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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

Jos. Deschênes

Jos. Deschênes

jeudi, 02 juin 2016 16:02

La fête du Pasteur

Fâte du Sacré-Coeur, 3 juin 2016, c'est l'invitation que nous fait la liturgie de ce jour. Cette fête est la fête du Bon Pasteur qui part à la recherche de la brebis égarée. Luc 15, 3-7. le texte d'Ézéchiel nous conduit sur la même route, Ez. 34, 11-16. "J'irai moi-même à la recherche de mes brebis et je veillerai sur elle."

Voila figure du Bon Pasteur qui éprouve une grande joie quand il retrouve sa brebis partie à l'aventure. Il agit avec son coeur. Il est capable d'écouter la faim ou la soif de sa brebis, d'être attentif à ses besoins plutôt que de lui servir un plat de lois et obligations. le pasteur ne s'occupe pas seulement des personnes qui célèbrent l'Eucharistie, mais de toutes celles au milieu desquelles il vit. Son premier souci est de rassembler dans l'amour autour de Celui qui est AMOUR. Je pense au Pape François  qui nous parle souvent du pasteur.

"Réjouissez-vous car j'ai retrouvé  la brebis qui était perdue." La parabole de Luc est celle de la joie des retrouvailles comme celle du père miséricordieux qui retrouve son fils et met la maison en fête. La joie du pasteur qui rencontre un chrétien venu demander un service à l'Église, soit un baptême, soit un mariage ou même seulement une causette sur ses joies et ses souffrances. La joie du pasteur qui salue un chrétien à l'épicerie en train de remplir le garde-manger pour la famille.

Le pasteur est aussi à l'écoute du cri qui monte du coeur de l'autre, que ce cri exprime la joie comme la souffrance, le mépris comme l'indifférence. Ce cri souvent est l'expresison d'une souffrance intérieure qui a de la misère à sortir. Ce chapitre 34 d'Ézéchiel, comme Luc 15 suivit de Jean 10 sont des textes d'une excellente actualité dans notre contexte de société et d'Église. La fête du Sacré-Coeur ne doit pas rester une dévotion, mais une action missionnaire et ecclésiale. Ces pasteurs selon le coeur de Dieu naissent aujourd'hui de l'intérieur même de nos communautés chrétiennes. "Ils sont les cueilleurs et ceuilleuses  de vie" que l'Esprit Saint fait surgir chez nous. Prions en cette fête pour que ces pasteurs et pasteures soient reconnus et accompagnés au coeur de notre Église. 

mercredi, 01 juin 2016 14:52

Un geste de compassion

Aujourd'hui, deux textes nous parlent du parti pris de Jésus pour les pauvres et les malgommés de la société. dans le livre des Rois, le prophète Élie ressuscite le fils d'une veuve et Jésus fait le même geste dans l'Évangile. C'est un message de vie qui nous est donné.

Jésus a pitié de cette femme. Avoir pitié c'est prendre en charge, c'est s'occuper de .. . alors Jésus ne dira pas: je vais prier pour vous, il agit en faveur de cette femme. Une veuve qui a perdu son fils unique n'a plus de moyen de subsistance et doit soit mendier ou se prostituer pour vivre. Alors Jésus va agir en sa faveur et lui redonne son moyen de vivre. Il ressuscite d'une certaine façon cette pauvre veuve que la société abandonne. Jésus lui redonne sa dignité de femme. C'est un message que notre société et même notre Église devrait méditer. Les femmes et les enfants sont encore victimes d'une société patriarcale. Jésus va s'inscrire en faux avec cette société et prendre position pour les personnes.

Jésus touche la civière et ordonne au garçon de se relever. Le toucher est important pour Jésus, il touche les enfants,les malades et leur redonne confiance, leur redonne vie. Jésus vient me toucher comme chrétien pour me relever et m'inviter à me relever de mes doutes, mes peurs, pour devenir son témoin. Jésus me dit relève-toi, je te l'ordonne. C'est une invitation à la liberté de l'Évangile. Devant les difficultés de notre société, les familles en souffrance, les baptisés qui ont soif de spiritualité, soif de connaitre le Christ, le Seigneur nous dit; Relève-toi  et sois témoin. Jésus s'est tenu debout jusqu'à son procès en fidélité à ses valeurs et sa mission. Devant notre Église essoufflée, relève-toi et prend position pour l'Évangile de la liberté, pour le souffle de l'Esprit.

