Nous avons acceuilli et aimé un évêque, à Gaspé, qui a eut le malheur d'aimer une femme et qui a démissionné, puis il fut bloqué par les forces de l'Église devant des engagements universitaires dans l'enseignement biblique. Même dans mon Évêché de Gaspé, on avait enlevé sa photo dans la collection des évêques du diocèse. J'ai aussi connu des confrères prêtres, de vrais pasteurs, qui ont démissionné pour se marier et ils n'avaient pas le droit d'enseigner dans leur milieu.
Pendant ce temps des prêtres pédophiles et violeurs brisaient la vie des enfants, posaient des actes criminels et on les couvrait, les protégeait en les changeant de poste. Ce matin, les nouvelles pour parlaient des scandales de prêtres violeurs. Je pense aussi à toutes ces mamans qui dorment au cimetière mortes lors d'un accouchement, alors que leur santé ne leur permtettait plus d'avoir d'enfant mais qui ne pouvait pas refuser la famille. Devant ces deux situations, j'avoue ne pas comprendre la position de notre Église. Je ne pose pas de jugement, je suis scandalisé.
Nous vivons un temps de purification profonde dans l'Église. Un prêtre étranger que je rencontrais l'été dernier, au temps des vacances, me disait: "L'Église est un système religieux qui a tourné le dos à la mission de Jésus Christ." Les événements lui donnent raison. Pour les chrétiens qui nous regardent, ce n'est pas très édifiant. Grandit de plus en plus l'urgence d'aimer profondément l'Église peuple de Dieu et de prier pour que ce temps de purification nous conduise à l'Église de l'Évangile et de Jésus Christ. Notre Église, à travers le monde, a besoin de pasteurs selon le coeur de Dieu et pas seulement des ministres ordonnés. L'Église communaué chrétienne est souffrante et blessée, elle a besoin de pasteures et pasteurs très aimant qui s'auront "lui laver les pieds" pour qu'elle retrouve la joie de l'Évangile. Frères et soeurs en Jésus Christ, c'est l'invitation que je nous lance aujourd'hui à la suite de notre bon Pape François.
Des chrétiens m'ont fait parvenir une lettre distribuée par leur curé contre les célébrations de l'absolutions collectives et m'exprimant leur désarroi. Il s'agit d'une charge contre ces célébrations. Je me suis amusé à regarder le texte qui ressemble à tellement d'autres que nous avons reçu depuis 40 ans. Ce n'est pas très charmant que le clergé actuel se permette une telle affront aux évêques, prêtres et laïcs qui ont vécu ces célébrations avec foi et amour. Ce qui me blesse est le ton et le vocabulaire utilisés dans ce texte qui frise l'insulte à ceux qui ne pensent pas comme eux. Et je suis très étonné que des prêtres utilisent ce texte pour faire aimer la rencontre individuelle dans le sacrement. Je ne veux pas partir de polémique, je veux simplement dire mon étonnement et ma blessure devant une façon d'agir qui ne respecte pas les personnes. Je ne reviendrai pas sur le sujet, je veux rester un vieux à l'écart qui s'amuse à vieillir mais qui a encore des sentiments et qui aime encore son Église malgré tout..
Il y a deux forces importantes, la force centrifuge et la force centripète. L'une nous ouvre sur les autres et la vie, l'autre nous referme sur nous-même. Le peuple dans l'Écriture nou srévèle un Dieu qui utilise la force centrifuge, il est marche et met le monde en mouvement. Jésus dans l'Évangile se révèle ainsi. "Allons ailleurs, dans les bourgs voisins, pour que j'y proclame l'Évangile, car c'est pour cela que j'ai été envoyé." Allons ailleurs!
L'ailleurs de Jésus contient deux dimensions: il invite dans des endroits déserts pour rencontrer le Père et ajuster notre marche sur le projet divin, et nous inevoie sur la route à la rencontre de l'être humain pour lui révéler la Bonne Nouvelle. Ces deux mouvements sont indispensables pour toute vie chrétienne et missionnaire: Aller sur la montagne et descendre dans la plaine.
