Ce matin, dans le Livre des Nombres, Dieu dit à Moïse et Aaron: "Puisque vous n'avez pas eu assez de foi pour manifester ma sainteté devant les fils d'Israël, vous ne ferez pas entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne." Nb 20, 12. Sommes-nous devant un Dieu qui punit ces bons Messieurs pour leur manque de foi? C'est l'image de Dieu que l'on véhicule depuis la chute au paradis terrestre. J'aimerais lire l'événement d'une autre façon. Dieu dit à ces messieurs, je vous ai donné tout ce dont vous aviez besoin pour mener votre mission jusqu'au bout. Vous avez voulu faire de cette mission votre propre mission et voyez où vous en êtes; vous êtes incapables de vous rendre au bout de la mission donnée. Je devrai reprendre les choses en main et terminer la mission de conduire mon peuple à destination. A mes yeux, il ne s'agit pas d'une punition de Dieu, mais la manifestation d'une incapacité de Moïse à bien remplir la mission donnée par le Seigneur. C'est l'histoire du paradis terrestre qui se répète. Les premiers habitants ont voulu devenir maitre de la vie et ils ont rencontré leur incapacité de vivre seul la mission. Ils se sont punit eux-mêmes. Tout l'Ancien Testament fut une longue aventure pour redécouvrir le vrai visage de Dieu dans l'histoire humaine. Et nous avons vécu longtemsp sous la vision d'un Dieu punisseur qu'il ne fallait pas déranger. Ce matin, nous sommes invités à découvrir un Dieu qui donne gratuitement, accompagne et respecte la liberté de l'être humain. Renouons avec le Dieu de Jésus Christ qui ne punit pas le jeune homme riche qui reconnait son incapacité d'aller plus loin dans la vie spirituelle, qui ne punit pas la femme accusée d'adultère; le Dieu de Jésus Christ est un Dieu remplit d'amour qui fait grandir au lieu de punir, qui respecte la liberté au lieu d'obliger; un Dieu qui aime assez fort pour accepter nos lenteurs et nos refus sachant qu'il y a au fond du coeur une perle préscieuse à faire découvrir.
aujourd'hui, au Québec, nous célébrons la fête de Sainte Anne priée avec beaucoup de foi dans notre milieu. Ceci m'amène à méditer sur la foi en sirotant mon café. Bien des gens me disent ne plus croire en rien et moi je me dis que cela est faux. C'est quoi la foi? Cela ne se définit pas, mais se vit. Si je prends un jeune enfant, je le place sur le coin d'une table, sa maman se recule et lui tend les bras, l'enfant va se jeter dans le vide sachant bien que sa maman va le saisir, ne le laissera pas tomber. Si je fais la même expérience et que je tends les bras, l'enfant ne bougera pas et va pleurer parce qu'il a peur. Il ne me conait pas. La foi nait d'une expérience avec quelqu'un. Cela ne vient pas d'explications ou de formules apprises par coeur. J'ai foi en mes parents, en un ami, j'ai donc foi en Dieu. C'est à partir d'une expérience de vie que je grandis dans la foi. La foi n'est pas des croyances, elle est un mouvement intérieur qui nait d'une rencontre vraie. Cette expérience de foi fait naitre un engagement. L'expérience de l'aveugle guérit dans l'Évangile fait que l'homme se met à la suite de Jésus. Abraham part de Ur en chaldée vers Canaan sur l'inspiration de Dieu. Il se lance dans le vide, dans l'inconnu parce que son expérience de Dieu lui permet cette démarche. Si je n'ai pas la foi en Dieu, c'est que je ne connais pas Dieu, et c'est souvent la connaissance qu'on m'en a donnée que je rejète. Notre foi grandit, s'approfondit comme fruit de notre expérience de Dieu. L'enfant qui a foi en sa mère ne pose pas de questions, il se lance dans le vide.
On dit souvent aujourd'hui: les gens surtout les jeunes ne croient plus, ils ne viennent plus à la messe, faudrait sans doute nuancer. Il faut distinguer entre pratique religieuse et foi. La foi est un mouvement intérieur qui conduit à la célébration de la foi dans la liturgie. Quand la pratique devient obligatoire et souvent routine, elle ne nourrit plus la foi et c'est cela que souvent les chrétiens et surout les jeunes contestent. Alors en cette fête de Sainte Anne, questionnons notre foi: Sommes-nous des êtres de foi ou de croyances? Laissons la vie nous éclairer.
