L'Évangile de la liturgie d'aujourd'hui nous invite à prendre conscience que notre vie chrétienne vient du dedans de nous, inscrite au fond de notre coeur. Ce n'est pas ce qui entre dans l'être humain qui le rend impur, mais ce qui sort du coeur de l'être humain. (Mc 7, 14-23). Jésus m'invite sur la rive de la conversion du coeur. J'entends souvent des personnes tant religieuses, prêtres et chrétiens du terrain me dire: Je ne sais plus comment faire, les gens ne sont plus là ou ne croit plus à ce que nous enseignons ou croyons.
Le tournant missionnaire auquel nous sommes invités est cet appel de Jésus à passer sur l'autre rive. Alors je me suis amusé à me demander ce que veux dire pour moi aujourd'hui passer sur l'autre rive. Autrement dit quel sera l'avenir de ce tournant missionnaire? Il n'y a pas de réponse toute faite seulement des pistes de réflexion, je partage les miennes aujourd'hui:
Il m'apparait que le premier pas est de retrouver la mission du Christ: Allez, enseignez, faites des disciples. Mth 28, 19-20. N'avons-nous pas trop remplacé la mission par des doctrines et des pratiques sacramentelles?
Développer cette capacité de s'asseoir près des femmes, des hommes et des enfants d'aujourd'hui pour écouter -non seulement entendre- leur cri et leur besoin de spiritualité, de sens à la vie, leur souffrance, leur besoin de respect et de liberté. Il nous faudra certes avoir le courage de faire certains deuil de pratiques actuelles pour avoir l'oreille attentive au cri des êtres humains d'ici.
Ensemble, éclairer par la Parole de Dieu, éclairer cette parole qui se réécrit aujourd'hui au quotidien afin de retrouver la spiritualité recherchée et une façon d'être témoin dans le monde d'aujourd'hui. Pour cela il nous faudra questionner notre façon de voir et de vivre en Église.
Retrouver le sens de la religion qui est une pédagogie qui me permet d'assimiler ma spiritualité et de la vivre, et non un système religieux qui me donne des comportemants et des pratiques.
Je crois qu'il nous faudra revenir au sens profond de l'Eucharistie. La fin de l'Eucharistie est la mission. La communion est le moyen donné pour réaliser la mission. Jésus nous dit dans le partage du pain qu'il sera avec nous comme une nourriture, une force pour vivre sa mission. "Faites ceci en mémoire de moi". Ce que j'ai fait avec vous, ce que j'ai enseigné, rendez-le présent dans le monde; faire mémoire c'est rendre présent l'action du Christ. Il nous faudra sans doute retrouver la table de la communion au lieu de l'autel du sacrifice.
Le temps du carême qui approche ne pourrait-il pas devenir un moment privilégié pour prendre du temps d'écoute, d'accueil, de compréhension. Notre carême depuis longtemps est un temps centré sur la liturgie. Cette année, et depuis quelques années il est devenu un temps pour recueillir plus d'argent pour chauffer l'Église. La structure a pris la place de la mission. Plaçons l'accent sur la communauté et la vie et HOUP allons sur l'autre rive.
Je suis là ce matin devant la vie et ma Bible. Je laisse monter en moi ce souffle de certaines personnes bien pieuses, chrétiens de la diaspora et religieuses, nous sommes fatigués de toutes ces partiques, prières, messes etc qu'il nous faut faire tous les jours et cela ne nous nourrit plus. De chrétiens pratiquants me disaient dernièrement, "je prends un "break," je veux me retrouver en dedans." Il y a là un appel évangélique. Saurons-nous l'entendre?
En sirotant mon café, j'écoutais un bon cuisinier préparer une recette pas piquée des vers. Il a mélangé un paquet d'ingrédients et il a déposé une pincée de sel, de poivre, un peu de différentes épices dont j'ignore les noms. le tout semblait délicieux, les invités se pourléchaient. J'ai tendu la main pour en avoir une bouché, mais peine perdue.
En regardant fabriquer cette recette, je pensais à ma vie chrétienne. Elle est faite de différents événements, ce qui lui donne du goût ce sont les épices que j'y ajoute. Ce qui rend cette recette intéressante est que chaque jour des événements nouveaux se présentent et je dois changer mes épices pour conserver le goût. Un jour j'y mettrai plus d'amour et d'accueil, un autre jour ce sera plus de miséricorde et de chaleur humaine et ainsi chaque jour. Si je répète la même recette tous les jours, çe deviendra monotone.