La marche commence avec Abraham qui se dirige vers le pays de Canaan, nous connaissons aussi la visite en Égypte, le temps de l'exil et le retour à Jérusalem. Dans l'Évangile, Jésus parcourt la Galilée et va jusqu'en Judée.Il est constamment en mouvement. Chaque fois que l'évangéliste nou srapporte une marche de Jésus, il y a toujours un cheminement spirituel qui s'opère, un appel à la conversion. Les marches dans l'Évangile nous préparent à un cheminement intérieur.
Les chemins de l'homme dans la bible sont souvent en sens inverse à celui de Jésus. Ceci est très clair après la résurrection. Les femmes vont au tombeau pour retrouver le Jésus d'hier et on les envoie en Galilée. Le chemin des femmes n'est pa sle chemin de Jésus, elles sont invitées à une route de conversion. Les disciples d'Emmaüs ont tourné le dos à la route de Jésus pour prendre leur propre chemin et ils sont ivités à retrouver le chemin de Jésus Christ. Aller ailleurs. Dans l'Évangile de Luc lorsque les gens veulent le jeter en bas de la falaise, Jésus passe au milieu d'eux et continue son chemin. Le chemin des gens de la synagogue n'est pas le chemin de Jésus. Jésus nous invite ailleurs. le sens de la marche est de sortir de nous-même, de nos sécurités pour prendre le chemin de la vie autour de nous.
Méditer ce chemin dans la Bible nous invite d'abord à regarder nos chemins intérieurs, nous invite à sortir de nos sentiers battus pour tracer nos propres sentiers pour aujourd'hui. C'est aussi une invitation à regarder nos chemins en Église. Nous sommes invités souvent comme les disciples d'Emmaüs à rebrousser chemins pour revenir à l'Évangile et à la vie. Depuis le Concile nous avons pris des chemins nouveaux qui nous ont conduits nulle part. C'était peut être nos chemins et non ceux de Jésus. Aujourd'hui sommes-nous dans la force centripète qui veut retoruver le monde à l'église dans une pratique sacramentelle comme hier, ou dans la force centrifuge qui nous pousse ailleurs, auprès des femmes et des hommes d'aujourd'hui pour avec eux découvrir le chemin de l'Évangile, le chemin de Jésus ressuscité. Allons ailleurs, sur les places, les chemins, les restaurants, les quais, "là aussi je dois annoncer l'Évangile." Dans ce temps d'évangélisation et de tournant missionnaire, cette invitation de Jésus de sortir de nos sacristies pour aller ailleurs est pressante. Depuis la révolution tranquille au Québec, nous avons utilisé la force centripète, ne sommes-nous pas a l'heure de la force centrifuge?
Notre journal local nous parle aujourd'hui du service "Convergence", maison d'accueil pour les hommes violents, intimidés, en détresse qui ont besoin d'aide, d'accompagnement. Je ne peux m'empêcher de dire MERCI et d'être en action de grâce. Un besoin nait dans le milieu, des pasteurs s'assemblent pour y répondre.Nous avons dans notre milieu 17 services communautaires qui travaillent à relever le niveau humain de la vie des gens d'ici. Hier, c'était des communautés religieuses qui s'engageaient dans ce chantier. Aujourd'hui ce sont les nouvelles formes de vies engagées au service de la communauté qui voient le jour. "Ce que tu fais au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que tu le fais" même si tu ne le sais pas.
Nous avons là, il me semble, une piste pour l'évangélisation nouvelle dont nous parlons depuis bien longtemps. Aujourd'hui des prêtres me disent: Je ne sais pas par où prendre la pastorale les gens ne sont plus là; des religieuses me disent: qu'est-ce qu'on va aller faire en paroisse, nous n'avons plus de projet. Ces inquiétudes se traduisent par ceci: comment on va faire marcher nos affaires, les gens n'en veulent plus? N'oublions pas comme point de départ que les religieuses comme le ministre ordonné sont des services à la vie de la communauté et non l'inverse. Quand je suis arrivé comme vicaire à la cathédrale de Gaspé à la suite du Concile, fallait mettre en route de nouvelles façons de vivre et célébrer en communauté. Le curé me disait toujours: écoute les gens, s'ils sont heureux et embarquent dans ce que tu fais, vas-y, sinon revise tes affaires. Son critère d'évaluation était la réaction de l'ensemble des chrétiens et non de quelques individus. "Vox populi, vox Dei" disait-on.
