'eau de Dieu. C'est la parole de Jésus qui nous dit: "Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent." Je sais de quelle eau elles ont besoin d'être abreuvées pour vivre leur vie chrétienne. Je suis invité à descendre dans mon puits intérieur pour puiser l'eau que Dieu me donne et qui peut abreuver ma vie au quotidien. Le pasteur rend l'être humain capable de puiser cette eau de Dieu au fond de son puits intérieur. C'est pourquoi le pasteur n'est pas d'abord un être efficace mais un être fécond. Le pasteur n'est pas quelqu'un qui dit aux autres quoi faire, mais découvre avec eux ce qu'il faut être et faire.

Nous sommes toutes et tous pasteurs les uns pour les autres: les parents pour leurs enfants vice versa, les professeurs pour les élèves et vice versa, les amis pour leurs amis ... Être pasteur n'est pas une fonction, c'est un charisme donné au coeur même de l'être humain.  Jésus est le Bon Pasteur qui nous accompagne sur la route de la liberté avec tendresse et compassion. Il connait ses brebis avec leur faiblesse, leur grandeur et leur beauté. Il les connait parce qu'Il est avec eux, il prend du temps avec eux. Il prend le temps de s'asseoir pour écouter chacun et chacune et leur faire puiser l'eau dont elles ont besoin. Et il nous dit: "Je vous ai donné l'exemple pour que vous fassiez de même." Jn 13, 15. Le pasteur prend l'odeur de ses brebis, nous dit le Pape François. Il les connait.

 Jésus nous dit qu'il est le Vrai Pasteur, je connais mes brebis, et elles me connaissent, elles écoutent ma voix et me suivent. Le Bon Pasteur est comme le sel dans la nourriture ou le levain dans la pâte. Il est celui ou celle qui donne du goût à la vie quotidienne et qui rassemble. Le Bon Pasteur est comme le levain dans la pâte qui fait lever la pâte pour qu'elle devienne du bon pain.

Notre société du Québec a vécu des transformations majeures depuis quelques années et elle connait aujourd'hui un urgent besoin de pasteurs et pasteures. Nous connaissons tous les dommages énormes que causent aujourd'hui les systèmes mis en place depuis la Révolution Tranquille au Québec. Nous avons besoin de descendre dans notre puits intérieur pour y puiser l'eau de Dieu. Nous avons connu une Église de chrétienté, nous connaissons aujourd'hui une Église en sortie, une Église hors les murs. Nous connaissons une Église qui a soif de spiritualité et de parole motivante. Descendre dans son puits intérieur, c'est aller chercher cette spiritualité qui fait vivre.

 Je bénis tous ces pasteures et pasteurs qui aujourd'hui au quotidien qui, peut être sans le savoir, sont le sel qui donne du goût à la vie autour d'eux dans les différents services communautaires. Je bénis le Seigneur qui continue de déposer le charisme de pasteur dans le coeur de ces centaines de personnes qui chaque matin vont relever la qualité de vie des pauvres, des malades, des personnes âgées. Demandons au Seigneur aujourd,hui d'être le ou la pasteure dont nos frères et soeurs ont besoin pour puiser l'eau de Dieu dans leur puits intérieur profond. 

lundi, 16 avril 2018 16:40

Un mot...

Un colocataire arrive un jour à l'appartement alors que son coloc est parti à l'université. Sur la table un billet l'attend avec ces mots: Je me sens bien sale ce  matin, voudrais-tu t'occuper de moi? signé: La vaisselle.

samedi, 14 avril 2018 17:02

Parlons vocation.

Le dimanche 22 avril prochain, nous serons invités à prier pour les vocations. Je me suis demandé   aujourd'hui pourquoi ou pour qui je vais prier. Alors j'ai voulu réfléchir sur la question.

Comme ministre ordonné, est-ce que je vis une vocation ou si je réponds à une mission? Je crois que la situation vécue actuellement en Église nous demande de nous y arrêter un moment. Au soir de 50 ans de vie presbytérale, je crois que je réponds à une mission. Comme nous avons mis  l'accent sur la vocation, nous avons érigé un système vocationnel qui nous a fait perdre la mission. L'enjeu ou le défit devant lequel nous sommes placés est de redécouvrir l'essentiel qui est le sens du ministère presbytéral à l'intérieur des ministères du baptême.