Je ne comprends plus ce qui se passe dans notre monde et dans notre Église. On dirait que notre capacité de créer est disparue et que nous sommes figés dans la routine. Nos églises sont vides, plusieurs sont désaffectées et servent à d'autres fins, les chrétiens sont dispersés à la recherche de valeurs et de sens à la vie. La puissance de l'Évangile et de l'Esprit semble éteinte. Je sens de plus en plus un retour vers d'anciennes pratiques que nous avons délaisées parce qu'elles ne répondaient plus aux besoins des chrétiens d'ici. Un bon monsieur écrivait: "On ne peut comprendre la vie qu'en regardant en arrière; on ne peut la vivre qu»'en regardant en avant." En regardant en arrière, je comprends que les vieilles pratiques religieuses qui fonctionnaient hier sont abandonnées, c'est qu'elles ne répondent plus aux besoins spirituels des chrétiens. Fort de cette expérience j'essaie de créer des activités qui nourrissent la foi aujourd'hui et pas seulement de quelques vieillards aux cheveux blancs. Où est passé la force de l'Esprit Saint? Chaque fois que je vais en paroisse, je vis souvent de grandes déceptions, je me sens nettement dépzassés parla vie d'aujourd'hui et incapable d'y répondre. Je me questionne beaucoup sur ma raison d'être comme prêtre et je crois qu'il y a là une piste de réflexion urgente. Mgr Durocher écrit: "Le ministère des évêques et des prêtres n'a donc qu'une seule raison d'être: permettre le plein épanouissement du caractère baptismal et chrismal des chrétiens et des chrétiennes qu'ils sont appelés à servir." Le baptême nous confirme au Christ comme fils de Dieu et la confirmation nous confirme au Christ envoyé en mission. Faudra bien qu'un jour nous nous assoyons ensemble pour méditer ces réalités. Mais je serai sans "doute mort, mes frères."
Ma réflexion me vient ce matin d'une question qui m'est souvent posée: Pourquoi quand tu ne présides pas l'Eucharistie, tu t'assois souvent dans la nef et non au choeur avec ton aube? Cette question me vient surtout des prêtres. C'est une habitude que je vis depuis 50 ans. Ma réponse est simple et je ne veux convaincre personne seulement dire ma conviction. On m'a répété à satiété que nous présidons l'Eucharistie et que le peuple célèbre. Alors premièrement quand je ne préside pas, je m'assois avec les célébrants et non en avant. J'ai toujours détesté présider dans le choeur au dessus de la tête des gens. J'aime mieux être au coeur du peuple pour rassembler; être avec eux et non au dessus d'eux. Être dans la nef me fait comprnedre mieux ce que vivent les gens comme spectateurs d'une activité religieuse. Alors quand je préside, je suis plus attentif à la participation des chrétiens dans l'activité liturgique. Dans la nef, je réalise aussi qu'il y a beaucoup de bla bla dans nos célébrations qui ne laisse pas grand chose au coeur. Je réalise mieux combien c'est difficile de faire homélie pour nourrir la foi et la vie chrétienne. Et je me dis quand je fais homélie, qu'est-ce que je laisse aux chrétiens comme nourriture spirtuelle. Pour moi, être dans la nef, c'est me retremper dans mon rôle de pasteur, rassembleur d'une communauté en vue de l'accompagner dans sa croissance spirituelle. Ceci me permet de mieux ajuster ma présence quand je suis dans une fonction de présidence ou de rassemblement. Est-ce que dans la nef avec les chrétiens, je suis encore prêtre, je suis encore en état de célébrer? Est-ce que je dis encore ma messe comme celui qui est au choeur en aube? Autant de question que je laisse aux savants.