J'ai développé un style de méditation centré sur le quotidien éclairé parfois par une parole de Dieu. Dans la recette, les légumes, la viande, les patates sont tous restés visibles, les épices sont disparus. Ce qui donne du goût à ma vie chrétienne ne se voit pas, ça se vit, ça se sent. L'intéressant est que chaque matin, le cuisinier présente des recettes différentes et ce sont souvent les mêmes ingrédients qui reviennent mais mélangés autrement. Ceci enlève la monotonie et me fait découvrir du neuf. Il en est de même dans ma vie chrétienne. Si je médite à partir de la vie, chaque jour sera nouveau, les ingrédients de ma méditation seront nouveaux, je devrai changer les épices pour conserver le goût.
Si chaque jour, midi et soir, j'ai toujour le même repas dans mon assiette, je finirai pas toruver le temps long et les repas moins savoureux. Il en est ainsi dans ma vie spirituelle. À la retraite, nous avons le temps d'aménager nos moments de prière et nos façons de les vivre en foncion de ce qui nous nourrit, nous fait grandir et nous fait du bien. Jésus nous invite à l'école de la vie et son livre de classe fut la nature. Merci au cuisinier et à la télé de m'apporter tant de bons sujets à méditer pour me faire grandir. La vie est belle.
Nous vivons en Église une période à la fois de purification et de réorganisation. Nous sommes invités par le Seigneur à traverser sur une autre rive. Mgr Proulx, notre évêque de Gaspé, dans une lettre pastorale sur une Église en transition écrivait: Les regroupements de communuatés sont vains s'ils ne permettent pas l'éclosion de communautés locales de plus en plus vivantes et actives pour rendre vivsible et présent le Christ ressuscité. Les questions financières et administratives ne doivent pas nous distraire de l'appel fondament qui consiste à annoncer l'Évangile. Il est plus urgent de raviver nos communautés que de sauver des bâtiments. Mgr Proulx reprend les messages lancés depuis plus de 50 ans dans notre Église.
La paroisse est un lieu juridique et de services, la communauté est un milieu de vie, de célébration et de fête. D'où l'importance de mettre l'accent sur la communuauté. Depuis le Concile avec Mgr Ouellet, nous avons mis l'accent sur la communauté chrétienne, essayant de faire revivre le sacerdoce du baptême avec ses différents ministères mis en veilleuse depuis le Concile de trente. Mgr Dumais a mis l'accent sur le sens des ministères en Église et non sur la fonction ou le pouvoir afin de diminuer l'écart dans cette malheureuse distinction prêtres et laics. Mgr Blanchet nous a invités à créer des groupes porteurs de la vie de la communauté qui sont devenus les équipes de pastorale paroissiale. Il s'agit de relire les textes de nos Évêques pour en décoder les orientations. Au temps du Concile on parlait de renverser la pyramide de pouvoir en une Église de communion. Malgré tous ces efforts, la route est encore longue devant nous pour y arriver.
Nous sommes dans une Église cassée en deux. D'une part, de bons chrétiens et chrétiennes participent aux célébrations liturgiques et le vivent avec foi et amour, nous devons les accompagenr avec respect et amour; d'autre part, une grande majorité ont quitté à la recherche de spiritualité ou de sens à la vie, pendant qu'un petit nombre conserve une odeur d'agressivité. Ceux-là aussi, il nous faut les accueillir avec respect et amour. Ce qui ne fonctionne plus, ce n'est pas la religion ou la spiritualité mais la façon dont nous l'avons vécu dans un autre contexte de société. la spiritualité et la religion, dans mon livre à moi, seront toujours importants sinon nécessaires; mais les systèmes religieux sont appelés à se transformer ou à disparaitre. Nous devons être conscient que depuis plusieurs années nous gérons la décroissance.
L'heur est venue où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; tels sont les vrais adorateurs que le Père recherche, dira Jésus à la samaritaine' (Jn 4, 23). Vous êtes le sel de la terre, le levain dans la pâte. Jésus nous invite sur un chemin de conversion. Adorer le Seigneur dans les lieux où l'être humain lutte pour sa vie, se bat pour sa liberté, où les femmes luttent pour le respect et leur dignité, où les enfants espèrent plus d'amour. C'est devant les crucifiés de la vie qu'il faut s'agenoiiller et adorer.