Aujourd'hui, 2 février, journée des personnes consacrées. Nous allons fêter ensemble, se dire qu'on est beau et fin, mais demain ... De nos communautés, à partir des besoins, surgit aujourd'hui de nouveaux pasteurs: prêtres, diacres , religieuses. A vin nouveau outres neuves. La question que je porte est celle des apôtres à Jésus lors de la pêche miraculeuse: Nous avons pêché toute la nuit sans rien prendre, "qu'osse ça donne de retourner?" J'ai célébré des messes, vécu des heures d'adoration, des catéchèses et les chrétiens sont partis. Alors je reviens à la pensée de mon curé: revise tes affaires ça ne marche plus. Avance en eau profonde, me dit Jésus, et jette le filet. Quand je rencontre les chrétiens sur la rue, ils me parlent d'eux, de leur famille, de leurs inquiétudes ... Je prends conscience que je suis loin de leurs préocucpations. Ma forme de vie m'a éloigné d'eux. Jésus me dit: retoune sur la rue, écoute-moi dans mes frères et soeurs au coeur de leur vie, c'est là que tu trouveras ta raison d'être comme pasteur ou religieux et viens ensuite on va jaser ensemble et l'Esprit va éclairer ta mision. Rendons grâce au Seigneur .... Il est bon ...Éternel est son amour.
Beaucoup de paroisses aujourd'hui connaissent les célébrations de la Parole comme rassemblement de la communauté le dimanche. Je me suis permis une petite méditation sur le sujet. J'ai écouté les gens parlé. La plupart ne sont pas dérangé s'il reçoivent la communion eucharistique. Il nous faudrait à mon avis redécouvrir autrement ces célébrations. Lucien Deiss parle de la fête de la Parole. Il y a trois moments importants dans ce rassemblement.
1. Le rite d'ouverture: Ce rite comprned deux moments importants: l'accueil et le rassemblement.
Si nous voulons fêter ensemble, il est essentiel de s'accueillir, de se saluer, de créer un premier climat de fête. Le président de la célébration accueille les gens, ceux-ci s'accueillent lesuns les autres. Ainsi se crée un atmosphère de célébration. Ce moment est suivit par le rassemblement pour faire communauté. Le chant de rassemblement est un élément essentiel. Le chant n'est pas là pour pemrettre à la chorale de faire une belle prestation, mais pour rassembler les gens dans l'esprit de célébration et de fête. Le président -même si c'est un laïc devrait s'asseori au lieu de la préssidence- salue l'assemblée et termine par une prière qui nous met en présence de Dieu pour écouter son message. Ce moment de rassemblement nous conduit à la table de la Parole. Dans l'assemblée, on ne lit pas une parole fut=elle celle de Dieu, on proclame un message.
2. L'écoute du message de Dieu: Dans le moment de la Parole, c'est quelqu'un qui nous parle. On ne lit pas un texte, on proclame un message de quelqu'un. IL ne s'agit pas de faire participer le plus de gens possible à la lecture, il s'agit de proclamer un message de là la nécessité de bien soigner la proclamation. On écoute la Parole, on la partage en communauté, on l'intègre à notre vie et on la prie. Le président ou un bon acolyte devrait permettre aux gens de partager ensemble le message de la Parole. Ce serait une habitude à prendre. L'Esprit agit dans le coeur des chrétiens qui participent à la fête de la Parole. Je vous invite à revoir le texte de ma réflexion sur la Parole du dimanche 27 janvier. Ce moment se termine avec un temps de prière et il serait intéressant de déborder les suggestions du Prions en Église pour ajuster notre prière au vécu de l'assemblée.
3. Le rite d'envoie: Ce rite nous assoit à la table de la mission La célébration est terminée , nous sommes envoyés au chantier de la vie, "car il est loin d'être fini le combat pour la fraternité, la solidarité et la justice." R. G. Au moment de la transfiguration les disciples voulaient dresser trois tentes, mais Jésus les envoie à la misison sur le terrain. Allez dire au monde les merveilles de Dieu. Allez révéler, faire connaitre celui que vous avez rencontré aujourd'hui, celui qui vous a livré un message.
