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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

vendredi, 15 septembre 2017 16:05

Un autre ...

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Assis avec ma tasse de café, la télévision matinale m'apporte un sujet de méditation. Un enfant vient de disparaitre enlevé par son père à la suite de l'assassinat de la mère. Encore un autre dirons-nous. Mais ceci me conduit à une réflexion sur la vie.

Les relations humaines sont aujourd'hui devenues difficiles. Hier on s'endurait, aujourd'hui on se tue.  On dirait qu'on ne peut plus endurer, il faut se venger. Surtout on dirait que l'on peut plus ou ne veut plus se comprendre, le plus fort  a raison.

Ma réflexion m'a fait remonter un peu dans l'histoire et je me suis dit que nous avions depuis longtemps divisé au lieu de rassembler et d'unir. Je prends l'exemple des mouvements, nous avions: les croisés pour les garçons et les enfants de Marie pour les filles; les dames de Sainte Anne et les ligueurs du Sacré-Coeur; les Chevaliers de Colomb et les Filles d'Isabelle; Etc ... Je n'ai pas connu de regroupement de la famille. Aujourd'hui encore dans un monde difficile, on parle de la famille mais je ne vois pas souvent de rassemblements qui favorisent la vie familliale. 

Dans nos paroisses, l'églises est vide, fermée à clé, et à côté les associations ont chacune leur église à entretenir: Chevaliers, filles d'Isabelle, Age-d'or, fermières, etc ... quand chaque association a réussi à entretenir son "église", il n'y a plus d'argent pour l'église paroissiale. Pourquoi l'église paroissiale ne serait pas la maison de la communauté où chaque associaiton peut giter et se réunir? Ceci n'enlève pas la possibilité de célébrer le culte. Pourquoi toujours diviser et par la suite chiâler parce  qu'on ne s'entend plus et qu'on n'a plus le moyen d'entretenir ces monuments. L'Église est communion, vie, rassemblement, me semble-t-il?

Ne faudrait-il pas développer des rassemblements de familles où nous pourrions apprendre ensemble à améliorer nos relations familliales, apprendre l'éducation des enfants? La catéchèse préparatoire aux sacrements pourraient être une occasion propice pour accompagner les familles. Je connais des endroits où des familles voudraient vivre une expérience dans ce sens, mais le système en place n'accepte pas ces expériences. 

Là je touche un mot qui me "chatouille" profondément -Le système. Maintenant tout est érigé en système: Système politique, éducation, santé, économique et même religieux. Un système ne défend pas des personnes mais des lois, des structures, des façons de faire et la vie en prend pour son rhume. Ensuite on se plaint que rien ne va plus. Un enlèvement  d'enfant, un meurtre, nos églises vides, les guerres sont le fruit d'un mal profond chez l'être humain. Nous travaillons toujours sur les conséquences et non pas assez sur les causes du problèmes. L'important est l'être humain, les personnes, la vie, la communauté. Arrêtons-nous, méditons la vie, afin que tous nos systèmes briseurs de vie changent pour devenir des animateurs et accompagnateurs de vie. C'est d'un mal d'être, un mal de vivre dont nous souffrons et ce n'est pas la police ou les lois qui vont régler le problème, mais l'amour et le respect de l'autre. Contiunons de méditer......

mercredi, 13 septembre 2017 16:26

Hier et Aujourd'hui.

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Confortablement assis sur une buche de bouleau, adossé à une clôture, baigné par un chaud soleil de juillet, je contemple les chic-chocs qui se déroulent majestueux comme une caravane de dromadaires dessinant  sur l'azur des lignes sinueuses. C'est le silence.

Là où je suis assis, hier, résonnait le cri des enfants jouant dans la cour de leur école; aujourd'hui, c'est le silence. Hier, tout près de moi, c'était le bruit des moissonneuses qui coupaient les blés dorés par le soleil et qui ondulaient sous la brise légère; aujourd'hui, c'est le silence.

Hier, c'était la clochette du magasin général où Mme Perrée et par la suite M. Chrétien nous donnaient un bonbon pour une petite commission; aujourd'hui, c'est le silence. Hier, c'était le "hahan" du bûcheron qui avec sa hache faisait reculer la forêt  pour se bâtir un domaine; aujourd'hui, c'est le silence. Hier, c'était le dreling de la cloche de l'église qui invitait au ressemblement ou annonçait les baptêmes et les funérailles; aujourd'hui, c'est le silence.