Dans l'Évangile, Jésus a appelé à être disciple: "Venez, je ferai de vous des pêcheurs d'hommes."  Mth 4, 19. Venez est l'appel vocationnel à être disciple et pêcheurs d'hommes est la mission. L'ordination presbytérale comme la vie religieuse n'est pas le but mais le moyen.

Saint Jean-Paul 11 écrit dans Pastores Da Vobis de 1992:

Le sacerdoce ministériel, en effet, ne signifie pas en soi un degré plus élevé de sainteté par rapport au sacerdoce commun des fidèles, mais par le sacerdoce minstériel, les prêtres ont reçu du Christ, par l'Esprit, un don spécifique, afin de pouvoir aider le peuple de Dieu à exercer fidèlement et pleinement le sacerdoce commun qui lui est confié.

Le cathéchisme de l'Église catholique reprend la même idée au no 1591:

Toute l'Église est un peuple sacerdotal. Grâce au baptême, tous les fidèles participent au sacerdoce du Christ. Cette participation s'appelle sacerdoce commun des fidèles. Sur sa base et à son service existe une autre  participation à la mission du Christ, celle du ministère conféré par le sacrement de l'Ordre, dont la tâche est de servir au nom et en la perosnne du Christ-Tête au milieu de la communauté.

A la suite de ces réflexion, Marie-Thérèse Nadeau écrit dans son livre sur l'Église: "Le sacerdoce ministériel apparait bel et bien subordonné au sacerdoce commun. Étant sacrement, le sacerdoce ministériel est, en un certain sens, secondaire. Le sacerdoce ministériel n'est pas un but, mais il constitue le moyen de relation entre les existences réelles: celle du Christ et celle des chrétines."

Le sacerdoce commun des baptisés trouve sa plénitude ecclésiale grâce au sacerdoce ministériel et ce dernier trouve sa raison d'être dans la réalisation du sacerdoce commun. Ici j'entends Mgr Dumais notre ancien évêque qui nous disait souvent pour sortir de l'impasse du manque de prêtre comme de bien vivre les relations entre les différents ministères, il nous faut retrouver le sens des ministères et sortir de la fonction. Mgr Paul-Émile Charbonneau est revenu souvent sur l'Église toute entière ministérielle et l'importance capitale du sacerdoce commun. Il ne faut pas oublier que le sacerdoce du baptême avec ses ministères est disparu du vocabulaire de l'Église depuis le Concile de Trente au 16e siècle. Nous avons donc un long chemin de retour à parcourir.

Dans cette ligne de pensée, il serait intéressant de relire et méditer profondément le no 9 du texte du Concile Presbyterorum Ordinis qui nous parle du devoir des prêtres d'éveiller et d'accompagner les charismes des chrétiens. Je crois qu'il n'y a qu'une seule vocation, celle du baptême qui se déploie en une panoplie de ministères et charismes au coeur de la communauté. Le minstère ordonné nous relie à la ligne apostolique de l'Église au service du sacerdoce des fidèles. Si nous revenions à cet essentiel  dans l'Église, cela règlerait une bonne partie du problème du manque de prêtre. Quelqu'un disait un jour: Vous voulez des minstres pour faire marcher les paroisses et dire la messe, le peuple a besoin de témoins de l'amour miséricordieux du Christ au quotidien. 

Alors dimanche prochain, je vais prier pour qui ou pour quoi. Est-ce que je vais prier pour avoir des curés pour faire marcher ma paroisse ou pour des pasteurs qui viendront m'accompagner dans ma recherche de vie spirituelle? L'une ou l'autre des ces options teintera ma prière.

jeudi, 12 avril 2018 23:34

Lisons.

Lama Lhakpa Yeshe: Dix contes tibétains pour cultiver  la compassion. Ed. Le Jour. Voila un petit recueil d'histoires ancestrales au coeur même du boudhisme: La compassion. Cette lecture pénètre jusqu'au coeur et nous invite à changer notre regard sur la vie et le regard sur les autres. C'est une sagesse naturelle, toute simple, qui illustre concrètement bien des paraboles des l'Évangiles. Bonne lecture.

jeudi, 12 avril 2018 19:57

Vous avez dit "église".

