reflexion2

Homélies, réflexions et spiritualité

Textes de réflexion

dimanche, 05 juin 2016 13:58

Jésus touche ...

Écrit par

Jésus s'avance et touche le cercueil: Jeune homme, je te l'ordonne, lève-toi." Lc 7, 14. Dans l'Évangile, Jésus touche souvent les personnes qui viennent à lui. Il touche le lépreux pour le guérir, Mth 8,3; il touche la belle mère de Pierre prise de fièvre, et elle se lève pour servir, Mth 8, 14;il touche les aveugles, Mth 9, 28; il touche les enfants, Mc 10, 16; il touche le sourd-muet, Mc 7, 33. Toucher les gens est un geste fréquent dans la vie de Jésus, ce qui faisait dire au Père A. Grün que la main est un "organe sacerdotal."

L'Église dans sa liturgie a retenu ce geste de Jésus dans la célébration des sacrements. L'imposition des mains au baptême, sur les malades, au mariage, à l'ordination sacerdotale, sur les offrandes à l'Eucharistie. Dieu pose sa main sur nous pour nous bénir et nous remplir de son Esprit. Je dois me laisser empoigner par Dieu.

Au jour de mon ordination sacerdotale, l'Évêque a oint mes mains avec le St-Chrême.  Cette onction venait me remplir de l'amour et de la tendresse de Dieu. Mes mains devenaient comme le porte parole de cette présence de Dieu. "Il ne s'agit pas de tout contrôler, organiser dans la paroisse, mais de laisser passer l'amour et le tendresse de Dieu." Ouvre mes mains, Seigneur, qui se ferment pour tout garder."

Hier, je suis allé au marché aux puces organisé par le service "Partageance" de notre milieu. Il y avait là des jeunes adolescents et adolescentes qui se donnaient au service de l'ensemble, des parents heureux de servir. J'ai bavardé un moment avec des responsables pour prendre conscience de l'importance de ce service dans le milieu. On me parlait de la souffrance des gens, des relations difficiles,  de l'injustice dont souvent ces personnes démunies sont victimes. Leur coeur et leurs oreilles sont souvent plus utiles que leurs mains. J'ai vu une Église vivante et active, j'ai vu la charité en action. je n'ai pu m'empêcher de bénir ces gens. Dire du bien d'eux et demander au Seigneur de rendre cette action ecclésiale encore plus féconde dans le milieu. J'ai touché du doigt une Église en vie près des gens, de leur souffrance, de leur cri et j'ai dit: Merci Seigneur. Les mains de ces  personnes engagées laissent passer l'amour et la tendresse de Dieu et ma main de prêtre doit le reconnaitre et le bénir au nom de Dieu. Oui, ce matin, je peux dire  en action de grâce: Merci Seigneur.

jeudi, 02 juin 2016 16:02

La fête du Pasteur

Écrit par

Fâte du Sacré-Coeur, 3 juin 2016, c'est l'invitation que nous fait la liturgie de ce jour. Cette fête est la fête du Bon Pasteur qui part à la recherche de la brebis égarée. Luc 15, 3-7. le texte d'Ézéchiel nous conduit sur la même route, Ez. 34, 11-16. "J'irai moi-même à la recherche de mes brebis et je veillerai sur elle."

Voila figure du Bon Pasteur qui éprouve une grande joie quand il retrouve sa brebis partie à l'aventure. Il agit avec son coeur. Il est capable d'écouter la faim ou la soif de sa brebis, d'être attentif à ses besoins plutôt que de lui servir un plat de lois et obligations. le pasteur ne s'occupe pas seulement des personnes qui célèbrent l'Eucharistie, mais de toutes celles au milieu desquelles il vit. Son premier souci est de rassembler dans l'amour autour de Celui qui est AMOUR. Je pense au Pape François  qui nous parle souvent du pasteur.

"Réjouissez-vous car j'ai retrouvé  la brebis qui était perdue." La parabole de Luc est celle de la joie des retrouvailles comme celle du père miséricordieux qui retrouve son fils et met la maison en fête. La joie du pasteur qui rencontre un chrétien venu demander un service à l'Église, soit un baptême, soit un mariage ou même seulement une causette sur ses joies et ses souffrances. La joie du pasteur qui salue un chrétien à l'épicerie en train de remplir le garde-manger pour la famille.