Hier, assis dans le choeur de l'église durant la célébraiton des funérailles d'un jeune décédé accidentellement à 14 ans, je regardais tous ces jeunes présents à côté de leur ami et je lisais dans leur yeux comme dans ceux des parents une question: Pourquoi. Pourquoi cela est-il arrivé? Pourqui est-il venu le chercher? Un jeune me disait: C'est tout mêlé dans ma tête, je ne sais plus. J'écoutais notre célébration se dérouler et en moi montait cette réflexion: Nous sommes loin, nous sommes étrangers à ce qui se vit devant nous. Je me sentais comme célibataire et habitué à ces célébrations combien j'étais loin du vécu de ce monde rassemblé. Ces gens avaient besoin de quelque chose qui parle au coeur, qui comprend leur détresse et nous leur servions un plat cuisiné depuis des centaines d'années. J'aurais voulu que comme prêtre, nous descendions du CHOEUR pour être au COEUR de la vie avec eux. Ces jeunes devant nous étaient dignes dans leur souffrance, ils étaient beaux en dedans. Ils ont fait un témoignage, magnifique parole de Dieu incarnée dans leur vécu. L'un qui l'accompagrnait lors de l'accident a dit: Je suis parti avec lui et je suis revenu seul. Qui va lui faire découvrir qu'il n'était pas seul....
Je pensais au chant de Jacques Michel: Si le coeur te fait mal, si tu ne sais plus rire, si tu ne sais plus être gai comme autrefois, amène-toi chez nous je t'ouvrirai les bras.
Si tu ne peux plus mordre dans la vie qui t'emporte parce que c'est la vie qui te mord trop fort, si tu ne peux plus répondre aux coups qu'elle te porte, amène- toi chez nous. Si tu vois ton bateau voguer à la dérive, amène-toi chez nous j'aurai du rhum pour toi. SI LES RUISSEAUX SAVENT TROUVER LA MER PEUT-ÊTRE TROUVERONS-NOUS LA LUMIÈRE.
Il me semble entendre la parole de Jésus: Venez à moi vous tous qui peinez sous le fardeau et moi je vous soulagerai. Le Seigneur disait à travers chacune et chacun de nous, venez vous asseoir avec nous, ensemble nous cueillerons la force de traverser sur l'autre rive. Ces gens sont repartis sans une parole qui les touche dans leur vécu. Je sentais la pauvreté de notre Église, pauvreté de notre foi, prisonnière de ses structures. Une grand maman m'a dit: J'aimerais que ces jeunes repartent avec quelque chose qui les nourrit, qui les intéresse afin qu'ils n'attendent pas que ça finisse pour partir. le peuple chrétien sent aussi la pauvreté de notre liturgie dans de tels moments. Je n'ai plus la force de bâtir, mais je puis encore dire: ça ne marche plus notre affaire.
Un jour en 1929, deux prophètes: une femme et un homm, devant un besoin précis du temps: un service d'Église auprês des pasteurs, décidèrent de répondre présents. La communauté des Religeuses Servantes Marie Reine du clergé venait de naitre dans le décor enchanteur du Lac-au-Saumon.
Dieu les regarda et vit que cela était bon.
Refrain: Mon Dieu tu es grand, tu es beau, Dieu vivant, Dieu très haut, etc...
À la suite de ce premier jour de création, l'enfant grandit, les besoins étaient là appelant des ouvrières que l'Esprit envoya tant en Gaspésie que partout au Québec et même à l'extérieur. La lumière du service dans l'amour et l'abnégation se répandaient dans les communautés chrétiennes.
Dieu les regarda et vit que cela était bon.
R.
Un autre jour de création se manifesta dans l'accueil et le soin des personnes âgées. Un autre service d'Église voyait le jour auprès des bibliothèques vivantes de notre société. Les Servantes de Marie prenaient soin de la vie affaibies par les années de travail.
Dieu le sregarda et vit que cela était bon.
R.
Un quatrième jour de création fut vécu dans l'envoie de personnes dans l'action pastorale. Un autre besoin d'Église se faisait jour et une réponse est venue. Une action vécue au niveau paroissiale et diocésaine. C'était le signe que la communauté vivait au rythme des besoins de l'Église.
Dieu les regarda et vit que cela était bon.
R.
Un cinquième jour de création se vit présentement, jour où on entre dans son univers intérieur pour en découvrir les richesses. Ce jour merveilleux où nous passons du faire à l'être. Ce jour où nous apprenons à goûter la saveur du vécu bien rempli, du service rendu, de l'amour semé, de la prière égrenée au fil des jours. Jour de deuil aussi où nous devons quitter bien des choses, mais où nous devons apprendre à regarder davantage ce que nous avons acquis, ce que nous sommes devenues plutôt que ce que nous perdons.
Dieu nous regarde et voit que cela est bon.