Ce silence, je l'écoute, il m'envahit, il me parle.. Un silence est plein de vie.

Cependant trois témoins sont restés l'oeil ouvert pour conserveer le message de vie coulé dans leurs murs. L'église se dresse fière et solide après avoir affronté les tempêtes et le vent arrogant du sud pendant plus de soixante-qinze ans. Ce témoin nous rappelle que l'être humain qui vivait ici n'était pas seulement un animal qui travaille,  mange et dort, mais aussi un être spirituel qui porte des valeurs de vie. Ses murs conservent un pan de la vie de ces femmes et de ces hommes qui ont oeuvré dans ce pays. Elle conserve la joie des nouveaux époux et la douleur des endeuillés. Aujourd'hui, c'est le silence.

Tout près, l'école, le modeste couvent vient nous révéler qu'ici il y avait non pas seulement des estomacs à nourrir, mais des intelligences à développer qui avaient faim et soif de connaitre, d'apprendre et d'avancer. Il conserve dans ses murs le rire des enfants, le dévouement des professuers et la confiance et la foi des uns et des autres dans la vie. Aujourd'hui, c'est le silence.

A côté, le presbytère rajeunit et modernisé est devenu une auberge qui accueille les touristes, les curieux ou les nostalgiques. Transformé, il me parle d'avenir. Il vient me dire que la vie d'ici n'est pas morte, elle est transformée. Dans son air plus moderne, il me rappelle la confiance de l'être humain en la vie, en lui-même et donc confiance au divin qui nous habite tous. Pour moi, c'est l'avenir de St-Octave.

Mais assis sur ma bûche de bouleau, chassant quelques maringouins, une question me vrille toujours: Pourquoi nos gouvernements, un jour, nous ont encouragés à venir ici pour nous en chasser quelques années plus tard?

 

mercredi, 06 septembre 2017 18:55

Avis de recherche.

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Je suis allé vivre quelques solitudes animées par le Père Raymond Bujold. Une solitude est une semaine de silence, seul dans une petite cabane, face à soi-même. Le Père nous donnait une instruction par jour et défendait d'apporter des crayons et papier pour prendre des notes. Il disait d'écouter son enseignement, de le ruminer dans le silence et ce qui remonte en vous, écrivez-le si vous voulez, il vous appartient, c'est vous, c'est la Parole de Dieu. J'utilise cette façon de faire parfois dans mes enseignements. L'important est ce qu'on assimile de l'enseignement et ce qui remonte devient un témoignage  parce que c'est mon vécu.

Nous vivons dans une société laïque dans laquelle les vieux chrétiens et nous les prêtres sont étrangers et ne savent plus comment présenter la foi ou Jésus Christ. Comment dire la foi aujourd'hui? "La Parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton coeur pour que tu la mettes en pratique." Dt 30, 14. S. Paul reprend cette affirmation dans l'épitre aux Romains. La Parole de Dieu, la présence de Dieu est en toi pour que tu en vives et en témoignes. Il m'apparait inutile de chercher des façons de faire l'évangélisation, des façons de dire Jésus Christ aujourd'hui. Après la résurrection, Jésus dira aux siens: "Allez, faites des disciples, vous serez mes témoins jusqu'aux confins du monde."  Act. 1, 8. Notre monde a besoin de témoins. Avis de recherche.

Les apôtres ont été en contact avec le Christ parole vivante; leur parole a été le fruit d'une expérience, elle venait du dedans, c'est ainsi qu'elle a influencé les gens qui les entendaient. Aujourd'hui dans ce tournant missionnaire demandé par notre Pape François, qu'avons-nous à offrir aux chrétiens d'ici pour qu'ils vivent une expéreince du Christ qui les anime vraiment. C'est un défi. Est-ce que nous prenons au sérieux cette invitation du Pape François? Notre désir est-il de faire des disicples, des témoins du Christ ou de ramener les gens à la messe?

La Parole de Dieu qui évangélise n'est pas les commandements donnés à Moïse au Sinaï ce n'est peut-être pas celle du livre appelé La bible; je crois que c'est celle qui est au fond de nos coeurs, qui brûle comme un feu dévorant (Jérémie) et qui monte comme un témoignage d'une expérience de Dieu. La foi  nait et grandit grâce au témoignage des chrétiens au quotidien.

