Vendred dernier, j'étais assis dans l'église paroissiale regardant se dérouler les funérailles d'un homme engagé dans le milieu. L'église était presque remplie. La question m'est venue: Pourquoi suis-je ici? Pourquoi tout ce monde est-il ici? J'étais là par amitié pour cet homme et sa famille, j'étais là par reconnaissance de tout ce qu'il avait réalisé dans notre milieu parroissiale et diocésain. j'étais là comme chrétien pour être en communion avec cet homme dire merci de son passage au milieu de nous. Il était un homme de communication, un rassembleur et la communauté était là. Je me disais: quand nous avons des raisons de nous rassembler, les gens sont là. J'ai tout de même regretté que notre célébration ne tienne pas compte du vécu de cet homme, de l'héritage qu'il laisse derrière lui à ceux et celles qui lui succèdent pour le célébrer; e nous avons fait un rite chargé de sens mais complètement inadapté.
Ce matin, je participais à un déjeuner communautaire avec de bons oeufs, jambon et roties. La joie trottait sous le toit de la salle et se déroulait dans un partage bruyant et communicatif. J'y suis allé non seulement pour manger, mais aussi et surtour pour rencontrer les gens, fraterniser et raffermir des liens. La majorité des gens présents étaient là aussi pour les mêmes raisons. Près de moi, un monsieur qui garde des personnes blessées dans leur santé, faisait manger quelqu'un qui ne pouvait le faire lui-même. C'était beau. Cependant la forme de rassemblement était ajustée aux besoins des personnes er permettait la communion entre nous. Lors d'un porchain déjeuner, nous serons encore là.
Pourquoi le repas eucharistique ne rassemble pas et ne donne pas le goût de revenir? Est-ce que ce que nous mangeons n'a pas autant de valeur que les oeufs et les patates? Pourquoi ces rassemblements ne donnent pas le goût de "revenez-y?" Pourquoi notre foi n'est=-elle pas assez forte pour se créer des rassemblements qui rassemblent? Nous sommes fait à l'image et ressemblance de Dieu et Dieu est créateur, alors .....
Le règne de Dieu est ici, il est là, n'y allez pas dit Jésus. Luc 17, 20-25. En méditant ce texte, bien des souvenirs sont remontés en moi. Depuis Vatican 11 et la Révolution au Québec, nous avons trouvé le règne de Dieu ici et là. Il y a près de 50 ans, nous avons transformé un peu la structure diocésaine avec la mise en route des zones pastorales, des comités pastoraux de zone et de paroisses faisant une place plus grande aux chrétiens dans la vie de l'Église. Nous croyions que le règne de Dieu était là. Nous ne l'avons pas trouvé.
Quelques années plus tard, nous avons mis en route les secteurs pastoraux avec des équipes de secteurs et en paroisses. Il ne s'agissait plus de comités pour aider le prêtre, mais d'équipes qui devaient être responsables avec le prêtre de la vie de la communauté. Cette fois, le règne de Dieu était là. Nous ne l'avons pas vu,
Nous avons favoriser des temps de formation ici comme ailleurs tant au plan biblique que théologique: grandir dans la foi, les sessions à Pierrefonds pour les prêtres, etc ... Le règne de Dieu était là. Nous ne l'avons pa vu.
Nous avions mis l'accent sur la structure, un peu comme le cuisinier qui change les épices pour changer le goût de ses aliments. Nous avons continué de gérer la décroissance. Mgr Dumais nous rappelait parfois l'importance de revenir au sens de l'Église et des différents ministères, tant ceux du baptême que des minstères ordonnés. Nous étions au niveau de la fonction et non du sens. Le règne de Dieu n'était pas là.
Aujourd'hui nous sommes un peu plus acculés au pied du mur. Les plus jeunes nous interpellent à descendre au niveau de la vie, du sens des ministères en Église; ils nous interpellent à découvrir avec eux la présence du Christ ressuscité dans leur vie et à vivre des célébrations nourrissantes pour leur vie. La société et la vie nous interpellent à découvrir le sens de notre ministère presbytéral qui est service des minstères et charismes du baptême. L'Évangile de ce matin nous invite à ne pas chercher le règne de Dieu là où il n'est pas, mais à le découvrir dans le coeur et la vie des chrétiens, dans ma propre vie. Si je ne l'ai pas découvert en moi, je ne pourrai jamais le faire découvrir aux autres. Je le chercherai à l'extérieur et il ne sera pas là. Le Seigneur est en nous; ouvrons grand nos yeux et notre coeur pour le découvrir et en vivre.