Le pasteur est aussi à l'écoute du cri qui monte du coeur de l'autre, que ce cri exprime la joie comme la souffrance, le mépris comme l'indifférence. Ce cri souvent est l'expresison d'une souffrance intérieure qui a de la misère à sortir. Ce chapitre 34 d'Ézéchiel, comme Luc 15 suivit de Jean 10 sont des textes d'une excellente actualité dans notre contexte de société et d'Église. La fête du Sacré-Coeur ne doit pas rester une dévotion, mais une action missionnaire et ecclésiale. Ces pasteurs selon le coeur de Dieu naissent aujourd'hui de l'intérieur même de nos communautés chrétiennes. "Ils sont les cueilleurs et ceuilleuses  de vie" que l'Esprit Saint fait surgir chez nous. Prions en cette fête pour que ces pasteurs et pasteures soient reconnus et accompagnés au coeur de notre Église. 

lundi, 30 mai 2016 09:23

Une "Radoterie."

Écrit par

Autrefois, quand j'étais jeune adolescent, il n'y avait pas de radio à la maison. J'allais chez le voisin chaque soir écouter Séraphin. Mes parents rouspétaient chaque fois mais ne voulaient rien savoir d'acheter une radio. Finalement mes frères ont acheté la fameuse radio qui est vite devenue un moment de rassemblement de la famille. Plus tard, dans le programme d'électrification rurale, l'électricité est passée près de la maison. Les parents ne voulaient rien savoir de payer l'électricité. Mes frères ont installé l'électricité. C'était la merveille: plus de lampe à l'huile, la veille laveuse à linge a fait place à un grande dame électrique, la pompe à l'eau a cédé sa place à une pompe électrique. La vie devenait plus facile et les parents doucement s'ajustaient. Le téléphone a fait son apparition. Grand Dieu! Pas question d'avoir cette boite à placottage chez nous. Mes frères ont installé le téléphone. Non seulement on écoutait les gens à la radio, on pouvait aussi leur parler à distance et ils répondaient. La communication s'établissait avec l'extérieur. Mais voila que la boite à images s'amène. La télévision nous amène le monde dans notre salon. Les coréens, les chinois se promènent chez nous. Extraordinaire. Les parents s'ajustent à cette nouvelle vie et y prennent goût. On y découvre des richesses incalculables. On découvrait  le monde avec ses beautés, ses richesses, ses valeurs comme ses misères et ses souffrances.

Hier,  je suis allé présider l'Eucharistie dans la paroisse. Une poignée de vieillards participaient. J'écoutais parler les gens à la sacristie, je croyais entendre ma mère il y a  75 ans: les jeunes ne sont plus là, ils ne comprennent rien, leur faut des cellulaires, des tablettes.... Après la célébration, j'arrête à l'épicerie et les jeunes me disent: on ne va plus à la messe, c'est seulement des vieux et ils ne veulent rien comprendre, faut qu'ils restent dans leur vieilles affaires.

J'écoute cela et je me dis: Dans mon Église, on a jamais installé le téléphone pour établir la communication entre les générations. On est resté à la radio, on se parle sans s'écouter et se répondre. Je me disais la télévision n'est jamais entré parce qu'on n'a pas vu le monde avec ses richesses, ses beautés, son besoin de spiritualité et de sens. On n'a jamais installé l'électricité parce que personne ne semble au "courant" de l'Évangile, des paraboles de la miséricorde, du Concile Vatican 11. Nous aurions fait l'inverse de la famille. Les jeunes ont du quitter pour vivre. Moi, chaque, soir je sortais écouter Séraphin et je revenais; mais dans l'Église, les jeunes sont sortis et ne sont pas revenus. Le courant n'est pas passé. Mon Église est devenue une vieille dame qui voudrait retrouver son passé mais qui n'a plus la force de découvrir le monde. Alors l'Église renaitra ailleurs avec la jeunesse de l'Esprit du Seigneur. Amen

samedi, 28 mai 2016 14:01

J'ai médité.

Écrit par

A la suite de certains théologiens et biblistes, je m'arête ce matin sur deux textes du récit de l'institution de l'Eucharistie. J'y découre un sujet de méditation fort intéressant.

Concernant le vin, Mathieu écrit: "Buvez, ceci est mon sang, le sang de l'alliance, versé pour la multitude pour le pardon des péchés." Mth. 26, 27-28. De son côté Luc écrit: "Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang versé pour vous." Lc 22, 20.

