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Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

Jos. Deschênes

Jos. Deschênes

mercredi, 26 février 2020 15:17

Qui suis-je? Gn 2, 7-9 et 3,1-7; Mth 4, 1-11.

Ce premier dimanche du carême nous invite en méditant la Parole de Dieu à découvrir qui nous sommes vraiment. Plaçons-nous à l'écoute de cette Parole.

Premièrement, le jardn de l'Éden est le symbole de cet état intérieur de l'être human créé à l'image de Dieu qui possède en lui tout ce dont il a besoin pour grandir et choisir ce qui lui est le meilleur. C'est un état d'abondance et de paix intérieure. Nous avons en nous toutes les forces nécessaires pour être heureux et prendre nos décisions. Au jardin, l'être humain a voulu être le maitre de sa vie et au lieu de la recevoir  de Dieu, il voulu en être l'auteur. Alors il alla chercher à l'extérieur de lui-même: il mangea le fruit. Il passa de l'intérieur à l'extérieur. Ses critères de jugement ne venait plus de son être rempli de l'Eprit de Dieu, mais de l'extérieur. Il se jugeait à partir du regard de l'autre. Il jugeait à partir de l'agir et non plus de l'être même. C'est encore ce que nous faisons: c'est un criminel, un bandit, un voyou, un petit "boum", Nous ne jugeons plus la personne à partir de ce qu'elle est mais à partir de ce qu'elle fait. Le contraire de l'enseignement de Jésus.

Le désert de l'Évangile est le symbole de cet état d'esprit libre des regards de l'extérieur et retourne à son intérieur. Jésus dira: L'homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu." L'homme n'est pas seulement un corps à nourrir, il est un être spirituel qui a en lui parole de Dieu. Il est un être spirituel qui possède tout ce dont il a besoin pour décider de sa vie. Jésus nous renvoie à ce que nous sommes: des enfants de Dieu. Nous ne sommes pas d'abord des pécheurs mais des gens remplis d'amour et de la présence divine. Dès le début du carême nous sommes invités à cette démarche de découvrir encore mieux qui nous sommes. Chaque fois que nous jugeons l'autre de l'extérieur, à partir de son agir, nous croquons à l'arbre du Jardin de l'Éden.

Deuxièment, les gens au paradis se forgent des masques pour se protéger. Ils virent qu'ils éraient nus et se firent des pagnes pour se cacher. Les différences n'étaient plus des richesses pour grandir ensemble, elle étaient devenus des dangers, des objets de possession, alors sont nés les "maladies spirituelles" orgueil, colère, envie etc .. La peur s'est intallée entre eux.

Jésus dans son désert est placé devant la situation où il doit choisir le pouvoir: "Je te donnerai tous ces territoires si tu m'adores." Jésus répondra: Ça ne marche pas comme cela, Dans la création, il n'y a pas de pouvor, il n'y a pas celui qui gouverne, conduit et l'autre qui obéit. Dans la création, il n'y a que l'autorité qui fait grandir, le service et l'amour.   Tous les êtres humains sont égaux,  ce qui les diféfrencie, ce sont les services et l'autorité comme Jésus nous l'a enseigné. Chaque fois que nous agissons avec le pouvoir, nous croquons à l'arbe du Jardin de l'Éden. Le pouvoir écrase, l'autorité fait grandir.

Troisièment, l'homme se cache au pas de Dieu dans le jardin. Il a peur. Dieu est devenu extérieur à lui. Et la peur développe la culpabilité. "Ce n'est pas ma faute, c'est la femme que tu as placé près de moi; la femme dira: Ce n'est pas ma faute, c'est le serpent qui m' trompée. Dieu devient un être extérieur qui nous regarde agir et nous punit si on agit mal, ou met une étoile dans notre cahier si on fait bien. Cette image de Dieu est venue jusqu'à nous. De là s'est développé des rites, un culte, des prières pour consoler Dieu et nous le rendre favorable.

