Souvent quand je présidais les funérailles, la famille apportait à l'église un arrangement floral où trônait une horloge arrêtée au moment du décès de la personne. Le temps s'était arrêté. Dernièrement, je présidais la célébration commémorative (c'est comme cela qu'on appelle les funérailles las-bàs) de mon frère, à son bras on avait placé sa montre. Lorsque je suis arrivé près du cercueil, il éait 8h.45 à ma montre et aussi 8h.45 à sa montre. le temps ne s'était pas arrêté. Pour lui, il n'y a plus de temps, mais avec nous il était à la même heure que nous. C'était la première fois que j'étais devant cette réalité.
Il venait nous dire qu'il était encore vivant avec nous. Je prenais conscience de cette nouvelle forme de présence que mon frère avait maintenant avec nous. Nous étions passé du temps de la communication au temps de la communion. Comme les disciples à l'auberge sur la route d'Emmaüs, nous avons à faire l'expérience d'une présence de communion qui nous envoie vivre et rendre présent l'héritage de vie laissé derrière lui. Et nous chanterns ensemble: Il restera de toi ce que tu as semé, donné, chanté. offert et qui fleurira et germera dans les mains et la vie de ceux et celles qui te suivent et qui continuent la route tracée avec toi.
Le temps ne s'est pas arrêté, il continue autrement.
D'un petit bouleau face à ma fenêtre, j'ai vu tomber toutes les feuilles les unes à la suite des autres. Une seule est restée accorchée tenace à sa branche. Dans l'arbre de ma famille, j'ai vu tomber les feuilles unes à la suite des autres. L'avant dernière vient de tomber; il n'en reste plus qu'une accrochée tenace à l'arbre. L'avant dernière feuille est tombée et j'ai présidée ses funérailles me disant la prochaine à tomber, ... Mais au printemps, d'autres feuilles apparaitront sur l'arbre. Sur L'abre de ma famille, d'autres feuilles sont déjà là qui poussent et continuent de faire grandir la vie.
Je comprends que la vie est un mouvement éternel. La puissance de la vie est cette puissance de l'amour qui assure la continuité. Il n'y a pas de recommencement mais une continuité. La vie se transforme, grandit, se développe et continue .... La vie de mes parents s'est développée et a grandit dans notre vie qui avons suivi. La vie de mon frère qui vient de changer pour toujours contrinuera de grandir dans ses enfants. Ils feront grandir son héritage de vie dans leur milieu et situation de vie. On ne répète pas la leçon de nos parents, nous nous en inspirons pour vivre pleinement notre vie là où nous sommes plantés.
La dernière feuille de l'arbre de cette génération des Deschênes, continuera de se dandiner sur la branche où elle demeure accrochée heureuse de dire en dépit de tout: La vie est belle.
L'actualité nous ramène constamment le grand problème de la pédophilie dans la socité, problème auquel notre Église n'a pas échappé. Évidemment notre première pensée va vers les victimes dont la vie fut brisée à jamais. Nous sommes bien conscient que les excuses et l'argent ne pourront cicatriser complètement les blessures causées. Il me semble que nous sommes invités à plus loin que cela.
Ma pensée se porte aussi vers les prêtres. Au-delà du crime à punir, il y a des personnes à écouter, accompagner et guérir. Ne sont-ils pas eux aussi un peu victime? Il me semble qu'ils sont victimes du système religieux mis en place qui a oublié l'humain, et l'humain nous a rejoint. Devant ce problème du passé qui fat surface aujourd'hui, nous sommes invités à revisiter notre système clérical. Comme aussi devant le manque de prêtre dans plusieurs régions du globe, nous sommes invités à réécouter le souffle de l'Esprit. Je ne suis qu'un vieux qui médite, mais il me semble que lorsqu'une voiture prend le fossé, le problème n'est pas toujours uniquement le chemin; pensons au conducteur.
Nous sommes invités à apprendre à lire; lire les signes des temps. Le système ecclésial nous a rendu étranger et loin des préoccupations du peuple dans notre propre pays. Nous sommes devant une société brisée et blessée dans son être profod. Ouvrons l'Évangile pour réentendre l'invitation du Seigneur à prendre la route pour offrir aux humains la nourriture dont ils ont besoin. Le travail du pasteur est de plus en plus intéressant et stimulant puisque que nous sommes invités sur la route à marcher près de la personne qui souffre comme de celle qui partage sa joie. Nous sommes invités comme Marie à visiter nos Élisabeth pour communier à leur joie comme à leurs peines. Au-delà des actions bonnes ou non, il y a une personne qui attend un pasteur capable de l'écouter et de lui révéler l'amour et la bonté qui remplit sa vie. Écoutons avec l'oreille du coeur.