Notons que Mathieu met l'accent sur le sang versé et donc fait référence à l'alliance avec Abraham et Moïse dans les sacrifices d'animaux. Le sang était répandu sur les parties de l'animal et le reste répandu sur le peuple. Et comme le dit le Père You, nous devenons consanguins avec Dieu de l'alliance. Ici l'accent est davantage placé sur le sang et le sacrifice. Elle m'apparait encore un peu extérieure.

Luc par contre met l'accent sur la vie donnée, sur l'alliance scellée dans le sang du christ. Nous participons à la vie même du Christ dans la communion sacramentelle. Le Christ est descendu sur terre pour nous hisser avec Lui vers le Père, vers la vie divine. C'est ce que dit l'évangéliste Jean: "Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous." Jn 6, 53. Ici l'accent est mis sur la vie donnée et partagée. L'alliance fait partie de ma vie. "L'Alliance avec Dieu n'est pas établie par une mort sacrificielle, mais par la foi inébranlable de Jésus en l'Alliance de Dieu, même devant la mort." Le Sacré de la vie, J. Stinckens, p.236.

Si nous jetons un coup d'oeil sur les Actes des Apôtres, nous y découvrons la puissance de l'Esprit et du ressuscité à l'oeuvre dans les apôtres. Ils font des guérisons, prêchent sans peur; ils ne font qu'un avec le Christ. L'Eucharistie nous prend avec le Christ pour nous "christifier" et devenir corps vivant du Christ.

Si dans l'histoire et la lturgie nous avions mis l'accent comme Luc sur l'alliance et la vie donnée, nous aurions peut être une célébration eucharistique plus dynamique. Le peuple chrétien que nous sommes est un peuple d'alliance, d'action de grâce et non un peuple qui écoute encore les coups de marteau sur les clous au moment de la crucifixion. Ce qui faisait écrire à un théologien: l'objet de ralliement des chrétiens n'est pas un Christ sanglant sur la croix mais un christ ressuscité et lumineux. "Nous sommes devenus Christ" dit S. Augustin. Relevons la tête et soyons des témoins du ressuscités, nous sommes devenus Christ.

samedi, 21 mai 2016 00:11

Un vieux médite.

Écrit par

En feuilletant l'Évangile, le Seigneur me dit que je suis l'enfant bien-aimé du Père et tatoué de l'Esprit de Dieu. Jésus est venu me révéler à moi-même. Et Jean-Paul 11 nous a dit que nous l'étions dès notre conception. Dieu n'étant pas visible avec nos yeux, quelqu'un est venu nous le faire connaitre tel qu'il est. A mon sens  Jésus devient le signe ou le sacrement du Père pour nous. D'ailleurs à l'époque du Concile, un théologien, le Père Schillebeeckx a écrit un magnifique volume intitulé: "Jésus  sacrement de la rencontre de l'homme et de Dieu." Il écrit: "Les sept sacrements de l'Église ne sont que les foyers d'une sacramentalité aux dimensions plus vastes, aux dimensions du monde." Le sacrement est donc à l'origine une personne.

En continuant ma  lecture, le Seigneur dit aux disciples après la résurrection: "Vous serez mes témoins jusqu'aux confins de la terre." Act. 1, 8. Alors je deviens le sacrement du sacrement, ou le signe visible du Christ ressuscité. Étant un être spirituel, il a besoin de d'autres personnes pour se faire connaitre. Le Père Congar nous disait dans ses conférences qu'il n'y avait qu'un sacrement Jésus continué dans la communauté chrétienne. En relisant l'Évangile, Monseur Jésus Christ me révèle cette réalité. C'est tout un honneur de découvrir que nous sommes le sacrement du ressuscité. C'est pourquoi chaque fois que j'ouvre une célébration je dis à la foule présente; "Le Seigneur est avec vous." Je salue le sacrement du Christ ressuscité et je fais un acte de foi en la présence du Christ en eux. Les sacrements sont une vie célébrée. Dans le sacrement, il y a un temps et un moment. Le temps est la vie et le moment est la célébration.

Alors les sept sacrements sont à la fois la célébration de ce qui existe déjà et le don de grâce ou de mission selon le cas. Comme quelqu'un disait parlant du baptême, c'est un sceau posé sur ma réalité d'enfant de Dieu. La célébration me donne une force pour vivre mieux ma réalité  d'enfant de Dieu. J'ai compris aussi que je ne vais pas aux sacrements "pour" mais "parce que."  Je vais à l'Eucharistie parce que je suis un être en communion avec Dieu et mes frères et soeurs, je vais célébrer cette réalité et grandir ensemble dans cette communion. La vie sacramentelle est comme un aimant qui m'attire et me colle sur le Christ.