Ça ne donne rien d'entretenir ces tas de vieilles pierres, laissons-les tomber. C'est que j'entends souvent et que parfois je me surprends penser. Mais ces églises sont-elles seulement des masses de pierres qu'il faut raser. J'étais jeune quand on a bâti l'église de mon village. Mon père était un des bâtisseur. A l'époque nous avions des "répartitions" qu'on appelait. Il s'agissait d'une somme d'argent que chacun s'engageait à verser chaque mois jusqu'à l'extinction de la dette. À l'époque, l'argent ne sortait pas de la chanteplure comme l'eau de la source.  Quand arrivait le temps de payer, ma mère souvent rouspétait parce qu'il fallait aussi payer l'épicerie et le gousset avait le ventre creux. Pour mon père, la "répartition" était un engagement d'honneur.

L'église paroissiale est autre chose qu'un tas de pierres. M. Mathieu Bock-Côté écrit dans le journal: "Dans nos villes comme dans nos villages, l'église a une place centrale: elle incarne physiquement une dimension importante de notre histoire. Elle représente ce que nous avons  été pendant plusieurs siêcles. Notre peuple, qui longtemps, a survécu davantage qu'il n'a vécu, a trouvé dans le catholicisme une source de bauté, de culture et de grandeur."

Dans nos paroisses en difficul;té financière présentement, ne devrions-nous pas entamer une réflexion profonde sur l'avenir de nos bâtiments patrimoniaux. N'aurions-nous pas d'autres vocations à leur offrir qu'uniquement une vocation liturgique. Plusieurs paroisses ont déjà réalisé de merveilleux changements et on trouvé de nouvelles vocations pour conserver ces monuments. Je souhaiterais au départ, qu'elles deviennent la "Maison du Bon Dieu". La maison de la communauté chrétienne. Nous avons de belles salles qui restent fermées toute la semaine. Les portes de l'église sont fermées à clé, il ne faudrait pas que ce soit l'image de la fermeture de nos coeurs de chrétiens. Pourquoi les différents organismes de la communauté ne trouveraient pas un coin dans l'église. A plusieurs nous pourrions  entretenir ces temples sans doute. Nous avons toujours divisé les gens, nous pourrions peut-être commencer à rassembler. Demandons-nous comment nos édifices pourraient répondre aujourd'hui aux besoins spirituels des chrétiens. Comment nos édifices pourraient répondre aux besoins communautaires des chrétiens d'ici.

 

 

Après la mort d'un parent, il nous incombe de faire revivre ses valeurs, son héritage de vie; nous le faisons à partir de nos charismes et de nos milieux de vie. Les apôtres ont fait la même expérience au matin de la résurection. Ils sont appelés à être témoins du message et de la vie du Christ. Nous sommes invités à l'être aujourd'hui dans un monde changé et en perpétuelle évolution.

Jésus nous donne des façons où il veut être  reconnu. Vous me reconnaitrez quand vous verrez mes plaies dans les mains, les pieds ou le coeur de mes frères et soeurs et que vous apporterez un baume sur ces plaies. Quand je vois aujourd'hui les volontaires venir au secoours des parents à la recherche d'enfants disparus, ou allez au secours de personnes âgées dans le besoin, etc ... je me dis que le Christ est reconnu.

Jésus nous dit: vous me reconnaitrez dans le partage et dans des gestes de communion. "Avez-vous quelque chose à manger?" Partager et communier avec des pauvres, des mal gommés de la société, etc ... C'est alors que le christ est reconnu. Quand je vois tous ces bénévoles qui viennent au secours des personnes dans le besoin soit physique, financiers ou psychologique, je me dis que le Christ resssucité est reconnu. La télévision nous apporte chaque jour dans nos salons le témoignage de chrétiens et de chrétiennes qui pansent les plaies de Jésus et témoignent qu'Il est reconnu.