Depuis le Concile, l'Église s'est repliée sur elle-même comme une coquille sur sa liturgie, les sacrements, ses doctrines et est en mode "paliatif". La société a changé, les défis sont nouveaux, nous avons regardé passer le train de la vie sans y monter. Maintenant il faut le rejoindre et la route est difficile. Un fossé s'est creusé entre lui et nous et notre message ne passe plus. Il ne sert à rien de construire des projets ou des rêves si nous ne sommes pas à l'écoute de notre histoire, de nos rêves et nos efforts et de nous laisser convertir par le monde d'aujourd'hui. L'heure est à la découverte: découvrir qui nous sommes comme enfants de Dieu et découvrir l'importance de la communauté chrétienne comme famille pour un mieux vivre en Église. Au début du carême qui approche, le Seigneur nous a pavé trois routes essentielles sur lesquelles nous devons nous engager avec enthousiasme et amour comme chrétien. J'y reviendrai pour méditer tout haut avec vous.
Ce matin, la télévision venant me visiter dnas mon salon, me révèle que des étudiants manifestent devant la façon d'enseigner dans les universités. On se plaint que des professeurs font la promotion de leurs idées ou façon de voir plutôt que des énoncés de valeurs ou d'invite rles gens à se faire un jugement sur ce qui se dit ou s'enseigne. Ce n'est pas tellement nouveau mais l'ampleur de l'événement grandi. Je suis remonté quelques années en arrière. De mon temps d'étudiant nous avons parfois contesté certains énoncés de nos professeurs ou certaines obligations à respecter. Mais dans ce temps-là, la contestation n'était pas bienvenue et possible. Le plus grand danger pour moi est de refuser cette contestation au lieu de l'accompagner. Elle est à mes yeux la respiration normale d'êtres humains qui veulent devenir adultes. La méthode peut être contestable parfois, mais l'aspiration est louable. Il nous appartient d'accompagner cette démarche pour qu'elle puisse atteindre son but et non manquer la cible.
C'est ce que nous vivons dans notre Église. Les chrétiens et chrétiennes ont questionner, puis sont partis et la cible a été manquée. La question que je me pose aujourd'hui et que beaucoup aussi se posent: Comment faire? On ne sait plus par quel bout prendre la démarche nécessaire. Je reviens toujours au pophète Aggée.« lorsque les juifs voulurent rebâtir le temple, le prophète leur dit: Réfléchissez en votre coeur aux chemins que vous avez pris. Vous avez semé beaucoup, mais peu engrangé; vous avez mangé, mais pas à votre faim; vous avez bu mais pas votre soul; (...) Eh bien, montez à la montagne, rapportez le bois pour édifier la Maison du Seigneur." Ag. 1, 6. Le Temple de Dieu, communauté chrétienne a besoin d'être réédifié. Il s'agit, il me semble, d'aller sur la montagne, de nous asseoir avec l'Esprit Saint pour découvrir la façon de refaire nos communautés chrétiennes. L'Esprit du Seigneur me parle par les chrétiens et chrétiennes partis au large. Comme nous le dit et redit le Pape François: Écoutons le cri des gens autour de nous, c'est le cri de Dieu. Nous vivons un temps de purification et de conversion avant l'évangélisation. Redevenons le sel de la terre et la lumière du monde.
Le vieillard Siméon s'exprime devant l'enfant Jésus: J'ai vu la lumière des nations. La lumière vient éclairer ce qui existe. Quand j'allume la lumière dans mon appartement, je vois les meubles; la lumière ne crée pas les meubles, elle me les révèle. La lumière du Christ dans ma vie vient éclairer ce qui existe en moi, éclairer qui je suis. La lumière du Christ me fait découvrir que je ne suis pas seulement un corps à nourrir, mais j'ai des valeurs, je suis un être spirituel. Et cette lumière me fait comprendre que si je veux développer ce que je suis et être heureux, je dois agir conformément à ce que je suis. C'est ainsi que Jésus va transformer les commandements de Dieu en Béatitude. Les commandements me font agir alors que les béatitudes m'invitent à agir pour faire grandir mon être d'enfant de Dieu. Je n'agis pas par obligation mais par invitation. Je suis animé du dedans et non obligé du dehors. Je n'agis plus pour respecter des lois ou des ordres, mais par besoin ou motivation intérieure. La lumière du Christ en moi me dit que si je veux être heureux et grandir comme être spirituel, je dois vivre dans l'amour, le respect de l'autre dans ses différences, le pardon, etc ... C'est une loi qui vient du dedans. Je n'ai pas à choisir entre le bien et le mal à partir de données extérieures, je choisis ce qui fait grandir mon être d'enfant de Dieu, ce qui est bon ou mauvais, ce qui a du sens ou non. Je développe un agir conforme à ce que je suis, un être rempli du divin, tatoué de l'Esprit même de Dieu.