La célébration du sacrement  vient donc ajouter à mon agir en me donnant une présence spéciale du Seigneur pour vivre ce que je suis et en témoigner. La célébration me donne la force de mieux vivre ma communion à Dieu et avec mes frères et soeurs en communauté; il vient confirmer l'action de l'Esprit agissant en moi, etc ... C'est une réalité vivante, dynamique qui me fait avancer. Le sacrement est une expérience de vie, et la célébration une réponse d'amour à un amour qui m'habite, me soutien et me fait vivre.

L'Évangile est inépuisable, il est un trésor que nous ne pourrons jamais découvrir à fond. Mon rêve, mon souhait aujourd'hui, que mon Église devienne une Église biblique, une Église où le livre de l'Évangile est grand ouvert pour qu'ensemble nous nous évangélisions. S'évangéliser, c'est être proche de la vie, proche de l'être humain, et ainsi est tout près de Dieu. Alléluia.

mardi, 17 mai 2016 12:51

Ce soir là!

Écrit par

Ce soir-là, Jésus entre au Cénacle avec ses disciples pour manger le repas de la Pâques. Ce repas sera chargé d'une dimension nouvelle. Jésus est placé devant un choix: soit de rester fidèle à ce qu'il est Fils bien-aimé du Père et à la mission que le Père lui a donnée, et ceci va le conduire à la mort. Ou bien abandonner la mission, se trahir lui-même et sauver sa vie. Jésus fera l'option de la fidélité. Alors sa vie se terminera demain. La mission ne fait que commencer. Il doit donc la donner à ses disciples pour la continuer.

Ce soir-là, Jésus prend du pain et du vin. Le pain est la nourriture du nomade. Le chrétien sera toujours un nomade, toujours en marche. Le pain est aussi le symbole de la "féminité." Jésus prend du vin, breuvage du stationnaire, de l'être arrêté. Il est aussi symbole de la tendresse et de la vie de Dieu. Il est en plus le signe de la "masculinité". Alors Jésus prend ces deux symboles dans ses mains: ils représentent toute sa vie, son enseignement., ses valeurs,  sa mission. Ils les donnent à ses disciples en disant: mangez, buvez, et faites ceci en mémoire de moi. Venez vous  nourrir à ma parole, au témoignage de ma vie, aux valeurs qui m'on fait vivre; venez vous abreuver à la vie du Père, à sa tendresse et faites ceci en mémoire de moi. C'est à dire rendez présent au coeur du monde ces valeurs, ces enseignements que je vous ai donnés. Jésus fait de nous le sacrement de sa présence de ressuscité dans le monde. L'Hostie consacrée n'est pas seulement le Christ, c'est l'être humain christifié avec Jésus.

Communier, c'est faire option -comme le Christ- pour la fidélité: fidélité à moi-même comme enfant de Dieu, fidélité à ma mission de baptisé sacrement du Christ ressuscité, fidélité aux valeurs de vie que le Seigneur m'a laissées.

Ce soir-là, Jésus brisa le pain pour le donner. Souvenons-nous que dans le récit de la création, les premiers haibtants on briser "un fruit". Ils ont prit un "entier" qui est devenu morceaux et ainsi se sont brisées les relations entre l'homme et Dieu, et les humains entre eux. Jésus brise le pain et le donne, avec ces brisures, il refait l'unité de son corps, il refait la communion entre l'homme et Dieu et les hommes entre eux. L'Eucharistie devient l'anti repas de l'Eden.

Ce soir-là aussi Jésus a pris le féminin et le masculin dans ses mains, l'homme et la femme deviennent envoyés en mission et deviennent ainsi sacrement du ressuscité. Et à l'exemple du potier, il nous façonne à son image et ressemblance pour devenir témoin de sa résurrection. Dans l'Eucharistie, Le Christ prend mon humanité avec la sienne pour la "christifier" et la présenter au Père comme un chant d'action de grâce. L'Eucharietie n'est pas le Christ qui descend dans l'humanité, mais le Christ qui prend l'humanité pour la monter avec LUI vers le Père en action de grâce, ce que nous disons dans le "par lui, avec lui .. ." qui devrait être le cri de l'assemblée vers le Père.