Nous venons de communier à Jésus, allons maintenant el révéler. Dans ces fêtes de la Parole, nous communions à Jésus dans la communauté parce que la communauté est le premier sacrement de la présence du Christ ressuscité; nous avons communier au Christ dans la Parole parce qu'il a une présence réelle comme dans l'Eucharistie. Ces temps de la Parole sont une richesse pour nos communautés à la condition que nous dépassions les rites pour célébrer. Malheureusement nous ne faisons que la même célébration qu'à l'Eucharistie en enlevant le "petit bout" de la prière eucharistique et ceci à mon avis ne nous conduit nulle part. Il nous faut faire preuve d'audace, de créativité, de foi si nous voulons profiter au mieux de ces moments de grâce qui nous sont donnés. Ne serait-il pas intéressant de revoir aussi le temps de la Parole dans nos célébrations eucharistiques? L'avenir appartient aux audacieux et les audacieux seuls le bâtiront.
"Je comprenais, combien il était utile de tout perdre, pour retrouver l'Essentiel." Jean-Christophe Rufin. Avec ma tasse de café, ce matin, je me suis laissé imprégner de cette pensée devant ma vie et celle de mon Église. En avançant en âge, nous devons faire le deuil de beaucoup de choses et ce dépouillement nous apprend à nous tourner vers l'essentiel. Ce qui nous apparait important aujourd'hui nous semblera futile demain. Retourner à l'esentiel, c'est aussi retrouver une certaine liberté. On ne se demande plus si cela est permis ou défendu, mais est-ce que cela me fait vivre, est-ce que ça du sens? Est-ce qu'il y a du beau autour de moi ou de l'encombrement? La beauté est souvent dans la simplicité.
Je me tourne vers mon Église qui n'a plus de prêtres comme hier, les goussets sont vides, l'avenir est incertain, les bulletins paroissiaux sont devenus des feuillets publicitaires des magasins, les églises sont vides ... la kyrielle de lamentations pourrait s'allonger. Ceci nous invite à l'essentiel. C'est la venue d'une nouvlle naissance. Nous sommes envoyés à l'essentiel. De quelle forme de pasteurs avons-nous besoin aujourd'jui? De quelle nourriture le peuple chrétien a-t-il besoin aujourd'hui? Nos églises vident nous posent cruellement cette question. Un vieux chrétien me disait: "Nous étions dans l'église et vous ne nous avez pas garder, maintenant que nous sommes sortis pensez pas nous ramener.
Nous sommes invités à retrouver l'essentiel. Retrouver l'essentiel demande de faire des deuils de ce qui nous semblait important hier. Retrouver l'essentiel exige beaucoup de liberté devant nos formes de rituels et de pratiques. Retrouver l'essentiel exige que nous puissions nous asseoir avec les femmes et les hommes d'aujourd'hui pour apprendre d'eux ce que veut dire l'essentiel de la vie chrétienne. Quand Jésus a voulu célébrer la Pâque avec ses disciples, Il ne les a pas envoyé au temple, mais au coeur de la vie et c'est là qu'il a trouvé la salle pour la Pâque. Et Jésus nous a dit; Faites ceci en mémoire de moi. Demandons-nous si les chrétiens qui célèbrent les funérailles dans les salons funéraires ou ailleurs ne sont pas en train de chercher l'essentiel? Demandons-nous si tous ceux et celles qui ont quitté la pratique sacramentelle ne sont pas des chercheurs d'essentiel, des chercheurs de Dieu? Je pourrais me demander si moi qui suis à la messe chaque dimanche, je suis un chercheur d'essentiel? Est-ce que je suis un communiant ou un consommateur d'Hosties et de rites? Et cela je peux le vérifier a ma façon de regarder ou de parler des gens bénéficiaires du bien être social qu'on appelle avec "beaucoup de respect" les BS. Notre façon de regarder les jeunes avec "leurs façons exantrique de vivre" etc. Devenons ensemble des chercheurs d'essentiel et nous serons des chercheurs de Dieu, de liberté, de vérité. Est-ce que devant ce que nous vivons en Église, je peux reprendre la phrase de Jean-Christophe: Je comprends maintenant combien ces deuils, ces pertes vécues en Église nous sont utiles pour retrouver l'essentiel.