L'homme est passé de l'intérieur d'un état de communion avec un Dieu qui l'habite à un état de communication avec un Dieu extérieur  qui le surveille. Nous sommes passés d'un Dieu intérieur qui nous juge selon notre être d'enfant bien-aimé à un Dieu extérieur qui juge selon l'agir. La parabole du Père miséricordieux en Luc remet les pendules à l'heure.

Jésus dans son désert intérieur nous dira: Dieu n'est pas un "bouche-trou" qui répond à vos désirs ou caprices. Il est en vous, avec vous, Il vous accompagne. C'est là que vous le trouverez et l'adorerez. Dieu est un être de communion, qui nous aime à partir de ce que nous sommes faits à son image et ressemblance et non un être de communication que nous devons toujours rechercher et avoir peur.

Alors dans ce temps de carême qui commence aujourd'hui, nous sommes invités à redécouvrir ce que nous sommes vraiment des ÊTRES CRÉÉS À L'IMAGE ET RESSEMBLANCE DE DIEU. Apprendre a`se juger et à juger les autres à partir de leur être intérieur et non de l'agir. Un criminel ou un pécheur n'existent pas,  ce qui existe est un enfant de Dieu blessé qui pose des gestes criminels. Nos rencontres avec le Seigneur dans la prière et les sacrements sont des rencontres de communion qui nous font grandir comme enfant bien-aimé du Père. Cesse de te regarder dans ton agir et de te coire seulement un grand pécheur, regarde surtout ce que tu es, remplis de l'Esprit même de Dieu et sur une  route de croissance avec le ressuscité. 

mardi, 25 février 2020 15:27

Le plus grand.

Les apôtres discutaient entre eux à savoir qui est le plus grand. Jésus s'assoit. Jésus prend du temps avec les siens. Quand on s'assoit avec quelqu'un, c'est que nous avons du temps pour lui. C'est un très bel exemple que Jésus nous donne: s'asseoir avec les autres pour les écouter et les enseigner. Assis tu n'est pas dans une position de pouvoir mais d'accueil et de service. Ce matin, Jésus vient nous dire au creux de l'oreille: Prends le temps de t'asseoir quand je viens te visiter, prends le temps de m'écouter ensuite nous irons travailler ensemble. Passer du faire à l'être. Je crois que c'est la première attitude du chrétien, attitude du pasteur qui veut rassembler et évangéliser.  "Prends le temps, garde-le longtemps, laisse entrer le bonheur .. Alain Morissod

lundi, 24 février 2020 15:15

Un Jésus historique.

Un Jésus historique! Un professeur prépare une thèse sur la génération montante qu'il appelle "la génération sans religion." Il affirme que nous allons vers un Jésus historique et non un Christ ressuscité et vivant au coeur des être humains. Comment se fait-il que nous avons comme Église dominé le Québec pendant plus de 350 ans et que le Christ n'est pas connu? Un prêtre me disait un jour, les chrétiens de ma paroisse ne connaissent pas le Christ. Mais il y a dix ans que tu es curé ici, qu'est-ce que tu leur dit. À l'époque du concile, on a souvent dit "avoir jeté le bébé avec l'eau du bain." Je crois que nous pourrions mieux dire: "Nous avons jeté l'eau du bain, mais il n'y avait pas de bébé."  Aujourd'hui il nous faut mettre le bébé, mais il n'y a plus d'eau dans le bain.

Le Pape Jean-Paul 11 parlait d'une évangélisation nouvelle, nouvelle dans son contenu, son ardeur, ses méthodes. Notons qu'il ne parlait pas d'une nouvelle évangélisation -reccommencer ce que nous avions fait- mais faire autrement. Je suis là ce matin dans me réflexion et mon questionnement. Et je me dis: si je n'ai pas été capable d'évangéliser quand les gens étaient à l'église, comment  vais-je le faire aujourd'hui alors qu'ils n'y sont plus? "Il n'y a plus d'eau dans le bain."  Je crois que l'Esprit nous place devant une situation qui nous dépasse pour nous faire comprendre que la réponse ne vient pas de nous.

