Jacques grand'Maison écrit dans son livre "Une spritualité laïque au quotidien", En des mots très simples, je dirais que pour le Dieu de la Bible et des Évangiles, le sacré, la transcendant, c'est l'être humain surtout le pauvre, le fragile."
Et sur une stèle, il est écrit: Si tu vas au bout du monde, tu trouveras des traces de Dieu, si tu vas au fond de toi-même, tu trouveras Dieu lui-même. Et Jacques termine son livre avec ces mots: Les laïques seront les principaux transmetteurs de la foi, et les communautés chrétiennes qui se donneront leurs pasteurs. Ce qui nous arrive est une grâce qui illustre parfaitement ce propos de Bonhoeffer: "L'Église est pour ceux qui ne sont pas en elle."
Notre société nous lance un appel saurons-nous le voir comme une grâce? Revenir à l'humain qui est le reflet de Dieu. L'avenir de l'Église dépend de notre façon de gérer le présent. Et ce présent nous invite au spirituel au coeur même de l'être humain.
En méditant ces lignes presqu'au soir de ma vie, J'ai le sentiment d'avoir travaillé à maintenir des choses en place, et surtout ce sentiment d'être arrivé là où tout commence.
"Il ne faut pas appeler richesse les choses que l'on peut perdre." Léonard de Vinci.
Il est tellement facile de dire: "Je ne crois pas en Dieu" puisque Dieu nous autorise à prononcer ces paroles avec impuinité. Ce sont nos actes qu'il observe." Gandhi.
"Noël est le fruit du plus beau: Je t'aime. Puisse-ce plus beau je t'aime être celui qui sort de ton coeur en ce jour de Noël."
Gandhi disait: "La religion, c'est comme une montagne, chacun la gravit à sa façon et à son rythme, mais il n'y a qu'un sommet." Nous sommes tous en marche vers le sommet qui le Christ et la vie éternelle, mais chacun avance à sa façon. Il y a le pas du vieillard prit de rhumatisme, qui traine son talon et qui prend du temps à monter. Il y a le pas de l'ado qui monte en dansant et qui s'écarte souvent du sentier battu. Il y a le pas de l'adulte qui veut souvent faire lui-même son propre chemin. Parvenu au sommet, les uns s'assoient à côté des autres bénéficiant du même résultat.
Ce qui distingue les hommes, ce n'est pas la foi, mais la façon de l'intégrer et les chemins prit pour arriver au but. La difficulté est d'accepter que tous ne prennent pas le même sentier mais qu'ils arriveront tous au même but. La spiritualité est cette valeur intérieure qui me permet d'aller allègrement jusqu'au bout. L'important est de travailler à l'intérieur de notre propre religion pour améliorer les sentiers.
Saint Paul nous dit en sa première lettre aux Corinthiens: "Vous êtes une maison que Dieu construit. Selon la grâce que Dieu m'a donnée, moi, comme un bon architecte, j'ai posé la pierre de fondation. La pierre de fondation , personne ne peut en poser d'autre que celle qui s'y trouve: JÉSUS CHRIST." 1 Cor. 3, 9-12. Voila une piste d'évangélisation: Découvrir la pierre de fondation posée dans chacune de nos vies. Découvrir Jésus Christ au coeur de nos vies. Nous ne sommes plus à l'heure de la catéchèse, mais à l'heure du kérigme. Nous ne sommes plus à l'heure de l'enseignement mais de la découverte. Est-ce que nous posons les fondations ou si nous plaçons des structures où il n'y a pas de fondation? Notre priorité pastorale à Gaspé trouve toute son importance: Semons la Parole; faisons découvrir le Christ, le reste viendra par surcroit.
Le semeur est sorti pour semer. Il ne soucia pas de la terre mais resta confiant dans la qualité de la semence. Aujourd'hui nous sommes invités par le Semeur a jeter la semence partout: semons la Parole de notre Dieu, semons l'amour, semons le pardon, semons la miséricorde a profusion, avec générosité pour que l'une ou l'autre féconde et éclaire les générations futures.