En méditant sur l'Église d'aujourd'hui, je me suis arrêté sur l'image d'une Église en VTT. Et je me suis dis: Ne sommes-nous pas un peu dans une Église en Cadillac qui roule sur l'autoroute des rites et célébrations sans s'arrêter aux gens sur le bord de la route. L'Église d'aujourd'hui est sur le terrain dans tous les milieux et vit des choses belles comme plus difficiles. Nous avons besoin de rouler en vtt pour rejoindre cette Église là où elle se trouve. Comme prêtre, je me sens souvent un peu prisonnier des rites et des façons de faire. Je me sens plus souvent en cadillac qu'en vtt et c'est pourquoi la vie m'échappe et que je sais pas quoi faire.
Une Église en VTT est une Église témoin sur le terrain de la vie au coeur du monde. Notre Société a besoin de témoins en "Véhicule Tout Terrain" et moins au presbytère en Cadillac des rites et des célébrations à sens unique. Ce sera sans doute les nouveaux prêtres et religieux et religieuses de l'Église de demain. Se pourrait-il que ces nouveaux pasteurs soient déjà sur le terrain sans être reconnus parce que l'heure n'est pas encore arrivée? je lance cela à votre méditation......
Aujourd'hui, 25 janvier, on parle de la conversion de Saint Paul. Je découvre ce matin une conversion dans le ligne de Paul que je ne connaissais pas. Il s'agit de Dorothy Day, journaliste américaine qui à la suite d'un début de vie mouvementée et pas toujours catholique, entre dans le marxisme pour déboucher au catholicisme et meurt en 1980. Cette femme a fondé un journal le "Catholis Worker" et pris la défense des pauvres, des mal menés de la société. Elle ouvrit des maisons de l'hospitalité pour accueillir les plus pauvres. Cette femme comme Paul était prise d'une passion, celle du Christ et de son enseignement.
Je me dis, nous avons besoin de femmes et d'hommes comme eux, des gens pris par une passion: celle de vivre et de faire vivre du Christ. Nous nous demandons comment on va faire, nous élaborons des plans sur papier, des projets de catéchèse, eux ils étaient sur le terrain à côté des personnes au coeur de la vie. Ça me rappelle le passage de l'institution de l'Eucharistie: Quand les disciples ont demandé à Jésus où préparer la Pâque, Jésus leur dit»: Allez au coeur de la ville et suivez un homme qui lutte pour la vie. Nous, on serait aller à la sacristie mettre les burettes sur l'autel.
Aujourd'hui, dans notre besoin d'évangélisation, nous avons ce besoin de femmes et d'hommes épris d'une passion, celle du Christ et de son enseignement au quotidien. Nous avons besoin de nous convertir au Christ, de nous laisser façonner par Lui à son image pour devenir des témoins de son amour. Notre monde a moins besoin de catéchètes que de témoins, des gens qui ont une passion, celle de découvrir la présence et l'action de l'Esprit du Seigneur en eux. Comme Saint Paul, laisosns tomber les écailles de nos yeux -écailles de nos structures, nos pratiques sacramentelles, nos sécurités, de nos idées toutes faites- qui nous empêchent de voir l'oeuvre de l'Esprit dans notre monde. Comme Paul, nous avons peut être besoin de tomber à la renverse pour nous retrouver à côté de nos frères et soeurs afin de cheminer avec eux sur la route de l'Évangile. Bonne conversion!
En lisant le texte de l'Évangile de la liturgie du jour, Mc 2, 18-22, un extrait a fait double tour en moi. "Personne ne raccommode un veux vêtement avec une pièce d'étoffe neuve: autrement le morceau neuf ajouté tire sur le vieux tissu et la déchirure s'agrandit." Alors est monté en moi, ces moments où la Parole de Dieu est venu déchirer mon vieux vêtement.
À la fin d'une retraite aanimée par Jean Vanier, le commentaire sur le texte du Bon Pasteur m'avait complètement chamboulé. J'ai senti soudaienement mon vieuxc vêtement de sécurité et de pratique se déchirer. Une pièce neuve venait d'entrer dans ma garde robe intérieure. Ce vêtement était tissé avec le fil de l'accueil, l'amour, la place des personnes avant les lois et les structures .... Mon vieux vêtement venait de se déchirer, mais il a déployé aussi sa force de résistance. Et le Seigneur a du patienter bien souvent dans le coin à attendre une ouverture.