Jésus nous dit dans l'Évangile: Je suis la lumière du monde. Chaque matin, devant ma télévision, j'écoute battre le coeur de Dieu. Un coeur blessé dans la violence de notre monde, un coeur souffrant dans la misères des victimes de toutes sortes, un coeur qui se bat contre la pauvreté, la maltraitance, la faim, l'abus de toute sorte. Le coeur de Dieu qui entre dans mon salon vient nourrir ma prière. La lumière du Christ a de la difficulté à se faire un chemin dans ce monde blessé et cassé en deux. IL me semble que nous avons là un chemin d'évangélisation: Apporter la lumière de l'Évangile au coeur de ce monde assoiffé de liberté, de sens de la vie et en partant de ce vécu. Le monde nous ouvre les chemins d'évangélisation où faire découvrir la lumière du Christ. La télévision ne devrait-elle pas devenir un instrument de formation de nos futurs prêtres et religieuses. Je trouve regrettable que dans ma formation de Grand Séminaire nous ayons été formeés en serre chaude en dehors du monde qui nous est devenu un peu étranger.
Dans nos structures aujourd'hui dans la société comme dans les Églises, nous travaillons souvent comme des mécaniciens. Le mécanicien trouve le trouble de ma voiture, change le morceau et je m'en vais. Le médecin forcé par les circonstances donne un médicaments et passe au suivant. Je vais à la messe, communie, retourne chez moi et attend le dimanche suivant. Jésus nous invite ailleurs. Je suis la lumière du monde ... Comment cette lumière devrait éclairer ma vie aujourd'hui. Ce matin, j'écoutais un comédien qui traduisait les leçons données dans la série télévisée qu'il a partagée. C'était édifiant de l'entendre. Pourquoi ces émissions ne deviendraient-elles pas des instruments d'évangélisation? la lumière du Christ passe dans ces moments jusque dans nos salons. Je crois que nous avons ensemble comme chrétiens et chrétiennes à faire un bon bout de chemin en dehors de nos sentiers battus et à mon humble avis, le monde nous présente des routes que nous refusons trop souvent de prendre.
31 janvier 2020. Dans quelques heures, ce mois fermera l'oeil pour l'éternité. En écoutant les nouvelles ce matin , je me pose la question; Sur quoi ce mois va-t-il s'endormir ce soir?
De ce temps-ci, on nous parle beacoup de violence conjugale, violence faite aux femmes, aux enfants et parfois à des hommes. Dans la société, on présente des efforts pour aider les victimes, ce qui est nécessaire et très louable, mais ces efforts s'attaquent aux conséquences. Ce matin un homme se présente dans un agir pour contrer la violence, il veut s'attaquer aussi à la cause. Il faut s'ocucper aussi des personnes violentes pour prévenir. Pourquoi cette violence qui augmente toujours? Dans toute cette aventure, je crois qu'un dimension est en souffrance, c'est la spiritualité et j'entends ici le Dr Sen expliquer. Et Jésus disait: "Ce que vous faites aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites." L'inverse est vrai itou.
J'entendais aussi de grands malades incapables d'avoir les traitements nécessaires parce qu'ils n'ont pas l'argent pour les payer. Comment se fait-il que dans une société où le gaspillage devient presqu'un un mode de vie que des malades ne peuvent avoir les traitements nécesaires? J'entendais aussi une dame qui depuis plus de vingt ans travaille et soutient les femmes d'Haiti à retrouver un peu plus de dignité et de sécurité dans la vie. Il y a à la fois de belles choses qui se vivent à côté des mauvaises; en sommes-nous assez conscients?
Devant ces phénomènes nouveaux, une question me hante, c'est le silence des Églises. Nous sommes dépositaires d'un message d'amour, de paix, de communion, d'entraide, de respect des personnes ... Il me semble que nous sommes timides. Pendant que nous faisons des projets de tournant missionnaire, sur le terrain les pasteurs travaillent et vivent l'Évangile. Nous disons: On va prier pour vous; eux disent: on va travailler avec vous.
Janvier 2020 fermera l'oeil, ce soir, sur la souffrance des uns, la lutte des autres et sur le silence de certains. Voila où l'Évangile m'a conduit ce matin.
Ce bon monsieur Paul, défenseur inntrépide du système religieux de son temps avec ses lois et ses obligations, ne prisait pas la présence du groupe de disciples de Jésus qui invitait à une autre façon de vivre. Alors il décide de les enfermer. Sur la route, il rencontre une lumière qui lui fait découvrir que ce qu'il fait n'est bien. Le pauvre ne comprend rien. Un petit monsieur Ananie s'en va le rencontrer et lui explique ce qui se passe. Ainsi Monsieur Paul comprend et devient un disciple et un témoin infatiguable de Jésus Christ ressuscité.