Aujourd'hui en ce 90 ans d'existence, il s'agit pour nous de laisser monter un chant d'action de grâce pour ces fidèles servantes de l'amour. Devant l'oeuvre accomplie, le silence respectueux parle plus que les mots.
Quelqu'un cérivait que la valeur d'une oeuvre ou la profondeur d'un événement se mesure à la qualité du silence qu'ils font descendre en nous. Ce matin, je participais à la célébration des funérailles d'un jeune décédé accidentellement à 14 ans. Quand j'entrai au salon funéraire, contrairement à l'habitude, un silence régnait. Un silence un peu lourd, mais un silence plein. Les gens parlaient à voix basse. On sentait une sorte de respect tant pour la famille que pour la masse de ses amis étudiants à la même école. Cet événement tragique nous frappait en plein visage et suscitait en même temps que le respect un silence profond, au fond du coeur. Mais ce silence conduisait à une communication profonde entre les personnes.
Au coeur de la célébration, un jeune a chanté. Il lui a dit à sa façon son goût de vivre et d'aimer. Ce n'était pas un chant, c'était une prière qui invitait au silence et à la communion. Une célébration comme celle-là doit se situer au niveau de la communion et moins au niveau de la communication. J'ai dit au garçon décédé: Louis à partir de maintenant tu es en mission. Ta famille va confier ton corps à la terre dans un geste de respect. Toi, tu repars avec eux et tes amis de l'école pour les accompagner et les soutenir dans l'expérience de vie qu'ils sont invités à vivre. Et surtout apprends-leur que ta mort n'est pas un acte injuste et que Dieu n'est venu te chercher. La vie t'a jeté dans ses bras et il t'a accueilli comme un Père. Fais-leur découvrir que tu n'es pas parti, mais arrivé autrement.
Il restera de toi ce que tu as semé comme joie de vivre, dynamisme de vie, goût de l'aventure, et tout cela fleurira dans les mains et le coeur de celles et ceux qui t'on connu et aimé.
Quand Mgr Lebel fut nommé évêque auxiliaire à S. Jean de Longueil, un de ses élèves lui dit: "Vous montez d'un barrea dans l'échelle ecclésiastique." Il lui répond: "Je change de barreau mais mon échelle est paer terre, horizontale.
En lisant ce texte, des souvenirs me snt remontés à la mémoire. En 1971 lorsque je fus nommé coordonnateur diocésain de la pastorale et vicaire général, un prêtre m'a écrit un mot me disant: Tu es passé à l'évêché mais tu es reste du même côté de la clôture que nous." Mon échelle était à l'horizontale. Ce premier terme prit fin en 1977.
En 1994, je reviens à l'évêché comme vicaire général responable à la vie des prêtres et séminaristes. Je n'avais plus affaire à la pastorale. Le même prêtre m'écit un petit mot en disant: Cette fois tu es de l'autre côté de la clôture. J'ai eu bien du plaisir avec ce bon monsieur, mais cette fois j'ai réalisé que mon échelle était à la verticale. En relisant ce temps aujourd'hui, je réalise que je venais d'être happé par le système clérical; pour préserver des prêtres, j'ai blessé des gens et ne suis pas resté fidèle à moi-même.
Je serai absent quelque temps, je vous reviendrai en juillet. bon été à vous toutes et tous.
"Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et votre Père céleste les nourrit." Jésus nous invite à regarder la nature, et la nature est l'université où Jésus enseigne. Prenons conscience que dans l'Évangile, Jésus se sert souvent de la nature comme livre de catéchèse pour faire connaitre le dessein du Père. La catéchèse que l'on donne est souvent des choses apprises, mémorisées que l'on oublie; la nature est une expérience de vie qui reste au fond du coeur. Devant ma porte des oiseaux viennent se nourrir dans des mangeoires, ils jettent de la nurriture sur le sol. Les petits se nourrissent des ces graines tombées et les plus gros en profitent également. alors non seulement les oiseaux se nourrissent mais ils partagent avec les autres qui n'ont pas la même facilité. Ils nous apprennent en même le sens ou le goût du partage.
