Jos. Deschênes
En lisant et méditant.
Isabelle LeBougeois: Le Dieu des abîmes. À l'écoute des âmes brisées. Ed. Albin Michel. 2020. L'auteur, religieuse et psychanalyste, travaille en prison à l'écoute des prisonniers. Ce que je retiens en premier lieu de ce livre est la douleur de ces hommes et femmes souvent victimes d'une société qui a perdue son âme, et d'autre part le grand besoin d'une oreille qui écoute sans jugement et qui donne confiance aux personnes de se dire librement. En lisant ce livre, je pensais à toutes ces personnes victimes de violence et aux hommes violents qui ont aussi ce grand besoin d'une oreille attentive. À travers l'histoire de certaines personnes elle nous fait rencontrer le Dieu des abîmes, ce Dieu au fond des coeurs meurtris qui souffrent avec eux parfois en silence. "Du fond de ces abîmes de remords, colère, désespoir, culpabilité, des âmes brisées appellent un Dieu qui semble absent avec des accents de vérité qui touchent à l'universel." Une lectrue qui conduit au-delà. Bonne lecture.
Une Grande Semaine.
Jésus est entré hier dans ma Jérusalem pour vivre avec moi cette grande semaine où je dois découvrir ma responsabiltié comme disciple du Christ ressuscité. En suivant Jésus cette semaine, nous l'accompagnerons sur la route de la résurrection où il devra passer par la mort pour aboutir à la plénitde de VIE. Mais cette année, je voudrais vivre la passion de Jésus en 2021. Jésus fait du sacré de sa vie, il la donne, on ne lui enlève pas la vie, il en fait le don. Il m'apprend à faire du sacré de ma vie. la vie du chrétien est un don reçu et à donner au service de l'amour et du prochain. Jésus m'apprend à être un serviteur de la vie. Autour de moi, je vois des femmes et des hommes qui donnent leur vie -surtout en ce temps de pandémie- au service de la vie. Certaines personnes vivent leur vendredi saint soit sur un lit d'hôpital ou au service des malades.
Jésus m'apprend aussi le fidélité à une mission, fidlité à des valeurs, fidélité à soi-même. Jésus acceptera la mort plutôt que de se renier et de renier sa mission. Je pense ici à Martin Lutehr King, Mgr Romero et combien d'autres qui sont tombés sous les balles plutôt que de renier leurs valeurs et leur foi. Autour de nous encore aujourd'hui des personnes acceptent la souffance plutôt que d'adhérer à des groupes ou valeurs qui détruisent les personnes ou qui montent au front pour les défendre.
Aujourd'hui encore des personnes sont condamnées injustement à cause de la couleur de leur peau ou de leur paays origine. Nous n'avons qu'à penser aux amérindiens, aux orphelinats, notre histoire en conserve assez de souvenirs. La passion de Jésus est toujours présente sur notre planète. Ce que les personnes âgées en CHLSD ont vécu durant la pandémie s'ajoute à la souffrance de Jésus le vendredi saint à Jérusalem.
Jésus a souffert le Vendredi Saint pour nous sauver de nous-mêmes, pour nous apprendre al fidélité à la foi et aux valeurs qui nous portent. Jésus a fait le don de sa vie par amour pour les êtres humains créés à son image et ressemblance. Et il nous a dit d'être fidèle à nous même et à nos valeurs en mémoire de Lui. La Passion de Jésus n'est pas un texte que nous lisons devant une assemblée, elle est une réalité qui se vit encore aujourd'hui sur le terrain au quotidien. À trois heures, vendredi, découvrons la Passion du Christ chez nous en Gaspésie, au Québec et faisons du sacré de nos vies en voulant faire un petit effort pour changer les choses. En regardant toutes ces victimes qui vivent la passion de Jésus nous penserons à "Prenez et mangez, prenez et buvez, c'est mon corps souffrant que je vous donne autour de vous pour que vous me laviez les pieds. Nous devons éviter que ces jours que nous appelons saints ne soient qu'une liturgie répétitive d'un événement passé. Bonne semaine.
Le Dieu des abîmes.