Le centre de bénévolat de Ste-Anne des Monts ouvre un nouveau service -la popotte- pour les personnes vieillissantes ou malades qui ont besoin. Ces repas seront portés à la maison pour ceux et celles qui en ont besoin. Il s'agit d'un geste de générosité qu'il me fait plaisir de signaler. L'Esprit travaille au coeur de nos maisons. Ce service a aussi besoin de bénévoles tant pour la livraison des repas que pour la cuisine. J'adresse ce message surtout aux gens de la région qui pourront bénéficier de ce service comme pour des personnes qui pourraient donner quelques heures de bénévolat par ci par là. Il est de bonne guerre de soutenir les instigateurs de ce service. La cuisine sera faite au "Palais des sports" de Cap Seize. Cette maison est mise gracieusement au "service de ce service." Adressez-vous au centre de bénévolat. Beaucoup de chance et Bravo.
En Marc, Jésus envoie deux disciples en ville suivre un homme avec une cruche d'eau qui les conduit à la chambre haute où il prépare la pâque. Je me suis amusé à réécrire le texte pour aujourd'hui. Je m'en vais au terrain de jeux où des familles s'amusent ensemble avec les enfants. Je rencontre un couple avec qui j'engage la conversation. Je suis au rez-de-chaussée. On parle de ci de ça et doucement la conversation passe à la chambre du haut, nous parlons de leur vie, des joies comme des difficultés, de leur travail, nous sommes passés à la chambre du haut et c'est là que Jésus veut manger la Pâque. Nous sommes passés du simple moment de communication à un stage de communion. Cette salle du haut au coeur de l'être humain est garnie et prête pour le repas. Il s'agit simplement de faire découvrir et vivre ce moment de communion.
Les disciples ont rencontré un homme au coeur de la vie portant un cruche d'eau, c'est à dire vivant pleinement au coeur du monde. Cet homme les fait passer de la communication à la communion. Ce que Jésus vivra ce soir là autour de la table avec les siens sera un moment de communion intense. l'Eucharistie est d'abord une mission qui se vit au coeur du monde et que l'on célèbre en communauté. L'Eucharistie est vécue dans la chambre haute en semaine dans un temps de communication et de communion les uns avec les autres et avec le Christ au coeur de la vie. Le dimanche nous célébrons l'Eucharistie vécue dans la semaine et nous sommes renvoyés au coeur de la vie sur le chantier du royaume de Dieu. La table de la Parole à l'Eucharistie devrait être ce temps de partage, de communication ensemble qui nous conduit à la chambre du haut pour la communion. Dans nos célébrations, il n'y a pas de temps de partage, seulement des temps d'écoute où nous parlons ou chantons toujours, alors le temps de communion est escamoté. Ce n'est plus un temps de rencontre et de communion. Comme dit un bon vieux théologien: "Nous avons chosifié les sacrements en faisant un rite." Continuons à méditer .....
Depuis dix ans, nous nous réunissons un groupe de baptisés qu'on appelle: laics, religieuses et prêtre, pour un temps de partage de la parole de Dieu. Actuellement nous méditons sur Jésus homme de communion. Jésus n'est pas venu bâtir une Église, mais établir un courant d'amour et de communion entre les êtres humains. Je m'arrête un moment pour méditer avec vous la rencontre des disciples d'Emmaüs qui est intéressant pour l'évangélisation.
Notons au point de départ que Jésus rejoint les gens sur la route au milieu de leur inquiétude et questionnement. Il les écoute. Il marche avec eux. Il les prend là où ils sont pour cheminer avec eux. Doucement il explique l'événement qui vient de se produire et qui les décourage. Il leur fait découvrir une autre facette de l'Événement de la mort du Christ.Ils sont au niveau de la communication. À L'auberge, iis cassent la croûte, un autre moment de partage, et soudain ils expérimentent que Jésus est vivant et avec eux. Ils n'ont plus de signe, leur coeur est tout chaud, ils sont heureux, Jésus est vivant. Ils viennent de passer au niveau de la communion.