"Mes salutations "Bonjour" adressées aujourd'hui ne seront pas seulement des mots de politesse, mais une façon de "bénir" les gens afin que tous comprennent qu'il est important que nous ayons la vie". Un sage. Comme chrétiens, nos paroles, nos salutaitions devraient êtres des mots de bénédiction.
"Il n'y a ni victoire ni défaite dans le cycle de la nature; il y a du mouvement". N'en n'est-il pas ainsi dans toute vie? Devant certaines difficultés ou échecs certains diront: j'ai perdu; d'autres diront: j'ai survécu. La vie est un perpétuel mouvement, changement. Les bons comme les mauvais m'apprennnent à grandir. Ce qui semble parfois un échec est souvent un moment de relance ou de découverte. Combien de fois à la suite d'une difficulté ne nous sommes pas dit: J'ai passé en travers. J'ai appris à lutter et j'ai grandit.
Il en est ainsi dans l'Église. Ce que nous vivons n'est pas un échec de ce que nous avons recherché mais un moment dans le mouvement de la vie qui nous pousse en avant. Le défi pour nous est de suivre le mouvement de la vie pour y découvrir les valeurs. Les arbres vont perdre leurs feuilles d'ici peu. Leurs branches se lèveront sèches vers le ciel. Ils pourraient se dire nous sommes vaincus, mais non c'est une sécheresse pour un nouveau départ. tout l'hiver, ils vont lutter avec leurs racines pour repartir en neuf. Il en est ainsi dans la vie et dans notre Église. Le temps que nous vivons nous permet de lutter avc nos racines et nos valeurs pour repartir en neuf. C'est le mouvement de la vie.
Hier, j'ai demandé à une plante dans ma maison: Parle-moi de Dieu. Ce matin, elle était fleurie.
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Dernièrement, je rencontre quelqu'un au magasin, il m'arrête et me dit: Je vais à la messe, je vous reconnais partout mais j'aimerais vous connaitre. J'ai été un peu surpris par la question et en réfléchissant, je l'ai trouvée bonne. Ne serait-ce pas une démarche sacramentelle?
Chaque dimanche, je viens à l'église et je reconnais mes voisins de bancs, nous sommes toujours à la même place. Ma rencontre avec le Christ est-elle de reconnaissance ou de connaissance? Je m'y reconnais parce que la célébration est toujours la même, nous faisons les mêmes gestes et disons les mêmes paroles, mais est-ce que je connais Celui que je viens rencontrer?
L'Eucharistie nous prend comme assemblée pour faire de nous une communauté. Est-ce que je prends le temps de connaitre la personne qui célèbre avec moi ou si je veux simplement la reconnaitre? Ce sont des questions qu'il faut se poser. La semaine quand je rencontre quelqu'un est-ce que je me permets de le connaitre ou simplement le reconnaitre? L'Eucharistie est un véritable repas de communion où il ne suffit pas de simplement se reconnaitre. J'entends souvent: on a changé des choses dans la messe, je ne me reconnais plus. Nous sommes au plan de la reconnaissance, nous restons à la surface.
En méditant ce matin, je suis invité à dépasser ce reconnaitre pour aller au connaitre. Je prie pour entrer en communion avec le Christ et je vais à l'Eucharistie pour entrer en communion avec le Christ et mes frères et soeurs et former communauté. Souhaitons ensemble que nous puissions non seulement nous reconnaitre mais surtout nous connaitre et connaitre le Christ. Co-naitre, naitre avec.
Si vous pensez que l'aventure est dangereuse, je vous conseille d'essayer la routine, elle est mortelle. Paulo Coelho.