C'est le Dieu des abîmes qui est là au début de cette semaine et veut se laissert découvrir. Le Dieu des abîmes est le Dieu des coeurs brisés, ensanglantés par la vie, le Dieu des petits, des pauvres, des méprisés. Un Dieu qui aime sans mesure. C'est le Dieu qui se laisse découvrir dans le don d'une présence. Le Frère de Taizé écrivait: "Pour obtenir le monde divin, nous nous sentons appelés à monter et à tout obtenir par un travail sur nous-mêmes. Or, voici que tout réside dans le recevoir, lequel n'a besoin que d'un coeur qui se laisse éveiller." Le Père Hans Urs Balthasar écrivait: "Mon fils, entre le milieu de la nuit et le froid du matin, au moment où ils me trainaient pour la deuxieme fois devant le juge, j'ai séjourné dans ta prison. Seul, battu de verges, objet d'opprobe, j'étais enchaîné à un poteau. Je pensais à toi et au jour qui allait suivre. Toutes ces prisons je les ai traversées jusqu'à la cellule la plus secrète." Jésus a visité nos prisons intérieures et il est mort comme beaucoup de prisonniers furent éxécutés. Toutes nos abîmes ont été visités par ce Jésus Christ pour que nous devenions libres. Laissons-nous visiter au plus profond de nous-mêmes, Jésus veut guérir nos blessures pour que nous devenions libres.
Une entrée vers ...
Avec le dimanche des rameaux comme nous l'appelons, c'est l'entrée dans la Grande Semaine où nous sommes invités à suivre Jésus sur la route de la résurrection. N'oublions pas que sur cette route, Jésus nous donne sa mission. Jeudi soir au sortir du cénacle, nous serons investis de la mission du Christ de faire des disciples et de conserver l'enseignement d'amour et de paix qu'il a proposé durant sa vie publique. Les événemements de la semaine sainte ne sont pas des événements isolés. Ils s'enchainent les uns les autres vers un but: la résurrection qui devient le temps de l'Église. Le temps de la présence physique de Jésus se termine et le temps de l'Église -notre temps- commence. Ces derniers moments de la vie de Jésus ont une importance capitale pour nous. Jésus nous donne sa mission, et nous assure d'être avec nous comme une force pour la réaliser; vendredi il nous enseigne la fidélité à la mission même devant la mort, et le dimanche, il nous en fait découvrir le terme. Jésus fait du sacré de sa vie, et nous enseigne à faire de même.
En méditant les textes de Jeudi, nous comprendrons que Jésus au terme de sa vie nous passe le flambeau de sa mission. Comment vivrons-nous cette mission au sortir de la pandémie? Comment pourrrons-nous présenter Jésus au monde d'aujourd'hui? Jésus a donné sa vie pour que nous puissions aller avec sa force faire des disicples et apprendre ensemble à conserver le message qu'il nous a donné. Nous plaçons l'accent sur le sacrifice de Jésus et nous perdons un élément essentiel du message donné par le Seigneur. Devant le vécu de notre monde aujourd'hui, la mission de Jésus prend une urgence de premier plan. Il ne faudrait pas que nos Eucharisties redeviennent une belle petite amicale d'anciens, de bonnes personnes âgées, heureux de se retrouver après le confinement. L'Eucharistie est le sacrement de la route, de l'audace, du courage, de la mission sur le terrain ...
La passion n'est pas seulement un acte passé il y a 2000 ans. Jésus vit encore sa Passion aujourd'hui dans la vie de femmes, d'hommes et d'enfants qui souffrent le martyr parce qu'elles sont femmes, parce qu'ils sont des enfants, des handicapés, des vieillards malades, des prisonniers; les génocides dans les pays totalitaires ... Nous avons l'habitude de célébrer la Passion au passé et oublié de la célébrer et de la voir au présent. "Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites. " Il y a 50 ans, avec un groupe d'étudiants j'avais vécu une célébration de la Passion avec un diaporama et mon évêque avait assisté et nous avait demandé par la suite de continuer cette expérience. La vie m'a conduit ailleurs et cela n'a pas eu de suit.e
Nous voulons, un groupe de chrétiens d'ici, vivre une montée pascale virtuelle dans cette orientation en créant notre propre façon de célébrer. Notre volonté est de donner plus de sens pour aujourd'hui à nos célébrations. Nous en reparlerons ensuite. Bonne semaine sainte.
Où es-tu?
Où es-tu? C'est le cri que Dieu lança à Adam au jardin de l'Éden. C'est le cri qu'il me lance peut être aussi à l'occasion. Où es-tu? Où en es-tu dans ta foi? Dans ta vie de prière? Dans ton amour du prochain? Adam se cache parce qu'il a peur de Dieu. Il avait l'idée d'un Dieu tout puissant qui donne, surveille punit ou récompense selon notre agir. Ce matin, c'est à moi que cette question est posée: Où suis-je dans ma foi, ma relation au Seigneur? Ai-je découvert un Dieu présent à l'intérieur de moi, un Dieu tout aimant, un Dieu qui accompagne pour conduire plus loin dans l'amour? Pensons-y aujourd'hui.