Le peuple s'exclama: "Un grand prophète s'est levé parmi nous," comme la femme dira à Élie: "Tu es un homme de Dieu." Nous pourrions traduire: Un grand pasteur s'est levé parmi nous. Notre monde a besoin de ces prophètes, ou pasteurs pour qui les personnes sont plus important que les coutumes, les lois; de ces prophètes ou pasteurs qui sèment la vie et la liberté. Nous avons besoin de ces femmes et hommes capables de contester les lois et les structures qui écrasent et briment la vie. Je suis venu pour qu'ils aient la vie et la vie en plénitude.

lundi, 30 mai 2016 09:23

Une "Radoterie."

Autrefois, quand j'étais jeune adolescent, il n'y avait pas de radio à la maison. J'allais chez le voisin chaque soir écouter Séraphin. Mes parents rouspétaient chaque fois mais ne voulaient rien savoir d'acheter une radio. Finalement mes frères ont acheté la fameuse radio qui est vite devenue un moment de rassemblement de la famille. Plus tard, dans le programme d'électrification rurale, l'électricité est passée près de la maison. Les parents ne voulaient rien savoir de payer l'électricité. Mes frères ont installé l'électricité. C'était la merveille: plus de lampe à l'huile, la veille laveuse à linge a fait place à un grande dame électrique, la pompe à l'eau a cédé sa place à une pompe électrique. La vie devenait plus facile et les parents doucement s'ajustaient. Le téléphone a fait son apparition. Grand Dieu! Pas question d'avoir cette boite à placottage chez nous. Mes frères ont installé le téléphone. Non seulement on écoutait les gens à la radio, on pouvait aussi leur parler à distance et ils répondaient. La communication s'établissait avec l'extérieur. Mais voila que la boite à images s'amène. La télévision nous amène le monde dans notre salon. Les coréens, les chinois se promènent chez nous. Extraordinaire. Les parents s'ajustent à cette nouvelle vie et y prennent goût. On y découvre des richesses incalculables. On découvrait  le monde avec ses beautés, ses richesses, ses valeurs comme ses misères et ses souffrances.

Hier,  je suis allé présider l'Eucharistie dans la paroisse. Une poignée de vieillards participaient. J'écoutais parler les gens à la sacristie, je croyais entendre ma mère il y a  75 ans: les jeunes ne sont plus là, ils ne comprennent rien, leur faut des cellulaires, des tablettes.... Après la célébration, j'arrête à l'épicerie et les jeunes me disent: on ne va plus à la messe, c'est seulement des vieux et ils ne veulent rien comprendre, faut qu'ils restent dans leur vieilles affaires.

J'écoute cela et je me dis: Dans mon Église, on a jamais installé le téléphone pour établir la communication entre les générations. On est resté à la radio, on se parle sans s'écouter et se répondre. Je me disais la télévision n'est jamais entré parce qu'on n'a pas vu le monde avec ses richesses, ses beautés, son besoin de spiritualité et de sens. On n'a jamais installé l'électricité parce que personne ne semble au "courant" de l'Évangile, des paraboles de la miséricorde, du Concile Vatican 11. Nous aurions fait l'inverse de la famille. Les jeunes ont du quitter pour vivre. Moi, chaque, soir je sortais écouter Séraphin et je revenais; mais dans l'Église, les jeunes sont sortis et ne sont pas revenus. Le courant n'est pas passé. Mon Église est devenue une vieille dame qui voudrait retrouver son passé mais qui n'a plus la force de découvrir le monde. Alors l'Église renaitra ailleurs avec la jeunesse de l'Esprit du Seigneur. Amen

samedi, 28 mai 2016 14:01

J'ai médité.

A la suite de certains théologiens et biblistes, je m'arête ce matin sur deux textes du récit de l'institution de l'Eucharistie. J'y découre un sujet de méditation fort intéressant.