"L'homme bon, de son bon trésor, retire de bonnes choses; l'homme mauvais, de son mauvais trésor, retire de mauvaises choses." Le trésor intérieur de l'être humain est son coeur. Dieu a déposé sa loi, son amour, sa présence au coeur même de l'être humain et c'est là que nous pouvons puiser la source de notre agir. Tout comme l'abre puise dans ses racines la force pour porter du fruits.
Parfois le coeur humain peut être blessé, meurtri et ses fruits peuvent être mauvais. Le coeur de l'être humain est bon parce que pétri par les mains même de Dieu. Nous pouvons être conditionnés par l'extérieur, par l'environnement et ainsi nos fruits sont gâchés. Cela devient le lieu de l'accueil, du pardon, de la miséricorde. Cela devient aussi le lieu de la guérison.
Le coeur bat constamment pour permettre à tous les membres du corps de réaliser leur mission, le coeur nous envoie toujours en avant vers le nouveau. Le coeur spirituel est aussi ce lieu qui nous envoie en avant. Le coeur est source de l'amour et qui permet d'aimer. Le coeur est le centre de l'être humain, il est aussi le centre de toute vie chrétienne et en communauté. Si notre coeur ne produit pas toujours de bons fruits ce n'est pas nécessairement parce qu'il est mauvais, il peut être blessé, malade.
C'est ainsi que je me vois conne prêtre dans une communauté: source d'amour, de rassemblement, de miséricorde, de communion; source de vie qui donne à chaque membre de la communauté les forces et lumière nécessaires pour bien réaliser sa vie d'enfant de Dieu. Le coeur joue son rôle sans prendre la place des autres membres du corps, il en est ainsi du prêtre dans l'Église. Mais ce coeur que je suis a aussi ses blessures et ses souffrances qui changent la qualité du fruit parfois. Mais le Seigneur est toujours là pour apporter la guérison. Donnns à notre coeur la possibilité de faire éclater la puissance de l'amour qui l'habite.
L'auberge est un lieu de restauration, lieu où on refait ses forces, lieu où parfois on retrouve sa dignité. Nous retrouvons ce lieu dans la bible et nous allons y faire une petite visite.
Le samaritain conduit le blessé au bord de la route dans un auberge où il sera soigné et retoruvera ses forces, Lc 10, 34. De même les disciples d'Emmaüs reconnaitront Jésus à l'auberge, Lc 24,39. Le fils cadet revenant à la maison trouvera un accueil chaleureux et retrouvera sa dignité de fils, Lc 15, 22; même le grain tombé en terre a besoin de l'accueil et de la chaleur de la terre pour germer et grandir, Mc 4, 1-9. Ce thème de l'auberge toujours ouverte et accueillante qui permet aux personnes dans la Bible de retrouver leurs valeurs, leur dignité est l'image il me semble de l'Église qui, comme l'auberge, est ce lieu d'accueil, de ressourcement où les chrétiens retrouvent leur dignité et leur qualité d'enfant de Dieu.
L'Église communauté chrétienne doit être cette auberge où chacun et chacune se sent chez soi et accueilli tel qu'il est avec ses blessures comme ses joies sans distinction. Notre Pape François parle d'hopital de campagne comme la bible parle d'auberge. Ce doit être un lieu d'écoute et de dialogue, un lieu d'intimité et de fraternité où il fait bon rester.
La grande majorité des chrétiens ont délaissé cette auberge et ont conservé souvent un souvenir qui les a repousser au dehors. Nos églises sont fermées à clé, est-ce une image de ce que devient notre Église où il faut avoir un trousseau de clés pour y pénétrer? Je ferais le voeu de voir surgir une pastorale de l'auberge aux portes ouvertes où les chrétiens ne viennent pas trouver d'abord des rites liturgiques, mais un accueil chaleureux et une parole ajustée à leurs besoins. Certains chrétiens aujourd'hui nous demandent des lieux de silence, d'accueil, de ressourcement. Inventons la "pastorale de l'auberge."