Jos. Deschênes
L'aumône de la veuce.
Cette veuve a mis de son nécessaire pour vivre alors que les riches ont déposé de leur superflu, Mc 12, 44. En paroisse quand nous avions besoin d'un coup de main bénévole pour un projet, nous demandions toujours à quelqu'un qui n'avait plus de temps parce que les personnes qui avaient du temps n'avaient jamais le temps. J'entends aujourd'hui des gens à la retraite me dire qu'ils n'ont pas assez de temps.
De ce texte de l'Évangile, je retiens deux idées pour ma méditation. D'abord la grande générosité de la veuve qui donne de son nécessaire; générosité et aussi grandeur de sa foi. Nous avons souvent fait l'éloge de cette dame, de la grandeur de son coeur.
Je retiens une deuxième idée. Nous sommes devant un système religieux qui demande à une pauvre veuve de déposé de son nécessaire pour faire vivre le temple. Ne sommes-nous pas aujourd'hui un peu dans la même situation?
Ceci nous conduit à l'essentiel. C'est quoi ou qui la religion? De quoi avons-nous besoin? Aujourd'hui nous ne manquons pas d'argent, nous ne manquons pas de prêtres, nous manquons de communautés, nous n'avons qu'une poignée de personnes âgées qui viennent à la messe. Ce qu'il nous faut déposer, ce n'est pas des pièces des monnaies dans le tronc, mais une parole rassembleuse qui fait communaué. Notre mission est de faire Église ensemble. Nous avons bâti des églises, maintenant l'Esprit nous demande de bâtir l'Église. C'est moins facile que de clouer des planches sur un mur. Mais Jésus nous dit: Je suis avec vous pour le faire. La foi de la veuve nous inspirera. Bonne jounée.
Encore nos différences.
Nos différences sont des pierres d'achoppement pour la qualité de nos relations. Hier soir, une jeune femme née mal entendante parlait non d'un handicap, mais d'une différence. On lui a posé des instrument qui lui permette avec le mouvement des lèvres de vivre ses relations plus facilement. Elle parlait de différence et non d'handicap. Handicap, c'est négatif, alors que différences c'est plus positif. Nous sommes tous des êtres humains -ce qui nous unit- avec des différences. Alors regardons davantage ce qui nous unit.
Je me disais: N'en serait-il pas ainsi dans la foi. Nous sommes tous chrétiens, nous croyons au même Christ, mais la façon de vivre cette réalité nous sépare. Pourquoi? Pourquoi ne pourrions-nous pas être unit dans la même foi au Christ et dans le diversité des façons d'approcher et de vivre cette foi dans le respect des uns et des autres? Les crimes horribles vécus dans les orphelinats est un pénible exemple de cette non acceptation des différences. Nous vivons aujourd'hui encore cette pénible séparation même par de bons chrétiens qui vont à la messe tous les dimanches etpar d'autres personnes qui célèbrent tous les jours. "Aimez-vous le suns les autres comme je vous ai aimés."
Le repas de communion. Mc 14, 12-26.
Nous connaissons tous l'importance du repas dans notre vie quotidienne. Et le déconfinement vécu ces jours-ci nous le rappelle bellement. Que ce soit un repas d'aniversaire, de partage dans l'intimité, c'est toujours un moment pour créer des liens et développer le degré de communion entre nous. Ces repas sont créateurs de fraternité et resserrent les liens de famille. Le repas peut devenir un temps de prière parce qu'il est moment de communion. C'est là une dimension essentielle du repas de Jésus.
Le repas de j«ésus est un geste de communion chrétienne où on fait Église, on fait communauté ensemble. Comme le repas de famille renforce les liens familiaux, le repas de Jésus crée des liens de communion entre les membres de la famille chrétienne. Nous partageons le même pain pour indiquer qu'il n'y a qu'un seul corps, le corps vivant du Christ. Jésus nous a enseigné un même commandemant: Aimez-vous. Il a ajouté: Je serai avec vous jusqu'à la fin des temps pour vous aider à le réaliser. Jésus a donné sa vie pour que nous vivions ce commandement de l'amour et du respect des personnes. Chaque fois que nous venons à l'Eucharistie, nous venons redire notre volonté de communion avec Lui et entre nous dans ce grand commandement de l'amour. Jésus nous a d'abord donné un repas de fraternité et de communion.
