Jos. Deschênes
Fais que je vois.
Rabounni, fais que je vois. Voila le cri de l'aveugle Timée sur le bord de la route. Marc 10, 51.Ce pourrait être mon cri ce matin: Fais Seigneur que je comprenne le message que tu nous envoie dans les événements d'aujourd'hui. Le virus qui se promène allégrement sur nos chemins, ne serait-il pas un messager dont tu te sers pour nus réveiller? Notre vie est organise rne fonction du succès, du rendement trop souvent au détriment des personnes. Les heures sontpartagées entre la course vers la garderie, le travail, le retour à la maison et la course aux choses perssantes et le lit épuisés. Le confinement nous fera comprendre qu'il y a d'autres façons de bien utiliser nos journées. Le confinement nous fera trouver le goût de savourer les heures qui passent pour y mettre plus d'humain. Dans les librairie s'étalent aujourd'hui beaucoup d'études sur la psychologie, le stress, les angoisses, c'est un signe d'un malaise profond au niveau du vécu. Seigneur, "fais que je vois." Quelqu'un demandait à un vieux sage; Je veux le bonheur.que faire? Le sage répondit: Dans ta phrase, enlève le "je veux" et tu auras le bonheur. Seigneur fais que je vois le bonheur en moi. Bonne journée.
Une mission universelle. Mth 28, 16-20
Les disciples s'en allèrent en Galilée à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Après la résurrection, Jésus avait dit aux disciples de se rendre en Galilée, c'est la`qu'il le verrait. Les disicples ont été fidèles à la demande de Jésus. Aujourd'hui c'est à nous que Jésus demande d'aller en Galilée. Allez dans votre Galilée intérieure, c'est là que vous me verrez. Allez aussi dans la Galilée de vos paroisses, de votre monde, c'est là que je vous donne rendez-vous. Jésus nous attend au coeur de la vie auprès de ces gens dont le coeur est assez ouvert pour accueillir le message nouveau de l'Évangile. Jésus n'a pas envoyé les siens au temple en Judée. Aujourd'hui si nous voulons rencontrer les gens pour leur faire découvrir le message de l'Évangile, c'est dans la Galilée de la vie et non au temple qu'il faut aller. Ce que le Pape François appelle: Aller aux périphéries. C'est dans les périphéries que le Seigneur attend les témoins de son amour. Et Jésus indique trois routes à suivre pour le faire connaitre. Jésus envoie aussi sur la montagne symbole de cet état intérieur qui peremt de percevoir le message de Jésus. La montagne est le lieu de la rencontre du Seigneur parce qu'il est le lieu du silence, de l'intimité, de l'écoute ave cl'oreille du coeur.
La première route à explorer est: De toutes les nations faites des disciples. La première dimension de la mission donnée par Jésus est celle de faire des disciples. Un disciple est quelu'un qui a fait une expérience profonde du ressuscité. Une expérience qui vient du coeur et non de l'esprit, non par des choses apprises sur Jésus, mis une présence expérimentée au quotidien. Un disciple est quelqu'un qui met ses pas dans ceux du Christ, se met à son école dans la Parole et la prière, qui découvre cette présence en dedans de lui dans sa Galilée personnelle. C'est quelqqu'un qui entre en relation avec cette présence divine. Ce n'est pas quelqu'un qui répète des choses apprises mais révèle une présence qui l'habite. Un disciple se laisse inspirer par le Christ et rend présent le maitre par sa façon d'agir dans le monde où il se trouve. C'est à nous aujourd'hui que Jésus reditr "Faites des disciples." C'est toute la mission d'évangélisation.
La deuxième route que Jésus nous indique est celle du baptême: "Baptisez-les." Quand les gens auront découvert cette présence intime en eux. ils découvriront qu'ils sont enfants d'un même Père. Il découvriront qu'ils sont tous enfants bien-aimés du Père. "Celui que vous baptisez est mon enfant bien-aimé." Cette grande réalité que nous appartenons toutes et tous à la même famille, nous sommes tous frères et soeurs dans la foi, nous sommes tous créés à l'image de Dieu. Alors quand je méprise quelqu'un, c'est un peu moi que je méprise. Le baptême me permet de mieux vivre cette vie d'enfant du Père. Ainsi quand je parle de Dieu, je parle aussi de l'homme les deux sont inséparaables.