Ce soir-là, Jésus ne nous a pas donné un rite à faire mais une mission à vivre et à célébrer. Je ne vais pas communier " pour" mais "parce que". Je vais communier parce que je suis un être de communion, parce que je vis la communion au quotidien avec Dieu et mes frères et soeurs et que nous avons le besoin de nous rassembler pour célébrer ensemble cette communion comme communauté. La fin de l'Eucharistie n'est pas la communion mais  la mission. Jésus dans ce repas pascal, repas de la fidélité a voulu refaire le CORPS du Dieu vivant et il m'a donné la mission de la réaliser. De même que Jésus Christ est le sacrement du Père au milieu des êtres humains, nous devenons le sacrement qui rend visible le Christ ressuscité au coeur du monde. L'Eucharistie est célébration de cette mission, et le pain et vin sont le symbole de cette force que Dieu me donne pour réaliser sa mission.

Ce soir-là, Jésus m'a dit: C'est dans la fidélité à cette mission que demain j'affronterai la mort et que je resterai avec toi pour vivre la même fidélité. L'Eucharistie n'est pas un rite, n'est pas une célébration, n'est pas un moment où je reçois une hostie, elle est une mission à réaliser avec la présence et la force du Ressuscité. Nous sommes envoyés faire communauté.

Ma conviction ce matin est que les hommes et les femmes d'aujourd'hui croiront à l'Eucharistie quand elle redeviendra le repas de l'amour entre frères et soeurs; Quand on comprendra que nous devenons corps visible du Christ, Quand on comprendra que l'Eucharistie nous prend sur la route de la vie pour un moment de communion et nous renvoie sur la route de la mission pour bâtir le règne du Père qui est communion. L'Eucharistie vient célébrer ma capacité à vivre en communion avec les autres et avec Dieu. Et je termine ma méditation avec ce mot d'un savant théologien liturge: Il doit naitre le jour où nous sortirons l'Eucharistie du corset liturgique dans lequel nous l'avons enfermée.

Ce jour-là, notre Eucharistie sera celle du Seigneur.

lundi, 16 mai 2016 16:01

Une parole de Pasteur.

Écrit par

L'Église, même si elle comprend les situations conflictuelles que doivent traverser les couples, ne  peut cesser d'être la voix des plus fragiles, qui sont les enfants qui souffrent, bien des fois en silence. Aujourd,hui, "malgré notre sensibilité en apparence évoluée, et toutes nos analyses psychologiques raffinées," je me demande si nous ne sommes pas aussi anesthésiés par rapport aux blessures de l'âme des enfants (...). Sentons-nous le poids de la montagne qui écrase l'âme d'un enfant. Par conséquent, nos communautés chrétiennes ne doivent pas laisser seuls, dans leur nouvelle union, les parents divorcés. "La joie de l'amour" no 246.

Et le texte continue dans la même veine. C'est une parole de Pasteur qui sent "l'odeur des brebis."  Ne serait-il pas intéressant de penser une pastorale d'accompagnement des familles et non seulement une pastorale du sacrement de mariage. Je vois le même appel dans la situation des funérailles. Les familles qui ne viennent pas célébrer les funérailles à l'église mais célèbrent au salon funéraire sont aussi des chrétiens en souffrance, en deuil qui ont besoin d'un accompagnement et de découvrir les valeurs spirituelles. Si nous nous occupons seulement des personnes qui viennent demander un sacrement, ne sommes-nous pas devenus une secte ou un ghetto religieux.

Le Pape François ajoute, "notre tâche pastorale est de renforcer l'amour et d'aider à guérir les blessures." Notre tâche pastorale  n'est-elle pas au niveau des personnes et des valeurs plutôt que des rites et des célébrations. Comme le dit Mgr Rouet, le contenant ne doit pas prendre la place du contenu. Le Pape François nous parle comme un Pasteur et un Père. Il me questionne et me dérange et c'est tant mieux.

mercredi, 11 mai 2016 17:06

Un éleveur de puces.

Écrit par

Nous avions chez-nous dans ma paroisse natale, un éleveur de puces. Il gardait ses puces dans un panier dans la maison. Comme les puces sautaient par dessus le panier et couraient dans  la maison, il décida de se placer près du panier avec une palette. Chaque fois que les puces voulaient sauter trop haut, il leur frappait sur le tête. Les puces furent si bien domptées par la peur qu'elles n'osaient plus sauter. Un jour le monsieur mourut et son garçon prit la relève près des puces. Moins zélé que son père, il laissait les puces sauter à leur guise. Guéries de la peur, les puces sautaient plus haut que le panier, sautèrent hors du panier et ce fut la débandade dans la maison. Ce fut l'éclatement de la vie de ces pauvres puces.