Voir la plaie du côté de Jésus aujourd'hui ne serait-ce guérir la souffrance de tous ces enfants mal aimés ou trahis dans la pédophilie ou la maltraitance? Ces enfants en quête d'amour? Nous sommes invités à être témoins et non colporteurs d'idéologies ou de pratiques si bonnes soient-elles. Être témoins, c'est ne pas oublié la parole de Jésus qui invite à être "sel de la terre" pour donner du goût à la vie à travers les difficultés et le mal de vivre de certains. Être témoin, ne serait-ce pas "être le levain dans la pâte" au quotidien là où les gens vivent, luttent, fêtent ...

"Alors il  ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures." Être témoin ne serait-ce pas ouvrir le coeur et l'intelligence, la nôtre d'abord, puis autour de nous à  l'intelligence des Écritures? J'entends souvent des parents me dire: Quand je me mets à table avec mes enfants, je fais référence à la Cène de Jésus. Ces gens partagent le repas en communion avec le Christ comme il l'a fait avec les siens. Ne serait-ce pas cela aussi être témoin? Les chrétiens dans la simplicité de leur vie on peut être mieux compris que nous le sens des Écritures. 

Aujourd'hui, nous avons appris une rengaine comme faisaient les vieux autrefois. "Les gens ne viennent plus à la messe,  plus de soeurs, plus de prêtres, les enfants ne sont pas baptisés ..." Jésus nous dit dans l'Évangile d'aujourd'hui; Vous serez les témoins. Changeons notre rengaine: "Il n'y a pas de témoins et alors il n'y a plus de monde à l'église ..." Nous souffrons d'anémie de témoins. Nous ne sommes pas des colporteurs, ou des entraineurs de pratique religieuse, mais des témoins d'un ressuscité. Ensuite ensemble nous retrouverons le goût de la fête, de la célébration. "Notre coeur n'était-il pas tout chaud quand il nous parlaitt en chemin?  Nous sommes invités à réchauffer le coeur de notre monde.

Je bénis ce temps de Pâque  qui nous invite à découvrir le sens de notre vie chrétienne dans notre monde d'aujourd'hui.

lundi, 09 avril 2018 14:40

Le dimanche, 3

Après avoir fait un clin d'oeil à notre société et essayer d'en esquisser brièvement les besoins ou les façons de vivre, jetons un petit coup d'oeil sur la réalité du jour du Seigneur. Se réunir le Jour de la résurrection fut pour les premiers disicples un moment de joie et de reconnaissance. On sentait un besoin intérieur  de se réunir et vivre le moment important du jeudi saint. Rapidement cela a fait partie prenante de la vie de la jeune communauté. Ce n'était pas quelque chose d'imposé, c'était comme un aimant. Les prermiers chrétiens avaient fait l'expérience du ressuscité et ils étaient heureux de se rassembler pour célébrer ensemble cette expérience. Ils ne se rassemblaient pas, ils étaient rassemblés par le Christ ressuscité. C'est Jésus qui rassemble, 1 Cor. 15, 28.

Petit à petit au cours de l'histoire, une structure s'est imposée victime de la culture du temps. Tout a été érigé à partir d'une sociét rurale. Nos sociétés ont changé et sont devenues plus urbaines, plus commercialisées et beaucoup moins sensibles à la dimension religieuse. Et comme la spiritualité avait été étouffée par la religion, nous avons connu une désaffection rapide. Notre société a besoin de lutter contre l'individalisme, besoin de retrouver ses forces  communautaires, de retrouver aussi toute la dimension spirituelle de sa vie  et du divin qui l'habite.

Nous avons besoin de déouvrir que la participaiton à l'Eucharistie n'est pas une obligation qui vient de l'extérieur, mais une motivaiton intérieure qui nous attire; nous nous rassemblons pour faire mémoire, pour rendre présent l'action du Christ. Nous nous laissons rassembler par le Christ ressuscité. Nous sommes habitués à aller à la messe comme on va à l'épicerie.  A l'épicerie, c'est mon ventre qui m'y pousse, à l'Eucharistie, c'est mon coeur qui doit m'y conduire. Encore faut-il que nos célébrations soient nourriture pour mon coeur. Je vais célébrer l'Eucharistie pour faire famille,  faire communauté en vue de la mission, tout comme je vais fêter avec ma famille pour intensifier les liens  de famille. Je ne vais pas à la messe, je vais faire communauté avec les autres membres de la paroisse. Nous sommes à l'époque de sortir de l'obligation, sortir des rites pour célébrer notre foi aujourd'hui et revenir à l'essentiel. Nous sommes comme les disciples d'Emmaüs sur la route de la conversion et d'une expérience nouvelle. le Pape François nous lance de vibrantes invitations.