Les oiseaux viennent à la nourriture. Elle est là à leur disposition. Ils n'ont qu'à la découvrir et s'en nourrir. Dieu a donné à l'être humain tout ce dont il a beosin pour sa vie spirituelle comme temporelle. Les biens sont en nous ou à notre portée. Comme les oiseaux nous devons les découvrir et à nous nourrir. Accepter cette gratuité de Dieu est parfois difficile pour l'être humain. Nous aimons bien être artisans de nos affaires. Les premiers habitants de la terre nous en servent une bonne leçon en Genèse. L'université du bon Dieu nous dit: tu as une source qui t'alimente, fie-toi à ta source comme le ruisseau qui coule fidèle à la source que le nourrit. Être fidèle à sa source, mais pour cela il nous faut avoir fait l'expérience de cette source en nous.
Quand nous avons compris cela. notre vie devient action de grâce, notre prière devient louange. Et il est possible de dire en vérité: La vie est belle.
Plus...
Le petit Robert définit le Bénévole comme: Qui veut du bien, qui fait quelque chose de bonne grâce. Donc quelqu'un qui agit d'une façon désintéressée et sans rémunération. Dans mon livre à moi, comme dirait un comédien bien connu, il me semble qu'un bénévole est plus que cela.
Un bénévole est, il me semble, est une personne responsable. Les pouvoirs publics ne peuvent répondre à tous les besoins de la collectivité, d'une part; de plus, quand nous vivons en société comme dans une famille, nous avons tous une part de responsabilité pour un mieux être du groupe. Quand je m'engage pour un service dans ma communauté, j'agis en être repsonsable pour un mieux être collectif. Un bénévole n'est pas quelqu'un qui fait quelque chose pour les autres et qui ne le concerne pas. Nous sommes tous et toutes solidaires et repsonsables par exemple de la propreté de notre ville, de l'aide d'un voisin dans le besoin, etc ...
Si je me tourne du côté spirituel, j'ajoute une autre dimension à mon agir. De par notre baptême, nous faisons partie de la même famille spirituelle. Le plan humain de mon agir se révèle porteur d'une dimension spirituelle. Le bénévole n'apporte pas seulement une aide matérielle, il contribue en plus à élever le niveau spirituel de la vie des personnes, peut être sans le savoir. Ensemble nous grandissons au plan humain et du même coup nous contribuons à élever le niveau spirituel. Dans le bénévolat, nous apprenons ensemble à devenir plus humain et donc plus chrétien. Le bénvolat dans une communauté est comme un ciment qui noue les liens fraternels avec la force de l'amour.
Dimanche dernier, je participais à une fête de communion avec les bénévoles d'une patite paroisse, tourelle. Nous voulions non seulement dire merci à ces nombreuses personnes, mais autour d'un copieux repas nous voulions reconnaitre la place importante que ces personnes occupent dans la vie communautaire. Ce fut un moment eucharistique, c'est à dire un moment d'action de grâce. Nous vivons ce moment à la suite de l'Eucharistie dominicale. L'Eucharistie se continuait dans ce geste de fraternité. Je suis certain que les liens vécus ensemble se prolongeront dans le quotidien pour donner la couleur du printemps à la communauté. Des gestes comme ceux-là sont des gestes indipensables dans la vie d'une communauté. Prendre le temps de fêter, de goûter la vie, de se regarder dans les yeux et de se dire qu'on est beau.
Le tournant missionnaire, l'évangélisation, écrivait un vieux sage, c'est simplement faire Église, faire commumnion, faire communauté avec les gens qui m'entourent; c'est vivre concrètement ensemble le "Aimez-vous comme je vous ai aimés", me disait un jeune sur la rue. Un vieux prêtre me souliganait: C'est se laver les pieds les uns les autres. Sans doute plus facile à dire qu'à faire.
"Tu t'es fais belle, ô ma ville, pour accueillir ton prince." Cette phrse a résonner à mes oreilles, il y a plusieurs années dejà. Le monde et la vie a bien changé. mgr Léger venait d'être nommé Cardinal et au retour de Rome avec le Chapeau cardinalice, il était venu visiter Rimouski à l'invitation de l'Archevêque. A son arrivée, il avait proclamé avec beaucoup d'humilité cette fameuse phrase qui réflétait la simplicité de l'Évangile. J'étais jeune et ébloui par tant de faste. Aujourd'hui mon admiration à bien changé.