J'écrivais, il a plus de 10 ans, une série d'articles portant ce titre: Pare-brise ou rétroviseur. Est-ce que j'accompagne ma communauté chrétienne en regardant dans le pare-brise ou dans le rétroviseur? Je me suis amusé à relire ces textes que j'estimais passés date, mais qui conserve une grande actualité. Prenons conscience de ce qui se passe en moi quand je conduis ma voiture et que je quitte le pare-brise pour regarder dans le rétroviseur. Je constate d'abord que je vois où je suis passé mais je perds de vue où je m'en vais. Alors je risque facilement de prendre le fossé. L'horizon est plus petit et je vois ce qui me suis et non ce qui m'attends.
À la suite du Concile et de la révolution tranquille au Québec, nous avons tourné les yeux vers le pare-brise pour ouvrir notre regard sur la vie en mouvement. C'est ce que Marie a fait quand elle est partie visiter Élisabeth pour permettre à Jésus de rencontrer Jean. En nous ouvrant sur la vie, nous avons perdu bien des choses, des sécurités, des églises pleines, des confessions nombreuses, etc ... Cependant nous avons découvert bien d'autres choses, une plus grande liberté, une recherche plus profonde du sens de la vie et des rites, une pratique de la charité sur le terrain, etc ..
En regardant dans le pare-brise de mon Église, je vois des dizaines de bénévoles qui chaque jour vont à la rencontre de la vie pour l'accompagner; je vois des femmes et des hommes, nouveaux pasteurs de notre Église, travailler au rassemblement des chrétiens en communauté; je vois des chrétiennes et chrétiens qui vivent le mot de Jésus: "Ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi ue vous le faites." Je vois aussi des gens qui changent leur regard et retournent au rétroviseur pour retrouver les sécurités d'hier, la pratique d'hier. C'est normal que ces deux forces se rencontrent sur la route. Mais dans le pare-brise de mon Église, je vois l'Esprit à l'oeuvre au coeur de la vie. Les apôtres ont découvert Philippe, le bedeau, qui prêchait en Samarie et la Parole se répandait. Notre Église est pleine de Philippe hors des sentiers battus qui laissent passer le Christ à l'exemple de Marie.
Noël est la fête du pare-brise dans l'Église. La fête de la naissance, la fête du mouvement, la fête qui nous pousse en avant. Jésus est en train de naitre dans notre société du Québec et d'ailleurs. Les bergers se réveillent dans chacune de nos communautés chrétiennes pour prendre soin de la vie, des anges nous avertissent que quelque chose de neuf se passe chez nous dans tous ces organismes de charité sur le terrain; la pratique passe de la pratique sacramentelle à celle de la charité au quotidien. Christian Bobin écrivait il y a plusieurs années qu'à l'exemple des juifs, nous avions enfermé Jésus dans un nouveau tombeau, celui des pratiques religieuses, des dévotions, des lois, du tabernacle et que comme au matin de Pâque nous réalisons que ce nouveau tombeau comme le premier est vide. Marie a pris la route, elle a regardé en avant dans le pare-brise, parce qu'elle portait en elle un bonheur a partager. Marie était à la Pentecôte pour ouvrir sur la vie et non à regarder dans le rétrovisuer les portes du tombeau. Ouvrons l'Évangile, plaçons-nous à l'école de Jésus Christ, accueillons le vent de l'Esprit qui fouette le pare-brise de notre vie chrétienne et vie en Église parce que devant nous un peuple a soif de spiritualité, de sens de la vie, pour redécouvrir la grandeur et la beauté de célébrer ensemble la mission vécue au quotidien. Que Noël ne soit pas seulement la "fête du petit Jésus," mais la "fête du laïc" de Galilée qui est venu dire au monde la grandeur de l'amour et de la fête, la grandeur de la vie.
Quelqu'un me disait hier: Ça va mal dans le monde, les manifestations, les tueries, les rébellions partout. Je lui dis: tout dépend du regard. Notre monde est blessé et cassé en deux et il réagit. Quand la vie n'est pas respectée, elle se rebelle et demande ses droits parfois avec violence dépendemment des personnes. Plus nous réagissons avec agressivité devant l'agressivité plus nous la développons. Il n'y a qu'une seule réponse à cette colère montante, c'est la justice, l'amour et le repsect des personnes. Un soir, un homme arrive à la maison à la suite d'une journée de travail pénible où le patron avait été insuportable. l'homme est frustré. La soupe est trop chaude et il se brûle. Il se défoule sur sa femme. Celle-ci n'ose pas réagir devant ce que vit son mari. l'enfant s'approche et demande quelque chose à sa mère. Celle-ci réagit négativement et le repousse. L'enfant déçu se défoule sur le chat et ce dernier rencontre une souris sur son chemin et mange la souris. C'est le cycle de l'agressivité. Il faudrait le renverser pour le cycle de l'amour, de la paix, de la joie.