Voila l'invitation qui m'est lancé en cette fête de Paul. Me laisser éclairer par le Seigneur et son Esprit présent en moi pour que mes yeux voient et que mon coeur aime assez pour devenir comme Paul: celui qui laisse passer le Christ. Me laisser éclairer par l'Évangile pour devenir témoin de l'amour, de la paix, de la miséricorde, de la communion entre les personnes; Laisser passer le Christ à la maniêre d'un vitrail qui laisse passer le lumière.
Aujourd'hui, nous mettons beaucoup d'efffort à maintenir un système religieux et des structures et nous gérons la décroissance. L'événement de la vocation de Paul est éclairant. Il nous faut passer à un service des personnes, à une vie de communauté; comme Paul nous devons tomber de nos structures et beaux projets pour accueillir les Ananie de notre temps et cheminer ensemble sur la route du service, de l'amour et devenir des éveilleurs. Notre mission est en avant dans un monde changeant.
"Va cet homme est l'instrument que j'ai choisi pour faire parvenir mon nom auprès des nations." L'instrument se laisse manier par la main du sculpteur, du menuisier ... mais il rempli sa mission. Le disciple, le témoin se laisse guider par la main du Seigneur mais rempli sa mission de révéler un christ ressucité. Notre monde a soif de témoins, a soif de pasteurs. Laissons-nous convertir par le Christ.
Un jeudi, 1930, naissait su rles bords du lac Matapédia un poupon, accident de parcours pour le couple, que l'on appela Joseph. Et Joseph signifie "être en croissance." 90 ans n'est pas un record par les temps qui courrent mais c'est une bonne moyenne.
Ce matin je veux simplement rendre une action de grâce à la vie, rendre grâce à cette force divine qui m'habite, m'anime, cette présence avec laquelle j'ai appris à vivre une communion intense profonde à travers mon quotidien. Cette présence que nous appelons Dieu. Ce Dieu, j'ai appris à le rencontrer non seulement à l'église, mais surtout dans l'homme de la rue, les parents qui luttent chaque jour pour avoir du pain sur la table familiale, dans ce pauvre qui ce soir ne pourra pas manger à sa faim.
Durant toutes ces années, j'ai aimé la vie et elle me l'a bien rendu. Cette vie m'a appris à regarder non d'abord ce qui est permis ou défendu, mais ce qui a du sens et qui fait grandir les personnes ou non. Cette vie m'a appris qu'être prêtre est d'abord une mission au service de la communauté Église et j'ai changé mon "fusil d'épaule" parce que je risquais de m'enfermer dans une vocation, une structure qui trop souvent étouffe la vie.
J'ai été marqué dans ma viepar des personnes toutes simples qui sont passés sur le rivage de ma vie et ont semé une parole qui fait vivre. Ces personnes -hommes et femmes- sans le savoir peut être, ont façonné une bonne partie du JOS que je suis aujourd'hui.
Aujourd'hui je m'anuse à vieillir, à découvrir la Parole de Dieu dans nos vies, à m'émerveiller devant l'action de l'Esprit saint au coeur de la vie autour de moi. Je continue d'aimer de mon mieux les personnes, la vie avec mes limites, et de dire: La vie est belle. "La plus belle heure de notre vie est celle où nous aurons le plus aimé, où il nous aura été le plus difficile de dire: Je t'aime. De toutes les vertus la plus importante est l'amour.
Lors d'une rencontre, quelqu'un me disait, on parle beaucoup de belles et bonnes choses qui se vivent et nous ne nommons jamais Dieu. Et je me suis dit: Quand Moïse a demandé à Dieu: Quel est ton nom, il a répondu: Regardez-moi agir avec vous et vous saurez qui je suis. Dieu ne se nomme pas, il se révèle.
Hier soir, j'écoutais "Tout el monde en parle" et une émission sur "Maman Dion" et mon impression est qu'on a parlé de Dieu, dit Dieu sans le nommer. Les journalistes d'enquête veulent faire sortir la vérité sur des crimes non résolus et donner un peu de réconfort aux familles; même l'une a dit: Il y a des risques dans ce métier, mais notre volonté est de faire la lunière et d'apporter du réconfort aux personnes et nous courons le risque. Jésus avait dit lors de son entrée à Jérusalem: il y a un risque à aller à Jérusalem mais ma mission exige que j'affronte ce risque. Mme Dion par le courage de toute sa vie et la mise en route de sa fondation en faveur des enfants dans le besoin, nous a dit Dieu toute la soirée.