Quand je regarde les célébrations pontificales à Rome, cette phrase me revient automatiquemnt. Les princes sont réunis. Je ne peux m'empêcher de penser à Jésus Christ qui enlève son manteau et lave les pieds de ses disciples. Nous avons bien de la difficulté à vivre le message de l'Évangile. Nous mettons beaucoup d'efforts pour sauver nos églises, édifices patrimoniaux, elles sont belles nos églises, elles ont coûté des sueurs et de la générosité de nos ancêtres, mais vallent-elles autant que la vie et la foi de nos enfants ou de nos pères? Le tournant de notre Église nous invite à un temps d'arrêt et de discernement. Si nous ne partons pas avec une volonté de conversion personnelle, je crois que nous cheminons sur une route sans issue.
Hier, nous fêtions la Pentecôte. Dans mon diosèse, on tenait un grand rassemblement à la cathédrale de Gaspé pour la confirmation des jeunes de tout le diocèse. En même temps nous voulions signaler les 50 ans d'existence de la cathédrale. C'était un moment de rassemblement ecclésiale important. Dans les paroisses de mon secteur, il n'y avait pas de messe, les rassmeblements se faisaient autour de la Parole de Dieu. Dans une paroisse populeuse, on comptait onze personnes à la célébration. Ceci m'a posé de grosses questions. Le goût de célébrer la Parole, de communier au Christ dans sa parole n'est pas encore arrivé dans nos communautés.
Depuis plusieurs années, nous vivons ces célébrations dominicales de la Parole. Nous avons fait de la formation, des rencontres bibliques, des groupes de partage et nous sommes encore à découvrir l'importance de la Parole de Dieu. L'important le dimanche est que des chrétiens se rassemblent pour célébrer en action de grâce le jour de la résurrection. C'est la Parole qui convoque, rassemble, convertit et met en état de célébrer. Nous partons de loin. Quand j'étais jeune, le curé nous disait que pour saisfaire à l'obligation de la messe du dimanche, il suffisait d'arriver à l'offertoire et de repartir après la communion et le péché mortel et l'enfer étaient évités. La temps de la Parole en latin était un genre accessoire pendant lequel nous disions notre chapelet, et les enfants de choeur, nous regardions les chapeaux des dames.
Avec le concile, nous avons voulu redonner à la Parole ses lettres de noblesses, mais les chrétiens ne sont pas là encore. La route sera très longue pour en arriver à fêter la Parole en communauté. On a retracé, il y a quelques années, trois communautés de mission qui n'avaient pas vu le prêtre depuis 17 ans. Chaque dimanche les chrétienss se rassemblaient pour la célébration et la prière autour de la Parole de Dieu. Par suite de l'absence du prêtre, on avait développé le sens du rassemblement dominical et de la fête de la Parole. Chez-nous, nous ne sommes pas encore assez pauvres pour faire cette découverte.
Le rite sacramentel ne rassemble pas la communauté, il célèbre avec une assemblée covoquée par la Parole en vue de faire communauté. C'est la puissance du Christ dans sa Paole qui nous rassemble. Je me demande aujourd'hui si nous n'avons pas remplacé cette force de l'Esprit par la peur du péché mortet et de l'enfer ce qui a tellement appauvri la vie spîrituelle que la pente est longue à remonter. Je reviens avec le prophète Aggée que j'aime bien; lorsque les juifs voulurent rebâtir le Temple, Aggée leur a dit de la part du Seigneur: "Réfléchissez en votre coeur au chemin que vous avez pris! Vous avez semé beaucoup mais peu engrangé, vous avez mangé, maispas à votre faim; vous avez bu mais pa sà votre soul; (...) Eh bien, montez à la montagne, rapportez du bois et réédifier la maison."
Au temps d'Aggée, il y avait urgence de rebâtir le temple comme aujourd'hui il y a urgence de rebâtir le temple du Seigneur. Quels sont nos temples en ruine? Urgence de rebâtir le temple spirituel et ecclésial. Nous plaçons bien des énergies pour sauver les temples de pierre ou de bois, mais l'essntiel est bien la communauté. Le temple spirituel est ébranlé pour ne pas dire ruiné. Nous devons nous arrêter pour réfléchir aux causes qui nous ont conduit là où nous sommes, et dans le discernement de l'Esprit Saint découvrir ensemble les chemins nouveaux où l'Esprit nous attend sur le chantier du royaume du Père.
C.F. Marc Girard: Aggée, prophète aujourd'hui. tout est à rebâtir. Ce livre date de plus de 20 ans, mais toujours actuel.