Un des effets importants de ce repas de communion est de faire grandir chaque personne dans une plus grande coannaissnace de Jésus Christ. Communier au Christ, c'est se nourrir de sa parole, du témoignage de sa vie. Quand nous communion avec quelqu'un, nous partageons ses pensées, ses valeurs, son témoignage de vie. C'est grandir ensemble. Communier avec Jésus c'est grandir dans la ressemblance de notre Créateur, c'est partager son témoignage de vie. C'est grandir dans la force de son témoignage d'amour pour nous. D'où l'importance de la parole de Dieu dans nos célébrations. Non seulement écouter une homélie, mais assurer un bon partage entre nous parce que l'Esprit travaille au coeur de nos communautés.
Le projet de Jésus est que nous vivions comme une famille, une communauté, non une assemblée seulement. Ce que Jésus a voulu est que nous vivions une relation filiale avec le Père. Ce lien de fraternité ne se vit pas dans le temple avec des rites, mais dans une vie de communauté. C'est là que nous devenons frères et soeurs dans la foi. "Mes frères et mes soeurs sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique." Lc 8, 21. À la consécrarion nous disons: "La coupe de l'alliance nouvelle et éternelle." Ce que nous faisons est un repas d'alliance. Et cette alliance commence vraiment au sortir de la célébration. Nous célébrons l'alliance vécue au quotidien en communion d'esprit et de coeur les uns avec les autres. C'est pourquoi le plus grand mal de notre vie en Église n'est pas la baisse de lapratique religieuse, mais bien l'absence de fraternité, l'absence de communauté. Le repas de communion du Christ fait naitre les communautés. Notre grand défi est de faire naitre des disciples qui viendront faire communauté.
En ce dimanche de l'Eucharistie, prions ensemble pour que nos célébrations deviennent de ces repas de fraterntité, de communion qui donnent le goût de revenir. Ayons l'audace de se permettre des moments de célébration qui mettent en évidence cette dimension de communion et de fraternité soit en famille ou dans des groupes plus élargis. Jésus ne nous a pas simplement dit: Priez, il a dit aussi: Allez, faites communauté. Notre Eucharistie n'est pas simplement un rite que nous célébrons chaque jour, elle est d'abord un acte de communion vécue au quotidien et célébré en communauté. "Je vous ai donné l'exemple pour que vous fassiez de même." Communier au corps du Christ, c'est communier à sa vie, son porjet de fraternité sur le monde. Ce n'est pas un acte individuel, ce n'est pas recevoir une hostie, c'est communier ensemble à une mission. Il est urgent pour nous de redécouvrir la force et le dynamisme de l'Eucharistie don merveilleux du christ à l'huamnité.
Jésus et la laïcité.
Jésus dit aux envoyés des pharisiens: Cette pièce de monnaie de qui est-elle l'effigie? De César, dirent-ils. Alors Rendez à césar ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu." Mc 12,13-17. De cet événement, je tire deux sujets de méditation. De qui cette pièce de monnaie est-elle l'effigie? De qui ta vie chrétienne est-elle marquée? est-elle à l'effigie? Notre vie est marquée du sceau même de Dieu, nous sommes tatoués de la présence même de Dieu. Le divin nous habite entièrement. Alors rendons à Dieu ce qui est à Dieu. Cela doit imprégner totalement notre agir chrétien. C'est pourquoi nous devons nourrir notre vie chrétienne au partage et la méditation de la Parole. Nous ne sommes pas seulement des êtres humains, nous sommes des êtres spirituels et plus nous sommes humains, plus nous sommes près du divin puisque nous sommes fais à son image.
Ne mêlons pas le politique et la religion. N'imposons à personne notre façon de croire et n'essaypns pas de profiter de ce titre de chrétien ou membre d'une Église pour éviter des soutien à l'état. Dans ce temps où la laïcité fait couler beaucoup d'encre, il est important de bien méditer l'Évangile qui nous indique le chemin. L'important n'est pas des signes religieux ostentatoires mais un oceur et un agir remplis de l'Esprit même du Seigneur. Bonne journée.