Un passage.
Dimanche prochain, le peuple chrétien entrera dans la semaine sainte que nous appelons aussi la Grande Semaine. Mais nous parlons aussi de la Montée Ppascale. C'est la mise en place de la responsabilité de la mission par l'église peuple de Dieu. Jésus est venu instruire un peuple du projet divin avec lui et le temps est venu de lui donner sa responsabilité. Ce passage va se faire dans la mise à mort et résurrection du Christ Jésus. Jésus entre à Jérusalem préparer la Pâque qu'il vivra avec les siens jeudi où il donnera sa mission à réaliser. Vendredi il acceptera le verdict de la crucifixion et fera du sacré de sa vie. Jésus pourrait s'enfuir mais par fidélité à sa mission et à son être de Fils de Dieu, il ira jusqu'au bout de sa mission. Dimanche prochain, il ressuscitera et ce sera le temps de l'Église. C'est le temps de notre mission. Alors durant tous ces jours de célébration et de prière, préparons notre coeur à ce passage, à cette Pâque où Jésus nous dit: Allez, faites des disciples et apprenez-leur à conserver tout ce que je vous ai enseigné. Notre regard doit porter sur dimanche matin où le tombeau est vide et notre coeur est rempli du ressuscité en vue de le faire connaitre. Dimanche matin, la messe commence. Messe veut dire aussi: Envoyer. Nous sommes envoyer en mission d'évangélisation. Le but de la venue de Jésus est de nous faire connaitre sa mission et de nous la donner. La fin de l'Eucharistie est la mission donnée par le Christ le Jeudi Saint au soir.
Vous serez mes disciples
Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous serez mes disciples, nous dit Jésus. Il est intéressant de prendre conscience que Jésus met comme condition la fidélité à sa parole pour être disicple. Il ne s'agit pas d'abord de pratique, de choses à faire, mais une fidélité à la parole qui demande une façon d'être et non de faire. Jésus n'attache pas d'abord d'importance à la pratique mais à la vie. "Prenez et mangez" nous dit-il. Mangeons la parole de Dieu pou rnourrir notre vi de témoin et de disciple.
Le désir
Le seul sentiment qui peut vraiment nous conduire à changer, c'est le désir. C'est une puissance qui nous mobilise et conduit à vouloir un changement. Je désire une autre couleur sur mon mur de salon, je désire manger tel produit; si je veux changer une mauvaise habitude, je vais développer une habitude positive contraire. Le changement de penser ou de voir que la société actuelle me demande ne sera pas seulement un acte de la volonté, il devra être un désir venant du dedans et qui me permettra de changer mes idées ou mes façons de faire.
L'exemple de Zachée est très parlant. Jésus ne lui faitpas une semonce ou une catéchèse sur sa façon de vivre. Il lève les yeux et lui dit: Descend, car je veux manger chez toi. Zachée s'est sentie aimer et importantpar le regard de Jésus. Il s'est sentie apprécié et cela l'a convertit. Jésus a fai tnaitre ne lui le désir de la conversion, de réparer ses torts par un accueil inconditionnel. Parce que Jésus l'a aimé, il a fait naitre en lui le désir de se convertir. C'est le message que le Pape François nous adresse; au lieu de nous crisper sur des données théoriques et moralisatrices qui font fuir la majorité des gens, soyons d'abord des gens d'accueil, d'amour, de miséricorde. Faire naitre le désir de grandir spirituellement, d'aller plus loin sur la route avec le seigneur. Faire naitre le désir de Dieu,le désir de grandir en amour et bonté. Si nous avons tant de difficulté à suivre les jeunes, c'est que nous restons au niveau des idées et de nos sécurités. Faisons grandir le désir d'avancer, de connaitre, d'aimer.
Un vécu pas comme les autres.
Edith Blais: Le Sablier. Otage au sahara pendant 450 jours. Ed de l'Homme. L'auteur raconte la prise d'otage dont elle a été victime en Afrique et comment elle s'en est sortie. C'est une leçon de courage et de foi en la force de la vie. Un drame difficile à imaginer pour nous au Québec. Ce récit nous fait aimer la vie et nous incite à lutter pour le respect de la vie et des personnes. Ce récit ne laisse pas indifférent. Bonne lecture.