vendredi, 06 avril 2018 14:43

Le dimanche 2

Ne sommes-nous pas assis entre deux chaises? Une partie sur la chaise de la pratique religieuse et l'autre partie sur le création de nouvelles façons de vivre et célébrer sa foi. C'est une position inconfortable. Comment sanctifier le jour du Seigneur aujourd'hui?

Il nous faut comprendre d'abord que nous ne sommes pas seulement des êtres matériels qu'il faut nourrir. Nous sommes aussi des êtres spirituels qu'il faut également nourrir. Cette dimension spirituelle est moins évidente et nous devons partir d'une expérience personnelle. De même qu'il faut nourrir mon corps, ll me faut aussi nourrir ma vie spirituelle. Mon corps me dit son besoin auquel je réponds. Quand je suis attentif à ma vie spirituelle, elle me dit aussi son besoin et j'essaie d'y répondre.

Je visite un parent ou un ami parce qu'il y a une relation d'établit entre nous, je n'y vais pas par obligation. Je rencontrerai le Seigneur à partir d'une expérience de vie et non à partir d'une obligation. Aujourd'hui les gens n'avancent plus par imitation mais par expérience personnelle. C'est le défi que nous avons à regarder, comment faire cette epérience dans notre monde d'aujourd'hui. Il n'y a pas de recettes comme dans la cuisine des chefs. Là où je suis planté, c'est là que je dois découvrir le Ressuscité et vivre de cette présence.

Pour ma part, c'est dans la nature que j'ai découvert le divin et que j'ai appris à respecter son jour. C'est la plus belle université pour édcouvrir le Créateur et le vénérer. L'hiver en raquette, j'allais écouter le silence de la forêt et j'écoutais sa leçon. Souvent les branches des arbres ployaient sous le poids de la neige, et soudain à cause du soleil ou du vent, la neige tombait et les branches se relevaient. Elles venaient me dire: toi  aussi quand tu ploies sous le poids de la vie, de la peine, des deuils, laisse le soleil de l'amour ou le vent de l'esprit faire tomber ce fardeau dans le Seigneur et relève-toi. L'été su rle bors d'un ruisseau j'apprenais à demeurer fidèle à ma source. Dans ces expériences répétées, j'ai découvert toute la dimension spirituelle que l'université du bon Dieu me révélait.

Pour découvrir cette dimension spirituelle et la présence du ressuscité, nous devons favoriser les activités familiales ou communautaires. C'est à l'intérieur d'une communauté que l'expérience spirituelle peut se vivre plus en profondeur. La première communauté est la famille, l'Église domestique. le repas est un moment privilégié pour faire une expérience spirituelle. Nous vivons la dimension de partage, de communication, de communion et nous pouvons faire le lien avec la dernière cène. Dans ce temps d'expérience spirituelle nous devons éviter d'escamoter ces moments précieux. C'est le point de départ.

Favorisons aussi des activités communautaires où nous apprenons à créer des liens, vivre des partages, de l'entraide. Ce sont des lieux d'apprentissage extrêment importants. Nous pouvons du camping à des rencontres de musique -des chansonniers nous livrent souvent des messages remplis d'Évangile- des temps de lecture spirituelle. tous ces moments de vie, d'expérience communautaire nous conduiront ensemble à vouloir célébrer ce vécu. Ces célébrations nous conduiront à l'Eucharistie.

"Il nous faut aujourd'hui faire preuve d'imagination  et surtout d'audace pastorale pour accueillir chacun tel qu»'il est, et lui permettre de cheminer à son rythme et de faire avec une communauté le bout de chemin dont il est capable." Le Père Gélineau a écrit de belles pages sur le sujet il y a 30 ans déjà, et le Père Boras a suivit quelques années plus tard.