Concernant le vin, Mathieu écrit: "Buvez, ceci est mon sang, le sang de l'alliance, versé pour la multitude pour le pardon des péchés." Mth. 26, 27-28. De son côté Luc écrit: "Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang versé pour vous." Lc 22, 20.

Notons que Mathieu met l'accent sur le sang versé et donc fait référence à l'alliance avec Abraham et Moïse dans les sacrifices d'animaux. Le sang était répandu sur les parties de l'animal et le reste répandu sur le peuple. Et comme le dit le Père You, nous devenons consanguins avec Dieu de l'alliance. Ici l'accent est davantage placé sur le sang et le sacrifice. Elle m'apparait encore un peu extérieure.

Luc par contre met l'accent sur la vie donnée, sur l'alliance scellée dans le sang du christ. Nous participons à la vie même du Christ dans la communion sacramentelle. Le Christ est descendu sur terre pour nous hisser avec Lui vers le Père, vers la vie divine. C'est ce que dit l'évangéliste Jean: "Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous." Jn 6, 53. Ici l'accent est mis sur la vie donnée et partagée. L'alliance fait partie de ma vie. "L'Alliance avec Dieu n'est pas établie par une mort sacrificielle, mais par la foi inébranlable de Jésus en l'Alliance de Dieu, même devant la mort." Le Sacré de la vie, J. Stinckens, p.236.

Si nous jetons un coup d'oeil sur les Actes des Apôtres, nous y découvrons la puissance de l'Esprit et du ressuscité à l'oeuvre dans les apôtres. Ils font des guérisons, prêchent sans peur; ils ne font qu'un avec le Christ. L'Eucharistie nous prend avec le Christ pour nous "christifier" et devenir corps vivant du Christ.

Si dans l'histoire et la lturgie nous avions mis l'accent comme Luc sur l'alliance et la vie donnée, nous aurions peut être une célébration eucharistique plus dynamique. Le peuple chrétien que nous sommes est un peuple d'alliance, d'action de grâce et non un peuple qui écoute encore les coups de marteau sur les clous au moment de la crucifixion. Ce qui faisait écrire à un théologien: l'objet de ralliement des chrétiens n'est pas un Christ sanglant sur la croix mais un christ ressuscité et lumineux. "Nous sommes devenus Christ" dit S. Augustin. Relevons la tête et soyons des témoins du ressuscités, nous sommes devenus Christ.

vendredi, 27 mai 2016 14:12

Un projet

Nous sommes dans l'année de la miséricorde. Le tisonnier à sa dernière réunion a voulu manifester de quelle façon la miséricorde est vécue au quotidien dans notre milieu de Haute-Gaspésie. Les membres ont décidé, en accord avec le Centre d'Action Bénévole,  de faire connaitre tous les services caritatifs offerts dans le milieu. Chaque semaine dans les bulletins paroissiaux, une personne présente un service et à la fin  nous tirerons une leçon.

Notre objectif était d'abord de faire connaitre ces services à la population, de reconnaitre le travail et la générosité des personnes qui s'y dévouent, de montrer que depuis au-delà de vingt ans, chaque matin des bénévoles ouvrent la porte de la miséricorde pour accueillir et aider des personnes dans le besoin. Enfin nous voulons faire découvrir aussi que si la pratique sacramentelle est diminuée considérablement, la pratique de la charité au quotidien est toujours bien vivante. Des hommes et des femmes exercent au quotidien le diaconat de la charité.Des sceptiqeus me diront: ces gens ne le font pas au nom de leur foi ou de Jésus Christ. Je leur répondrai:"Quand, Seigneur, nous est-il arrivé de t'avoir donné à manger, à boire, visiter en prison? Chaque fois que vous l'avez fait à un de ces petits d'entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait." Mth 25, 45. Même s'ils ne le savait pas.