Je crois que notre monde lance un avis de recherche pour trouver des témoins de la foi au quotidien. Des femmes et des hommes qui laissent passer Jésus Christ. Lisons la Parole de Dieu, partageons ensemble en groupes cette Parole, pour ensuite la ruminer et la laisser monter et porter témoignage d'une expérience de foi qui influencera le quotidien de notre monde. ensemble aussi nous pourrons découvrir ce qu'il y a de beau dans le monde et porte un témoignage de vie.

Voici quelques idées saugrenues inspirées de: Témoigner de Dieu aujourd'hui, Michel Proulx. Un livre de chevet pour des travailleurs et travailleuses en pastorale.

lundi, 04 septembre 2017 16:54

Un tournant.

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Nous parlons beaucoup aujourd'hui à la suite du Pape François de tourannt missionnaire. C'est quoi un tournant au juste? Sur la route une indication m'invite parfois à tourner dans une autre direction si je veux rejoindre l'endroit que je me propose de visiter.

Un tournant m'invite à prendre une autre direction si je veux aller là où on m'attend. Un tournant est aussi une invitation à prendre une orientation nouvelle dans ma vie en vue de réaliser mes rêves ou d'atteindre mon but. Un tournant m'invite à sortir de mes routines, mes façons de faire pour aller ailleurs. La société du Québec lors de la révolution tranquille a pris un tournant qui est encore en mouvement. Nous sommes passés d'une société encadrée par la religion à une société laïque. Nous sommes passés d'une Église qui compte sur une structure bien établie à une Église qui compte sur ses membres. C'est un tournant qui nous questionne et on se dit: Comment faire?

Dans son livre:Témoigner de Dieu aujourd'hui, le Père Michel Proulx à partir de la Parole de Dieu nous trace des pistes fort intéressantes pour orienter notre réflexion et notre action. L'important est d'avoir des témoins de Dieu qui laisse passer la Parole. "La Parole est comme un feu dévorant dans mon coeur" dira Jérémie. Le Père Jean-Yves Marchand dans son livre Espérance pour l'Église au Québec, nous parle d'une Église qui comptait sur son institution et qui doit maintenant compter sur ses membres. C'est toute une conversion qui nous est demandée.

Nous avons créé des pistes de catéchèse pour la préparation des sacrements et ce travail n'a pas suscité les résultats escomptés. Une fois la première communion vécue, les enfants disapraissent jusqu'à la confirmation et c'est fini pour un grand nombre. N'avons-nous pas trop mis l'accent sur les sacrements au détriment de la vie chrétienne? Jésus a envoyé faire des disciples et non des gens qui viennent célébrer des sacrements. Si nous mettions les sacrements un peu au second plan pour le moment et vivre avec les gens un cheminement de vie chrétienne, de disciples du Christ, de témoin du Christ sur le terrain? Les sacrements viendraient en route mais un événement qui se situe dans une longue démarche. Quand je pars en voyage, j'ai un but à atteindre. En route je m'arrête pour manger ou dormir, mais je reprends la route vers mon objectif. Le sacrement ne pourrait-il pas devenir une étape sur ma route et non le but à atteindre comme il est perçu aujourd'hui? Notre monde n'a pas besoin de "peadler" de l'Évangile ou de bâtisseur de système religieux, mais de témoin du Christ ressuscité au jour le jour sur le terrain.

Comment présenter le message de l'Évangile dans une société laïque et parfois allergique au religieux? Il n'y a pas de formule. Mais les deux livres que j'ai mentionnés nous proposent des pistes extrêmement intéressantes  pour l'avenir. Ils pourraient être un projet de formation dans nos secteurs.