Aujourd'hui à la retraite, ce vêtement de liberté a plus d'espace. Mais il me fait vivre une autre déchirure plus difficile à réparer. Celle qui se vit aujourd'hui entre le peuple chrétien et la structure ecclésiale. Cette déchirure vécue dans ma vie qui m'a fait cheminer sur la route de l'Évangile se vit aussi dans l'Église peuple de Dieu. Je réalise que malgré les efforts pour accueillir les pièces neuves dans notre vieux vêtement ecclésial, la déchirure s'est constamment agrandie et les chrétiens sont maissivement absents de notre vieux vêtement.
Trop souvent j'ai voulu mettre, et nous voulons encore mettre, des pièces neuves sur notre vieux vêtement de nos pratiques personnelles et ecclésiales sans résultat. Il nous faut revêtir l'homme nouveau, comme dit S. Paul, l'homme de l'Évangile, l'homme de la mission donnée par le Christ le Jeudi Saint et essayer ainsi de réparer la déchirure avec nos communautés de croyants. Le texte de Jean sur le Bon Pasteur comme celui d'Ézéchiel sur les pasteurs demeurent pour moi aujourd'hui encore des invitations pressantes à changer de vêtement.
Dans l'Évangile de Jean, le premier geste public de Jésus fut de participer à une fête de mariage à Cana en Galilée. Jn 2, 1-12. Jésus a inauguré sa vie publique dans un geste de communion, d'alliance, de partage. A ce repas, il a donné le vin c'est à dire le sens et la valeur de l'Alliance nouvele qu'il venait présentée. Il donnait le ton de toute sa mission. Il était venu annoncer une façon de vivre ensemble qui réponde aux aspirations de l'homme de ce temps.
L'Évangile de Jean se termine par un autre repas sur le bord du lac de Tibériade, 21, 1-14. Et ce texte nous dit que les disciples tirèrent leurs filets de pêche remplis de poissons au point qu'ils menaçaient de se rompre. Jean voulu terminer sa vie publique par un autre geste, après la Cêne, celui d'un geste de cvommunion et de partage. Et comme conséquence, les filets sont pleins. La mission donnée aux apôtres est de remplir les filets dans des moments de communion, de partage. Toute la vie de Jésus fut d'annoncer et de vouloir réaliser cette vie de communion, d'alliance entre les personnes, c'est la mission confiée à son Église le Jeudi saint. Toute sa vie, Jésus a pris position pour les pauvres, les pécheurs, les mal aimés dans la société. Et il nous a dit: Faites ceci en mémoire de moi.
Dans notre société moderne, traversée par toutes sortes de changements et de courants divers, les relations humaines deviennent de plus ne plus difficiles tant dans les familles que dans les milieux de travail que dans la société en général. Il me semble que la mission donnée par le Seigneur devient très actuelle et urgente. On parle beaucoup d'évangélisation, de tournant missionnaire, mais prennons-nous le temps de regarder et d'écouter ce que les femmes et les hommes de chez nous ont besoin, d'écouter les défis que lance à notre foi la société dans laquelle nous vivons. "Vous êtes le sel de la terre", vous êtes le sel qui donne du goût à la vie, donne du sens à ce qui se fait. Retrouver la mission du Christ, voila notre défi aujourd'hui à mes yeux. Nos filets sont vides, méditons l'Évangile pour savoir comment les remplir aurjourd'hui.
Plus...
Avancer en âge, c'est comme escalader une montagne. Quand je suis au pied de la montagne, mon horizon est limité, les gens bougent, la vie est animée autour de moi. Je vois toutes les aspérités du chemin. Plus je monte, l'horizon s'élargit, la vie devient plus calme, les obstacles du départ s'estompent, les détails sont moins importants, l'agitation s'amenuise et les présences humaines se raréfient. Doucement le silenc m'envahit.
Sur la montagne, je suis au coeur de la vie. Le calme est complet. La vie s'étend devant moi et on dirait que mes bras ne sont pas assez grands pour embrasser toute la vie. Mon regard se porte au loin. C'est beau, c'est grand. Je suis seul. Les gens ne sont plus autour de moi, ils sont en moi, je dirais.
