Jos. Deschênes
Une lecture dérangeante.
Jean Vanier: Les signes des temps. A la lumière de Vatican 11. Albin Michel. L'auteur amène quelques pistes de réflexions à la lecture des événements actuels de la société qui touchent l'Église. Il invite à passer de l'exclusion à la rencontre, du pouvoir à l'autorité, de l'isolement à la communauté dans l'écoute des pauvres, des marginaux et des exclus de nos sociétés. Nous sommes trop souvent prsionniers des systèmes et de la normalité qui laissent beaucoup d'exclus sur le bord du chemin et empêchent un écoute vraie et fructifiante des pettis du royaume. La situaiton vécue dans nos communautés comme l'absence des chrétiens et le manque de prêtres invite non seulement à réfléchir mais surtout à écouter aec le coeur les besoins spirituels des femmes et des hommes d'aujourd'hui. Une lecture qui mérite d'être faite attentivement et approfondie dans des échanges en communauté. Bonne Lecture.
J'ai soif. Mc 1, 40-45.
Ce cri: j'ai soif a retentit un certain vendredi après-midi. Ce cri était sortit du coeur du lépreux de Galilée. Le lépreux était quelqu'un que l'on croyait contagieux et qu'il fallait isoler. Il vivait à l'écart et on le "soignait au bout de la fourche" comme on disait chez nous. Cet homme vient au pied de Jésus en vivant la puissance infernale du rejet. Il a soif de relations normales avec ses semblables, il a soif d'être aimé et accepté tel qu'il est avec ses beautés et ses faiblesses. Il souffre du regard négatif que l'on porte sur lui. J'ai soif d'amour vient-il crier à Jésus.
Alors le Bon Pasteur s'arrête, l'accueille, l'écoute et surtout le touche. Jésus semble lui dire: Je t'accueille tel que tu es. Toucher un lépreux était défendu à cause de la contagion. Et la maladie aussi était vu comme une conséquence du péché. Jésus pose un geste d'amour et lui donne la force de guérir. Jésus le Bon Pasteur lit la détresse de cet homme et répond à son attente. Il l'accueille avec son amertume, son désespoir pour lui redonner goût à la vie, lui redonner sa dignité d'être humain et d'enfant de Dieu. Du même coup Jésus lui redonne sa place dans la société.
Jésus vient nous faire comprendre que nous sommes tous frères et soeurs et qu'il n'y a pas d'exclus dans nos vies comme dans nos communautés chrétiennes. Il n'y a que des enfants bien-aimés du Père. Jésus vient nous rappeler qu'il est venu créer des fraternités, bâtir des ponts et des relations de communion entre les personnes et avec Dieu. Jésus vient nous rappeler que derrière tous gestes ou situations même criminels, il y a toujours un être humain, un enfant de Dieu plus grand et plus important que le geste posé.
Jésus lui demande le silence parce qu'il ne veut pas que les gens le voient d'abord comme un thaumaturge faiseur de miracle et le suivent attirés par le merveilleux. Mais l'homme est tellement heureux qu'il ne peut s'empêcher de crier sa joie.
Nous assistons dans cet Évangile à un revirement de situation. Le lépreux était à l'écart de la société et Jésus à la suite du geste de guérison devient isoler de la société à son tour. "Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans les villes, il devait rester à l'écart dans des endroits déserts." L'un était victime des préjugés, l'autre était victime de la soif du merveilleux.
Jésus vient me questionner: Quelle est ma lèpre qui me garde à l'écart des autres? Quels sont les exclus dans ma vie et dans ma communauté chrétienne, ces hommes et ces femmes que l'on met à l'écart souvent parce qu'ils ne pensent pas comme nous.
Quelle est mon approche de Jésus: est-il un faiseur de merveilleux ou un Bon Pasteur? Et ma façon de présenter Jésus doit aussi attirer. Une autre question importante: Quelle est mon attitude envers les exclus: Celle du Bon Pasteur qui accueille, écoute et guérit ou celle des préjugés qui exclus? L'Évangile doit avoir une résonnance concrète dans mon quotidien, c'est l'invitaiton que le Seigneur me lance aujourd'hui. Le débat qui se fai tau Québec présentement m'invite à une sérieuse réflexion.
Prier
Nous avons appris beaucoup à prier pour les malades ou les personnes décédées. J'ai développé une autre façon de prier qui me réjouis. Chaque matin: Je te bénis, Seigneur, pour la présence, la force, le soutien que tu apportes aujourd'hui à tous nos malades; je te bénis pour l'accueil que tu vas réserver aujourd'hui à toutes les personnes qui vivront avec toi l'ultime rencontre définitive; je te bénis, Seigneur, pour l'accompagnement que tu vas me réserver aujourd'hui dans toutes mes rencontres ou tu vas me donner la force d'être la personne que tu veux que je sois dans ton amour.
J'entretiens une prière de bénédiction, prière positive qui nous fait avancer.