C'est un cheminement auquel nous ne sommes pas habitués et qui demande à nous prêtres et bons chrétiens pratiquants un temps de conversion. Beaucoup de nos assemblées liturgiques ne sont pas prêtes à se signer du signe de la croix en commençant la célébration. Nous devons retrouver le Jésus de l'Évangile avec qui la religion part d'en bas en mntant et non d'en haut en descendant.  Les disciples se sont réunis après la résurrection à cause de leur expérience du Christ ressuscité et non parce qu'ils étaient obligés. 

La désaffection de nos églises et célébrations, je la médite avec Isaïe: "Entendez la Parole de Yahvé, écoutez l'ordre de notre Dieu: Que m'inmporte vos innombrables sacrifices, Je suis rassasié de vos holacauste (...) quand vous priez je détourne les yeux,, ce que je veux c'est votre coeur." I, 11 ss. Isaïe crie l'impuissance des rites,  célébrations et des prières commandées. Nous sommes invités à l'Église en sortie, sortir de nos façons de faire pour vivre l'audace de l'Évangile au coeur du monde d'ici. Je bénis le Seigneur de nous faire vivre ces beaux moments d'expérience, de découverte, d'audace qui ouvre sur la vie.

jeudi, 05 avril 2018 19:23

Ma foi aujourd'hui.

Qu'est-ce qu'est ma foi en 2018? Pourquoi encore se poser cette question? Avoir la foi signifie-t-il aller à l'église? Ma foi se trouve où dans ce monde différent? Tout ce mnde moderne qui s'éveille et qui désire plus que tout obtenir la réussite. La foi signifie-t-elle obtenir ou réussir? Devons-nous croire en l'Église? Pour ma part, ma foi est très présente dans tous les côtés de ma vie, elle est invisible, elle est nourissante, elle est sans aucun doute amour et bien sur aussi elle se trouve dans mes rituels en famille.

Je pourrais comparer ma foi au corps humain. Mon corps est celui que je porte chaque jour, il contient bien évidemment tous les organes qui me permettent de vivre, de respirer. Dans mon corps, j'ai bien sur mon couer, mon cerveau, etc ... Parmi ces organes, j'ai mon foie qui joue un rôle essentiel de filtrage pour ma digestion et bien d'autres fonctions. Pour faire comprendre ma foi, j'utilise parfois cette métaphore qui explique facilement comment je vois la "chose".

Chaque matin, je me lève et commence ma journée avec mon petit déjeuner. Je me nourris de ce qui me semble bien pour moi. Ma foi, je la nourris de la façon dont je décide. Parfois je saute mon petit déjeuner, oubliant aussi ma foi. Je vis aussi de la colère, j'ai besoin de digérer et de prendre le temps de la filtrer afin de mieux gérer la situaiton. Comme mon foie travaille pour ma digestion, ma foi travaille sans que je m'en rende compte sur mes valeurs et ma tolérance. Le foie ne tolère pas tout comme ma foi. Mon foie filtre ce qui est bon et garde le nécessaire de la nourriture, comme les vitamines et minéraux. Ma foi sait ce qui est bien ou mal. Grâce aux vitamines, un enfant grandit correctement et en bonne santé. Si je nourris mon enfant intérieur en l'immergeant de ce qui me fait du bien pour moi, en commettant des erreurs qui me font elles aussi grandir, puisqu'il me faut un temps pour digérer certaines situations et je continue de grandir. La foi en 2018 pour moi aide à me faire grandir. Je la nourris de ce que moi je décide, je digère les événements de ma vie et ainsi va la vie. La foi et le foie ont un rôle similaire. il faut que j'aie confinace en mon foie pour me nourrir, il faut que j'aie confiance en la vie pour avancer. La foi est d'avoir confiance.