Voila, il me semble, la démarche essentielle de l'évangélisation. L'évangélisation doit faire passer à une vie de communion avec le Seigneur en passant par la communication. Il est essentiel de donner du goût à ce que l'on dit et fait pour éveiller le désir d'aller plus loin. Nos catéchèses, nos célébrations, nos homélies restent au niveau de la communication. Pour célébrer un baptême, la confirmation il nous faut un détour de catéchèse; quand la célébration est terminée, c'est finit. Le temps de la communication est terminé et celui de la communion n'est pas là. Il reste un vide.
L'Église de Jésus Christ n'est pas d'abord un lieu de célébration des sacrements, mais un lieu de communion. C'est une communauté rassemlée autour de Jésus Christ qui vit la mission du Christ au quotidien et sent le goût ou le besoin de se rassembler pour fêter cette vie. Le jour où il faut metttre une obligation de célébrer, l'Église vient de planter un clou à son cercueil. Les disciples sur la route d'Emmaüs sont passés au mode communion et nous sommes invités à faire de même. Les disciples sont descendus de la tête au coeur. La vie chrétienne est en bas des deux épaules. Cette route que nous devons emprunter pour réaliser la communion est celle du Christ, c'est sa mission donnée le jeudi saint. Je vous souhaite une bonne méditation.
En ce temps-là, de grandes foules faisaient route avec Jésus: Il se retourna et leur dit: "Si quelqu'un vient à moi sans se préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, (...) il n'est pas digne d'êtrte mon disciple." Lc 14, 23. La foule suivait Jésus. Une foule sera toujours une foule et une foule cherche le merveilleux. Ils suivent Jésus parce qu'ils ont vu des miracles, ils ont mangé à leur faim, les boiteux marchent, ... Jésus ne veut pas ce genre de suiveux. De nos jours encore les foules se rassemblent pour voir du merveilleux et quand le calme est revenu la foule disparait. Les grands rassemblements sont importants mais ils sont le résultat de liens créés au quotidien sinon ils resteront factices et sans lendemain. Ils seront riches s'ils viennent d'en bas et non imposés par une autorité venant d'en haut.
Le disciple est celui qui a fait une expérience profonde avec le Seigneur et qui le suit par conviction et amour. Le disciple ne fait pas de distinction entre suivre le Christ et aimer ses parents ou sa famille. L'amour du Christ et des autres est tout un. Il ne s'agit pas d'avoir des préférences, l'amour du prochain est la'amour du Christ, c'est tout UN. Prendre sa croix à la suite du Christ, c'est être fidèle à son être d'enfant de Dieu. Jésus ira jusqu'au calvaire plutôt que de se renier et de renier sa mission. Être disciple, c'est aussi être témoin, laisser passer le Christ à travers ma vie. Ma première mission est de faire des diciples, mais à la condition que je sois moi même disciple. Notre Église est dans un tournant missionnaire, nous parlons d'évangélisation; mon premier pas est de devenir disciple en vue de devenir envoyé et témoin. Qu el'Esprit Saint nous inspire.
Le merveilleux et dangereux pouvoir de la Parole.
Écrit par Jos. DeschênesLa parole nous permet d'expérimenter notre pouvoir créateur. Notre parole n'est pas seulement un son elle est une force. Ma parole peut faire vivre ou relever dans la détresse, elle peut aussi détruire et faire vivre un enfar.
Quelqu'un ave qui je travaillais m'a dit un jour: Chez nous, mon père m'a toujours dit que je n'étais qu'une bouche à nourrir et que je serais toujours bon à rien." Malgré nos efforts pour l'aider, il finit dans un suicide. La puissance de la parole a détruit sa vie. Par contre nous avons des personnes avec un handicap a qui une parole positive a permis de réaliser de grande chose. La parole est un lame a deux tranchant qui peut aussi bien couper les meilleures intentions dans leurs racines comme permettre de gravir des montagnes.
Si ma parole a une force, à plus forte raison le parole de Dieu. Elle est créatrice de vie, elle crée le monde. "Elle est vivante la Parole de Dieu, elle pénètre jusqu'au point de division de l'âme et de l'Esprit." He. 4, 12. Et dans Isaïe 55, il est écrit: "Comme la pluie et la neige descendent des cieux et n'y remontent pas sans avoir arrosé la terre, l'avoir fécondé et fait germer pour qu'elle donne la semence au semeur ... de même la parole qui sort de ma bouche ne me reviens pas sans résultat." Cette parole de Dieu est créatrice, positive et Amour. La puissance de cette parole se mesure à l'aulne de l'amour.