Marie m'inspire.
Ce matin, la liturgie nous fait célébrer la fête de la visitation de Marie à Élisabeth. De ce texte, je retiens pour notre méditation deux idées principales. D'abord Marie tout comme Élisabeth se réjouit du don de la vie que le Seigneur leur a fait. Elles partagent ensemble leur joie et leur action de grâce. Ces femmes nous enseignent aussi l'importance de la parole de Dieu en citant des textes d'action de grâce. "Mon âme exalte de joie, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur." Marie et Élisabeth nous enseignent à reconnaitre et à partager notre joie des bienfait accordés par le Seitgeur. C'est ce que nous avons fait hier soir à la fin du téléthon d'enfant soleil. Nos pouvons reprendre pour nous le magnificat de Marie: Mon âme exalte de joie dans le Seigneur, il s'est penché sur nos enfants malades et suscité ds personnes généruses pour en prendre soin ...
Une deuxième leçon que Marie me donne est cette dimension de partage, dimension missionnaire. Marie ne conserve pas pour elle sa joie, elle va porter Jésus à Jean avant même sa naissance. Elle vient nous dire ce matin: Le Seigneur est en toi, tu es un tabernacle vivant, ne garde pas cette joie pour toi seul, va le dire autour de toi. Va le dire dans un témoignage de vie, dans un geste d'amour, de communion avec l'autre à côté de toi. Va le dire par ton regard, ton accueil, la générosité. Va chanter ton magnificat avec ton frère, ta soeur malades ou handicapés. Nous devons déconfiner notre vie chrétienne, notre prière, notre témoignage chrétien. Marie nous invite avec elle sur la route de l'évangélisation. Bonne journée.
dimanche de la Trinité.
Je suis allé à la messe hier soir, je n'y vais pas très souvent, et le curé a parlé de la Sante Trinité, c'est quoi ça et qu'est-ce que cela change dans ma vie? C'est la question que j'ai reçu un jour d'un étudiant. Comment expliqué ça à un jeune un peu rabarbatif à nos explications rationnelles? Alors je lui ai dit ceci: Tu as une famille, donc tu vis une relation de fils avec ton père et ton père vit une relation paternelle avec toi; tu as des frères et soeurs, donc tu vis une relation fraternelle avec elles et eux. Tes parents dans leur éducation te transmettent leurs valeurs, leur foi, leur expérience de vie, tu acquiers l'esprit de famille que tu vis a ta façon dans le milieu où la vie t'a planté. Voila la Trinité. En toi, il y a une présence, une force que nous appelons Dieu. Cette pésence joue en nous le même rôle que la famille humaine. Le rôle de père qui donne et entretien la vie et moi, je vis une relation filiale avec Dieu; je vis une relation fraternelle avec les gens autour de moi, et j'acquiers l'Esprit de cette présence divine en moi. Cette présence divine m'accompagne pour vivre au mieux à mon rythme de croissance l'Esprit divin qui m'habite. C'est aussi simple que cela. Bon dimanche.
De belles histoires
Thomas King: Histoires et vérités, écrits autochtones. Ed. XYZ. L'auteur amérindiens nous raconte des histoires à partir de faits réels mais romancées. Ces histoires à partir d'événements vécus sont un peu l'âme d'un peuple. Quand j'étais plus jeune, nous avions un conteur et les soirs, enfants, nous nous asseyons par terre à ses pieds pour l'écouter. Aujourd'hui encore ces contes remontent à la surface. L'auteur de ce livre nous livre un pan de la vie des autochtones, leur misère, leur pauvreté et leur spiritualité. Ils avaient un respect pour la terre, la nature, l'environnement que malheureusement nous avons méconnu et leur avons fait perdre pour plusieurs. "L'indien réel ne ressemble guère à la figure du "sauvage" tirées des représentations entretenues par les blancs nord-américains." Bonne lecture.
On déconfine.