En continuant de réfléchir, je me pose une autre question: Est-ce que le Jésus historique ne sera pas celui que nous avons enfermer dans nos églises? Si j'écoute attentivement et avec amour ce qui se passe autour de nous dans notre monde, si je prends conscience de tous ces mouvements qui se lèvent pour la défense des pettis, des pauvres, des malades, des blessés de toutes sortes par la vie, je me dis: Jésus est là bien vivant au coeur de ce monde. Il est sorti de l'éfglise pour retrouver l'Église du terrain, l'Église du quotidien dans ses luttes pour le bien et le meilleur. Il est là qui agit avec son Esprit d'amour mais il n'est sans doute pas reconnu par tous. Alors Monsieur le curé qu'est-ce que tu vas faire??????

C'est lundi matin. Il y a une émission: Ça finit bien la semaine, est-ce que ma réflexion commence bien la semaine d'autant plus que le carême commence cette semaine.

dimanche, 23 février 2020 15:06

Un trépied spirituel. Mth 6, 16.

En ce mercredi des cendres, le Seigneur nous présente un trépied spirituel pour notre mission de carême. Il nous parle de la prière, l'aumône et le jeûne. Trois façon d'intégrer le message de l'Évangile au coeur de nos vies et d'en témoigner. Mais l'important nous dit Jésus est la façon dont vous vivez ces réalités.

L'élément essentiel est la raison pour laquelle nous le faisons, les motifs qui animent notre agir. "C'est ce qui sort de la bouche de l'homme qui le rend impur." Ce sont les motifs de notre agir qui donnent de la valeur à nos actes. Est-ce que je prie par obligation ou pour ne pas être mal juger? Est-ce que je fais l'aumône pour m'attirer de la reconnaissance? Est-ce que je vais à la messe parce qu'il faut aller à la messe le dimanche?  Mais ne sommes-nous pas inviter à prendre conscience que ces gestes ne sont pas d'abord des actes extérieurs, mais des gestes du coeur. Ces réalités doivent faire partie de notre vie de chrétien et non venir de l'extérieur par une loi ou une coutume.

La prière n'est pas un ou des gestes que je dois accomplir chaque jour. Cela devient onéreux. La prière est cet état de communion avec quelqu'un qui m'habite. Ainsi tout ce que je fais dans ma journée est prière. Que je balaie le plancher ou lave la vaisselle ou soigne une personne malade, ce doit être ma prière. Mon premier lieu de sanctification et de prière est mon travail quotidien, ma mission au coeur du monde. J'ai des moments de prières ou des méditation et des textes de prières ou de méditation de la Parole de Dieu me sont utile pour nourrir mon quotidien.  Je deviens ainsi prière. La prière monte de l'intérieur à travers mon agir quotidien. Je pense à une infirmière qui chaque jour pend soin du Christ malade, souffrant. Je pense à une maman qui s'occupe avec amour de son enfant blessé par la vie. C'est là une très belle prière. Cette prière, je la dépose à l'Eucharistie pour qu'elle deveinne action de grâce avec le Christ. Trop souvent nous plaçons l'accent sur la fidélité à des pratiques de prières et nous oublions la prière.

La plus belle aumône que je puisse faire est celle de mon temps auprès de personnes blessées qui ont besoin d'une oreille pour les écouter et d'un coeur pour les aimer. Donner des sous est facile, donner de soi-même, de son temps est moins facile. Faire l'aumône par pitié est une chose, le faire par amour est une autre chose. Les uns sont riches alors que d'autres meurt de faim, Nous vivons dans un monde de gaspillage ou des riches deviennent de plus en plus riche alors que des enfants meurent de faim chaque jour par centaines.  Nous dépensons des miliers de dollars dans notre Église pour enrichir les compagnies d'huile et d'électricité et nous n'avons pas de sous pour faire connaitre Jésus Christ. 