Comme dit Sébatien Doane: Il faut sortir la parole de Dieu du placard. Nous devons lire, méditer, intégrer la parole de Dieu qui nous convoque, nous rassemble et nous convertit pour nous permettre de célébrer et de donner du goût à nos célébrations. Nous devons aussi apprendre à communier au Christ présent dans sa parole comme dans l'Eucharistie. L'avenir de notre vie chrétienne en Église passera par le chemin de la parole de Dieu intégrée et vécue. Il nous faut approfondir ces quelques idées de méditation.
Ce matin, à une émission de télé, on nous a présenté un livre écrit par une psychologue et des parents sur: Comment réussir sa vie de famille recomposée. On y explique les difficultés rencontrées comme les joies possibles vécues entre les deux familles avec certains conseils pour aider à grandir dans cette situation.. Ces gens partent du vécu pour en expliquer à la fois la grandeur comme les lourdeurs. Enfin, me suis-je dis, des pasteurs qui s'occupent des gens et de la vie. Ils sont à leur façon "le sel de la terre et le levain dans la pâte."
En écoutant j'ai pris davantage conscience combien notre vie de prêtre célibataire dans nos presbytères nous rendaient loin de la vie et des préoccupations des chrétiens. Nos rencontres actuelles avec les chrétiens se font surtout avec les personnes âgées, à la retraite et qui se posent des questions sur le comment ramener les jeunes à l'église. J'ai compris aussi combien la vie du prêtre aujourd'hui devient plus difficile et moins nourrissante. Nous nous rencontrons ensemble pour parler de la vie du prêtre, mais nous demeurons toujours des célibataires enfermés dans nos structures ecclésiales et étrangers à la vie des chrétiens sur le terrain. Notre vie de prêtre est davantage axée sur les célébrations et nous n'avons moins de temps pour la vie avec le monde, d'où l'urgence de redonner aux chrétiens leur responsabilités ecclésiales que nous leur avons enlevées au cours des siècles.
L'Esprit Saint travaille dans notre Église et suscite les pasteurs dont elle a besoin pour aider les gens à vivre au mieux leur situation de vie. Ces nouveaux pasteurs créent des lieux et des moments de ressourcement dans le vide que nous avons laissé. "Je susciterai des pasteurs selon mon coeur." Ez. 34 ... Nous pourrions nous demander quand nous, prêtres, fermons des églises, réunissons les fabriques, gérons ainsi la décroissance, ne sommes-nous pas dans l'Église de Jérusalem qui fait mourir les prophètes? Pendant ce temps les pasteurs sur le terrain vivent l'Église de Nazareth, Église de la naissance, du prophétisme, de la spiritualité, Église de la vie, Église de Jésus christ?
J'ai participé à une fin de semaine de "cursillo," et j'y ai vécu le même sentiment d'être étranger à la vie et les personnes âgées qui ont participé sont repartis avec une foule de questions parce que la vie de l'Église dans leur paroisse ne leur permet pas de répondre aux besoins spirituels des chrétiens du milieu. Mon souhait, ce matin. est que nous soyons capables de nous asseoir avec les chrétiens d'ici pour les écouter et cheminer avec eux et non seulement des rencontres de célibataires ou de personnes âgées. C'est ce que le pape François nous dit: Écouter le cri du monde.
Demain vendredi 25 octobre, nous vivrons dans notre petit coin de pays, sur la bord du Saint-Laurent, une fin de semaine de rencontres applée: CURSILLO. Nous nous permettons un instant d'arrêt et de communion avec soi-même, avec d'autres et avec Dieu. Nous prendrons conscience que plus nous devenons humain plus nous nous rapprochons du divin, (rencontre de soi). Nous prendrons mieux conscience encore que l'Église, c'est nous communauté chrétienne au coeur de laquelle l'Esprit a déposé des charismes et des ministères au service de la communion, (rencontre des autres). Nous ferons l'expérience que les sacrements ne sont pas des rites ou des célébrations d'abord, mais une action du Christ dans nos vies que nous célébrons avec des signes et des symboles, (rencontre de Dieu). Enfin nous serons envoyés sur le chantier de l'Évangile révéler au monde l'amour sans limite et inconditionnel d'un Père.
