Quelqu'un me dit: Je ne veux plus entendre parler de la foi, je veux rencontrer quelqu'un qui me parle comme un croyant. Voila qui est bien que je me dis. Parler comme un croyant! Ne serait-ce pas là le défi que nous lance la société autour de nous? Beaucoup de livres sont écrit sur la foi, de beaux discours sont prononcés, nous avons fait de bonnes homélies sur la foi, mais avons-nous parler comme des croyants? Avons-nous voulu faire connaitre des vérités ou une personne? C'est ma question aujourd'hui. La foi est adhésion à quelqu'un; parler de la foi est un contenu qui permet de mieux expérimenter la foi.
Est-ce que notre monde ne serait pas tanner d'entendre parler de Dieu et ne voudrait pas qu'on leur dise DIEU tout simplement. J'ai cette impression quand j'écoute les gens de la rue me causer de temps en temps Un enfant me disait dernièrement: "Mon Papa, c'est mon papa." Ça veut tout dire. Pas besoin d'explication. Dieu, c'est mon Dieu. Il s'est révélé à travers un agir pour le peuple et je le ferai connaitre non par des paroles d'abord, mais par une façon d'être, d'aimer, d'agir qui révèle quelqu'un en moi, en nous.
Ce n'est pas facile pour des vieux de passer des commendements aux béatitudes, des croyances à la foi, de l'agir à l'être. Un jour nous y parviendrons.
"Il reste toujours un peu de parfum à la main qui donne des roses." confusius.
L'inverse serait-il vrai aussi?
"Le royaume des cieux est comparable à un trésor qui est caché dans un champ et qu'un homme a découvert. ... Le royaume des cieux est comparable à un marchand qui cherchait des perles fines." Mth 13, 44-45.
Quel est ce champ où est caché le trésor du royaume des cieux? Ce champ est d'abord notre coeur. Ce trésor est enfoui en nous. "Je déposerai ma loi au fond de leur coeur" nous dit le Seigneur par la bouche du prophète Ezéchiel. Ce trésor du royaume se découvre au fond de nous-même, inutile de le chercher ailleurs, au dehors. Le premier pas d'évangélisation est de faire cette découverte. Le premier pas de catéchèse pour les enfants est de découvrir avec eux ce trésor caché au fond de leur coeur. C'est l'éveil de la vie spirituelle, découvrir en soi ce trésor. Ce trésor est aussi caché dans la Bible derrière les images et les symboles. Découvrir ce trésor consiste à crever ces images pour cueillir la substance et le message. Toute la prédication de Jésus n'a pour but que de nous faire découvrir ce trésor en nous. Et ce doit être notre mission aussi.
Découvrir ce trésor procure la joie nous dit le texte de Mathieu. Découvrir en nous cettte richesse de l'image et de la ressemblance de Dieu nous met en joie. Quand nous aurons découvert ce trésor en nous, quand nous aurons goûté la saveur de sa présence, notre vie et nos célébrations aurons une autre importance et serons plus attrayante. Notre religion, notre relation à Dieu est une affaire de coeur et non de tête. Retournons à notre coeur, c'est là que Dieu nous attend.
L'évangéliste Jean place des personnes au pied de la croix lors de la mort de Jésus (Jn 19, 22-27). Nous cotoyons trois femmes et le disciple n'est pas nommé. On me dit que à l'époque personne ne pouvait approcher la croix des condamnés. Pourquoi Jean place-t-il ces personnes à la croix?
Notons d'abord que ce sont des femmes et le disciple que Jésus aimait. Tous les autres ont fuit. Au pied de la croix, il n'y a place que pour l'amour. Ceux qui proféraient des menaces, de la haine, de la colère sont disparus. Jésus vient de poser un geste extraordinaire d'amour et seul les personnes qui vibrent à ce sentiment sont restés au pied de la croix. Je suis donc invité à méditer la grandeur de l'amour de Dieu et non seulement sa souffrance.
Marie était présente à la naissance de Jésus, aussi à la naissance de sa vie publique à Cana, elle est là aujourd'hui à la naissance de sa vie éternelle comme elle le sera à la Pentecôte naissance de l'Église. À la croix avec les autres femmes, elle inaugure le ministère de la femme dans l'Église. Les femmes ont un minstère spécifique à exercer dans l'Église, ministère complémentaire et aussi important que celui de l'homme. Elles n'ont pas à imiter celui de l'homme surtout pas dans sa forme actuelle.
"Voici ta mère, voici ton fils." Nous sommes invités à accueillir en nous ce qui vient de Dieu. La vie, les événements heureux comme pénibles sont des dons de Dieu qui nous permettent d'avancer, de grandir.
Marie est debout, femme de l'avenir, femme de la nouveauté de la vie qui m'apprend aussi à rester debout devant l'incertitude, l'adversité pour bâtir un demain nouveau.