Vieillir, c'est un peu cela. Doucement on s'éloigne des responsabilités, du tracas des détails du quotidien; mon regard se porte davantage sur l'essentiel. Je vois autrement la vie, le calme descend doucement et m'habille de plus en plus, la simplicité se fait une place, je suis seul.
Assis presqu'au faite de la montagne, loin de l'agitation du quotidien, habillé de silence et de calme mon univers se remplit non seulement de souvenirs, mais surtout de leçons et d'héritage que la vie a déposé dans les replis de mon coeur. La solitude de l'âge avancé est le temps de la cueillette des fruits de l'expérience muris sur l'arbre de ma vie. C'est le temps "qui fleurit" dirait christian Bobin. Le temps qui semble perdu parce que nous travaillons moins fleurit en qualité. Nous apprenons à lire la vie autrement.
J'en prends comme exemple les Fêtes de Noël et Pâques. Assis presqu'au faite de ma montagne, ces fêtes n'ont plus la même couleur que celles de mon enfance. Cependant elles ont acquis de la valeur en profondeur et en silence. Elles sont devenues des moments divins à couleurs d'un brin de sagesse et de spiritualité.
Mais pour goûter au mieux les valeurs enfouies au fond du coeur et de la solitude, il faut comme dit Jacques Salomé beaucoup d'amour et d'humour pour bien vieillir. Assis presqu'au faite de ma montagne, je laisse trotter sur le miroir des mes jours l'amour de mon Église communauté de croyants, cet amour que j'ai donné et que je donne encore et celui que je reçois toujours de mes frères et soeurs en humanité. C'est pourquoi je dis que mes bras ne sont pas assez grands pour embrasser toute cette vie qui m'entoure.
Comme homélie de funérailles que j'ai présidées dernièrement, j'ai utilisé le texte de l'institution de l'Eucharistie où Jésus sachant sa mort proche laisse son héritage aux siens. Cet héritage, Il leur demande de le manger, de s'en nourrir pour le rendre présent au coeur du monde. Cet héritage, c'est sa vie, son enseignement, ses valeurs, Il leur dit: mangez et faites mémoire. Ma présence à travers cet héritage est une nourriture qui vous donnera la force de le vivre. Cet héritage, il ne s'agit pas de l'imiter mais de s'en inspirer pour le rendre présent au monde dans lequel nous vivons. Cet héritage était une mission de continuer l'oeuvre commencé avec lui.
L'homme, de qui j'ai présidé les funérailles, avait partagé le repas du soir avec sa famille, il fêtait ses 100 ans. Après le départ des siens, il s'est couché pour se reposer, il s'est endormi et ne s'est pas réveillé. Il venait de leur donner son héritage de vie. C'est comme s'il avait dit aux siens: Communiez à ma vie, communiez aux valeurs que je vous ai données, mangez tout cela pour le rendre présent au cours de votre vie. Mangez-les non pour imiter mais pour vous inspirer et les vivre à votre façon dans le milieu de vie qui est le vôtre. Nous avons fait un petit pas dans la résurrection. C'est l'expérience des disciples sur la route d'Emmaüs. Quand ils ont fait un geste de partage et de communion, ils ont senti sa présence. Il en est ainsi pour nos défunts.
À la fin de la célébration, des gens présents sont venus discuter avec moi de cette vision, ils étaient heureux et exprimaient un désir de recevoir un enseignement qui les nourrissent davantage. J'ai senti chez ces personnes une soif de spiritualité d'une part et pris conscience davantage encore de la pauvreté de notre enseignement et de notre difficulté de rejoindre les gens là où ils sont dans leurs interrogations.. Cela m'a incité à me tourner davantage vers la Parole de Dieu, si je veux nourrir je dois perfectionner mes recettes. Laissons-nous questionner ensemble par l'appel de nos contemporains. C'est avec eux que nous découvrirons le chemin où le Seigneur nous attend.
