Spiritualité

Homélies, réflexions et spiritualité

Spiritualité

Jos. Deschênes

Jos. Deschênes

mardi, 01 mai 2018 13:25

Le coeur de Dieu. Jn 15, 9-17.

 

Un jour, un jeune homme quittait la maison paternelle avec son baluchon pour voguer à l'aventure. Son père lui dit: "Quoique tu fasses et quoiqu'il t'arrive, sache toujours que ta mère et moi nous t'aimons." Quelle belle bénédiciton venant du coeur de ce père. C'est ce que l'Évangile de ce dimanche vient nous dire du Seigneur.

Jésus nous dit dans l'Évangile que nous sommes aimés du Seigneur tels que nous sommes avec nos beautés, nos valeurs, nos faiblesses, nos doutes ... Comme le chante Nicolas Ciccone: Je t'aime tout court. Et c'est souvent dans nos moments difficiles et de doute que nous sommes le plus aimés. Les parents portent une attention spéciale à un enfant malade ou en difficulté afin de lui redonner confiance. Pourquoi le Seigneur ne le ferait-il pas? Nous pouvons méditer en Isaïe 49, 14: "Une mère pourrait-elle oublier l'enfant qu'elle a nourrit. Même s'il s'en trouvait une pour l'oublier. Moi, je ne t'oublieria jamais." Voila le coeur de Dieu. Mais Jésus nous demande de nous aimer comme LUI nous a aimés. Il ne dit pas seulement de nous aimer, mais de nous aimer comme Lui. La plus grande pauvreté de l'être humain est de ne pas être aimé. Aujourd'hui en ce jour où vous lirez ces lignes des hommes, des femmes et des jeunes s'enlèveront la vie faute de ne pas avoir été assez aimés. Souvent les gens de la rue diront: "J'aurai un toit sur la tête pour me préserver du froid ou de la pluie quand je serai mort, le couvert de mon cercueil."

L'amour ne suppose pas la réciprocité. Je peux aimer quelqu'un sans être aimé de la même personne. Mais aimer suppose l'acceptation et le respect de l'autre dans toutes ses différences. Aimer veut dire aussi donner  et faire grandir la vie. Si j'aime vraiment je ne voudrai pas changer l'autre mais l'aider à grandir selon la musique de son être. Aimer n'est pas de donner des recettes de vie, mais le GOÛT de vivre.

"Si vous m'aimez, demeurer dans mon amour" nous dit Jésus aujourd'hui. Demeurer ne signifie pas seulement cohabiter dans la même maison. Demeurer avec le Seigneur, c'est être bien avec lui, c'est goûter sa présence, c'est partager des temps d'intimité, de communion, des moments de coeur à coeur avec lui. Il demeure en nous et nous en lui et non seulement avec lui. Il est important aussi de se laisser aimer. La personne qui aime vraiment sait se laisser aimer. Mais il est semble plus facile d'aimer que de se laisser aimer. Pour demeurer avec le Christ, il est nécessaire de se laisser aimer.

Nous prenons conscience que notre vie spirituelle comme notre vie en Église est une question de relation. Ceci est fondamental. Il ne s'agit pas d'une relation intellectuelle, brasser des notions ensemble,  mais au niveau du coeur. Un partage de vie. "Notre coeur n'était-il pas tout chaud quand il nous parlait sur la route." La voile de notre vie chrétienne devient gonflée par le souffle de l'Esprit du ressuscité qui nous habite. Grâce à ce souffle en nous, nous pouvons porter des fruits de bonté, miséricorde, de pardon, d'amour ... Je suis à relire le livre de J.M. Lapointe: Être face à la rue où se dégage le parfum des fruits merveilleux de l'Esprit grâce à cette  présence au coeur de la blessure de l'être humain. Je respire l'odeur de ces fruits de l'Esprit chaque fois que je passe devant la maison  qui accueille et soutien les femmes et les enfants victimes  de violence, ou quand la voiture de partageance  va porter de la nouriture, des vêtements à des familles en difficultés. Ces fruits de l'Esprit sont là nombreux sous nos yeux et sont l'objet d'une action de grâce. Nous parlons souvent du tournant missionnaire et pourtant ce tournant est là sous nos yeux en marche et nous le cherchons comme souvent nous cherchons Jésus ressuscité là où il n'est pas.