j'aivais l'impression qu'on nous révélait Dieu sans le nommer. Regardez ce qui se passe, se vit autour de vous et vous saurez qui je suis nous disait Jésus hier soir. Ma soirée à la télévision fut pour moi un belle soirée d'évangélisation. Ce n'est pas possbile, dans mon livre à moi comme dirasit le comédien Girard, que de telles choses se vivent sans une force intérieure qui anime et fait avancer. Hier soir, des milliers de spectateurs ont écouté et vibré à cette émission, demain nous l'aurons oublié un peu comme les disciples d'Emmaüs sur le chemin de la désertion. Et nous continuerons nos jérémiades sur le peu de monde à la messe dimanche matin. Célébrer l'Eucharistie est essentielle à notre vie chrétienne, mais la vivre est aussi essentielle et si je ne la vis pas, je pourrai difficilement la célébrer.
Quelqu'un m'a dit: chez-nous, nous sommes à peine 170 personnes dans la paroisse et à la messe du dimanche, nous sommes trois ou quatre. Donc on ferme. On ne pense même pas aller à la messe ailleurs. On ne va pas chez-nous, nous n'irons pas ailleurs.
Le même monsieur m'a dit: Cependant, quand nous faisons des rencontres ou des activirés communautaires, les gens sont là. Nous prenons conscience que la paroisse est déplacée. Elle n'est plus au religieux mais plus au communautaire. Cela m'a rappelé une phrase écrite par Marc Pelchat en 1995: La paroisse nous apparait en fait comme une réalité déplacée plutôt qu'une instiution simplement dépassée. Les chrétiens sont moins au niveau d'une pratique religieuse que de la vie.
Cette affirmation de ce bon monsieur m'a fait réfléchir. Nous n'avons pas une parole communautaire mais une pratique de service public du religieux, comme l'écrivait Gilles routhier. Donc ce que nous présentons à l'église n'intéresse plus les chrétiens. C'est ce que des jeunes me disaient dernièrement. Nous avons devant nous un autre monde où il nous faut faire découvrir l'Évangile et la présence de Dieu.
Comme nous sommes dans un service public du religieux, une autre question m'est venu: Ces petites paroisses qui ont pris massivement leur distance, en fermant les services religieux, seront-ils abandonnés? Dans le documentaire L'HEUREUX NAUFRAGE, des chrétiens ont affirmé s'être sentis abandonnés lors de la révolution tranquille et la transfomation de la société. Depuis plusieurs années, j'entends souvent même de la part des prêtres: on ferme ces petites paroisses et s'ils ne viennent pas à la messe ici, ils resteront chez eux.
Alors comme prêtre, je me suis arrêté et posé une question: Est-ce que je serais prêt aujourd'hui comme responsable de communautés à entrer dans cette nouvelle vision et besoin d'Église? Les chrétiens ont moins ou plus besoin de prêtre pour dire la messe, ils ont besoin d'un pasteur, d'un accompagnateur spirituel pour prendre le nouveau tournant ecclésial. Est-ce que je suis préparé à laisser mon service du religieux pour entrer dans ce tournant missionnaire? La réponse n'était pas évidente. Nous sommes invités à entrer dans un modèle prophétique d'Église où nous devons rester proche du monde tout en restant fidèle à l'Évangile.
Ce que ce bon monsieur m'a dit m'a conduit à une réflexion profonde sur ma capacité d'être pasteur aujourd'hui pour comprendre que je ne suis pas préparé à ce changement radical de vision et je réalise mieux encore la parole du Père Arnold: Un système ne change pas, il défend des structures, un pouvoir, des doctrines et gère la décroissance. Cependant il m'a conduit à une autre réalité: L'urgence de s'asseoir et d'écouter les chrétiens. Écouter le cri de l'Esprit Saint à travers les cis des humains.
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Évangéliser, c'est prendre la route avec Jésus. Prendre la route, c'est aller découvrir les merveilles que le Seigneur a jeté dans le coeur et la vie du monde d'aujourd'hui. Nous parlons beaucoup aujourd'hui de RENOUVEAU de nos structures ecclésiales et religieuses. Je crois qu'il y a une syllabe de trop dans ce mot. Il me semble qu'il ne s'agit pas de re-nouveau, mais de NOUVEAU. Quand nous parlons de renouveau, nous sommes toujours au niveau des structures ecclésiales que nous voulons changer. Nous restons au niveau des structures et mon expérience me dit que ce n'est pas suffisant.