Le Québec se déconfine doucement et prudemment. Qu'est-ce que cela va changer dans ma vie chrétienne? Qu'est-ce que le confinement m'aura appris? Si nous écoutons bien les gens sur les terrasses, une pensée commune est la joie de se retrouver, la joie de fraterniser entre parents et amis. Ce retour s'est fait beaucoup sur les terresse autour d'une table et d'un café ou d'une bière. On l' a vu aussi sur les terrains privés derrière les maisons familiales. Ce qui ressort est ce besoin de fraternité, de communion entre nous.
Comme chrétiens ce besoin conduit plus loin qu'un seul rassemblement fraternel. Il y a en nous une dimension spirituelle qui conduit à une forme de communion. Il ne faudrait pas que le retour aux célébrations plus grandes soient de simples retrouvailles ou amicales d'anciens heureux de se revoir. Le temps de confinement nous a conduit à découvrir notre besoin de fraternité et de communion. Notre retour à la célébration eucharistique devra dépasser à rafaire comme avant: un rite devant une foule passive. Quand je vais à l'église, je vais communier; communier avec les autres autour de moi et avec le Seigneur. L'église doit redevenir la maison de la famille où il fait bon se retrouver pour fraterniser et communier ensemble et avec le Christ. Nous n'allons pas à l'église pour être deant le Saint Sacrement en silence et les yeux fermés. La réserve eucharistique devrait être dans un lieu à part la salle de réunon de la communauté. C'est diffcile de changer des coutumes bien ancrées en soi.
Un autre événement nous invite à revoir nos motifs de rassemblement est celui du regroupement des paroisses avec une seule fabrique et un seul prêtre. Ce sera le moment de retrouver nos petits rassemblements en petites communautés. Ces petits rassemblements sont la base naturelle de l'Église. Nous serons tentés d'aller chercher notre messe là où le prêtre célèbre. La messe n'est pas un servic ereligieux que l'on offre, c'est un moment de fraternité et de communion que l'on vit ensemble avec le Christ présent au milieu de nous. Les petites maisonnées demandéespas notre évêque devront devenir de ces petites communautés de fraternité, de partage et de communion. Nous devons aussi déconfiner notre vie chrétienne et nos célébrations eucharistiques pour retrouver nos communautés chrétiennes. Ce ne sera pas pour demain ....
Jésus entre chez moi.
Jésus entre à Jérusalem, dans le temple. Mc 11, 11. Ce matin, Jésus entre dans ma jérusalem et au plus profond de mon être., dans ce lieu de silence et de rencontre intérieure. Que trouvera-t-il? À Jérusalem, il trouva des marchands, des "faiseurs d'argent". Il trouvera certainement un coeur bon qui veut faire de bonnes choses mais qui parfois vit des difficultés. Ce N'est pas toujours par mauvaises volonté que j'agis mal, c'est souvent à cause de blessures non guéries, ou encore parce que je ne suis pas suffisamment maitre de mes émotions et je compte toujours sur l« miséricorde du Seigneur pour m'accompagner. Il y a aussi de très belles choses dans ma Jérusalem. On y a déposé beaucoup d'amour que je redonne autour de moi. On y a déposé de l'écoute que j'ai appris à exercer dans mes rencontres quotidiennes. On y déposé la lumière et la force de l'Esprit Saint que j'essaie de vivre au mieux dans mon quotidien. Comme prêtre, j'essaie d'être pasteur et non ces scribes ou grands prêtres de l'Ancien Testament. Laissons-nous guidés et éclairés par cet Esprit divin en nous. L'éclairage de notre vie vient du dedans et non de théories extérieures. Aujourd'hui je vous souhaite de descendre dans votre Jérusalem pour y rencontrer le Seigneur. Bonne journée.
Apprendre.
Chaque jour, j'apprends à cueillir les fruits et les fleurs de mon jardin intérieur. L'amour que je reçois et réchauffe le dedans, les bontés et les sourires autour de moi qui font du bien, le poingt tendu qui hier était une menace, aujourd'hui à cause de la pandémie devient un signe d'amitié. Les regards d'amitié que je me sens capable de donner, l'accueil qu'on se donne mutuellement pour tuer l'ennui. Enfin chacun peut déceler dans ses journées les fruits que les heures de panédmie apportent. Ne nous laissons pas voler notre coeur.