"Le bonheur que l'on attend gâche parfois celui qu'on vit." Eric-Emmanuel Smihitt.
"J'ai souhaité que le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les oeuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Ce sera une façon de réveiller notre conscience endormie face au drame de la pauvreté. Dans la personne du pauvre, en effet, la chair du Christ devient de nouveau visible en tant que corps torturé, blessé, flagellé affamé afin d'être secouru par tous."
L'histoire du pauvre Lazare devant la porte du riche est un exemple du durcissement du coeur qu'apporte souvent la richesse. Le Pape François en cette année de la miséricorde nous invite à la conversion du coeur pour nous tourner vers le pauvre qui est le privilégié dans le royaume du Père. Nous ouvrir à l'accueil et au partage. Comme dit le vieux proverbe chinois: "Si tu veux être heureux, promène-toi avec deux sacs, l'un pour donner et l'autre pour recevoir.
Chérissez le divin en vous" Louise Hay. Quelqu'un donnait un exemple. Si un jour au bord du fleuve St-Laurent, vous prenez de l'eau du flauve dans une tasse. Nous avons le fleuve; pas tout le fleuve, pas sa puissance, mais c'est le fleuve dans notre tasse. Nous sommes ainsi une petite tasse de Dieu. Nous ne sommes pas aussi grand que lui, nous n'avons pas sa puissance, mais nous sommes de Dieu. L'eau dans ma tasse s'évapore et retourne au fleuve d'où elle vient. De même je retourne vers Dieu d'où je viens. Chérir le divin en nous , c'est accepter toutes les parcelles de notre être comme originant d'un grand Amour. D'où l'importance de rester connecté sur ce divin qui est en nous, de le reconnaitre pour demeurer positif devant les événements de la vie.
Ce matin, le Pape François nous rappelle une page d'Évangile: "Vous le savez, ceux que l'on regarde comme chefs des nations les commandent en maitres, les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur." L'évangéliste nous indique que la véritable autorité est service. L'autorité n'est pas le pouvoir. L'autorité imprime une marque dans la communauté. L'autorité rassemble et fait communauté. L'autorité est service de l'amour. Le plus grand danger pour le sièlce à venir est qu'il n'y ait plus de personnes qui passent leur vie à servir. Notre monde, notre Église a besoin de se placer à l'écoute de cette parole du Seigneur pour la mettre en pratique. Servir pour rassembler dans l'amour.
Un auteur anonyme a écrit: "Ne regardez pas en arrière, nous n'allez pas dans cette direction." Voila qui est bien dit mais moins facile à réaliser. Quand on vieillit, nous sommes facilement enclins à regarder en arrière. La nostalgie du passé et des choses que nous pouvions faire s'empare aisément de notre mémoire et de notre coeur. Et pourtant quelque soit notre âge nous n'allons pas à reculon.
Apprendre à vivre le moment présent, apprendre à mettre l'accent non d'abord sur ce que l'on perd mais sur ce que l'on gagne en avançant. L'an passé je faisais une heure de marche chaque matin, aujourd'hui je ne fais qu'une demie-heure. Je suis heureux de pouvoir en faire encore et l'autre temps je l'emploie dans le silence à sourire à la vie. Ce qui importe est la minute que je suis en train de vivre, quelles sont les richesses qu'elle m'apporte. Ce temps de silence est un temps de communion avec moi-même, les autres et Dieu.
Souvent, quand on vieillit, la vie semble s'arrêter. J'entends beaucoupp de personnes âgées se plaindre de ce qu'elles perdent, on ne peut plus faire les mêmes choses. Devenir âgé et moins actif est un temps pour semer de l'amour, un sourire, une bonne parole; c'est le temps de voir les autres avec les yeux du coeur à travers leurs défauts et leurs caprices. Vieillir, c'est semer le parfum de la vie, c'est aussi continuer d'avancer, mais comme on avance plus lentement on a le temps de goûter le moment présent et les présences qui nous entourent. Elisabeth et Sara ont donné naissance à de grands prophètes dans leur vieillesse. Qu'est-ce que je ferais naitre dans ma vieillesse? Quel sourire je ferais surgir dans le visage de quelqu'un, quel étoile naitrait dans les yeux de l'autre qui est triste. Le meilleur temps pour planter l'arbre de la vie, pour l'arroser et en prendre soin est maintenant dans le moment présent que je vis. Apprenons à bien vivre ce moment présent avec toute la richesse de notre coeur.