Méditons la démarche prise depuis quelques années. Dans les années 1970 nous avons réuni les paroisses en zones pastorales avec des comités de pastorales. Ceci est disparus. 20 ans plus tard nous avons réuni en secteurs avec des équipes de pastorales paroissiales qui devaient prendre en charge la vie paroissiale.  Ceci n'a pas passer la rampe. Aujourd'hui on regroupe les fabriques parce que les finances  ne sont plus au rendez-vous. Bien des paroisses éprouvent de la difficulté à nommer des marquilliers. Ce mouvement de fermeture des Fabriques est nécessaire. Demain qu'allons-nous fermer? Depuis plusieurs années nous gérons la décroissance jusqu'au jour où il ne restera plus rien à fermer

Prendre le tournant missionnaire c'est comme dit Mgr rouet, réapprendre à marcher. Notre Église dans une société laïque est comme une vieille dame qui s'est cassée une hanche doit réapprendre à marcher. Réapprendre à marcher dans une société nouvelle et en perpétuel changement, réapprendre à marcher en comptant non sur la force de l'institution, mais sur le témoignage de disciples de Jésus Christ, réapprendre à marcher en passant du pouvoir à l'autorité.  Le pouvoir écrase, l'autorité fait grandir. L'Église de Jésus est une communion de personnes animées par l'Esprit du Seigneur. Ma conviction à partir de mon expérience est que tous nos projets partent d'en haut vers le peuple et le peuple n'a pas répondu présent. Ces projets devraient partir d'en bas vers le haut en vue de mieux répondre aux besoins des gens. Je souhaite en ce début d'année que nos paroisses s'arrêtent de bâtir des projets pour s'asseoir autour de la Parole et laisser réchauffer leur coeur comme les disciples sur la route d'Emmaüs.

 

vendredi, 01 septembre 2017 14:45

Un jardin à Jérusalem.

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Jésus se dirige vers Jérusalem pour y être crucifié et ressusciter. Mth 16, 21. Quand nous parlons de Jérusalem, nous évoquons la Passion et la mort de Jésus. Nous oublions le jardin de la résurrection. Pierre n'avait rien compris, et nous?

A Jérusalem, il y avait le jardin de Joseph d'Arimathée où Jésus est ressuscité. A la suite du Jardin de l'Éden où les premiers humains ont fait une crise d'adolescence, il yeut le Jardin de Gethsémani et il y a aussi le jardin de Joseph, jardin de la résurrection. Et Jésus nous dit: Celui qui monte à Jérusalem avec moi ira au jardin de la résurrection. À Jérusalem, Jésus nous indique où nous risquons d'aller si nous y entrons avec lui. Jérusalem n'est pas seulement  le lieu de la mort du Christ, de sa souffance physique, c'est aussi le lieu de la résurrection.

La Passion du Christ l'a conduit à Jérusalem pour souffrir physiquement et mourir. Cette passion nous est présentée par Jérémie, "ce feu dévorant" dans son coeur. C'est le feu de l'amour des petits et des pauvres, feu de la miséricorde, de la justice, du respect des personnes, feu de la vie. C'est le feu du levain qui fait lever la pâte, feu qui réchauffe et rassemble ...

N'oublions pas le jardin de la résurrection, c'est notre jardin d'aujourd'hui où le Seigneur nous invite. Monter à Jérusalem avec le Christ, c'est aussi sortir de nos coutumes, de nos ornières, de nos façons de faire pour entrer sur le route de la vie nouvelle devant nous.  Entrer à Jérusalem c'est s'engager sur des voies nouvelles en réponses aux besoins et aux espérances des hommes et des femmes de notre temps. Depuis le Concile Vatican 11 et la révolution tranquille au Québec, la société n'est plus la même  et demeure en continuel changement. Entrer à Jérusalem, c'est s'engager sur la même route que les gens de chez nous pour leur faire découvrir le jardin de Joseph, le jardin de la résurrection. C'est aussi se laisser réchauffer par ce feu intérieur venant de l'Esprit du Seigneur ressuscité. Ensemble allons vers le jardin de Joseph, jardin de la résurrection.

mercredi, 30 août 2017 18:15

Une Église engendrante.

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Notre bon Papa François nous parle souvent d'une Église en sortie, d'une Église missionnaire. L'important, il me semble, sera de savoir ce que signifie "Église missionnaire." Ma grande conviction est que nous pensons Église missionnaire dans le sens de ramener les chrétiens à la messe tout simplement. Ça m'apparait plus de la récupération que de l'évangélisation. Le premier pas à faire pour nous prêtres et vieux chrétiens est une mise en état de conversion. Comme le dit Saint Ignace: "Sentir l'Église."