J'ai confiance ne l'être humain que je suis, j'ai besoin d'avoir confiance en moi pour continuer. Je crois que chaque personne est différente dans sa foi puique nous évoluons tous de façon différente. Mais la foi est la même chose pour tout le monde. La foi est de croire. Je crois que Dieu nous a envoyé son Fils, être humain, pour nous démontrer que tout le monde humain fait des erreurs comme son Fils lui-même a fait pour évoluer. Nous évoluons par nos erreurs une fois comprises. Jésus a commis des erreurs comme moi, Jésus a été hunain comme moi, Jésus a cherché sa propre foi lui-même. Je crois que Jésus a bien existé et que son histoire est toujous d'actualité. Nous vivons dans un monde similaire. J'ai besoin de connaitre son histoire puisque  parfois l'histoire nous sert de leçon.

J'ai foi en l'histoire de Jésus, je la transmets à mes enfants en partageant chaque jour notre repas en famille comme la dernière Cène de Jésus avec ses apôtres. Chaque fête contient une histoire que je transmets aussi à mes enfants. Libre à eux de continuer l'histoire. Prendre un moment pour soi, comprendre l'histoire et la retransmettre est-ce faire Église aujourd'hui? Je vis chez moi, prends mes moments pour méditer. Il y a des histoires qui me font réfléchir sur l'être humain que je suis, je vais vers les autres pour aider, je célèbre avec mon prochain et partage des repas en famille ou entre amis .. C'est peut être la clef de notre Église aujourd'hui.

Je prends cette clef pour vivre ma foi en 2018. J'ai confiance en l'être humain que je suis.

Téminage de:   Isabelle Bouchard. Ste-Anne des Monts.

jeudi, 05 avril 2018 12:54

Le dimanche.

Le dimanche pose question à bien du monde aujourd'hui, surtout les vieux chrétiens habitués à la sanctificaiton du Jour du Seigneur par l'assistance à la messe dominicale. Nous devrions prendre le temps de se tirer une chaise et s'asseoir confortablement pour méditer cette question.

Quand j'étais jeune, nous travaillions du lundi matin au samedi soir. Le dimanche était un jour de repos où nous allions à la messe, nous visitions des familles, la parenté, d'autres jouaient à la balle ou faisaient de la raquette selon les saisons. Les plus âgés allaient voir les filles. C'était un jour pour se rencontrer et créer des liens, chose que nous n'avions pas le temps de faire la semaine. Notre société a changé. Les uns arrêtent de travailler le vendredi soir, d'autres travaillent le dimanche; la vie du dimanche ressemble à celle de la semaine. Alors comment réinventer notre sanctification du Jour du Seigneur dans ce nouveau contexte vu que comme chrétiens nous ne pouvons plus imposer nos directives ou nos valeurs à la société. Il me semble que l'important n'est pas la façon de sanctifier le dimanche mais le contenu, le dimanche en lui-même.

Il y a trois paliers il me semble à considérer. Au point de départ, il y a la conscience individuelle qui prend plus de place aujourd'hui et qui fait que les chrétiens veulent devenir plus responsables de leur décision et donc plus autonomes, et alors donnent moins de place à la participation d'activités religieuses communautaires. Notons que dans nos paroisses rurales, la participation aux activités communautaires est encore très forte.

Il y a aussi l'étage de la famille. Dans notre contexte où les deux parents travaillent à l'extérieur, le dimanche devient le jour pour vivre en famille. Cette dimension prend une importance qu'elle n'avait pas hier. Le niveau de foi n'est plus très fort et donc explique l'absence aux liturgies dominicales. La priorité n'est plus la même.

Il y a l'étage de la communauté. Comme nous n'avions pas ou presque pas de communautés,  cette dimension est faible ou inexistante. A ce niveau la sanctificaiton du dimanche se  réduit souvent a  la messe dominicale. Pour bien des raisons les chrétiens sont devenus étrangers à cette pratique.

Comment réinventer la sanctification du dimanche dans ce nouveau contexte où les chrétiens vivent maintenant? Comment sanctifier le dimanche pour les gens qui travaillent leur huit heures? Comment le faire aussi pour les familles qui n'ont que ce jour pour se retrouver, alller aux sports avec les enfants? Comment aussi réinventer nos rites liturgiques pour donner le goût d'y participer?  La question est conplexe et importante, elle devrait faire l'objet de bonnes discusisons en paroisse. Nous y reviendrons...