Dans ce projet le tisonnier a voulu montrer qu'après avoir goûté la miséricorde du Père, il fallait la vivre sur le terrain. Nous ne voulions pas que la miséricorde reste dans le temple au niveau de la liturgie et de la prière. Comme me disait quelqu'un, "notre Église est très vivante, mais elle est ailleurs." C'est peut être l'Église de type Marie dont j'ai parlé dans un article dans la case "Nouvelles". le meilleur est à venir.

vendredi, 27 mai 2016 13:39

J'ai retrouvé

En sirotant mon café, ce matin, je tombe sur un petit volume écrit en 1999: Une Église qui s'appauvrit, drame ou ouverture d'avenir? par Marc Girard, René Guay, Emmetts Johns et Denise Lamarche. Ce livre date de plusieurs années et semble obsolète, mais en y plongeant, il m'apparait d'une très grande actualité. J'y retrouve la comparaison entre une Église de type Zacharie, dans le temple et devenue muette,   ou de type Marie, sur le terrain et missionnaire. J'y côtoie les défis annoncés pour notre Église du 21e siècle. Une Église de type table ouverte et l'option du Christ pour les pauvres. Les grands défis présentés à notre Église sont encore là: L'urgence de faire de l'annonce de la Parole une priorité, La nécessité de bâtir des communautés et de faire la communion, la redécouverte du sacerdoce baptismal et son déploiement dans la communauté dans l'engagement des chrétiens au coeur des ministères; redéfinir la dimension missionnaire de l'Église au coeur de notre monde.

Seulement prendre le temps de s'arrêter pour se demander ensemble dans quelle Église nous sommes? Celle de Zacharie ou de Marie? Ou encore de quel baptême nous sommes? Celui de Jean ou de Jésus? Ce serait un pas excellent. Notre Évêque Mgr Gagnon dans sa lettre sur l'avenir des communautés chrétiennes au no 8 avait suggérer un discernement profond sur la situation et les défis de notre Église. A ma connaissance, cette partie de la lettre est restée sur les tablettes. Avec la mise en route des secteurs nous avions mis comme objectif: l'engagement responsable des chrétiens au niveau de leur baptême dans le service pastoral en paroisse. C'est demeuré un rêve.  Discerner ce que l'Évangile vient nous révéler dans notre monde d'aujourd'hui. Une Église qui s'appauvrit est une Église qui retrouve l'essentiel. Travailler à partir de ce petit bouquin pourrait être une source de rajeunissement. Le meilleur est à venir.

jeudi, 26 mai 2016 20:35

Ombres et lumières

Patrick Vinay: Ombres et lumières sur la fin de vie. Médiaspaul. Une petite brochure sur la fin de vie. Dans le débat actuel que provoque mourir dans la dignité, ce petit livre donne des orientations et des explications de nature à éclairer les personnes qui accompagnent en fin de vie ou les familles devant des décisions difficiles. L'auteur part de faits concrêts pour éclairer la situation et donner des explications appropriées. C'est une lecture facile et enrichissante.Bonne lecture. 26 mai 2016.

mardi, 24 mai 2016 14:20

Une leçon pratique.

Dans l'Évangile de notre dimanche (Lc 9, 11-17) Jésus donne une bonne leçon de pratique pastorale à ses apôtres. Une foule a suivit le Seigneur en plein désert où il n'y a rien à manger. Les apôtres ne trouvent rien de mieux que de renvoyer les gens chez eux pour le souper. Alors Jésus les enseigne d'une façon pratique.

Dans l'Église que je suis venu vous proposer, dira-t-il, on ne retourne pas les gens chez eux, on les accueille, les écoute et regardons ensemble ce qu'on peut faire pour répondre à leur besoin. Jésus donne une première leçon d'agir pastoral, ouvrez votre coeur et vos oreilles pour acueillir les gens qui nous suivent et comprendre leur besoin. La première attitude d'un apôtre, d'un envoyé, d'un témoin est l'accueil et l'écoute.

Jésus dira ensuite faites-les asseoir par groupes de cinquante. Faites des communautés. Une foule sera toujours une foule. L'Église n'est pas une foule de personnes mais une communauté de personnes rassemblées autour de Jésus Christ dans la communion, le partage et l'amour. La foule ne sera jamais une communauté. L'église est remplie le soir de Noël pour le messe de minuit, mais elle est vide le lendemain. La foule est importante mais elle ne sera jamais communauté, elle ne sera jamais Église.