La troisième route sur laquelle le Seigneur m'attend est simple: Apprenz-leur à garder tout ce que je vous ai commandé. Et Jésus n'a commandé qu»'un chose: Aimez-vous les uns les autres. apprenez-lur à garder ce commandement de l'amour. Jésus n'a pas demandé de conserver des doctrines apprises par coeur, mais un commandement de l'amour. Aujourd'hui on se plait à dire que les gens ne connaissent pas Jésus Christ, ne connaissent pas l'Évangile; pourt«nt c'est la mission que le Seigneur nous a donnée. Il me semble que le contexte de société où nous vivons nous appelle avec plus de force à la fidélité à notre mission de faire connaitre ce commandement de l'amour. La meilleure façon de le faire connaitre est d'être témoin. Nous serons témoin dans la mesure où nous avons été disicple. Nous ne pourons pas faire découvrir le Christ si nous n'avons pas d'abord été disicple. Autrement nous ferons connaitre des idées sur Jésus, des vérités mais pas le Christ. Le Christ ressuscité se fait reconnaitre par des témoins. C'est une urgence aujourd'hui.
Enfin Jésus nous dit une grande parole de réconfort: Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde. Jésus dans Mathieu est l'Emmanuel: Dieu avec nous. Mth 1, 23. Et Jésus est fidèle jusqu'a la fin. Si la misison nous parait lourde et difficile sachons que nous ne sommes pas seuls le Christ nous accompagne avec sa force et son enseignement pour nous accompagner dans la mission qu'il nous a confiée. Que notre prière aujourd'hui nous permette de mieux découvrir cette mission du christ dans notre propre milieu de vie et d'engagement.
Nous avons tout quitté.
"Les disciples dfisent à Jésus: Nous avons tout quitté pour te suivre." Ils veulent une récompense pour leur suivance. Alors Jésus parle de père, mère, maison, enfants, Jésus utilise ces symboles pour nous faire comprendre quels sont le sliens qui entravent notre suivance du Christ. Quels sont les liens d'autorité, de pouvoir, de filiation ou de possession qui nous empêchent d'être nous-mêmes et libres. Nous pouvons suivre Jésus par peur, par obligation à cause du pouvoir que des personnes exercent sur nous. Nous pouvons le suivre par désir de possession parce que les disciples ont des faveurs ou des rôles qui les font respecter. Une des fa^cons de suivre le Christ est bien de respecter ses parents, respecter les personnes qui travaillent dans nos communautés et familles. Il est évident que lorsque nous voulons servir l'Évangile et le peuple chrétien, nous risquons de nous attirer des difficultés parce que l'Évangile dérange et c'est une raison pour laquelle la lecture de la Bible fut longtemps défendue aux chrétiens. Jésus veut des gens libres comme disciples. Il veut des gens au niveau de la vie, de l'être humain. Le Pape François nous le rappele souvent.
Une vie nouvelle.
Près de la croix se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie. femme de Cléophas. Jn 19, 25. Marie, mère de Jésus est là debout pour recevoir le dernier souffe de son Fils. Mais ce n'était pas le dernier, c'était le premier d'une nouvelle vie, nouvelle façon d'être présent au monde. C'était un nouveau départ. Dans notre vie chrétienne, c'est souvent ainsi, nous croyons être au bout du rouleau alors que ce n'est qu'un arrêt pour un meilleur avenir. Si nous voulons avancer et ajuster notre agir sur la vie, il est parfois important de prendre du recul pour mieux relancer. L'Esprit nous guide là où il veut, il est patient et atteint ses fins. Il en est ainsi également dans la vie de l'Église. Nous vivons présentement des morts qui sont parfois douloureuses. Mais ces morts sont nécessaires pour un nouveau départ. Dans la mort, c'est plein de vie disait un bon vieux. Soyons positifs devant les aleas de la vie et des structures. La vie est en avant. Bonne journée.
La liberté explose.
En ce dimanche de la Pentecôte, la liberté de la Parole de Dieu explose au profit de toutes les nations de la terre. Si aujourd'hui nous pouvons lire et méditer l'Évangile c'est grâce à ce mouvement de l'Esprit saint qui est venu secouer la peur et l'apathie des apôtres. Ce matin, nous célébrons le NOËL de l'Église. L'Église est sortie du sein de la pettie communauté fermée des apôtres pour aller vers Élisabeth de toutes les nations portés le Christ ressuscité. Comme pour la naissance du Christ, ceci est l'oeuvre de l'Esprit Saint. Nous fêtons aussi l'action de l'Esprit dans nos propres vies, notre propre naissance à la vie de l'Église en nous et autour de nous. Cet Esprit du Seigneur qui a fait jailir l'Église est encore à l'oeuvre dans notre monde et dans nos vies. Tout ce qui s'est vécu durant ce temps de pandémie nous en donne un bel exemple. Prions ensemble aujourd'.hui pour que notre Église se laisse de nouveau enfanter par l'Esprit du Seigneur ressuscité.