Jésus entre dans ma Jérusalem. Mc 11, 1-10.
L'entrée de Jésus à Jérusalem est modelée sur l'envoie des disciples préparer le repas de la Pâques. Jésus envoie deux disciples à la ville détacher un ânon et le lui amener. Ce symbolisme est intéressant à méditer.
Rappelons-nous l'âne d'Abraham. Abraham part avec son âne et Isaac vers la montagne que Dieu lui a assigné pour le sacrifice de son fils. Au pied de la montagne, il laise l'âne et gravit la montagne seul avec Isaac. Sur la montagne il comprend que Dieu ne lui demande pas de sacrifier son fils, mais de le laisser vivre. Alors il tue un bouc image du père poour qu'Isaac devienne père d'une multitude. Dans la Bible, l'âne est le symbole de nos lourdeurs et désirs terrestres, symboles de tout ce qui nous empêche de rencontrer Dieu. C'est pourqui Abraham sur la montagne, sans son âne, comprend mieux le message de Dieu. Dans son entrée à Jérusalem, Jésus s'assoit sur notre âne, il s'assoit sur tout ce qui nous empêche de rencontrer vraiment Dieu,; il s'assoit sur ce qui n'avait pas gravit lamontagne avec Abraham et il entre à Jérusalem jusqu'à la montagne du calvaire, montagne de la vie et résurrection. Désormais nos ânes ne nous empêcheront plus de rencontrer le Seigneur et de communier à sa présence en nous.
Aujourd'hui, Jésus entre dans ma Jérusalem assis sur mes petits ânes. Jésus vient guérir tout ce qui m'empêche de communier à sa présence en moi. Quels sont les vêtements que je vais déposer sur le chemin pour l'accueillir? Vais-je l'accueillir comme un roi ou comme un pasteur rempli d'amour et de fidélité? Notons que la foule s'est trompée de Jésus. Elle acclamait un roi puissant qui venait les libérer de l'envahisseur romain et voila que cet homme fait le ménage du temple et s'inscit contre le pouvoir religieux. C'est pourquoi deux jours plus tard, il le livreront à Pilate pour le faire condamner. Il s'attribue des pouvoir qui ne conviennent qu'à Dieu. C'est un genre d'usurpateur. La foule s'est trompée sur Jésus. Et moi? Jésus ne condamne pas cette vision fausse des juifs, il sait qu'elle est le cri d'une souffrance par suite de l'invasion du pays par les romains. Jésus nous apprend ici à accuillir le cri des autres souvent comme un cri de souffrance à cause de blessures données par l'environnement. Comme la foule, je peux moi aussi me tromper sur Jésus. L'entrée de Jésus dans ma vie n'est pas le fruit d'une obligation ou de doctrines, mais le fruit d'un besoin de rencontre, de ma foi et de mon besoin de libération intérieure. Jésus vient aussi m'apprendre la fidélité à la mission du christ en moi.
Notons aussi que le petit âne est attaché et Jésus demande aux disciples de le détacher. La mission donnée aux disciples est de détacher l'humanité, de guérir l'humanité de ses attaches, de tout ce que symbolise le petit âne dans ma vie et qui m'empêche de communier vraiement au Dieu qui m'habite. La mission confiée ici aux paôtres est de libérer l'humanité pour les conduire à Jésus: Détachez-le et amenez-le moi. Détacher les personnes et les conduire à Jésus, Lui fera le reste. Détachez l'humanité de ses erreurs, ses routines, ses coutumes qui paralysent pour les conduire à la liberté du Christ. Jésus nous invite à écouter et accompagner les êtres humains dans leur démarche de foi jusqu'à la montagne où leur âne les empêche de monter dans une rencontre vraie avec le Seigneur. Nous sommes invités à être des témoins qui laissent passer le Christ pour permettre une rencontre de communion vraie avec Jésus Christ.
Je suis invité aujourd'hui à un accueil libre et plein d'amour d'un pasteur qui vient me guérir, me détacher de ce qui entrave ma relation avec lui. Il m'inte à étendre ma vie en toute vérité devant sa présence pour que mes faims et mes soifs terrestres soient satisfaites par l'amour d'un libérateur. Je suis invité à à célébrer ces entrées quotidiennes dans ma vie à travwers les rencontres, le sévénements, les temps de prière et les personnes qui jalonnent ma route au quotidien.