Un des problèmes majeurs que nous vivons en Église aujourd'hui est que nous nous sommes écartés de la mission de Jésus Christ pour nous attachés davantage à des doctrines et des dogmes, ce qui a eu comme inconvénient: notre incapacité de traduire le message de l'Évangile de façon à nourrir la vie de foi des chrétiens d'aujourd'hui et ils ont quitté. Dans ces rencontres de fin de semaine, nous essayons de renouer avec la mission du Christ. Nous voulons moins mettre l'accent sur une façon de faire que sur une façon de vivre en Église. Découvrir ensemble que la philosophie du Christ, le message du Christ est destinée aux amants de la vie. Alors nous partirons ensemble à la découverte de notre ICEBERG.
Ce matin, je me suis senti invité à méditer ce mot "installation." J'entends parlé de l'installation des prêtres dans les paroisses ou secteurs et j'ai regardé ce que j'avais vécu dans cette question depuis 50 ans. D'abord j'ai ralisé que je n'avais jamais été installé personnellement dans les paroisses où j'ai servi. J'arrivais avec ma lettre de nomination de l'évêque que je lisais ou faisait lire par le président de fabrique et je m'assoyais au coeur de la communauté pour leur dire que j'étais là pour les connaitre, vivre avec eux, les aimer et les rassembler autour de Jésus Christ. C'était ma façon d'arriver.
Plus tard avec Mgr Dumais, losque nous avons mis en route les secteurs, nous avons inventé une présentation des équipes. Dans une petite formule simple nous présentions des pasteurs: prêtres, agens et agentes de pastorale et incluons une démarche des gens dans L'accueil de l'équipe. Nous voulions que la communauté accueille ses pasteurs dans une démarche précise et claire. Nous voulions faire comprendre les deux diemnsions importantes de l'Église: la dimension apostolique par l'envoie de l'évêque et la dimension Église-communauté par la démarche d'accueil par la communauté. Chaque fois nous l'évaluions pour mieux l'ajuster aux circonstances. C'était notre façon à nous de vivre l'arrivée d'une équipe.
Il y a une dizaine d'années, je suis allé participer pour la première fois à l'installation d'un prêtre en secteur. je n'avais jamais vu une vraie installation. J'y ai reconnu les trois moments importants même de l'ordination: Enseigner, Sanctifier, Gouverner. On lui a remis l'Évangéliaire pour enseigner, le calice pour le rassemblement dans la prière, on l'installa sur le trône pour gouverner. Le seul recours à la communauté fut de demander: Êtes-vous d'accord? C'était assez difficile de dire non. C'était leur façon d'installer un pasteur.
Come je suis un retraité qui s'amuse à vieillir, je me suis amusé à regarder dans l'Évangile comment Jésus avait été installé dans sa mission. Le premier texte intéressant est celui de Cana en Galilée. Jésus commença sa mission à Cana -petit village de Galilée pas très catholique dirons-nous aujourd'hui- et surtout durant une noce, moment de réjoissance, d'alliance, de fête, de communion. Et fait très déroutant pour nous, c'est une femme qui l'a installé. "Ils n'ont plus de vin." la nourriture de l'ancienne alliance ne nourrit plus, elle est épuisée; le vin de l'ancienne alliance ne réjouit plus le coeur de l'homme, ils ont besoin du vin de la Nouvelle Alliance. Jésus entreprend sa mission au coeur d'une communauté réunie dans un moment d'alliance, de communion, de fête et il pose un geste de service à la communauté. Et ce geste, il le pose sous la demande d'une femme, une mère qui connait bien les besoins des familles et des gens. Et dans ma méditation, je me suis dit, le jeudi saint au soir, Jésus installe ses apôtres dans leur mission et leur dit: Faites ceci en mémoire de moi. Ce que j'ai fait , enseigné, je vous le donne pour que vous le rendiez présent jusqu'aux confins du monde. C'était sa façon d'installer les siens.
Plus...