Le jeûne est aussi un moyen de partage. Je me prive de telle chose pour partager cet argent éconimisé avec d'autres qui en ont besoin. Je peux aussi jeûner de mes jugements sur les autres, de mon négativisme et devenir positif devant notre monde. Jeûner seulement pour jeûner ou pour avoir des mérites, ce n'est pas très valorisant. Jeûner, c'est prendre du recul pour réajuster ma vie sur la mission que le Christ m'a donnée; réajuster ma vie sur l'Évangile.  

Ce trépied nous renvoie aux tentations de Jésus au désert, nous fait réfléchir sur la vie au Paradis Terrestre en Genèse et nous fait prendre conscience que nous sommes encore très souvent au Jardin de l'Éden. Le chiffre trois est aussi un chiffre parfait. Ce trépied nous renvoie aussi aux trois dimensions du sacerdoce baptismal que nous méditerons dimanche prochain. Jésus est venu nous rappeler les trois relations importantes dans notre chrétienne: Relation à  nous-mêms,  aux autres et à Dieu. La question qui nous est posée aujourd'hui: Qui es-tu, toi, chrétien? Si tu découvres qui tu es, tu agiras en fonction de ton être profond et non à partir de l'extérieur. C'est L'Évangile du premeir dimanche  du carême que nous méditerons.

 

samedi, 22 février 2020 15:08

Un mot de Pierre.

Ce matin, Saint Pierre vient me parler dans le blanc des yeux comme on dit chez nous. "Vous les anciens, soyez les pasteurs du peuple qui se trouve chez vous, non par cntrainte, mais de plein gré selon Dieu; non par cupidité mas par dévouement, non pas en commandant en maitres à ceux qui vous sont confiés, mais en devenant le modèle du peuple." 1 Pi. 5, 1-4. Ceci m'a rappelé le texte de Jean: "Je suis le Bon Pasteur, je connais mes brebis, elles me connaissent et suivront ma voix." J'ai fait aussi un clin d'oeil au chapitre 34 du prophète Ezéchiel qui vilipende les pasteurs d'Israël. Je me suis laissé questionner à savoir comment être pasteur aujourd'hui dans une Église complètement transformée. Notre société est traversée par un courant de liberté et de démocratie, comment inscrire le message du Christ dans cette société qui n'a plus peur du diable et de l'enfer. Dans l'Église, on ne bloque pas les chemins, on reste chez soi. J'ai repasés mes 50 ans de vie presbytérale, j'ai regardé nos églises vides, la soif de spirituel et de sens de la vie des femmes et des hommes d'ici, et je suis monté avec Abraham sur la montagne pour immoler Isaac (Gn 22). Ce pauvre Abraham a compris qu'il devait sacrifié sa façon d'être père pour permettre à Isaac de devenir le père d'une multitude de peuple. Il sacrifia un bouc image du père, du pouvoir qui écrase et étouffe. Je crois qu'il me faut aussi sacrifier ma vision du prêtre qui fait marcher une ou plusieurs paroisses pour devenir rassembleur d'une communauté autour de Jésus Christ. Rassembler cinq ou six communautés cela devient difficile. J'ai compris aussi que le Seigneur fait surgir dans chaque communauté les pasteurs dont elle a besoin, je n'ai qu'à regarder autour de moi. En Ézéchiel le Seigneur dit: "Je prendrai soin moi-même de mon peuple." Ma façon d'être pasteur est complètement modifiée. Alors je me mets sur la route de la conversion avec ceux et celles qui marchent avec moi dans les partages d'Évangile, et dans des moments de communion à l'occasion de célébration spéciale. Ensemble nous y parviendrons. 

jeudi, 20 février 2020 15:09

Vivre ensemble.