Jésus demande ensuite ce qu'ils ont à manger cinq pains et deux poissons. Ils ont la plénitude, le chriffre sept. Dans chaque communauté chrétienne, l'Esprit a déposé  tout ce qui est nécessaire pour faire vivre la communauté. L'Esprit a déposé en abondance les charismes, les ministères, les pasteurs dont la communauté a besoin. Alors Jésus dit à ses apôtres, découvrez les dons de l'Esprit et mettez-les au service de la commuanuté. C'est le rôle du pasteur, de l'envoyé d'accompagner les ministres issus de la communauté pour assurer la vie chrétienne.

Jésus lève les eux au ciel et bénit. Voila une autre attitude fondamentale en pastorale: s'ajuster sur le projet de Dieu. L'Église n'est pas notre oeuvre mais celle du Père. Un élément important de l'action écclésiale est la prière, écouter ce que le Seigneur a à nous dire dans les circonstances où nous sommes placés. Nous vivons une situation d'Église difficile, notre premier mouvement est d'écouter ce que le Seigneur est en train de nous dire dans ces situations pour ajuster notre agir pastoral  sur le projet de communion du Père.

Jésus met les pains et les poissons dans les mains des apôtres pour nourrir la foule. Jésus dépose dans  nos mains, dans les mains de tous les chrétiens et chrétiennes la nourriture pour le peuple chrétien et nous demande d'ouvrir nos mains pour le partage. C'est dans les mains des apôtres que le pain se multiplie. Si les chrétiens aujourd'hui ont faim, c'est peut-être que nous avons oublié d'ouvrir nos mains pour partager les dons de Dieu, nous avons peut-être oublié que la multiplication se fait dans nos mains, dans un geste de partage. Avons-nous voulu garder l'Église pour nous?

Tous furent rassasiés et il en resta pour l'ensemble du monde connu à l'époque. L'Heureux naufrage nous a parlé d'un vide spirituel, d'une soif de spiritualité; on parle beaucoup de formation chrétienne, d'évangélisation. J'entends souvent dire: Les gens ne sont plus intéressés à rien, on ne veut rien savoir, c'est toujours les mêmes ... Alors, ce matin Jésus nous dit; ouvrez votre coeur et vos oreilles pour accueillir et écouter puis ouvrez vos mains pour partager. Ouvrez vos coeurs et vos oreilles pour découvrir les richesses de charismes et ministères déposés dans vos communautés. Avant d'envoyer les gens dans les paroisses voisines pour la messe, regardez ce qu'ils peuvent faire chez eux. L'Église n'est pas à sens unique. Ouvrez vos coeurs et vos mains pour partager. L'Église n'est la propriété de personne d'autres que de l'Esprit du Seigneur.

Cet Évangile m'invite il me semble à un regard objectif sur mon agir pastoral pour me questionner. Il me questionne aussi sur ma vision d'Église. Avec l'Esprit, il y aura toujours assez de pasteurs, de mnistres, de pain pour les besoins du peuple et que l'Esprit fera naitre de la vie même de nos communautés. Avec le Seigenur, il y en a pour tout le monde et il en reste ... Seigneur ce matin ouvre nos coeurs, nos oreilles, nos mains au service de ton projet d'amour et de communion.

lundi, 23 mai 2016 12:42

Que dois-je faire?

Un homme pose à Jésus une petite question`"Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle? Mc 10, 17. Aujourd'hui on dirait "drôle de question." L'homme se situe au niveau de l'agir et Jésus l'envoie au niveau de l'être. "Tu connais les commanadements, respecte-les." J'ai tout fait cela Seigneur que me manque-t-il? Le Seigneur répond: tu as agis pour gagner quelque chose qui t'était donné, il te manque simplement d'être en état d'accueil.

Les commandements ne sont pas là pour gagner quelque chose, ils sont l'expression de celui qui a reconnu le don de Dieu et l'a accueilli. Tu as fait des choses pour gagner le ciel ou pour paraitre, enlève cela de ta vie et accueille le don de Dieu en toi. Ton agir deviendra une réponse d'amour à un amour donné et partagé.