"Allez, faites des disciples." Nous passons d'une Église qui fait des catholiques à une Église qui fait naitre  des disciples. Une sortie missionnaire m'apparait aujourd'hui une approche du monde pour écouter ses besoins, ses espérances, ses déceptions. Jésus n'a jamais répondu directement aux questions des gens. Il a répondu par une autre question ou par une parabole de sorte que les personnes ont découvert les réponses en eux-mêmes. Nous sommes invités par le Seigneur à découvrir et à faire découvrir sa présence dans la vie et les personnes autour de nous. Nous devons nous convertir à être pasteur au coeur des communautés chrétiennes.

Le Christ ressuscité est présent au coeur du monode, il appelle des personnes -hommes ou femmes- à être pasteurs; il appelle les gens à découvrir sa présence en eux et autour d'eux. Nous sommes invités à sortir d'une Église qui embrigade les gens dans une forme de vie et de pratique sacramentelle pour donner naissance à tous ces charismes, dons, talents que le Seigneur dépose dans nos communautés. Nous vivons dans une Église du silence: les gens sont mécontents, insatisfaits, blessés, en silence ils rentrent à la maison et ne reviennent plus. Le chrétien est un contestataire, nous disait le Père Voillaume. Contester, c'êst porter témoignage de valeurs contre des gestes qui briment ces valeurs.

Le vrai tournant missionnaire viendra de la périphérie, de la Galilée de nos paroisses et il viendra grâce au ministère féminin au coeur de la communauté. Il viendra si nous savons nous asseoir au coeur de l'Église hors les murs pour l'écouter et l'aimer. IL viendra si nous savons, nous prêtres, devenir des éveilleurs de leaders dans nos communautés et des êtres de communion de tous ces leaders. Prenre "l'odeur des brebis." Pour moi, le tournant misssionnaire du Pape François est d'abord un appel à une redécouverte du sens de notre ministère pastoral comme prêtre, redécouverte des ministères du baptême, redécouverte en profondeur de la dynamique des sacrements au coeur de la vie. C'est une tâche de longue haleine mais combien fascinante et emballante. J'essaie de la vivre depuis quelques années et ça me fait vivre. Devenir une Église qui fait naitre des disciples de Jésus Christ.

 

vendredi, 25 août 2017 19:50

Évangéliser.

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Un amérindien disait un jour: les blancs sont venus, nous ont appris à lire dans leurs papiers, nous ont montré à écrire sur du papier et si on laisse cela dehors, le temps les fait disparaitre. Nous, nous avions appris à lire la nature, nous avions appris à découvrir l'Être suprême dans la nature et le temps ne détruisait pas notre livre.

En réfléchissant, je pensais à l'évangélisation dont on parle depuis longtemps et qui attend toujours. Je pensais à ce que disent les catéchètes sur leur programme de catéchèse où les résultats attendus ne sont pas au rendez-vous. je me disais que si nous apprenions à lire la nature, la vie, l'être humain notre catéchèse aurait plus de chance de réussir. Le Pape nous le dit à sa façon: devenir des contemplatifs de la vie, du peuple pour en connaitre les besoins et les espérances. 

Le Père Antonio M. Pernia, svd, fait une belle analyse de la situation en parlant de la vie religieuse et des jeunes. Il jette un regard sur les différentes générations qui ont marqué notre société depuis quelques décades et trace des jalons pour l'avenir. Des jeunes étaient invités à répondre à deux questions: Qu'est-ce qui est encore pertinent dans la vie religieuse et ce qui devrait être remodeler. Nous pourrions poser les mêmes questions à partir de l'Église, les réponses pourraient être très  éclairantes. Le Père affirme aussi l'intérêt de partir de ce qui est positif dans le mone, la vie actuelle pour aller plus loin. Nous aurions là des pistes très intéressantes pour le tournant missionnaire.

Dans le passé nous avons écrit la vie chrétienne sur les livres de la pratique religieuse et souvent une pratique hors de la vie. Le temps a brisé ces livres parce qu'ils n'étaient pas inscrit dans la vie. Aujourd'hui la situation de notre Église nous invite à nous tourner vers la vie. Apprendre la rencontre du Seigneur à l'école de la vie dans l'université du Bon dieu, la nature.