Chaque jour, les nouvelles nous apportent dans notre salon nos difficultés à vivre ensemble. Depuis deux semaines des personnes bloquent les voies ferrées., alors que d'autres participent à un procès pour agression sexuelle, etc ... Un jour des gens sont venus coloniser le territoire voulant faire des habitants des français et des catholiques.  Quelques années plus tard, d'autres messieurs bien intentionnés sont venus coloniser à leur tour pour faire des anglicans et des anglais. Et voila que trois peuples distincts ont essayé de vivre ensemble. Le vivre ensemble est difficile quand on ne peut respecter l'autre. On a colonisé à tous les points de vue de sorte que l'on se chicane au nom de Dieu. La religion comme le pouvoir et l'argent est devenue objet de discorde et de bataille. Nous vivons encore le jardin de l'Éden.   Nous sommes un peuple en croissance vers sa vie d'adulte qui vit encore des crises d'adolescence.

Face à ce jardin du passé, il y a le désert d'aujourd'hui où le Christ nous donne un enseignement profond. Le désert est un lieu où les comparaisons sont difficiles, nous sommes libres des regards ou des ambitions d'autrui. Le désert est un lieu de liberté où j'apprends à me connaitre comme être spirituel. Dans le désert j'apprends à cesser de me comparer et à vivre pleinement ce que je suis. Le désert nous apprends à écouter la vie autour de nous. Dans le désert, Jésus m'apprends à être fidèle à moi-même. Quand Jésus revient du désert, il annonce sa loi: "Aimez-vous les uns les autres," respectez-vous dans ce vous êtes. Vous êtes tous des êtres humains remplis de l'Esprit d'amour de votre créateur. Jésus est venu nous enseigner un vivre ensemble. L'argent n'est pas un maitre mais un serviteur. Le pouvoir n'existe pas entre vous, mais l'autorité et le service  qui font grandir.  Cette année, je souhaite que nous allions au désert. Cessons de faire des sacrifices, des actes de culte par accoutumance et allons au désert écouter la vie autour de nous, c'est la Parole de Dieu qui se réécrit aujourd'hui. Comme disait un Père du désert: Mon livre à moi est la vie des êtres que je rencontre et il est toujours devant mes yeux chaque fois que je désire lire la Parole de Dieu. Cela me rappelle Saint Paul qui écrit que nous sommes l'Évangile pour les autres.

Notre thème de carême cette année est "Grandir dans la foi." J'aimerais beaucoup mieux lire "Grandir dans l'amour et le respect de l'autre." Peut-on avoir la foi sans d'abord connaitre et aimer? Si je prends un jeune enfant, je le place sur le bord d'une table, je lui tends les bras, s'il me connais bien et que j'ai une bonne relation avec lui, il va se jeter dans le vide sachant que je vais prendre. S'il ne me connait pas, il va pleurer simplement et ne bougera pas. Que notre carême soit un temps de désert où nous apprenons à nous connaitre, à connaitre le Seigneur en nous pour le révéler. Jésus ressuscité se fait connaitre au coeur de la vie d'abord pas seulement à travers des rites. Dis à mes amis d'aller en Galilée c'est là qu'ils me verront. La Galilée est le désert qui me permettra de mieux me connaitre et de me découvrir en chaque personne que je vais rencontrer.  Ceci facilitera notre VIVRE ENSEMBLE.

mercredi, 19 février 2020 20:17

Juger ...

"Voir le mal, se juger soi-même ou juger autrui, culpabiliser autrui ou ressentir de la culpabilité, ce n'est rien d'autres que de croquer, ici et maintenant, dans le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal." Denis Marquet.

mercredi, 19 février 2020 15:50

Agir en Église.

"L'Église n'est pas dans notre société un service comme les autres où l'on vient demander au comptoir quelques friandises spirituelles ou un passeport pour le salut. Elle est un lieu de communion, de vie fraternelle et de mission qui appelle, rassemble et envoie au nom de Jésus Christ."  (Croire en toute liberté. P.65). La rencontre du dimanche n'est pas une belle petite amicale des amis de Jésus qui se retrouvent ensemble pour partager leur semaine. L'Église est née de la Pentecote: un envoie, une sortie pour annoncer Jésus ressuscité. "Allez faites des disciples " dira Jésus. L'Église est d'abord sur la route à l'écoute de ce qui s'y passe, réfléchissant à la réponse à donner aux besoins du peuple chrétien,  et passer à l'action. C'est plus facile à dire qu'à faire et j'en sais quelque chose.