À côté nous voyons naitre une foule de beaux gestes en faveur des malades, des pauvres, des mal gommés de la vie et ceci ne fait pas manchette. Un arbre qui tombe en forêt fait du bruit, celui qui pousse ne fait pas de bruit. Il en est ainsi dans la vie des humains. La guignolée va apporter du bonheur à nombre de familles et cela ne fait qu'une petite nouvelle, un meurtre couvre les nouvelles des journées et des journées. Naturellement nous sommes portés à être négatifs. Ce n'est pas d'hier, ceci remonte au Paradis terrestre où nous avons sans doute mal interprétée la situation vu que nous n'y étions pas.
La justice regarde l'acte posé et le juge à partir de ses lois. Le chrétien regarde la personne qui a posée le geste et la juge à partir de l'Évangile. Derrière le geste, il y a une personne, nous pouvons condamner le geste mais jamais la personne parce qu'elle a une histoire et en général elle est un enfant de Dieu blessé par la vie. Jésus nous a enseigné le commandement de l'amour, de la miséricorde et de l'écoute. Nous sommes trop souvent encore à "oeil pour oeil et dent pour dent. Une chose qui me surprend est d'entendre les vieillards dans les résidences qui ont toujours les crocs sortis pour mordre. Et pourtant ces gens disent leur chapelet tous les jours et parlent du Bon Dieu, ils ont sans doute oublier le DIEU BON. La mission d'annoncer l'Évangile est de plus en plus urgente.
Aujourd'hui, 8 dcembre, fête de Marie. En écoutant les nouvelles, ce matin, je vois le peuple français aux prises avec une manifestation dévastatrice dans les rues de plusieurs villes. On nous parle aussi de la détresse des jeunes qui souffrent de maladies mentales ou de dépression; on me parle des ainés victimes de mauvais traitements dans les centres d'hébergement, et quoi encore... La vie devient pénible pour beaucoup de personnes. Cette semaine, dans l'entrée d'un magasin, je rencontre des membres d'une fabrique qui vendent des billets pour chauffer le temple qui ne sert presque plus, et dans un magasin voisin, des non pratiquants ramassent des sous et des denrées pour les familles dans le besoin.
Je contemple Marie ce matin. Elle a donné Jésus au monde. Elle a permis au christ de venir nous révéler comment vivre nesemble dans la paix, le respect, le partage. Elle nous a permis de voir l'essentiel. Je me demandais si aujourd'hui nous allions nous contenter de dire le chapelet? Peut être que quelques-uns iront à la messe et ensuite "chiâleront" après ces lâches qui compte sur les autres pour vivre, ou les "jamais contents" dans la rue pour manifester au lieu de travailler. Ne devrions-nous pas sortir de nos dévotionnettes pour contempler Marie et le message de vie qu'elle nous apporte?
Marie nous donne d'abord un message de naissance. Elle a fait naitre un monde nouveau. N'avons-nous pas besoin d'un monde nouveau? Un monde qui respecte les personnes, un monde qui fait passer les personnes avant les lois. M. Legaut, notre premeir ministre, disait ce matin qu'il ne faut pas regarder de haut les manifestations ou le mécontentement des gens. Ils sont un message aux puissants, aux riches qui écrasent trop souvent les pauvres pour se hisser au pouvoir. Trop souvent nous réglons ces problèmes avec la police et les lois au détriment des personnes.
Marie a fait naitre un monde de liberté, de respect des personnes, de justice en laissant naitre le Christ; c'est dans cette ligne que nous devrions orienter notre dévotion mariale. Avoir le courage et l'audace de Marie pour se faire collaborateur du projet de Dieu avec le monde. Avoir l'audace de Marie pour prendre la route de la défense des droits et du respect des personnes victimes des systèmes sans coeur. Ne nous contentons pas de dire notre chapelet, mais allons le vivre sur le terrain avec ceux qui luttent et se battent pour un peu plus de justice et de repect. Je suis toujours questionné par le fait que les témoins du Christ dans le lutte contre la pauvreté, l'injustice, l'oppression sont des "non pratiquants" sacramentels. Chaque matin je vois passé les bénévoles qui oeuvrent dans les diféfrents services communautaires en vue d'améliorer les conditions de vie des gens. J'y vois Marie qui va porter Jésus au monde. Alors je me dis»: Et nous les bons chrétiens du dimanche, où sommes-nous?