J'ai lu
Frédéric Lenoir`: L'âme du monde. L'auteur écrit une fable où il met en action sept sages de différentes religions. D'abord nous prenons conscience que tous ces chercheurs spirituels se nourrissent à la même source, celle de la vie et de l'amour. La différence vient de la façon dont la question est abordée. Nous sommes invités à descendre en nous-même à la source intérieure qui nous alimente, les valeurs qui nous font agir. L'auteur nous parle des montagnes, elles sont là, nous les regardons, les admirons, nous ne sentons pas le besoin de les comparer. Pourquoi comparer les êtres humains, les religioins? Lecture dérangeante et captivante.
Remonter à la source.
tout être humain a une source en soi qui alimente et nourrit sa vie. L'important est de rester fidèle à sa source. Beauoup trop de chrétiens préfèrent descendre le courant de la vie comme tout le monde plutôt que de remonter à la source pour nourrir leur vie.
vous avez dit spiritualité?
De nos jours, nous parlons souvent de spiritualité et même si la référence religieuse s'est amoindrie, que la pratique sacramentelle est fatiguée, la référence à la spiritualité reste présente. Je veux simplement partager quelques réfléxions que je me fait inspiré par le livre de Jacques Grand'maison: Une spiritualité laïque au quotidien.
"Le spirituel est ce qui vient du plus profond de soi et qui, en même temps, nous dépasse. C'est ce qui donne profondeur à notre vie, à nos expériences humaines, à nos convictions et croyances, à nos amours, à notre foi en nous-même, aux autres et en Dieu." J.G. P. 13
Si je regarde en moi dnas le silence, je constate que ce mes parents m'ont donné de plus important, ce sont leurs valeurs: l'amour, l'accueil,la bonté le dévouement, la prière, etc ... L'exemple qui me vient est celui de l'érable que l'on entaille au printemps. L'érable donne ce qui vient de l'intérieur, ce qu'il y a de meilleur. La spiritualité est ce qu'il y a de meilleur en nous qui va nourrir la vie en nous et autour de nous. Des personnes malheureuse m'ont dit parfois: "Ma vie, c'est de la merde." N'oublions pas, que je réponds, que le cultivateur s'en sert pour faire produire de bons légumes. Les valeurs inscrites au fond du coeur sont une force capable de produire de belles choses.
Dans notre société devenue laïque, l'appel à la spiritualité devient de plus en plus importante. Nous devons retrouver le chemin du silence, de la beauté, de l'accueil, de la prière du coeur qui est communion avec quelqu'un, le chemin de la quête de sens.
La spiritualité n'est pas fermeture sur soi, mais ouverture à l'autre, au monde. C'est ce qui nourrit, fait vivre et donne le goût de célébrer. Les démarches faites en Église aujourd'hui visent à ramener les gens à l'église et nous oublions l'essentiel: la spiritualité au quotidien. Apprendre à devenir le sel de la terre, le levain dans la pâte. Le documentaire L'Heureux naufrage nous a placés devant cette réalité de 'importance de la spiritualité au quotidien. C'est une des facettes du tournant missionnaire. C'est à la fois un défi et un chantier magnifique qui s'ouvre à nous.
Message
Quelqu'un alla trouver un ancien et lui demanda comment être libre. L'ancien lui dit: Va au cimetière et insulte les morts. L'homme alla au cimetière, injuria les morts et même cracha sur leur tombe.
Il revint vers l'ancien et l'ancien lui dti: Est-ce que les morts t'on répondu? Non, répondit-il. Retourne au cimetière et chante leurs louanges. L'homme y retourna et fit de que l'ancien lui avait dit.
Il revint vers l'ancien qui lui demanda: Est-ce que les morts t'on parlé? Non, répond-il. Alors l'ancien lui dit: si tu veux être libre passe comme un mort entre le mépris et la louange.
Bénir nos journées.
Seigneur mon Dieu, je savoure cette journée qui commence, car je sais qu'elle est pleine de vie.
Je bénis cette journée, car elle déborde déja d'une abondance de biens.
Que l'amour soit la substance et le point de départ de toutes mes penseés, ma seule réponse à toutes agressions, toute déception, tout conflit, toute peur, car l'amour est le souffle unificateur de toute rencontre et il permet l'évolution harmonieuse de l'humanité.
Puisse l'amour être la seule présence, la seule réalité de mon être, mon unique pouvoir.
Que ton souffle de vie m'accompagne toujours et partout, et que l'amour dont tu m'as créé m'aide à être la personne que tu désires que je sois en toute confiance et en toute liberté.
Inspirée d'un texte de Pierre Pradervand. L'art de bénir. par Francine Vincent. Revue Appoint, février 2018, p.13..
Pastorale de la guérison. Mc 1, 29-39.