Question de sens.
Mgr Dumais nous a souvent rappelé l'importance de revoir le sens des ministères et spécialement du ministère presbytéral dans l'Église. Mgr Paul-Émile Charbonneau a longtemps parlé de l'Église toute entière ministérielle et de la place des divers ministères dans la vie de l'Église. L'Église vient de reconnaitre le ministère des catéchètes. Ce ministère est vécu depuis 50 ans dans l'Église et reconnu par la communauté chrétienne. La reconnaissance part toujours d'en haut et non du sacerdoce pabtismal. Comme prêtre, je suis envoyé en mission au service des ministères des baptisés. C'est avec ma communauté et au coeur de la communauté que je vois surgir les ministères et qu'ensemble nous les reconnaissons en communion avec l'évêque. Les ministères existent non au niveau de la fonction mais du sens. C'est ainsi qu'il est nécessaire de prendre conscience de l'importance des ministères et du ministère presbytéral et d'en être fier. Tous les ministères dans l'Église sont importants et tirent cette importance du sens du ministère et non de la fonction. Ce sera un long cheminement, il y a des changements qui demandent des siècles.
On nous change la religion.
Combien de fois n'avons-nous pas entendu cette réplique: On nous change la raligion? Trop souvent nos avons confondu religion et foi. La religion est en définitive l'éceorce culturelle de la foi. Ce qui change à partir de l'évolution de la science et de la culture, c'est la religion, cette écorce culturelle qui de modifie à partir de l'évolution du monde. La foi demeure toujours la même. Quand la religion ne change pas, elle devient en dehors de la vie et de la société et un fossé se creuse entre les deux. La religion est une façon de vivre sa foi dans un contexte donné. Les sociétés évoluent, deviennent plus démocratiques et ainsi questionnent les religions qui doivent s'ajuster sur cette évolution. Au cours d el'histoire la religion a pris des formes, des pratiques conformes à la société du temps. Le danger d el'Église est de rester figée dans ces formes alors que la société est changée. La foi est toujours cette adhésion à Jésus Christ ressuscité mais la façon de la vivre et de la célébrer doit changer en fonction de l'évolution de la société. Les pasteurs doivent être des experts pour accompagner le peuple chrétien dans cette évolution. Le peuple chrétien attend cela de nous. Bonen journée.
Que tous soient UN.
Que tous soient Un, Père, comme toi Père, tu es en moi et moi en toi. Que tous soient UN afin que le monde croit que tu m'as envoyé. Et Jésus avait dit: afin que tous ceux qui croiront en la parole de ceux que j'ai envoyés croit aussi en moi. Jésus nous rappelle l'importance de l'unité entre les chrétiens comme élément de la foi. La parole de Jésus et son témoignage de vie nous a démontré qu'il était venu du Père, envoyé par le Père. Il en va ainsi de la parole et du témoignage de ceux et celles que le Christ a envoyés. Une des forces du christianisme est l'unité entre les chrétiens. La division est toujours un élément de faiblesse. Il nous appartient de donner un témoignage crédible et de présenter une parole vraie. Dans les temps où nous vivons dans nos sociétés modernes, cet élément d'unité a une force de plus en plus nécessaire et grande pour la vie chrétienne. Tant que les chrétiens seront divisés au niveau des doctrines ou de énoncés de foi, notre parole aura moins d'impact pour l'avenir de la foi. Notre prière est de faire grandir la vérité de notre parle et de notre témoignage de vie en vue de favoriser la foi au christ.
Se laisser conduire au désert.