En cette fête de Marie, je veux lui dire MERCI de faire naitre chez nous des chrétiens qui comme à Nazareth feront naitre Jésus au coeur de notre monde cassé en deux et qui se cherche. Je te remercie Marie d'être femme de mission et pas seulement de dévotion. Je te remercie Marie de faire naitre Jésus encore aujourd'hui dans notre monde pour accompagner un monde en recherche. Je te remercie Marie d'être la mère du ressuscité présent au coeur de nos vies. Salut Marie femme de courage et de mission, femme qui a accompli le ministère du soin de la vie, exemple et soutien de toute nos femmes aujourd'hui. L'Esprit est venu en toi et tu nous fais comprendre qu'il vient en nous toujours non pour notre confort, mais pour notre mission.
Nous sommes invités par notre Église à un tournant missionnaire, à une période d'évangélisation. Et parfois j'entends que nous devons prendre la méthode de Jésus. Alors m'inspirant du Père Flores, je médite la méthode du Seigneur dans l'Évangile. Il est difficile pour nous de penser ÉVANGÉLISATION, nous avons un modèle d'Église devant les yeux et dans la mémoire et voulons le perpétuer dans un monde différent et parfois allergique à ce modèle. Il est important de mettre l'accent sur le christ et sur la mission et moins sur la vocation sinon la vocation baptismale et redécouvrir que nous sommes tous prêtres, prophètes et rois. Le problème aujourd'hui n'est pas de le dire, mais de le vivre.
Il prit le pain dans ses mains: "Comme l'argile dans les mains du potier, ainsi êtes-vous dans ma main, maison d'Israël." (Jr 18, 6). Cette image biblique de la création nous revient dans le Nouveau Testament. Jésus prend le disciple sous sa responsabiltié et le façonne à son image et ressemblance. Il nous faut éviter de travailler comme un ordinateur. L'ordinateur est programmé et travaille à l'intérieur de son programme. Quand nos besoins changent, nous devons changer d'ordinateur pour s'ajuster à nos besoins. Le disicple à l'École du Maitre doit constamment s'ajuster aux leçons de vie et se laisser façonner par le Seigneur. C'est la première étape avant d'être envoyé, se laisser façonner à l'école de Jésus.
Il le bénit: Bénir, c'est dire du bien de, Jésus commence par rendre grâce, bénir les disciples et nous apprend à vivre la même attitude. Quand Dieu bénit, c'est qu'il rend féconde la vie et l'action des disiciples. Jésus rend fécondes notre vie vie et notre action. Il nous apprend l'action de grâce devant l'agir des chrétiens dans nos communautés au quotidien. Beaucoup de femmes et d'hommes aujourd'hui exercent un bénévolat magnifique auprès des gens en difficulté dans nos paroisses. Ce sont des témoins que nous devons à bénir.
Il le rompit: Jésus purifie ses disciples avant de les envoyer en mission. Rompre, c'est nous purifier du vieux levain de nos pratiques passées pour bâtir le présent et l'avenir. Comme le sculpteur qui découvre une statue dans la pièce de marbre, Jésus découvre un disciple et un témoin dans le chrétien qui se met à son école. Aujourd'hui en Église nous vivons un temps de dépouillement, de purification pour nous permettre de retoruver l'Église de l'Évangile.
Il le donna: Le disciple devient un envoyé, un don à la communauté. Nous avons rempli nos coeurs d'amour et de miséricorde à l'école de Jésus et Il nous envoie en verser en abondance dans le royaume de Dieu. Il nous envoie vivre la joie de retrouver la perle précieuse, la joie de retrouver la brebis la brebis égarée, découvrir la joie de retrouver le fils parti à l'aventure. "Venez à ma suite, je ferai de vous des pêcheurs d'hommes." Le disciple est donné pour retrouver la joie de fair ensemble communauté d'amour et de foi.
Ceci est mon corps: Comme le pain devient le corps du Christ ressuscité, nous devenons le corps du christ vivant. Le but du disciple est de former le corps du Christ, de former communauté de vie et d'amour. Former communauté est la réponse aujourd'hui aux questions de notre Église.
Prenez et mangez-en tous: Le disciple envoyé est comme une bougie qui se consume en éclairant les autres. Il devient un envoyé, un donné au service des autres. Ici il serait intéressant de lire le chapitre 34 d'Ézichiel avec le chaoitre 10 de Saint Jean. L'envoyé est pasteur au coeur d'une communauté. Jésus n'a pas formé de liturge mais des pasteurs donnés à la communauté.
Faites ceci en mémoire de moi: Le but de la formation du disciple est de faire mémoire, de rendre présent et efficace l'enseignement et le témoignage de Jésus Christ aujourd'hui. Pour ce, nous avons besoin qu'elle se réalise dans notre propre vie avant de le donner aux autres.