On a demandé au Père Timothy Radcliffe de donner une conférence sur le renouveau de la société et de l'Église dans notre monde en changement. Son premier mouvement fut de s'asseoir avec des jeunes pour leur parler du sujet et de leurs défis. Son premier geste fut d'écouter. C'est d'ailleurs le premier commandement du Seigneur: Écoute Israël le Seigneur ton Dieu ensuite il donne le commandement de l'amour. Écouter n'est pas seulement entendre, c'est accueillir, essayer de bien comprendre et d'accompagner. Je crois que dans notre volonté de l'Église en sortie, il nous faut d'abord nous asseoir avec les gens et écouter. La voix des jeunes, la voix du peuple de Dieu est la voix de Dieu. Mon expérience me révèle que ce fut notre grand défaut dans le renouveau de notre vi eecclésiale de ne pas écouter ce que les gens vivent.
Et le Père Radcliffe nous dit que le premier désir des jeunes est d'être écouter, reconnus et accpetés. "En général le mécontentement à l'oeuvre dans le monde prend source dans le sentiment d'être privé de reconnaissance. (...) De jeunes musulmans en colère se radicalisent par sentiment d'invisibilité."Je suis ici disent-ils. Vous allez me voir, même si c'est avec le regard de la peur. J'y veillerai." Au bout du mystère, P. 121.
le manque d'écoute et d'acceptation pousse soit au découragement et à l'abandon ou à la colère et aux actions graves. "Le premier défi de l'Église est dons de poser les yeux sur les visages offerts par le jeunesse, pour les accepter et leur sourire." Quand ils se sentiront acceptés, qu'ils apprendront à sourire à la vie, nous pourorns les inviter à aller plus loin". Jésus a regarder les gens avec amour et leur a sourit. Pensons au regard sur Zachée dans son arbre, au regard sur Pierre en qui il vit sa capacité de conversion, c'est ce visage que nous devons représenter dans notre regard sur les autres. Qu'ils voient en nous le visage souriant et accueillant de Dieu.
Un autre défi que le Père Radcliffe nous invite à écouter est que les jeunes veulent vivre et non seulement survivre. Ils veulent une société qui présente des défis à relever et non seulement un statu quo à continuer. Nous le sentons dans tous les mouvements, le petit ronron quotidien n'intéresse plus. Comme Église il faut offrir des défis importants, cette génération n'est pas résignée à une vie passive et à être des consommateurs de religieux.
Demain sera fait de notre capacité d'aujourd'hui à répondre aux besoins actuels des femmes, des hommes et des jeunes d'ici. Notre premier mouvement est de les écouter. Savoir écouter et accompagner, savoir comprendre et accompagner, savoir accueillir et accompagner. C'est notre défi d'adulte en Église.
J'entendais souvent dans mon jeune âge: On dirait qu'il a avalé un manche à balai. On le disait de quelqu'un qui marchait droit et empesé. Souvent cela traduit aussi une façon de voir et de vivre. La souplesse est une vertu dont on ne parle pas très souvent. Et pourtant elle est importante. Quand nous parlons de la droite politique ou religieuse, ce sont souvent ces personnes rigides qui ont oublié que nous sommes des êtres en mouvement; et parfois aussi des personnes insécures dont la rigidité devient une protection. Le changement devient insupportable. Alors le respect intégral des rites et des lois devient la seule voie possible qu'il ne faut pas transgresser.
Il est important quand nous marchons d'avoir une souplesse du corps qui permet de bien profiter de ces moments de détente. la rigidité du corps enlève le goût de marcher ou nous en fait perdre l'habitude. Il en est ainsi dans la vie spirituelle ou même la vie tout court au quotidien. La souplesse fait partie de la vie des sages de ce monde, elle est aussi la sagesse de l'enfant. La souplesse est la sagesse du mouvement. La vie est un perpétuel mouvement; notre Église est en mouvement, nous avons donc besoin d'acquérir plus de souplesse si nous voulons suivre la vie et demeurer des témoins de l'Évangile dans ce monde en mouvement. C'est ce que des jeunes me disaient dernièrement: nous avançons dans la vie et vous êtes, en Église, demeurés dans un cadre rigide qui ne nous nourrit plus. Jésus est venu nous enseigner la souplesse qui fait passer les personnes et la vie avant les règles et les structures. Seigneur, apprends-nous la souplesse .......