C'est ce qui s'est passé le jour de la Pentecôte. Les apôtres par peur des juifs s'étaient réfugiés dans la salle à Jérusalem et n'osaient plus sauter en dehors. Une force intérieure leur a fait vaincre leur peur, ils se sont mis à sauter et leur saut à travers le temps s'est rendu jusqu'au Québec. La Pentecôte n'est pas l'arrivée de l'Esprit chez les apôtres, mais bien davantage la découverte et l'éclatement de cette force qui les habitait. Les apôtres par peur avait enfermé l'Esprit. Dans notre Église, nous avons encore aujourd'hui besoin de libérer l'Esprit, de laisser sauter les puces -celles qui sont encore capables de sauter- avec plus de liberté. 

En d'autres mots, les forces du sacerdoce baptismal sont là latentes au coeur des chrétiens et chrétiennes d'ici; beaucoup de chrétiens ont peur de s'avancer par crainte des lois, des pouvoirs, et préfèrent rester à la maison. La Pentecôte que nous célébrerons dimanche le 15 serait l'occasion de remettre en place les trois P. du baptême  et de laisser surgir les pasteurs que l'Esprit suscite dans nos communautés. Nous avons le droit de rêver.

lundi, 09 mai 2016 14:48

Pourquoi se diviser?

Écrit par

La course à la chefferie du Parti Québécois m'amène une piste de réflexion ce matin. Est-ce bon de se diviser en indépnedantistes et fédéralistes? Il me semble que l'option nationale n'est pas une question de politique mais de coeur. Je m'explique. Être maitre chez nous et vivre nos propres valeurs, notre langues et notre culture française et québécoise est une affaire de coeur qui doit motiver toutes personnes sans égard de sa couleur politique. J'aimerais voter pour un gouvernement qui administre sainement la province en fonction d'une  philosophie politique. Notre langue, nos valeurs comme peuple français sont les mêmes pour tout le monde et devrait être un moyen de rassemblement et non de division. Ce qui divise, ce sont les modalités et non les valeurs. Il me semble qu'il ne devrait pas y avoir de fédéralistes  et indépendantistes, mais des québécois qui vivent et défendent leurs valeurs comme peuple. C'est une question de coeur et non de politique, il me semble.

Je me tourne vers la religion et je fais le même constat. Nous avons tous le même Dieu, le même Père; nous nous divisons sur les modalités de vivre cette relation avec le Père. Ce n'est pas Dieu qui divise, ce ne sont pas les valeurs chrétiennes qui divisent, mais la religion. Ce sont les modalités d'où chacun part pour rejoindre le Seigneur. Ce n'est pas une affaire de pratique, de lois, d'idées mais de coeur. Il me semble que c'est passer des croyances à la foi. La foi s'adresse à une personne: Le Christ ou Dieu le Père et nous avons tous le même. Ne serait-ce pas les coyances qui divisent les personnes? Moi je rejoins Dieu dans ma fâçon de prier, l'autre à côté le rejoint dans un service caritatif, c'est quoi le problème? Ouvrons ensemble l'Évangile et soyons unis autour de l'amour du ressuscité. Voila mon rêve pour aujourd'hui. 

jeudi, 05 mai 2016 15:00

Dieu me reconnait.

Écrit par

"C'était au temps où dans le nord de la France il y avait encore des mines de charbon. On raconte qu'un jeune garçon d'une dizaine d'années allait souvent le soir attendre son père à la sortie de la mine. Il se trouvait donc là à l'attendre ... Les mineurs sortaient, le visage noirci de la poussière de charbon. L'un d'eux aperçoit l'enfant et lui demande ce qu'il fait là. L'enfant répond: J'attends mon père. Et l'homme alors de répliquer, ironiquement: Mais regarde la face de tous ceux qui sortent: ton père, tu ne le reconnaitras pas! Et le jeune de trancher: Oui, mais lui, il me reconnaitra." Tiré de Chantier de Rimouski sous la plume de René Desrosiers.

Dieu me reconnait toujours comme son enfant bien-aimé. Même si je m'en sens point digne, Dieu regarde ce que je suis d'abord et non ce que je fais. Même si mon visage est défiguré par la suie du péché, Dieu me reconnait toujours.

Page 82 sur 87