Voila un bref résumé que m'inspire ma méditation ce matin. Si nous voulons entreprendre une démarche valable d'évangélisation, il m'apparait essentiel de commencer par notre propre évangélisation à l'école de Jésus Christ. Nous sommes des êtres catéchisés et sacramentalisés et comme le dit le Père Flores, nous devons nous déprogrammés si nous voulons faire oeuvre utile. Nous sommes invités à être des Jean Baptiste qui prennent la route en dehors du temple pour bâtir la communauté vivante de Jésus le christ aujourd'hui. C'est le chemin que j'entreprendrai avec un groupe de partage biblique au début de l'an prochain.
Notre Église diocésaine s'est enrichie de la présence de trois nouveau diacres ces derniers mois. Je crois que le service diagonal est de plus en plus important dans notre Église. Nous devons nous y arrêter à partir du sens de ce ministère et non de la fonction.
Le diacre est le sacrement de la charité du christ ressuscité sur le terrain au quotidien. Il rend présent et efficace la charité du christ dans son milieu de vie et de travail. Il est une mission confiée à un baptisé. De même que le ministère presbytéral est le sacrement du christ pasteur et rassembleur le diacre est le sacrement de la charité du Christ auprès des pauvres et des chrétiens en diffculté.
Le diaconat est une mission confiée a un baptisé dans sa communauté. Dans l'Évangile Jésus dit: "Venez à ma suite, je ferai de vous des pêcheurs d'hommes." Mth 4, 19. Venez à ma suite est la vocation, l'appel que Jésus nous fait. Notre vocation de baptisé est de nous mettre à la suite de Jésus pour se laisser former en vue de la mission. Jésus nous envoie ensuite comme "pêcheur d'hommes". C'est la mission. Il nous faut éviter de mettre l'accent trop fortement sur la vocation et perdre la mission de vue. En restant axé sur la mission, sur les besoins de la communauté, nous sommes plus certains de répondre à notre mission. La mission est de répondre avec le Christ aux besoins spirituels du peuple chrétien, alors qu'en plaçant l'accent sur la vocation nous risquons de vouloir que le peuple entre dans nos catégories.
Dans une société où les relations humaines deviennent plus difficiles, où l'agressivité et la violence augmentent, le service diagonal de la charité connait une plus grande nécessité. La service diagonal vient ajouter du contenu et de la densité à notre agir chrétien. La qualité de présence et d'écoute est de plus en plus importante. C'est ainsi que le Pape François nous invite à être des contemplatifs; des contemplatifs du monde, contemplatif de notre milieu de vie pour en découvrir les beautés et les besoins; contemplatifs de la parole de Dieu pour acquérir l'atittude du Christ en vue donner la Parole qu'il faut et qui soutien. Contemplatifs dans nos communautés chrétiennes, nos hôpitaux, nos écoles, partout pour être à l'écoute du monde.
C'est ainsi que je ne peux que me réjouir de voir ces hommes préparés à être des témoins du Christ sur le terrain dans leur famille, leur milieu de vie, auprès des pauvres, des jeunes en difficulté, des gens blessés par la vie pour leur apporter la parole qui donne du goût à la vie. Les diacres ne sont pas des hommes de la liturgie, mais du service de la vie, ils sont le sel qui donne du goût à la vie, ils sont le levain dans la pâte qui fait lever l'amour, la charité, le pardon dans les relations quotidiennes. Je rêve et je prie pour que ces nouveaux diacres soient des pasteurs selon le coeur de Dieu dans le monde d'aujourd'hui. "Vous serez mes témoins jusqu'aux confins du monde." Le diacre doit être un ministre non dans le choeur mais au coeur du monde. C'est ainsi que peut être naitra -et c'est ma conviction- chez nous demain les prêtres et les autres ministres dont notre Église du Québec à besoin. Mettons-nous à l'école de l'Évangile et ayons l'audace de notre foi.
Notre Bon Pasteur François nous enseigne une prière du chapelet qui brise la routine et nous rapproche des besoins du monde actuel. Il prie avec les doigts de la main.
Première dizaine avec le pouce: Il est le premier doigt de la main et le plus proche de nous. Il nous invite à prier pour nos parents, amis, nos familles et les personnes qui se recommandent à nos prières.
La deuxième dizaine avec l'index: Il est le doigt qui indique le chemin, désigne quelque chose. Il invite à prier pour les enseignants, les parents, les journalistes, les pasteurs.
La troisième dizaine avec le majeur: le doigt le plus long. Il nous invite à prier pour les personnes en responsabilités, les gouvernants, ceux qui exercent un pouvoir.
La quatrième dizaine avec l'annulaire: Il est le doigt le plus faible. Il nous invite à prier pour les malades, les pauvres, les petits du royaume, les enfants, toutes les personnes les plus vulnérables.