Un jour, lisant le texte de la conversion de Paul dans les Actes des Apôtres, 9, 1-9, Je me suis souvenu que moi ausi j'étais tombé de mon cheval. A la suite d'une retraite avec Jean Vanier, à mn retour chez moi, j'ai pris conscience que l'enseignement des jours de retraite avait été fait uniquement avec la Parole de Dieu. Je n'avais pas entendu parlé des dogmes de foi, des doctrines de l'Église. Jésus Christ nous avait parlé. Et je me sentais tout autre. Ma vision de l'Église, de la pastorale n'avait plus la même couleur. J'étais heureux en dedans. je venais de tomber de mon cheval et j'avais échoué sur la route des hommes et des femmes d'ici. Je réalise aujourd'hui que le plus difficile était de continuer sur cette route. Alors j'ai essayé de m'intéresser à la Parole non comme un écrit, mais comme quelqu'un qui me parle. Des femmes biblistes m'ont ouvert des portes intéressantes, souvent aussi des prêtres biblistes qui avaient laissé pour se marier avaient une parole plus libre qui me rejoignait, certains moines, de grands spirituels, m'ont éclairé dans ma soif. Mais la route est souvent laborieuse. Depuis quelques années, j'accompagne des groupes de partage biblique qui me nourissent et qui aident d'autres personnes à tomber de leur cheval. La Parole de Dieu est devenue une nouriture, c'est quelqu'un qui me parle au quotidien. Avec le temps, j'ai réussi à descendre des oreilles au coeur (un petit peu.) "Prends ce livre, mange-le, il te remplira les entrailles d'amertume et dans ta bouche, il aura la douceur du miel." Apoc 19, 17. Dans ta bouche, il sera doux et dans tes entrailles il te donnera la passion de Dieu pour le service de l'amour. Je vous souhaite la même chute ....
J'entends souvent l'expression concernant l'Église: "C'est pas encore assez mort pour que l'Église peuple de Dieu naisse." Je crois que cette affirmation est un peu dangereuse. Nous disions autrefois: Il y a trop de prêtres partout pour que les chrétiens prennent leur place dans l'Église, faut attendre que le nombre diminue." Et ça n'a pas marché et les gens sont partis. Nous sommes trop sur la négative. Un évêque de France disait à ses chrétiens: Fermez votre téléviseur et ouvrez l'Évangile. Je crois qu'il nous faut être positif.
L'Église est là sur le terrain qui lutte contre la pauvreté, la violence par différents services au quotidien. Nous devons accompagner cette Église de bâtisseurs. Jésus n'a pas attendu que le systrème religieux de son temps meurt pour travailler au règne du Père. Il a retroussé ses manches et s'est mis à l'oeuvre. Nous devons d'abord redéfinir l'Église; retrouver l'Église comme communion de personnes autour de la mission du Christ. Nous resituer comme pasteurs au coeur d'une communauté en marche et prendre la route avec elle. Nous devons être positifs, être des bâtisseurs de communion, bâtisseurs de ponts entre les personnes, des guériseurs de plaies des Lazare ... Il ne faut plus attendre qu'un système religieux meurt, mais devenir dès aujourd'hui des charpentiers du royaume de Dieu. Je crois qu'il s'agit moins de savoir comment faire vivre une doctrine de l'Église que de vivre ensemble l'Évangile de Jésus au quotidien.
Par suite des coûts exhorbitants des entretiens d'église et de la baisse des revenus, les Fabriques sont au prise avec un problème financier qui étouffe toute velléité d'avancer. Nous avons un héritage qui devient comme une patate chaude entre nos mains. Alors nous gérons la décroissance depuis plusiers années déjà. Nous déménageons nos célébrations à la sacristie et fermons l'église pour diminuer les dépenses. Nous regrouperons les fabriques paroissiales pour diminuer les dépenses. Demain nous fermerons les sacristies, et le prêtre qui a six ou huit paroisses aujourd'hui en aura 20 ou plus. Ce mouvement est nécessaire et inévitable J'ai travaillé toute ma vie comme prêtre avec nos évêques à vouloir changer la méthode pour vivre plus près de l'Évangile et de l'Église peuple de Dieu, et je ne suis pas très fier des résultats. Ne devrions-nous pas d'abord nous placer à l'école du prophète Aggée qui nous invite à regarder les chemins que nous avons pris, les objectifs visés et les résultats obtenus. Et Aggée ajoute pour aujourd'hui: Placez-vous à l'école de L'Évangile et prenez la route pour bâtir le temple de Dieu qui est la communauté chrétienne. C'est le résultat de ma méditation après 50 ans de vie pastorale. Il me semble que le principal défi à surmonter est dans notre coeur et notre vision d'Église. Quid tibi vidétur?