J'ai souvent rencontré des personnes qui se confessaient régulièrement et se plaignaient que rien ne changeait dans leur vie. C'est toujours à recommencer qu'ils me disaient. C'est simple, vous travaillez sur les conséquences et non sur la cause. Nous posons des actes répréhensibles, mais l'important est de se demander pourquoi j'agis ainsi. Si on veut guérir un mal, il est nécessaire d'en regarder la cause.
Jésus nous enseigne la pastorale de la guérison. Une dame est paralysée ce qui l'empêche de tenir son rôle de maitresse de maison. Elle est paralysée par la peur, le stress, la colère, l'inquiétude, quelque soit le genre de fièvre qui l'arrête, elle ne peut tenir son service régulier pour ses invités. Jésus la prend par la main. Jésus la touche, lui manifeste de l'amour, de l'attention, il l'écoute. Elle se relève et va les servir. Nous sommes souvent dans la stuation de cette dame, nous avons des amis ou voisins dans la même situation; Jésus m'enseigne l'attitude pour la pastorale de la guérison. Sans doute que si nous regardons bien nos souvenirs, il nous est arrivé de pratiquer cette pastorale.
Beaucoup de gens se pressent à la porte pour voir Jésus et se faire guérir. La parole et l'attitude de Jésus sont des gestes d'autorité, des gestes qui ont du sens pour les gens, des gens qui rejoignent les gens dans leurs besoins. L'autorité rassemble et fait grandir.
J'ai découvert au fil des années cette valeur de guérison du sacrement de la miséricorde. Avec les célébrations communautaires, j'ai eu l'occasion de vivre des rencontre individuelles plus signifiantes, prendre le temps de dépasser les conséquences pour remonter à la source de notre agir et guérir des plaies par le puissance de l'Esprit. Des personnes me disaient faire moins de péchés. Prendre le temps de lire sa vie à la lumière de l'Évangile pour se laisser guérir par le Seigneur. Jésus nous enseigne la pastorale de la guérison.
Jésus part de bon matin pour un endroit désert où il priait. Jésus va rarement à la synagogue pour prier, il va dans un endroit désert. La synagogue est le lieu de la prière communautaire, du rassemblement. Jésus se retire dans un endroit désert pour rencontrer son Père. Beaucup de chrétiens aujourd'hui vont dans la nature pour prier, pour rencontrer le Seigneur dans le silence de la forêt avec la parole des ruisseaux ou la mélodie des oiseaux. L'oeuvre de Dieu est la plus belle cathédrale pour prier et rendre grâce. Jésus m'enseigne aussi la pastorale de la prière.
"Tout le monde te cherche," diront les apôtres à Jésus. Il le cherche, pourquoi. Jésus dira allons ailleurs annoncer l'Évangile. La foule cherche à cause des miracles. Une foule cherche le merveilleux et Jésus parle de l'Évangile, de la conversion du coeur. Il veut conduire ces gens ailleurs. Il veut les conduire à l'essentiel, aux valeurs profondes de la vie. Jésus veut aussi me conduire ailleurs, me sortir de mes routines pour aller écouter le monde et lui donner la parole qui convient. Jésus m'enseigne la pastorale de l'essentiel. Que notre célébration d'aujourd'hui nous apprenne à écouter la parole de Dieu pour guérir notre coeur et à sortir vers ailleurs annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus christ.
Réfléchissons un peu.
Un vieux chrétien me disait cette semaine: Les jeunes ne connaissent pas Jésus Christ, s'il le connaissaient, ils rempliraient nos églises. Cette affirmation aurait besoin d'être fortement nuancée. Cependant je résumerais ma réflexion en deux petits points. Je diviserais les chrétiens qui ont délaissé la pratique sacramentelle en deux catégories: Des gens qui connaissent pas Jésus christ et l'Évangile et des gens qui le connaissent bien ou trop.
Nous avons animé en Gaspésie de nombreuses sessions bibliques depuis plus de 30 ans. Une réaction qui m'est venu régulièrement des chrétiens: C'est beau ce que vous nous enseigné, nous aimerions vivre des célébrations plus nourrissantes, mais en paroisse on ne peut pas vivre cela. Et la majorité de ces chrétiens sont devenus des non pratiquants. Y a-t-il cause à effet? Je ne crois pas mais ces réflexions m'ont toujours questionné.
Il y a des chrétiens qui ne connaissent pas Jésus Christ, cependant la majorité d'eux ont été à l'école avec des crucifix, de l'enseignement religieux. Que s'est-il passé? Ma conviction aujourd'hui est que les gens sont là, nous, comme prêtres, sommes là aussi, mais le message ne passe plus. Aurons-nous l'audace de regarder le vrai problème? Le Pape François nous invite à être des contemplatifs du peuple de Dieu et des contemplatifs de la Parole de Dieu. Pour que le message passe, n'aurions-nous pas un long chemin de conversion à entreprendre? Écouter le peuple chrétien pour le servir. C'est ce que l'Esprit inspire à mon vieux coeur de pasteur ce soir.