Pour mener à bien cette mission de l'amour, le Seigneur est resté avec nous dans l'Eucharistie sous la forme du pain, nourriture et force pour la mission. Chaque fois que nous célébrons, nous venons nous insérer dans le mystère pascal du Christ. Nous sommes des êtres  debout, des êtres d'action de grâce, des êtres en mission. Notre célébration nous prend sur la route pour rendre plus forte notre foi et nous remettre  sur la route de la mission de l'amour et de la charité. Je bénis le Seigneur de nous faire découvrir à la fois la grandeur de son amour pour nous et la grandeur de notre propre mission au coeur de notre monde.

lundi, 30 avril 2018 23:28

Une morale ...

Alain Thomasset, s.j. et Jean-Miguel Garigues, o.p..: Une morale souple mais non sans boussole. Cerf. Deux théologiens répondent aux doutes de quatre cardinaux exprimés au Pape François lors de la parution de Amoris Laetittia. Ces théologiens veulent montrer que l'enseignement du Pape François n'est pas en contradiction avec celui de Jean-Paul 11, mais simplement que l'approche n'est pas la même. Le Pape François aborde la question du mariage et des situations  dites "irrégulières" avec une appproche pastorale. C'est une lecture difficile mais enrichissante pour bien comprendre les enjeux de cette vision pastorale pour aujourd'hui. Bonne lecture.

 

vendredi, 27 avril 2018 16:09

Une invitation.

Sébastien Doane: Rencontrer Dieu .. qu'est-ce que ça veut dire? Novalis, 2018. Il s'agit de dix petites rencontres de Dieu dans la bible soit Abraham, Moïse, Job, Paul, ... et l'auteur propose une application pratique  à notre vie. La méditation de ces rencontres contribuera à nourrir notre foi et notre prière au long de notre quotidien. Excellente méditation. 

 

vendredi, 27 avril 2018 15:01

Une Présence.

Le Christ est présent à nous sous différentes formes. Méditons un petit peu:

Une première présence est celle dans l'assemblée des chrétiens réunit. "Lorsque deux ou trois sont réunis en mon nom je suis au milieu d'eux." Le premier sacrement de la présence du ressuscité est la communuté de ses disciples.  C'est une présence réelle.

Le Christ est aussi présent dans sa Parole. Il s'agit du même christ que dans l'Eucharistie. Une présence réelle. On ne lit pas un texte à la messe, on proclame un message, mieux le christ proclame un message à travers la personne qui proclame. S. Jérôme écrivait: "Pour moi, j'estime que l'Évangile est le Corps du Christ et que les Saintes Écritures sont sa doctrine. Quand le Seigneur parle de manger sa chair et boire son sang, cela peut s'entendre certes de l'Eucharistie. Cependant, son vrai corps et son vrai sang, ce sont aussi la Parole des Écritures et sa doctrine." 

Une présence à travers le ministre puisqu'il agit au nom du Christ. Le ministre agit  par le Christ au service de la communauté. Le Père Carré o.p. expliquant la salutatin du prêtre au début de la célébration disait: Le Seigneur est avec vous, et le peuple devrait répondre: Et avec toi, l'Esprit. Le prêtre reconnait la présence du christ dans l'assemblée et fait un acte de foi, le peuple reconnait dans le prêtre celui que l'Esprit envoie pour présider la prière.

Une présence eucharistique du resuscité, donc une présence sacramentelle. Il s'agit du corps glorieux du Christ transformé par l'Esprit Saint. Le mode sacramentel est un mode de signes: le pain et le vin. Pas de signes, pas de sacrement. Le Christ se donne à nous comme nourriture et communion en vue d'une mission.  Il se révèle comme pain de vie, nourriture de vie et vin de l'alliance nouvelle et éternelle. Le pain n'est pas donné pour rester sur la table et être adoré, mais pour être mangé.    

"Cette présence, on la nomme réelle non pas à titre exclusif, comme si les autres présences n'étaient pas réelles, mais par excellence, parce qu'elle est sacramentelle." Mysterium fidei, 39. Paul V1.

 

jeudi, 26 avril 2018 15:09

Debout ou à genoux.

Quelqu'un me demandait hier: À la consécration lors de l'Eucharistie doit-on rester debout ou se mettre à genoux? Question intéressante.

Il faut d'abord comprendre que le ministre de l'Eucharistie est le peuple avec le prêtre et non ce dernier seul. Le prêtre agit au nom de la communauté et au nom de Dieu. Il est le président de la prière du peuple.  A la consécration, le Christ est présenté au Père comme offrande de louange. De par notre baptême, nous commes prêtre pour offrir. C'est ce que nous faisons à l'Eucharistie.  A ce moment, le Christ prend avec lui toute notre humanité  et nous devenons offrande d'action de grâce au Père avec le Christ. Nous sommes un peuple de sauvés, un peuple d'action de grâce. Un peuple en marche vers le banquet éternel.  Donc nous sommes un peuple debout. L'Eucharistie n'est pas le moment pour adorer mais un temps pour manger et marcher. Il est intéressant pour nous de retrouver cette dynamique de l'Eucharistie.

mardi, 24 avril 2018 15:16

Être branché.... Jn 15, 1-8.