Le code postal guide le facteur dans la distribution du courrier comme un phare éclaire la route. Un texte de l'épitre de Pierre est comme un phare qui éclaire notre route:
"Approchez-vous de Lui; il est la pierre vivante que les hommes ont éliminée mais que Dieu a choisie parce qu'il en connait la valeur. Vous aussi, soyez les pierres vivantes qui servent à construire le temple spirituel, et vous serez le sacerdoce saint, présentant les offrandes spirituelles que Dieu pourra accepter à cause du Christ Jésus (...) Oui, c'est vous qui êtes chargés d'annoncer les merveilles de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière." 1P2 4A9
Voila le code postal de notre vie en Église. 1P2 4A9. Le Concile Vatican 11 a voulu mettre l'accent sur l'Église peuple de Dieu, Église communauté de baptisés; redonner toute la valeur aux ministères des baptisés en Église tout en redonnant au ministère ordonné toute sa place et seulement a place. En monopolisant le ministère ecclésial dans le ministère ordonné, il y a risque de lui faire perdre sa véritable importance. Le Pape Jean-Paul 11 écrivait que le minstère ordonné n'est pas au-dessus des autres mais au service des ministères des baptisés afin de leur permettre de s'exercer en plénitude. Ce fut un des grands défis du concile de nous faire passer "d'une Église cléricale à une Église de baptisés, en nous conduisant à la formation de communautés responsables." Nous n'y sommes pas parvenus.
On me dit souvent aujourd'hui que nos bénévoles dans les services communautaires le font par pur altruiste humain. Je veux bien. Mais nous sommes chargés d'aller leur révéler la force de l'Esprit qui les fait agir. Et nous n'y allons pas. Nous devrons retrouver notre code postal. 1 Pierre 2, 4-9. Nous avons à redécouvrir notre baptême, à redécouvrir nos ministères des baptisés si nous voulons retrouver un lendemain ecclésial vivant. C'est la première conversion demandée par le Concile. Ce défi apparait dans plusieurs textes conciliaires, la Constitution sur l'Église, l'Apostolat des laïcs, le Ministère et la vie des prêtres.
C'est la Parole de Dieu qui nous remettra sur la route vers la découverte de l'essentiel. Cette Parole lue, ruminée, intégrée qui est plus "puissance qu'un glaive à deux tranchants." Cette Parole qui est une façon de vivre ensemble dans la paix et l'harmonie. La porte de la nouvelle année s'entrouve devant nous, c'est mon souhait le plus cher que cette année voit fleurir partout des groupes d'hommes et de femmes qui se nourriront à la Parole de vie. Nous, baptisés, qui sommes chargés d'annoncer les merveilles de Dieu ouvrons nos Bibles, laissons-nous imprégner de la Parole de notre Dieu pour la rendre présente et agissante dans notre monde. Nous sommes l'Église du Christ en marche chargés de la mission de Jésus Christ de dire au monde l'amour du Père. Dans l'histoire nous sommes passés d'une Église de prêtres à un peuple et des prêtres, nous devons retoruver notre Église de prêtres, de prophètes et de pasteurs si nous voulons connaitre un lendemain vivant.
Inspiré d'un texte de Mgr Paul-Émile Charbonneau.
Mes mains sont des mains de grand père, mains ridées, desséchées, affaiblies, usées par l'usage constant du mateau, de la varlope et de l'égoïne.
Ces mains m'ont soutenu lorsqu'enfant je trottais et risquais de tomber. Elles ont porté ma nourriture à la bouche, mes parents les avaient jointes pour m'apprendre à prier.
Elles ont essuyé mes larmes aux jours difficiles, elles étaient sales, coupées et parfois rugueuses, même fatiguées les soirs de grosses besognes.
Elles ont porté fièrement l'anneau du mariage pour montrer au monde que j'aimais quelqu'un qui pour moi était unique et spécial.
Elles ont tenu et caressé mes enfants et petits enfants, elles ont couvert ma figure, peigné mes cheveux, lavé mon corps.
Ces mais portent la marque de mon amour du travail, de ma famille, de mes amis. Mains qui ont semé du bonheur et de l'amour. Mains qui ont aussi commis des erreurs et parfois été instrument de sévérité.
Mais la chose la plus importante est que ces mains, le Seigneur les a attrapées pour me conduire jusqu'à lui,
Et maintenant, avec ces mains, je pourrai toucher le visage de Jésus Christ.