La cinquième dizaine avec l'auriculaire: Il est le plus petit. Il nous invite à prier pour les enfants abusés, négligés, mal nourris. Il nous invite aussi â prier pour nous-même, pour notre vulnérabilité.
Notre expérience de la prière peut aussi nous suggérer bien d'autres façons de rompre la monotonie et de rendre cette prière plus nourrissante pour notre spiritualité. (inspiré d'une chronique de la revue Prêtre et Pasteur).
D'autres suggèrent aussi de changer certains expressions dans l'Ave Maria. On dit couramment "Jésus le fruit de vos entrailles est béni". Certains ont modifié cette expression pour dire "Jésus ton enfant est béni". D'autres suggèrent de varier ces formules pour dire: Jésus le Fils bien aimé du Père, Jésus ressucité, Jésus nous révélant l'amour du Père, Notre piété personnelle nous inspirera certes bien des formules de nature à enrichir notre prière. Cette pratique nous oriente moins vers des mystères mais davantage vers les besoins de notre monde et nous rend "témoin d'une Église qui va à la rencontre des pauvres, solidaires de tous et de tout." La prière n'est pas une énumération de mots même si parfois ils sont très utiles, elle est rencontre et dialogue avec quelqu'un.
Ubaldo Montisci écrivait en 2006 que le vrai drame de l'Église n'est pas que les chrétiens ont délaissé la pratique de la messe du dimanche, mais le vrai drame est que cette pratique sacramentelle n'ait pas transformé la vie de ceux et celles qui pratiquent. Lorsque nous avons fermé la maisn des retraites fermées dans notre diocèse, le Père provincial de la communauté disait aux gens: Si ce que nous avons donné ici était aussi bon qu'on le dit, nous ne fermerions pas la maison. Ce matin ces textes remontent dans ma mémoire et viennent me questionner.
Ceci me conduit à penser au tournant missionnaire et à la volonté d'évangélisation qui se manifeste dans notre Église du Québec. Je présidais l'Eucharistie hier dans une Église où il y avait trois personnes présentes et âgées d'au dela-là de 80 ans. Ces gens avaient "payé" la messe pour leurs défunts et y "assistaient". Nous sommes confrontés à une absence à l'intérieur même des présences à l'église. Ces gens prient mais ne font pas communauté, ne font pas Eucharistie. Il est extrêment difficile de présider une célébration dans de telles conditions. Avec ces personnes âgées, nous ne pouvons pas facilement modifier le déroulement sans créer des réactions négatives.
Moi-même j'ai besoin de m'évangéliser, j'ai besoin de connaitre l'Eucharistie avec d'autres mots que le rituel, j'ai besoin de savoir ce qu'est l'Église de Jésus Christ, et les vieux à l'église ont besoin de le savoir aussi. N'aurions-nous pas besoin d'un petit lieu d'évangélisation où les prêtres, les religieuses et les vieux chrétiens pourraient rafraichir leur notion de l'Église et de l'Eucharistie et aussi de l'Évangile. Mon expérience me dit que si nous ne faisons pas cette première démarche, nous risquons une désertion complète ou nous risquons l'apparition d'une Église parallèle comme au temps de Jésus. Peut être que -comme l'écrivait un théologien- que notre Église comme un frigidaire s'est refroidie pas en dedans.
L'Eucharistie du dimanche fait l'Église communauté. Il ne peut y avoir de communauté sans rassemblement. Alors cette célébration ne devrait-elle pas être l'expression de la foi et de la mission d'un peuple. Le vrai drame est que ces célébrations pensées dans des laboratoires ne nourrissent pas la vie spirituelle du peuple. Je laisse à l'esprit le soin de nous conduire plus loin.
Plus...
Ma méditaiton de ce matin autour d'un bon café m'a conduit sur la route d'Emmaüs. Deux hommes faisaient route vers Emmaüs et se plaignaient un peu découragés. Leur Sauveur était mort. Leurs espoirs étaient perdus. Lc 24, 13. Depuis la Révolution tranqille au Québec, nous sommes comme eux sur la route d'Emmaüs. Découragés nous nous disons ; Rien ne va plus. Plus de pratiquants, plus de prêtres, nos églises se vident et nous devons les venfre ou les donner, les funérailles se font de plus en plus au salon funéraire, les gens sont ou bien allergiques à la relaigion ou infifférents. Rien ne va plus.