Jésus fut conduit au désert poussé par l'Esprit. (Mth 4, 1). Si je regarde la situation actuelle de notre Église, j'ai l'impression que nous allons directement dans un désert. Nos églises ferment et sont vendues, les catéchètes se font de plus en plus rares dans les paroisses, etc... Le désert est vu comme un lieu vide, et la Bible nous le présente comme un lieu d'affrontement entre Jésus et le diable. Le désert ne serait-il pas un lieu pour un nouveau départ. Jésus au sortir du désert a commencé sa vie publique, il a annoncé l'arrivée d'un monde nouveau. Le désert que nous vivons en Église ne serait-il pas le moment de réflexion nécessaire pour repenser l'Église, repenser notre vie chrétienne et bâtir un monde nouveau, un monde plus humain et plus évangélique. C'est une forme d'Église qui s'éteint pour laisser percer une autre vision d'Église et de vie chrétienne. L'important pour nous est d'être capable de nous laisser guider par l'Esprit du Seigneur. Cet Esprit nous parle par les chrétiens hors les murs, ces chrétiens du dehors qui vivent sur le terrain leur besoin de spiritualité et de Dieu. Si nous restons dans l'église avec la liturgie, nous risquons de ne jamais comprendre le besoin des chrétiens d'ici et de nous retrouver dans un vide permanent. L'Esprit du ressuscité ne serait-il pas un illustre inconnu dans nos vies et en Église?
Une naissance. Act. 2, 1-11, Jn 16, 12-15.
Quand viendra l'Esprit de vérité, vous rendrez témoignage. Et dans les Actes: Tous nous les entendions parler en nos langues des merveilles de Dieu." Voila deux affirmations importantes pour notre vie aujourd'hui. La Pentecôte est la naissance de l'Église, l'envoye des témoins sous l'action de l'Esprit du ressuscité. C'est qui l'Esprit envoyé par le Seigneur Jésus.
On dit souvent de quelqu'un: Il a l'esprit de famille, il pense comme eux, il marche comme eux. Nous disons aussi d'un député: Il a l'esprit du parti. Avoir l'Esprit de Jésus, c'est développer la pensée de Jésus en nous; c'est nous inspirer de son émoignage de vie, de son enseignement pour grandir comme chrétien et chrétienne. Penser comme Jésus, accueillir comme Jésus, aimer comme Jésus, pardonner comme Jésus, est-ce possible? Oui parce que l''Esprit du Christ est en nous.
L'Esprit est descendu sur les apôtres sous forme de langues de feu. Il est venu signifier aux apôtres cachés par la peur que leur mission était d'annoncer le Christ ressuscité. Et le feu signifiait que leur mission était de rassembler dans l'amour. Leur parole devait être une parole chaude comme celle d'une mère à ses enfants. L'Église est une mère et elle prêche au peuple comme une mère parle à ses enfats, sachant que l'enfant a confiance et que tout ce qu'elle dira sera pour son bien parce qu'il se sait aimé. (La Joie de l'Évagile, no 139) Une parole qui nourrit et rassemble. La parole des apôtres doit être la parole d'un témoin, une parole qui vient du coeur, une parole qui laisse passer le Christ ressuscité. L'enseignement des apôtres n'est pas de donner une doctrine, mais de laisser passer quelqu'un. Un témoin qui a acquis l'Esprit de Jésus dans sa façon d'accueillir les autres comme Jésus avec Zachée, la samaritaine. Un témoin est quelqu'un qui accepte de grandir, de se laisser pétrir par la main du Christ.
L'Esprit permet aux apôtres de dire une parole que tous comprennent. C'est une mission difficile aujourd'hui. Un témoin est au niveau de la vie, niveau du coeur La parole du témoin permet à chacun de grandir selon ses capacités, son rythme de croissance, parce que le témoin accompagne. Nous ne comprendrons jamais l'importance du souffle de l'Esprit si nous ne prenons d'abord conscience de l'importance du souffle dans la vie humaine. L'être humain ne peut vivre sans respirer,, nous avons besoin d'air. Le chrétien ne vivre sa foi sans respirer le souffle de Dieu. Le souffle de Dieu nous est donné pour que nous respirions la pensée de Dieu, le témoignage de Jésus Christ. Le souffle fait davantage référence à une qualité de relation entre le Seigneur et nous. Cette qualité de relation détermine notre capacité d'être témoin. Si notre relation est intellectuelle nous proposerons des doctrines, si elle est au niveau du coeur, nous présenterons quelqu'un, nous proposerons une façon de vivre en relation avec le Christ. L'Esprit devient en nous pouvoir d'agir selonl'Esprit du crist.
L'Esprit de Jésus serait-il en vacance aujourd'hui devant la décroissance rapide de l'Église? Ou est-ce que nous ne l'écoutons pas? En ce dimanche de la Pentecôte espérons que notre prière nous rendra capable d'écouter l'Esprit et de retrouver le dynamisme de l'Esprit Saint pour recréer notre Église.