Dans ma prière, ce matin, je dis au Seigneur: Prends soin des malades, des migrants. Et Dieu me réponds: J'allais justement te dire la même chose. Dieu frappe à ma porte dans ce malade qui me crie sa souffrance, ce pauvre qui a faim, ce chétien parti au large et cherche une voie spirituelle, ce jeune qui me demande si Dieu existe. Dieu frappe à ma porte à travers toutes ce femmes, ces hommes et enfants qui expriment leurs besoins ou leur inquiétude. Il ne me demande pas de donner ma nourriture mais celle dont il a besoin. Ne serait-ce pas une des difficultés de notre vie chrétienne qui au lieu de répondre aux besoins des gens offre sa propre nourriture et les chrétiens ne se sentent pas concernés. C'est la question que me pose le Pape François ce matin dans ma médtation.
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A l'amour entre nous, Dieu ne s'ajoute pas: Il s'y manifeste. Maurice Bellet. Il en est ainsi dans le mariage, le sacrement n'ajoute pas Dieu à l'amour du couple, il le manifeste, le célèbre, le rend visible en quelque sorte.
Notre Pape François nous invite aujourd'hui a jeter des ponts. Nous sommes dans un monde de communication qui se développe rapidement. Parfois les moyens de communication ne favorise pas la création de ponts. ce n'est pas le moyen qui est mauvais mais l'usage que nous en faisons. L'écoute, la parole sont des moyens de créer des ponts entre les personnes. Quand j'écoute les personnes, j'entends beaucoup de souffrance, d'agressivité parce que l'écoute et l'acceuil ne sont pas au rendez-vous. Notre monde vise davantage la rendement, le respect des lois et des traditions que l'écoute des personnes. "Qui est mon prochain a-t-on demandé à Jésus?" C'est bien celui qui est près de moi et avec qui je vais tisser des liens. Devenons ensemble dans l'amour et la miséricorde des bâtisseurs de ponts.
"Ne mourez pas sans avoir exprimé votre musique intrieure" tel est le titre d'un livre que j'ai sous la main aujourd'hui. Cela me rappelle l'affirmation de Jean Vanier: "Laisser chacun grandir selon la musique de son être." Ce n'est pas toujours facile d'exprimer notre propre musique, tant de conditionnements extérieurs briment notre liberté: la peur de ce que les autres pensent, la peur de n'être pas accepté, la peur de l'autorité qui ne pense pas comme nous, etc ... L'environnement vient conditionner notre agir.
Ces situations provoquent beaucoup d'insatisfactions, développent de l'agressivité et enlève beaucoup à la beauté du monde. Jésus est venu et a joué sa musique pleinement et cela l'a conduit à la mort. L'histoire nous apprend que nombre de personnes ont subi le même sort, pensons à Galiée, pensons au condamnation de certains théologiens d'avant le concile et combien de victimes des systèmes politiques d'aujourd'hui. Si je regarde ma propre vie, je réalise que j'ai aussi subi ces retrécissements de la pensée par peur des conséquences. Nous savons que l'autorité à raison et que trop souvent elle n'a pas d'oreilles.
Pouvons-nous penser qu'aujourd'hui les chrétiens ont voulu exprimer leur propre musique intérieure et sont partis parce que nous ne leur laissions pas la liberté de le faire? C'est plus facile et sécurisant de se fondre dans la foule, de penser comme tout le monde et de ne déranger personne. Ces chrétiens pour la plupart cherchent leur propre façon d'exprimer leur musique, leur foi et leur amour de la vie. Comme pasteur nous avons la mission d'écouter cette musique et de l'accompagner, de permettre à chacun de jouer sa propre musique tout comme les parents le font avec les enfants. C'est ce que j'ai découvert depuis un certain nombre d'années et que j'essaie de vivre. Ceci nous fait découvrir une beauté et une richesse du monde que nous découvrons qu'avec le coeur. Aujourd'hui je dis merci à la vie qui m'a permis d'avancer un peu sur la route de la liberté.
En méditant avec le Pape François ce matin, je me dis que nous vivons acutellement un temps riche de conversion. Un temps où nous découvrons l'Évangile qui nous conduit à l'essentiel. "Cet homme fait bon accueil aux pécheurs" Lc 15, 1-10.
Jésus parle souvent des pauvres, mais il mange avec les publicains. Pourtant bon nombre de publicains sont plus riches que les pharisiens. les pauvres pour Jésus sont d'abord les exclus, ceux qui ne pensent pas comme nous, ne croient pas comme nous,... Dans une communauté chrétienne, il n'y a pas d'exclus. Les premiers à s'asseoir à la table avec le Seigneur, ce sont les rejetés de la société de pouvoir et de titres d'honneur. Ce que Jésus a dénoncé avec force, c'est l'exclusion.
Ce matin, je me regarde dans le miroir et j'essaie de reconnaitre les personnes qui sont les exclus dans ma vie, dans ma communauté chrétienne et dans mon Église et ce à la suite du Pape François.