"Quelques femmes se sont rendus au tombeau, mais n'ont pas tourvé son corps et même nous ont rapporté que des anges leur avaient révélé qu'il était vivant. (...) Mais ils ne l'ont pas vu." Lc 24, 22. Depuis longtemps, Jésus s'est présenté sous le visage de femmes et d'hommes pour tenter d'expliquer que nous vivons une période de purification et de renouveau. Un temps pour revoir nos pratiques et nos coutumes, nos façons de faire et de revenir à l'essentiel. Et même à partir de la Bible, ils ont essayé de faire comprendre que l'histoire se répète et que ces changements sont nécessaires pour retrouver l'essentiel de l'Évangile. On nous parlé du renouveau des ministères, de revoir les ministères du baptême afin de resituer le ministère presbytéral à l'intérieur de ces ministères et de retrouver une Église toute entière ministérielle. Mais ceci n'a pas amener plus de monde à l'église. Rien ne va plus. Certaines femmes nous ont parlé d'activités intéressantes vécues avec des familles et des enfants, d'autres nous parlent des groupes de partage d'Évangile, mais nos églises ont continué de se vider. On nous parle d'évangélisation et de tournant missionnaire, mais nous ne savons pas exactement de quoi il s'agit. Rien ne va plus.
Or, quand ils furent à table, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction et le leur donna. Leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent. (...) À l'instant même, ils retournèrent à Jérusalem." Lc 24, 30. Ils l'avaient reconnu et Il les avait retournés à la mission. Peut être qu'aujourd'hui nous arrivons à l'auberge d'Emmaüs où si nous prenons le temps de nous arrêter pour l'écouter et partager, il nous arrivera de le renonnaitre dans les changements que nous vivons. Peut être que nous réaliserons que comme les disciples d'Emmaüs nous avons tourné le dos à la mission du Christ. Il nous avait demandé de faire des disciples et de les baptiser. N'avons-nous pas oublier de faire des disciples et avons fait des catholiques et des pratiquants. Il me semble que nous sommes invités à prendre notre place à la table du Seigneur pour redécouvrir sa mission aujourd'hui. Prenons notre place à la table du Seigneur pour l'écouter, il nous parle à travers les hommes, les femmes et les enfants d'aujourd'hui. Les disciples d'Emmaüs ont laissé leur rêve de libération pour entrer dans le projet du Seigneur. Nous avons érigé un système religieux, il est peut être temps de faire du ménage pour redécouvrir l'Essentiel.
La question qui m'apparait vitale pour aujourd'hui: Comment répondre aux besoins spirituels des gens d'aujourd'hui? Il nous faut d'abord les écouter pour le connaitre, cheminer avec eux sur la même route, établir un climat de confiance et de dialogue pour passer à la découverte du Christ au coeur de notre vie. Notre route d'Emmaüs sera longue et sans doute difficile mais elle s'ouvre devant nous comme un large chemin d'espérance.
Jésus a été souvent sur la route et nous sommes invités à sa suite. L'Église de Jésus Christ est née sur la route et son avenir repartira sur la route, c'est ma conviction. La route du pauvre, du travailleur, de l'homme de la rue, comme celle du théologien, c'est la route de Jésus Christ. La renouveau de notre Église se fera sur la route à côté de l'être humain dans son devenir.
Sur cette route, qui vais-je rencontrer? Il faut se dire que lors de la Révolution tranquille au Québec le peuple a largué la religion catholique. Ce fut une révolution religieuse en même temps que politique. Maintenant il nous appartient de vivre l'évolution. Des intellectuels, des artistes et bien d'autres ont une expression forte pour dire leur point de vue: Nous nous sommes débarrassés de l'Église catholique. Le Québec s'est "décatholicisé." Que nous soyons d'accord ou non avec ces points de vue, un fait reste nos églises se sont vidées, et une bonne partie de la population est allergique à la religion. L'autre partie est indifférente et devant un vide spirituel et religieux. C'est au coeur de cette communauté que nous devons prendre la route maintenant pour l'écouter, guérir des blessures et découvrir Jésus Christ.
Mon père disait souvent, si tu veux planter un clou, frappe dessus et non à côté. Il nous est indispensable de bien connaitre le monde où nous vivons, ce qu'ils ont vécu, les blessures à guérir, si nous voulons retrouver le Christ au oceur de cette vie. Sinon nous risquons de frapper à côté du clou. Nous devons prendre la route avec ces chrétiens avec un coeur de pasteur, un pasteur qui aime, accueille sans jugement; un pasteur qui écoute et qui chemine, un pasteur qui marche avec et non qui dit quoi faire, un pasteur comme dit le Pape François qui a l'odeur des brebis, qui sent le mouton. "Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent."