Les plus âgés ont appris tout le petit catéchisme par coeur pour la profession de foi. Nous avons appris les actes, les commandements de Dieu, nous en avons appris des choses et aujourd'hui que reste-t-il? Le temps a cassé ces livres tombés dans l'oubli. L'important n'était pas d'apprendre des choses, mais de faire une expérience profonde de Dieu au coeur de la vie, faire l'expérience que Dieu habite au coeur de nos vies. Les curés ont peut être agit avec nous comme les blancs avec les amérindiens. L'important est d'évangéliser ce que nous sommes et non nous transformer en autre chose. C'est bon le tournant missionnaire préconisé par le Pape et nos évêques, mais soyons attentifs pour ne pas en faire un tournant de récupération. Lisons la nature, lisons la vie, apprenons à lire l'être humain.

mardi, 15 août 2017 18:46

Un beau moment.

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Dans mon expérience comme prêtre, deux événements marquent profondément ma vie: un mariage et une profession religieuse. Quand je vois des jeunes dans la fraicheur de leur jeunesse s'engager pour la vie soit avec un conjoint ou conjointe, ou encore dans la vie religieuse ou sacerdotale, je ne peux m'empêcher d'être profondément ému. Cette démarche demande de la foi en nous et dans le divin qui nous habite.

Ce matin, je participais à une profession de jeunes religieuses chez les Soeurs de S. paul de Chartres. Je voyais ces jeunes qu'un jour le Seigneur a ppelées à être ses disciples, aujourd'hui être envoyées vivre cet appel au coeur du peuple. L'ordination comme les voeux religieux sont à mes yeux un envoie. Jésus m'a appelé à être son disciple et aujourd'hui je m'engage à vivre cet appel pour toujours. Je suis appelé à être disicple et les voeux sont l'envoie vivre cet appel au quotidien. Jésus n'appelle pas à être prêtre ou religieuse, il appelle à être disciple et il envoie comme témoin soit comme religieuse ou prêtre cet appel reçu. Jésus a appelé Mathieu, Simon et les autres à venir à sa suite, après les avoir formés, il les envoie comme apôtres. Il appelle à être disciples pour être envoyés. Si nous ne sommes pas disciples d'abord, nous ne serons jamais des envoyés, nous serons des gens qui travaillent pour gagner leur vie.

Cette réalité nous était bellement présentée dans l'Évangile de la fête de l'Assomption de ce matin. Marie part en  hâte partager sa joie avec Élisabeth. A la parole de Marie l'enfant tressaillit dans le ventre d'Élisabeth. Jésus est venu rencontrer son cousin Jean. Quand nous avons fait l'expérience du disciple, comme Marie nous avons  le goût de partager cette expérience avec d'autres. Nous allons faire découvrir la présence du ressuscité dans le coeur des autres. Nous allons partager une expérience et non pas des connaissances. Nous parlons souvent d'évangélisation, de tournant missionnaire: Évangéliser n'est pas apporter aux autres ce que nous avons et qu'ils n'ont pas, mais c'est de faire découvrir ce que avons en commun, la présence du ressuscité.

A L'arrivée de Marie, L'enfant ressaillit dans le ventre de sa mère, Jean venait de faire l'expérience du Christ Jésus en lui. Puissions-nous, nous aussi, faire tressaillir l'enfant dans le coeur et la vie des gens que nous rencontrons? Il ne s'agit pas de semer des idées, ce sont des réalités qu'on oublie et laissent un vide. Il s'agit simplement de partager une expérience de vie comme l'a fait Marie avec Élisabeth. Notre mission à nous de vivre notre expérience de disciple est de faire tressaillir le christ dans le coeur et la vie des gens autour de nous. C'est ma prière pour toutes ce jeunes religieuses qui ont fait un pas de danse important dans leur vie de disciple de Jésus Christ.

dimanche, 13 août 2017 19:09

La vie est un chemin de croissance.

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Assis dans ma berçante par un beau matin d'été, je sirote mon café et me laisse envahir par cette vie magnifique qui m'entoure. Soudain des morceaux de passé remontent à la surface et me font sourire.

Un jour,  il y a longtemps de cela, j'avais préparé un beau texte d'homélie pour présenter la nouvelle pastorale du baptême  à la suite de Vatican 11. Arrivent au presbytère deux savants messieurs: un comptable et un professeur. Tout heureux de tester ma trouvaille, je leur lis mon savant papier. Ils m'écoutent avec une attention respectueuse et à la fin, ils me disent: C'est beau ce que tu as écrit, mais on comprend rien. Ton vocabulaire et la façon trop savante de dire les choses nous dépassent. Si tu veux nous parler du baptême parle-nous de telle et telle question." J'ai mis mon savant papier à la poubelle et recommançai.