Jésus s'est situé au niveau des personnes. Il enseigne par un agir. Il remet un homme dans sa dignité d'homme et lui redonne sa place dans la société, (guérison du lépreux) et nous dit: "Faites ceci en mémoire de moi." Il relève la dame accusée d'adultère et lui dit: Va et ne manque plus ta cible. "faites ceci en mémoire de moi." Notre chemin à la suite du Cchrist nous est indiqué par le quotidien de notre monde. J'écoutais Mme Régine Laurent hier soir, elle nous ouvrait un champ de présence auprès d'un monde en souffrance. Chaque jour les nouvelles nous apportent dans notre salon le cri du monde blessé par les systèmes de tout "acabit" dressés dans notre monde. Prendre la route avec Jésus, c'est travailler ensemble à devenir pleinement humain donc plus près du divin; prendre la route avec Jésus, c'est découvrir ensemble tout ce que le Seigneur a déposé en nous comme valeurs, comme force de vie, et les laisser passer dans notre quotidien. Prendre la route avec le Christ, c'est aller dire au monde qu'ils sont aimés et qu'ils ne doivent que laisser passer cet l'amour dans le quotidien.
Le cri du peuple aujourd'hui est le cri de l'homme qui étouffe sous les structures, les lois et les pratiques et qui aspire à la liberté. Nos Églises doivent devenir des lieux de liberté, des lieux où la parole se dit en toute confiance, des lieux où les chrétiens sont heureux de participer. "Je suis venu allumer un feu sur la terre et comme je voudrais que ce feu soit déjà allumé." Jésus n'est pas venu nous convaincre de péché mais d'amour. Il n'est pas venu d'abord prendre notre nature de péché comme on se plait à le répéter; il est venu prendre notre nature remplie d'amour et de valeurs spirituelles -que les gens avaient enfouie sous des tonnes de pratiques et de lois- pour nous inviter à les découvrir et à les vivre avec lui. Prendre la route avec Jésus, c'est renouer avec notre être profond d'enfant bien-aimé du Père, découvrir ensemble que nous sommes des êtres en croissance qui manquent parfois leur cible, mais il y a toujours une reprise de croissance. Évangéliser, c'est prendre la route avec Jésus pour dire au monde qu'il est aimé d'un amour éternel.
En méditant le texte du baptême de Jésus dans les Évangiles, cela nous permet de comprendre le mode d'évangélisation de Jésus. Notons que Jésus se présente à Jean pour être baptisé. Jean propose un baptême de conversion, un baptême de performance. Jésus ne rouspète pas contre Jean pour lui dire: Tu comptes des menteries aux gens, tu fais un rite non signifiant; non, Jésus entre dans ce baptême de Jean et dans son geste fait découvrir le sens profond du baptême. Jésus évangélise par des gestes, des actions signifiantes et non par des paroles d'abord. Je suis celui qui serai. La célébration des baptêmes devraient devenir des moments forts d'évangélisation. Réapparendre que le baptême est un geste d'accueil de la communauté qui célèbre avec la famile la gratuité de l'amour du Père. Redonner une place importante à la communauté et à la famille. le Concile nous avait suggéré des célébrations communautaires. Nous faisons des célébrations collectives des baptêmes et non communautaires. Ma présence comme prêtre est au niveau du sens de la célébration. Je suis, comme pasteur, au service de la communauté qui accueille et célèbre pour donner sens ecclésial à la démarche. Je préside au baptême, à la célébration du baptême de ma communauté, comme je préside les funérailles et l'Eucharistie. Actuellement je fais un rite du baptême et je dois découvrir avec la communauté le sens à la fois de mon ministère comme le sens de la célébration des sacrements. Dans la famille, ce sont souvent les grands parents qui rassemblent et donnent sens familial à l'événement. Les grands parents sont des êtres qui donnent sens et rassemblent. De même ma présence au baptême rassemble l'Église et donne sens ecclésial à l'événement. Comme pour les disciples sur le lac, cette traversée sera probablement orageuse. C'est dans une célébration pleine de sens que nous pouvons le mieux faire découvrir le sens plénier du baptême.
Chez-nous, c'était St-Octave de l'Avenir; c'était calme et paisible, la vie coulait doucement entre les heures de l'horloge et le train train quotidien. C'était la forêt qui reculait un peu plus chaque année pour faire place à la terre où ondulait les blés mûrs au soleil du mois d'aout.
Chez-nous, c'était la vache qui broute l'herbe des champs, le cop qui chante le réveil chaque matin, la grenouille qui croasse dans l'étang, c'était le silence qui ne finit plus de s'étirer entre le coucher du soleil et le chant du coq, c'était les maringouins qui arrivaient en meute goûter le bon sang des colons.
Chez-nous, c'était la messe du dimanche, le chapelet en famille, le bénédicite qu'on oubliait bien souvent. C'était la paix entre le travail et le repos. Ma mère chantait toujours comme pour rendre son travail moins pénible. Ce n'était pas la richesse, c'était le bonheur.