"Un vieil homme à l'apparence misérable, mendiant sa vie, s'avançait dans les rues d'une ville. Personne ne lui prêtait attention. Un passant lui dit avec mépris: "Que fais-tu ici? ^Personne ne te connait." L'homme le regarda calmement et lui dit: "Que m'importe? Je me connais moi-même et cela me suffit. C'est le contraire qui serait une horreur: que tous me connaissent et que je m'ignore."

C'est la question que l'Évangile de ce jour me pose: Est-ce que tu te connais? Est-ce que je me reconnais comme greffé sur le Seigneur pour porter des fruits d'amour, de justice, de pardon ...? "Celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruits."

Nous connaissons bien l'image employée par le Seigneur. Une branche qui n'est plus attachée à l'arbre se dessèche et meurt. La branche a besoin de recevoir la sève venant des racines de l'arbre pour porter des feuilles et des fruits. En cette période de l'année l'exemple est facile à comprendre.  Les arbres sont dénudés. Avec l'arrivée de la chaleur, la sève monte dans les branches et les feuilles et les fruits pourront arrivés. Nous avons en nous la source de l'Esprit qui nous anime  et fait monter  la chaleur de l'amour qui produira des fruits de salut.

Notons également que nous ne produisons pas les fruits, nous les portons. C'est l'Esprit du Seigneur qui nous fait porter des fruits. Souvent nous constatons que nos efforts ne donnent pas les fruits attendus parce que trop souvent nous espérons nos fruits et non pas ceux de l'Esprit. Est-ce que nous nous reconnaissons comme greffés du souffle de Dieu?

Le Seigneur nous invite à demeurer en lui et lui demeure en nous. Demeurer ne signifie pas rester dans la même maison. Les époux n'habitent pas la même maison, ils demeurent ensemble dans la même maison. Demeurer demande de partager la vie, l'intimité, la communion avec d'autres personnes. Le Christ demeure en nous, Il partage son Esprit, son amour,  sa bonté et nous met en état de communion avec lui et les uns avec les autres. Pour me connaitre comme animé du souffle de Dieu et greffé sur sa vie, j'ai besoin aussi de connaitre le Seigneur. Qui est-il pour moi aujourd'hui?

Notre Eucharistie nous fait célébrer cette réalité de greffé sur le Seigneur en attente de vivre pleinement cette réalité avec Lui. Je bénis le Seigneur pour cette grâce extraordinaire qu'il nous fait découvrir que nous sommes greffés sur lui pour porter des fruits dans notre monde. C'est le tournant missionnaire de notre Église et de ma vie que l'Esprit me fait découvrir pour vivre dans mon quotidien.

 

samedi, 21 avril 2018 16:12

Incarnation.

Un jour, le fils de Dieu s'est incarné dans notre chair. Il est venu, en prenant notre nature, incarné le projet du Père et faire découvir le sens profond de la vie. Il est venu inviter le monde à sortir de l'institution dans laquelle il s'était enfermé pour revenir à l'essentiel.

C'est le cheminement que nous avons à faire en Église aujourd'hui. La crise des institutions tant religieuses que civiles vécue depuis la révolution tranquille a provoqué un retrait masisf du domaine institutionnel et du même coup à fait découvrir le besoin spirituel des gens, besoin enfoui sous la pratique religieuse. "La spiritualité chrétienne consiste à connecter l'être humain à la présence de Dieu qu'il porte en lui. S'ouvrir à la présence de l'Esprit, se mettre à son écoute, chercher à marcher dans ses voies, telle est la démarche spirituelle proposée aux croyantes et croyants. " Écrivait Raymond Dumais.

La foi en un Dieu  s'incarne dans un monde et une société donnés. Le Fils de Dieu en s'incarnant à pris corps comme le nôtre, ceci regarde d'avantage l'humanisation. Mais il s'est aussi incarné, c'est à dire qu'il a transmis au monde en prenant notre nature le sens du divin qui nous habite.  Il a comme apporté en nous, ou mieux révélé en nous, la part de divin qui nous habite et nous anime. Jésus est devenu quelqu'un comme nous pour nous faire devenir quelqu'un comme lui. C'est retourner au coeur même de notre être animé de divin.