 Nous devons comme Église envisager demain. L'Église n'est pas morte et ne mourra pas, elle est en mode de purification. elle a connu dans l'histoire des périodes plus difficiles que la nôtre et elle est encore là. Jésus nous dira une belle petite phrase le premier dimanche du carême: "L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu." Deux millénaires plus tard, nous sommes encore au "B à Ba" de la parole que nous avons remplacée par des sermons. Il nous est difficile aujourd'hui de faire homélie, nous faisons souvent des "sermolies." Un merveilleux mouvement est enclanché vers l'étude de la parole qui devient très prometteur.

Un autre mouvement est nécessaire mais plus difficile encore, c'est la reconnaissance des différents ministères. Il y a dans l'Églises différents ministères nous dit le texte du Concile sur les laïcs. La mission d'évangéliser est inscrite dans le réalité du baptême et devient un ministère complémentaire et indispensable à celui du prêtre. Un jour peut être nous comprendrons cette réalité incontournable dans l'Église. Au cours de l'histoire, nous avons enlever aux chrétiens leurs propres ministères pour tout réduire entre les mains du prêtre; et au lieu de reconnaitre l'Église comme un peuple de prêtres, nous sommes passés à un "peuple et des prêtres." Aujourd'hui nous devrons redonner aux chrétiens leur Église et leurs ministères. La diminution ou le manque de prêtres doit être l'occasion de redonner aux chrétiens leur responsabilité baptismale. Et ceci nous permettra sans doute de retrouver une autre façon de vivre notre ministère pastoral et d'avoir quelque chose à présenter aux jeunes qui les intéresse et les invite à relever des défis. "Les jeunes sont derrière nous chronologiquement, mais ils sont en avant intuitivement." Et pour ce faire, les jeunes ont besoin de modèle qui les envoient en avant, et c'est le défi qu'ils nous lancent.  Ces ministères du baptême sont la base de toute vie d'Église. La route sera très longue, mais l'Esprit Saint aidant, nous y parviendrons.

Dans le mouvement de regroupement des paroisses, une réflexion importante s'impose afin que les petite communautés ne soient pas davantage fragilisées. Nous sommes invités à retrouver le sens profond de l'Église et sa mission dans notre monde. Notre Église a besoin d'être revisitée sur le terrain au quotidien avant de se retrouver à célébrer. Je souhaite que ce temps du carême qui s'annonce devienne un moment fort de vie d'Église sur le terrain au quotidien pour créer des liens, fraterniser, communier ensemble afin de faire connaitre Jésus et Jésus ressuscité.

mardi, 18 février 2020 16:10

Un bon moment d'arrêt.

Christian Dufour: Le pouvoir québécois.NON à la proportionnelle. Ed. Les éditeurs réunis. 2019. L'auteur, politicologue et juriste, jette un regard sur l'histoire du Québec depuis la Révolution appelée tranquille pour démontrer que nous avons affaibli le pouvoir du Québec dans la confédération face au pouvoir du fédéral. Il démontre d'autre part que les élections à la proportionnelle cotinuerons d'affaiblir ce pouvoir du Québec. Si vous voules connaitre les raisons de ces affirmation, lisez ce petit livre riche et bien fait. Bonne lecture.

mardi, 18 février 2020 15:19

Peuple de saints. Mth 5, 38-48

Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que  l'Esprit de Dieu habite en vous?  L'apôtre Paul écrit ces beaux mots pour nous aujourd'hui. Nous sommes des tabernacles vivants remplis de l'Esprit même de Dieu. Paul dira souvent à ses communuatés: A vous les saints de ... Nous sommes invités aujourd'hui par notre ami Paul comme par l'Évangile a changé notre regard, que notre regard posé sur les autres soit positif, nous sommes tous membres de la famille des enfants de Dieu remplis de sa présence.