Souvent par la suite je fus questionné par des étudiants du secondaire qui me demandaient de lâcher mes idées et de leur expliquer le message de l'Évangile. Ce n'était pas facile parce que je n'avais pas été préparé à parler à des gens, mais à dire une doctrine. J'ai essayé d'améliorer me "performance" mais le succès n'est pas souvent au rendez-vous.

Communiquer un message dans l'homélie est un charisme que l'ordination sacerdotale ne donne pas nécessairement. Les hommes ont pensé que l'Esprit avait donnée ce charisme seulement aux hommes, mais l'Esprit les a déjoués. Dans les partages d'Évangile que je vis présentement avec des frères et des soeurs en Jésus Christ, et dans l'animation des clébrations dominicales de la Parole,  des chrétiens et souvent des femmes communiquent mieux que nous le message de l'évangile. Communiquer le message de l'Évangile n'est pas affaire de "muscles" mais de "coeur."

Plus je vieillis, plus je découvre les bons tours que l'Esprit nous a fait et nous fait encore. Comme célibataire aujourd'hui je me dis qu'au cours des siècles, les hommes ont pensé qu'il était moins embarrassant de garder tous les ministères pour eux et laisser les femmes dans la sacristie. Mais attention, l'Esprit nous jouera un de ces bons tours un moment donné. Je m'amuse à vieillir et à brasser d'amusants souvenirs. La vie est belle.

jeudi, 10 août 2017 14:03

Ma vie est marquée.

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Lors de ma premère année d'étude, j'avais lu Adagio, je crois, de Félix Leclerc où il racontait l'histoire du voleur de bois. Il parlait d'un homme prit à voler du bois et qui racontait qu'un jour il avait volé du bois pour se chauffer parce qu'il n'avait plus rien, on l'avait étiqueté le voleur de bois. Depuis ce temps il volait souvent du bois parce qu'on l'appelait le voleur de bois. C'est une histoire qui veut nous montrer  comment la pression populaire peut modifier  une vie. Cette histoire ne m'a jamais quitté.

Il y a quelques années, j'ai accompagné un jeune homme qui me disait: "Mon père m'a toujours dit que je ne ferais jamais rien de bon, que je n'étais qu'une bouche à nourrir." Malgré nos efforts, quelque temps plus tard, il se suicidait. Notre vie est souvent marquée par des paroles ou des jugements tant positifs que négatifs. Nous en faisons tous l'expérience un jour ou l'autre dans notre vie.

Si je regarde l'Évangile, il me semble que Jésus nous donne une autre leçon ou façon de faire. Dans la rencontre avec la Samaritaine, il lui demande un service: Donne-moi à boire." Jn 4, 7. Au paralytique, il dit: "Lève-toi, prends ton grabat et marche." Mth 9, 6. autrement dit: Arrête de compter sur les autres prends ta vie en main et vit. Jésus mange avec les pauvres et les pécheurs, Luc 14. Et combien d'autres exemples les Évangiles nou sdonnent.

Jésus était positif avec les gens, il allait chercher ce qui était bon en eux pour le faire grandir. Ça me rappelle le chant de Nicola "Je t'aime tout court." C'est ce que Jésus dit simplement, je t'aime pour ce que tu es et non pour ce que tu fais. Ce qui est important pour le Seigneur, c'est ce que nous sommes, les remplis de Dieu.

Nous devrions suivre cet exemple du Seigneur et partir positif avec nous et les autres. Développer avec le Seigneur une prière d'action de grâce ou lieu de chiâleux. Au lieu de toujours être écrasé pour demander pardon, être debout comme des chrétiens et chrétiennes sauvés et en marche vers le royaume de Dieu intérieur en nous et en train de se réaliser.   J'ai vu des vies changer, des gens se redresser parce qu'ils découvraient leur beauté et grandeur intérieures. Notre vie pourrait être marquée positivement et non négativement. Nous pourrions voir le Paradis Terrestre moins comme une chute mais comme une étape de croissance. Nous avons développé des attitudes de saules pleureurs et le télé-journal nous présente toujours plus de mauvaises nouvelles que de bonnes.  Soyons positif.

 

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