Nous parlons beaucoup d'évangélisation, mais posons-nous la question: Voulons-nous des catholiques ou des disciples du Christ, des témoins du resuscité sur le terrain au quotidien? Il est difficile pour nous de penser faire des disciples parce que nous ne savons pas ce qu'est un disciple. Nous avons été catéchisés et sacramentalisés et nous réfléchissons toujours en fonction de ce que nous avons connu. Prendre la route avec le Christ, la route du chrétien d'aujourd'hui, c'est laisser notre route sécuritaire pour partir avec nos frères et soeurs sur la route de la Galilée qui est la route de l'amour, de l'accueil, de la naissance, la route du prophète, etc .. avec laquelle nous ne sommes pas familliers. Le chrétien qui a quitté la pratique sacramentelle m'invite sur sa route et non sur la mienne. Le Christ m'invite sur sa route et non sutr la mienne. Suis-je moi-même évangélisé pour prendre la route avec le Christ? Comme prêtre, j'ai de gros doutes sur ma capacité d'évangélisé. Ne vaudrait-il pas mieux au départ tourner le miroir vers nous avant de le tourner vers les autres?
Il y a 86 ans, des hommes quittaient leur sécurité, leur maison, leur tranquillité et avec une hache et une scie prenaient la route, un sac sur l'épaule avec un crouton de pain et du lard salé, pour les plateaux afin de défricher un lieu de résidence. D'autres aventuriers se sont joints aux premiers et doucement la forêt a cédé la place à la vie humaine, animale. Une paroisse venait de naitre.
Un homme, Octave Caron, est sorti de son presbytère, de ses sécurités, de sa tranquillité et prit la route vers ce nouveau pays. C'était l'Église en sortie. Tantôt en automobile, tantôt en voiture à cheval, tantôt à pied, cet homme est sortie rencontrer ces familles, les écouter, les encourager et leur donner les forces sacramentelles de l'Église du temps. Une Église venait de naitre.
Cette naissance arriva parce des hommes et des femmes sont sortis dans l'inconnu, vers l'avenir qu'ils ont bâti avec leur courage et leur foi. Ils ont bâti la paroisse à partir de ce qu'il y avait là y mettant leur expérience et leur travail. Ils l'ont bâti parce qu'ils sont sortis de chez eux pour prendre la route de la vie, route de l'avenir. Une Église particulière est née parce qu'un homme est sorti à l'écoute du milieu et de la vie qui venait de naitre.
C'est une leçon pour aujourd'hui. La route est le lieu de Dieu. Jésus a passé sa vie sur la route. L'Église est née sur la route, Jésus y a instruit ses disciples au "ras des marguerites." L'Église de demain naitra si nous prenons la route pour rencontrer, écouter et marcher avec les gens, les jeunes, les familles qui sont déjà sur cette route. L'Église renaitra si nous sortons de nos sécurités, de nos structures, de nos rites pour entamer un dialogue vrai avec les gens sur la route. Elle naitra si nous sortons de notre epsace ecclésial établi à la rencontre des gens qui nous accueillent. L'Église en sortie, l'Église missionnaire est l'Église de la route avec Jésus Christ.
L'histoire nous parle et nous ouvre des chemins si nous savons l'écouter.
Depuis plusieurs années, nous parlons d'évangélisation. Et nous en parlons encore, c'est donc dire que cela n'est pas fait. Je m'écoutais parler avec un groupe dernièrement et ma conviction est que quand nous parlons d'évangélisation nous ne savons pas de quoi nous parlons. Et c'est sans doute pour cela que très peu de chose a été fait. C'est pour cela qu'aujourd'hui je travaille et me renseigne le plus possible sur cette nécessité avant de mourir.
Ne serait-il pas important au point de départ, de s'asseoir ensemble pour essayer de comprendre ce que signifie ÉVANGÉLISER? Le Pape Jean-Paul 11 nous invitait à une évangélisation nouvelle dans son contenu, son ardeur, ses méthodes, son approche et son expression. Une évangélisation nouvelle parce que les besoins sont autre et nouveaux. Il me semble que si je veux évangéliser, je dois d'abord être moi même évangéliser. Alors une autre question se pose: Est-ce que moi, je suis intéressé à me laisser évangéliser? Nous avons besoin d'évangélisateurs.
On parle beaucoup de la méthode de Jésus. Cette méthode part d'en bas, de l'être humain, de ses besoins, de ses désirs pour aller plus loin. Cette évangélisation nouvelle doit s'intéresser aux questions existentielles d'aujurd'hui. L'Évangélisation ne se fait pas d'abord dans les nuages.
L'évangélisation il me semble donne du sens à la vie. J'entends encore trop souvent: tu n'as pas le droit de faire ceci ou cela. Quand on se situe au niveau du permis et défendu, sommes-nous encore dans l'Église de Jésus Christ? Jésus est venu donner du sens à la vie et l'évangélisation aussi.
Ma conviction est que si je ne m'évangélise pas moi même comme prêtre pour devenir évangélisateur, ma démarche est vouée à l'échec.
Une première petite réflexion à partir de: Si l'Église, c'est nous. Denis Paquim, o.m.i.