Jésus nous parle de l'amour des ennemis. Nous n'aimons pas quelqu'un parce qu'il faut l'aimer, mais parce qu'il est membre de la même famille que nous, il est rempli du même Esprit divin. Nous sommes invités à passer de l'extérieur à l'intérieur. Dieu ne nous aime pas à partir de ce que nous faisons mais à partir de ce que nous sommes.  Comme les parents vont dire: c'est ma fille ou mon fils, même devant un enfant qui a fait des gaffes parfois importantes. Nous ne pouvons pas accepter ce qu'il a fait mais il sera toujours notre enfant. Ce doit être notre attitude de chrétien à l'égard des autres.  Notre jugement sur les autres ne vient pas de ce qu'il a fait mais de ce que nous sommes en vérité.

Nous sommes des êtres en croissance, donc il est évident que nous posons des gestes qui ne conviennent pas toujours avec notre nature; comme disent des savants: Nous manquons notre cible. En bon québécois nous disons: J'ai manqué mon coup, il s'agit de se reprendre. Nous avons été blessés souvent dans notre croissance par des comportements blessants, des obligations qui ne faisaient pas grandir dans la vie ou la foi, par des peurs qui nous ont conduits à la culpabilité. Je me souviens d'un enfant qui se confessait, je lui demade pourquoi tu crois que cela est péché? Il me répond parce que maman était fâchée. La peur nous conduit à la culpabilité.  Il est essentiel de toujours revoir les causes de notre agir pour guérir et continuer notre croissance.

Il nous faut toujours avoir à l'esprit qu'un acte mauvais est posé par un enfant de Dieu blessé par la vie, souvent lui-même victime de sa formation ou de l'environnement. Derrière l'acte à punir, il y a toujours un enfant de Dieu à aimer, accompaner et aider. C'est l'esprit de l'enseignement de Jésus. Vous avez appris à rendre le mal pour le mal, moi je vous dis: non, il faut aimer, pardonner et accompagner. Tout être humain est plus grand que son geste,  si mauvais soit-il. L'Esprit du Seigneur qui m'habite me donne la force de dépasser un premier mouvement de colère pour poser sur la personne le baume de l'amour, de l'accueil et du pardon. La réponse de colère, l'injure ou la vengeance est la réponse du faible devant l'attaque; l'accueil, l'écoute et la compréhension est la réponse du fort remplit de l'Esprit du Seigneur. Une crise de colère ou une bordée d'injures lancées par quelqu'un est aussi explicable qu'un tremblement de terre. Personne n'aurait l'idée de haïr la terre parce qu'il y a eu tremblement de terre et dégats pourquoi le ferions-nous avec l'être humain. Quelqu'un écrivait: Le pardon est comme le parfum que la violette répand  au talon qui l'a écrasée.

Remarquons que le Seigneur ne dit pas: tu dois pardonner, tu dois aimer, TU est un ordre comme les commandements de l'Ancien Testament. Jésus nous invite à un autre registre. Tu as appris "oeil pour oeil et dent pour dent", moi je vous dis: Si tu veux agir selon ton être d'enfant de Dieu, fais comme Lui: aime ton ennemi. Si tu veux grandir comme chrétien ne rend pas le mal pour le mal, pardonne. C'est une invitation qui vient du dedans dans le but de nous faire grandir comme disciple et témoin. Le monde changera dans la mesure où nous changerons d'abord notre regard et notre façon d'accueillir les autres. Ce matin dans notre rencontre avec le Christ dans sa parole et dans l'Eucharistie, nous venons chercher la force de vivre cette mission au quotidien. N'oublions jamais que nous sommes tous des tabernacles vivants, des sanstuaires de L'Esprit divin.