C'est le travail qu nous avons à faire en Église: Incarner l'Église. La société nouvelle nous invite à sortir du domaine instiuttionnel pour retrouver le sens profond premier de l'Église en 21018.  Nous avons connu un Dieu éloigné qu'il fallait chercher et mettre de notre côté en faisant  des choses charmantes pour lui plaire. Incarner Dieu et la spiritualité, c'est découvrir un Dieu présent en nous, une force qui nous anime. Il n'y a pas seulement une dimension verticale loin de nous, ni seulement une dimension horizontale considérant Jésus comme un homme seulement.

Incarner notre Église, c'est rejoindre la culture d'aujourd'hui pour faire découvrir le divin au coeur de cette culture, découvrir le ressuscité en nous. L'humaniser ne suffit pas car nous restons au niveau de l'humain, nous devons l'incarner pour y faire découvrir Dieu, le divin, comme Jésus l'a fait. Incarner l'Église , c'est s'ouvrir à la culture d'aujourd'hui, retrouver un nouveau langage pour dire notre foi pour que les jeunes et moins jeunes écoutent notre voix et se rassemblent dans la bergerie comme nous dit le bon Pasteur. C'est le défi de l'évangélisation nouvelle.

 

vendredi, 20 avril 2018 15:33

Pensée.

"Le puissant n'est pas celui qui raisonne, mais celui qui rayonne." Madeleine Dubois.

 

vendredi, 20 avril 2018 14:18

Mon Église, j'y tiens!

Se promenant au Québec aujourd'hui nous pouvons lire sur nos bâtiments: Mon église, j'y tiens. Je n'ai pas vu encore Église écrit avec un E majuscule. Quand je m'amuse à discuter avec les gens que je rencontre, les personnes âgées qui fréquentent l'église me parlent des autres comme s'ils n'étaient pas de l'Église. D'autre part, les plus jeunes me parlent de l'église comme si ce n'étaient pas leur affaire, ils ne semlbent pas appartenir à l'Église.   Ceci pose au vieux que je suis de drôles de questions.

Je crois comprendre que l'on considère comme Église les personnes qui vivent la ppratique sacramentelle. Comment se fait-il qu'au cours de l'histoire on ait retrécit l'Église aux pratiquants? Quand j'étais jeune, les non pratiquants n'étaient plus l'Église. C'était presque des brebis galeuses.

Mon Église j'y tiens et je l'aime. Mon Église, c'est le vieillard qui récite son chapelet durant la messe; c'est l'homme ou la femme qui chaque matin va servir le pauvre et les blessés de la vie dans les maisons d'hébergement, les maisons de jeunes, les services de bénévolat, les maisons d'accueil pour femmes victimes de violences. Mon Église, c'est l'homme ou la femme qui respirent le souffle divin qui les habite. Mon Église, ce sont tous les témoins de l'Évangile au quotidien qui ne "sont pas en opposition avec le monde, mais l'accompagne." Tous ces chrétiens et chrétiennes sur le terrain de la vie qui sont le levain dans la pâte et le sel de la terre.

Mon Église j'y tiens et je l'aime. Tous ces gens qui à l'exemple de Jésus n'essaie pas de convaincre de l'extérieur à des idées ou des façons de faire, mais leur font découvrir le Bonté et l'Amour qui les habitent et les fait vivre. Ce que le Père Théobald appelle "la Sainteté hospitalière." Mon Église, ce sont toutes ces prsonnes qui à l'exemple des disciples d'Emmaüs se laissent accompagner par le Christ resuscité sur leur propre route pour aller ensuite à la rencontre des gens pour leur réchauffer le coeur sur leur propre route. Le grand défi pour mon Église est de retrouver cette capacité de rejoindre les hommes d'ici sur leur propre route pour leur réchauffer le coeur. l'Évangile du Bon Pasteur nous le rappelle, le Pape François ne cesse de le redire, il nous appartient de nous convertir.  Le fondement de l'Église ne sont pas des doctrines ou des dogmes, mais un événement fondateur, une personne qui "élevé de terre attirera tout à lui."

mercredi, 18 avril 2018 19:54

Un lac intérieur.

"Nous avons tous à l'intérieur de nous un lac tranquille qui est notre refuge. Quand l'eau se trouble il suffit de la laisser décanter pour qu'elle redevienne translucide. Il faut savoir arrêter de remuer le fond pour respirer à la surface, comme les dauphins le font en sautant hors de l'eau pour prendre un peu d'air. Nous avons besoin de ces temps d'arrêt. Ma journée est donc faite d'actions, mais aussi d'instants de silence où je toruve une source d'inspiration, de créativité." Yves Dutell.