Depuis la venue du Christ, les êtres humains ont appris lentement à découvrir ce qu'ils étaient, à le vivre et à rendre grâce. Nous passons doucement d'une religion de mérite à une religion de gratuité. Nous sommes trop encore dans une religion de la "faux": Faut aller à la messe, faut faire baptiser notre enfant, faut aller à confesse ... Jésus nous a demandé de remiser la "faux" et de sortir nos réserves d'amour et de reconnaissance. Notre vie doit être un grand champ d'accueil, de récolte et de MERCI. Alors Jésus posera sur nous un long regard d'amour.

samedi, 21 mai 2016 00:11

Un vieux médite.

En feuilletant l'Évangile, le Seigneur me dit que je suis l'enfant bien-aimé du Père et tatoué de l'Esprit de Dieu. Jésus est venu me révéler à moi-même. Et Jean-Paul 11 nous a dit que nous l'étions dès notre conception. Dieu n'étant pas visible avec nos yeux, quelqu'un est venu nous le faire connaitre tel qu'il est. A mon sens  Jésus devient le signe ou le sacrement du Père pour nous. D'ailleurs à l'époque du Concile, un théologien, le Père Schillebeeckx a écrit un magnifique volume intitulé: "Jésus  sacrement de la rencontre de l'homme et de Dieu." Il écrit: "Les sept sacrements de l'Église ne sont que les foyers d'une sacramentalité aux dimensions plus vastes, aux dimensions du monde." Le sacrement est donc à l'origine une personne.

En continuant ma  lecture, le Seigneur dit aux disciples après la résurrection: "Vous serez mes témoins jusqu'aux confins de la terre." Act. 1, 8. Alors je deviens le sacrement du sacrement, ou le signe visible du Christ ressuscité. Étant un être spirituel, il a besoin de d'autres personnes pour se faire connaitre. Le Père Congar nous disait dans ses conférences qu'il n'y avait qu'un sacrement Jésus continué dans la communauté chrétienne. En relisant l'Évangile, Monseur Jésus Christ me révèle cette réalité. C'est tout un honneur de découvrir que nous sommes le sacrement du ressuscité. C'est pourquoi chaque fois que j'ouvre une célébration je dis à la foule présente; "Le Seigneur est avec vous." Je salue le sacrement du Christ ressuscité et je fais un acte de foi en la présence du Christ en eux. Les sacrements sont une vie célébrée. Dans le sacrement, il y a un temps et un moment. Le temps est la vie et le moment est la célébration.

Alors les sept sacrements sont à la fois la célébration de ce qui existe déjà et le don de grâce ou de mission selon le cas. Comme quelqu'un disait parlant du baptême, c'est un sceau posé sur ma réalité d'enfant de Dieu. La célébration me donne une force pour vivre mieux ma réalité  d'enfant de Dieu. J'ai compris aussi que je ne vais pas aux sacrements "pour" mais "parce que."  Je vais à l'Eucharistie parce que je suis un être en communion avec Dieu et mes frères et soeurs, je vais célébrer cette réalité et grandir ensemble dans cette communion. La vie sacramentelle est comme un aimant qui m'attire et me colle sur le Christ.

La célébration du sacrement  vient donc ajouter à mon agir en me donnant une présence spéciale du Seigneur pour vivre ce que je suis et en témoigner. La célébration me donne la force de mieux vivre ma communion à Dieu et avec mes frères et soeurs en communauté; il vient confirmer l'action de l'Esprit agissant en moi, etc ... C'est une réalité vivante, dynamique qui me fait avancer. Le sacrement est une expérience de vie, et la célébration une réponse d'amour à un amour qui m'habite, me soutien et me fait vivre.

L'Évangile est inépuisable, il est un trésor que nous ne pourrons jamais découvrir à fond. Mon rêve, mon souhait aujourd'hui, que mon Église devienne une Église biblique, une Église où le livre de l'Évangile est grand ouvert pour qu'ensemble nous nous évangélisions. S'évangéliser, c'est être proche de la vie, proche de l'être humain, et ainsi est tout près de Dieu. Alléluia.