Chez-nous, c'était la fierté du colon qui avec la force de ses bras et le courage plein le coeur se bâtissait jour après jour un avenir. C'était aussi les voisins, l'amitié, l'entraide, les coups durs à encaisser et les joies à partager.
Chez-nous, c'était chez-nous.
Un jour, ce chez-nous nous fut enlevé par le force du pouvoir; nous n'étions plus heureux chez-nous.
Notre chez-nous fut dépossédé de ses maisons, de ses enfants, de sa vie. Des étrangers sont venus reboiser ce que nous avions défriché; 40 ans de labeur et de fierté disparaissaient sacrifiés sur l'autel du pouvoir et du rendement.
Il nous reste la montagne qui se découpe comme une caravane de dromadaires sur le bleu du ciel. Il reste cette nouvelle forêt un peu gênée d'envahir le territoire porteur d'une histoire de courage et de fierté. Il y a aussi ce lourd silence , triste comme un cortège funèbre qui semble attendre quelqu'un. Il y a encore le vent du sud qui n'a plus de cheveux à défriser. Il y a toujours les maringouins qui attendent une bonne chair à piquer.
Mais on dirait que le coeur du village ne veut pas mourir. L'église, le presbytère et le couvent sont demeurés debout témoins d'un passé tenace et sont devenus des lieux de rassemblement public.
Mais pour comprendre ce chez-nous il faut l'avoir vécu. Chez-nous reste enconre vivant dans le coeur de celles et ceux qui l'ont bâti.
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Nous autres les québécois, "on vas." J'vas à la messe, j'vas au magasin, j'vas à confesse, j'vas à la pharmacie, j'vas aux funérailles; "on va". Et nous choississons notre messe comme on choisit son magasin. J'vas à la messe chez une communauté de religieuses, la messe est pas longue, l'aumonier est vieux et ne prêche pas longtemps. Ou bien j'vas à messe dans un petite paroisse tranquille où le curé est le "fun". J'entends souvent dire: Dans telle petite paroisse, les gens viennent à Sainte-Anne pour leur épicerie, ils sont capables de venir à la messe ici, fermons cette église. J'ai l'impression souvent que aller à la messe, aller à l'épicerie c'est un peu du pareil au même. La messe est devenue un objet de consommation comme l'épicerie que nous allons chercher là où elle se présente. De même que l'on choisit son épicerie en fonction des spéciaux qui font économiser, on choisit le lieu de sa messe en fonction souvent du célébrant. On me dira: Jos tu caricatures! Un petit peu sans doute pour inviter à réfléchir.
Aujourd'hui nous avons ajouté un mot "PAS". Je ne vais pas à la messe, je ne vais pas à confesse, je ne vais plus à l'église pour les funérailles. On ne vas "pu à la messe." Alors je me suis posé une question ce matin en sirotant mon café. Maintenant qu'on ne va plus à la messe, pourrions-nous ensemble apprendre à vivre et à célébrer la mission que le Seigneur nous a donné le jeudi saint? Nous avons 2000 ans de retard. Mgr Durocher dans son petit livre sur le tournant missionnaire nous fait découvrir que même les Actes des Apôtres ont oublié la mission du Christ à cause de la situation particulière où ils se trouvaient. Ce fut une découverte pour moi.
Jésus nous a dit: Faites ceci en mémoire de moi. Tout ce que j'ai vécu avec vous, ce que j'ai enseigné, la fidélité à ma mission et à mon être qui me conduit au Calvaire, rendez ceci présent dans le monde et je serai avec vous comme du bon pain pour vous donner la force de vivre cette mission. Je crois qu'il faudra recommencer à aller à la messe, mais la messe sur le monde, la messe qui est vécu d'action de grâce, la messe qui est mission d'amour et de miséricorde, la messe qui me donne le goût de la bonté, d'être ensemble, de célébrer et de marcher dans la liberté des enfants de Dieu, la messe qui me fait grandir comme enfant de Dieu, la messe qui est envoie dans le monde dire la grandeur de l'amour et de la bonté du Père en nous. La messe où les paroles de la consécration sont dites sur moi pour faire de moi du bon pain pour les gens qui vivent avec moi, où nous devenons nous-mêmes corps du Christ. Une messe qui fait de nous une humanité plus humaine et donc plus près de Dieu. Etc...
C'est un rêve que j'essaie de vivre un peu à l'occasion. "Plus je vieillit, plus je me rends compte que ce qui ne vieillit pas, ce sont mes rêves."